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Classements d'albums

18 août 2010 3 18 /08 /août /2010 18:20

Les meilleurs albums de 2010, classés d'après la moyenne des votes des blogs musicaux :

  

(la plupart sont en écoute, il suffit de cliquer dessus)

(les derniers arrivés sont en gras)

 

 

 

 

Polar Bear Peepers

     

1.  Polar Bear - Peepers  7,4  (11 votes)  (JB)



2.  Stanley Brinks - Hoots  7,3  (19 votes)  (F)


3.  Dillinger Escape Plan - Option Paralysis  7,3  (11 votes)  (HM)

4.  Liars - Sisteworld  7,3  (15 votes)  (R)

5.  The Whitefield Brothers - Earthology  7,3  (12 votes)  (S)

6.  Daughters - Daughters  7,2  (9 votes)  (HM)

7.  Voice of the Seven Thunders - Voice of the Seven Thunders  7,1  (12 votes)  (R)

8.  Gonjasufi - A Sufi and a Killer  7,1  (14 votes)  (E)

9.  The Divine Comedy - Bang goes the Knightood  7  (5 votes)  (R)

10.  Chloé - One in Other  6,9  (6 votes)  (E)

11.  The Souljazz Orchestra - Rising Sun  6,9  (11 votes)  (S)


       Lawrence Arabia - Chant Darling  6,9  (11 votes)  (R)

13.  A Silver Mt Zion - Kollaps Tradixionales  6,9  (15 votes)  (R)

14.  Lunt - Switch the Letters  6,9  (7 votes)  (F)

15.  Black Prairie - Feast of the Hunters' Moon  6,8  (11 votes)  (F)

16.  High Tone - Outback  6,8  (8 votes)  (E)

17.  Viol - Welfare Heart  6,8  (14 votes)  (F)

18.  Autechre - Oversteps  6,8  (11 votes)  (E)

19.  Johnny Cash - American VI : Ain't no Grave  6,8  (12 votes)  (F)

20.  Zeus - Say Us  6,7  (5 votes)  (R)

21.  Micah P. Hinson - And the Pionner Saboteurs  6,7  (6 votes)  (R)
22.  The Tallest Man on Earth - The Wild Hunt  6,6  (11 votes)  (F)
23.  Fool's Gold - Fool's Gold  6,6  (13 votes)  (R)
24.  Midlake - The Courage of Others  6,6  (19 votes)  (R)
25.  Burzum - Bellus  6,6  (5 votes)  ()
26.  Tindersticks - Falling Down a Mountain  6,5  (12 votes)  (R)
       B.R.M.C. - Beat the Devil's Tattoo  6,5  (18 votes)  (R)
       The Very Most - A Year with the Very Most  6,5  (9 votes)  (R
29.  The Black Keys - Brothers  6,5  (13 votes)  (R)
30.  Gil Scott-Heron - I'm New Here   6,4  (17 votes)  (S)
31.  Four Tet - There is Love in You  6,3  (12 votes)  (E)
32.  Shearwater - The Golden Archipelago  6,3  (13 votes)  (R)
33.  The National - High Violet  6,2  (15 votes)  (R)
34.  Adam Green - Minor Love  6,2  (12 votes)  (F)
35.  Jose James - Black Magic  6,2  (9 votes)  (S)
       Ellen Allien - Dust  6,2  (6 votes)  (E)
       The Roots - How I got Over  6,2  (6 votes)  (H)
38.  French Cowboys - (Isn't my bedroom) A Masterpiece  6,1  (7 votes)  (R)
39.  Janelle Monae - TheArchAndroid  6,1  (11 votes)  (S)
40.  MGMT - Congratulations  6,1  (10 votes)  (R)
41.  High on Fires - Snakes for the Divine  6  (4 votes)  (HM)

(5)

42.  Cypress Hill - Rise Up  5,9  (8 votes)  (H)

43.  Massive Attack - Heligoland  5,9  (22 votes)  (E)
44.  Laura Veirs - July Flame  5,9  (9 votes)  (F)
45.  Broken Social Scene - Forgiveness Rock Record  5,8  (6 votes)  (R)
46.  The Besnard Lakes - Are the roaring Nights  5,8  (14 votes)  (R)
47.  Pantha du Prince - Black Noise  5,8  (8 votes)  (E)
48.  Spoon - Transference  5,8  (7 votes)  (R)
49.  The Dead Weather - Sea of Cowards  5,6  (14 votes)  (R)
50.  Sharon Jone & the Dap-Kings - I Learned the Hard Way  5,6  (9 votes)  (S)
51.  These New Puritans - Hidden  5,5  (10 votes)  (R)
       Pamela Hute - Turtles Tales from Overseas  5,5  (6 votes)  (R)
53.  Erykah Badu - New Amerykah Part II : Return of the Ankh   5,3  (11 votes)  (S)
54.  Sophie Hunger - 1983  5,3  (5 votes)  (R)
55.  Lali Puna - Our Inventions  5,3  (7 votes)  ()
56.  Caribou - Swim  5,3  (9 votes)  (E)
57.  LCD Soundsystem - This is Happening  5,3  (8 votes)  (E)
       Inspectah Deck - Manifesto  5,3  (2 votes)  (H)
59.  General Bye Bye - Girouette  5,2  (6 votes)  (R)
60.  Efterklang - Magic Chairs  5  (7 votes)  (R)
       Hey Hey My My - A Sudden Change of Mood  5  (6 votes)  (R)
       Deftones - Diamond Eyes  5  (11 votes)  (HM)

(4)

63.  Faustine Seilman - Whispers & Shouts  4,8  (6 votes)  (F)

64.  Lorn - Nothing Else  4,6  (7 votes)  (E)
65.  Groove Armada - Black Light  4,6  (4 votes)  (R)
66.  Gorillaz - Plastic Beach  4,5  (17 votes)  (E)
67.  Ringo Starr - Y Not  4,4  (5 votes)  (R)
68.  The Electric Pop Group - Seconds  4,4  (4 votes)  (R)
69.  Plan B - The Defamation of Strickland Banks  4,4  (7 votes)  (S)
70.  Fear Factory - Mechanize  4,3  (6 votes)  (HM)
71.  Tribeqa - Qolors  4,3  (8 votes)  (R)
72.  Hot Chip - One Life Stand  4,2  (7 votes)  (R)
73.  The Courteeners - Falcon  4  (3 votes)  (R)

(3)

74.  Vampire Weekend - Contra  3,9  (13 votes)  (R)

75.  Gotan Project - Tango 3.0  3,8  (7 votes)  (E)
76.  Jamie Lidell - Compass  3,3  (6 votes)  (S)
77.  Flobots - Survival Story  3,2  (3 votes)  (R)
78.  Lil'Wayne - Rebirth  3  (4 votes)  (H)

(2)

79.  Goldfrapp - Head First  2,3  (8 votes)  (E)


(1)

80.  Slash - Slash  1,6  (6 votes)  (HM)

 

 

(F) : Folk, folk-rock

(R) : Rock, pop

(E) : Electro

(H) : Hip-hop

(S) : Soul-funk

(M) : Musiques du monde

(JB) : Jazz, blues

(HM) : Hard, metal

 

Les blogs qui participent au classement

Systool    
Alternative Sound                      

Le Golb   
7and7is     
Classe ou Crasse 
Guic'the old 
Lyle        
Le Chant de la Sirène   
Le Bal des Vauriens   
Arbobo    
Jazz, Blues & co  
Libellus
Rxqueen    
Chroniknroll

Kill Me Sarah

Les Insectes sont nos Amis 
Strategikon
Labosonic
Pop-Hits   
Pyrox         
Circus Circus
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Aymeric 
Christian
115th dream    
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The man of Rennes steals our Hearts  
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De la lune on entend tout
The paths of art
Forsaken
I'll give her melodies
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Pop Revue Express

Popup Monsters

Popsongs

 

 

Vous désirez participer ? Les règles sont ici.

 

Si vous souhaitez proposer un album, c'est sur cette page.

 


A noter cette semaine
:

  

  

Flying Lotus - Cosmogramma (7,5) 

 

Kula Shaker - Pilgrims Process (6,5)

 

Clara Clara - Comfortable Problems (6) 

 

Laura Marling - I speak because I can (5)

 

Dark Tranquility - We are the Void (3,5)
 





 

Pour prendre de l'avance sur les prochains disques, vous pouvez consulter mon classement des albums 2010, avec les albums en écoute intégrale pour la plupart.

Classements des blogueurs
2009
2008  2007

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15 août 2010 7 15 /08 /août /2010 18:05

 

 

abbey-lincoln.jpg

Triste nouvelle que nous a appris Thierry, la grande Abbey Lincoln vient de mourir. Et ce sont les 2 mêmes morceaux que Thierry que je retiendrais d'Abbey Lincoln : Freedom Day sur l'indispensable We Insist ! de Max Roach (1960), et Afro-Blue, enregistré un an auparavant (1959).  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Freedom Day

 

 

 

 

Afro-Blue

 

 

 

 

 

Trois grands albums à connaître absolument :

 

1959 : Abbey Lincoln - Abbey is Blue

 

1960 : Max Roach - We Insist ! The Freedom now Suite (dont j'ai parlé plus longuement ici)

 

1961 : Abbey Lincoln - Straight Ahead (malheureusement, on ne le trouve nulle part en écoute) 

 

 

Pourtant, ce que je retiendrais vraiment d'Abbey Lincoln, plus encore que son chant et ses oeuvres, c'est son parcours, et sa personnalité particulièrement attachante.

 

A ses débuts, Abbey est plutôt cataloguée comme une chanteuse noire sexy, on l'appelera même la "Marilyn noire"... mais sa rencontre avec le génial batteur Max Roach va changer sa vie, et elle deviendra une des artistes les plus engagées de l'époque, rejetée pour cela par toutes les maisons de disques américaines... plutôt que de vous raconter sa vie, je préfère lui laisser la parole, elle se raconte à merveille dans cette passionnante interview donnée à L'Express (source, ici), qui ne pourra que vous faire aimer la grande Abbey.   

 

Lorsque vous chantez, on est captivé par votre sens de la dramaturgie, par votre voix capable de prendre toutes les intonations. S'agit-il d'un don ou le fruit d'un travail poursuivi au long des cinquante-cinq ans de votre carrière?

Carrière? Je n'ai jamais entendu ce mot obscène dans la bouche de Charlie Parker ou de Billie Holiday! Ce dont vous parlez s'appelle «transmission de la mémoire»! Il s'agit d'une mission qui demande un savoir-faire. Le mien, je l'ai hérité de ma mère, Evalina Coffey: une femme magnifique, qui a élevé 12 enfants. Je suis la dixième. Dans ses veines coulait le sang des Africains et celui des Indiens d'Amérique. Chaque soir, tel un griot, elle nous racontait l'histoire de nos ancêtres. Notre maison, à Kalamazoo (Michigan), avait été bâtie par mon père, Alexander Wooldridge. Dans le salon, il y avait un piano droit: j'ai appris à en jouer toute seule dès l'âge de 5 ans. Un jour, mon père a rapporté un phonographe et un disque de Billie Holiday. Ce fut le coup de foudre. Elle est restée mon modèle: Billie était une poétesse, une tragédienne.

Quelques années plus tard - en 1952 - on vous retrouve dans les night-clubs de Honolulu (Hawaii), drapée dans des robes à paillettes, chantant des ballades accompagnée de danseurs, et même d'un éléphant...

J'avais 22 ans quand un producteur m'a proposé de chanter dans des cabarets. Plus que chanteuse, je faisais office de poupée sexy... Billie Holiday, qui se produisait dans un club à côté, est venue m'écouter deux fois. Elle est restée au bar, l'air ennuyé, caressant son chihuahua. [Le lendemain, Abbey Lincoln s'acheta deux chihuahuas...] A 24 ans, je suis partie travailler à Los Angeles, au Moulin Rouge - une imitation américaine des Folies Bergère. Je chantais, entourée de six danseurs, dans une revue intitulée C'est ça, Paris! Le patron tenait à ce que je m'affuble d'un prénom à consonance française: Gaby Lee. J'étais innocente et j'obéissais: on me fit prendre des cours de diction pour que ma voix sonne moins «noire»! En 1955, j'ai rencontré Bob Russell, un parolier connu, qui devint mon manager. C'est lui qui a inventé mon nom, Abbey Lincoln. Cela s'est passé pendant un match de boxe entre un Noir et un Blanc. J'étais pour le Noir. «Et si tu t'appelais Abbey Lincoln? m'a-t-il lancé. Abraham Lincoln n'a pas réussi à libérer les esclaves, c'est peut-être toi qui le feras!»

Y êtes-vous parvenue?

Impossible: j'étais esclave! En 1956, j'ai fait mes premiers pas à Hollywood dans La Blonde et moi, de Frank Tashlin. La star du film était Jayne Mansfield. Moi, je chantais vêtue d'une robe qu'avait portée Marilyn dans Les hommes préfèrent les blondes. Ainsi déguisée, j'ai posé pour la couverture du magazine Ebony, qui me présentait comme la Marilyn Monroe noire. La même année, j'enregistrais mon premier disque, Abbey Lincoln's Affair: A Story of a Girl in Love. Un album convenu, florilège de chansons d'amour... Lorsque je chantais ces bluettes en concert, je sortais de scène avec une sensation de vide. Aucune émotion n'émergeait. J'ai commencé à boire.

Deux ans plus tard, vous revenez métamorphosée: coiffure afro, voix âpre, vous enregistrez trois albums de jazz, dont vous signez certains des textes. Vous êtes la seule femme, à l'époque, à être intégrée en tant qu'interprète et auteur parmi les stars du be-bop et du free-jazz... Comment une telle transformation s'est-elle opérée?

J'avais décidé d'évoluer. C'est à ce moment-là que j'ai rencontré Max Roach, un batteur-compositeur formidable, collaborateur de Duke Ellington et de Charlie Parker. Nous nous sommes installés ensemble à New York et je l'ai épousé en 1962. Cet homme, mon seul grand amour, a sauvé ma vie. Il m'a tout appris. Un soir où je portais cette fameuse robe rouge de Marilyn, il m'a dit: «Comment peut-on te prendre au sérieux avec cette robe ridicule?» Je l'ai jetée au feu! J'ai aussi arrêté de me lisser les cheveux, les laissant naturels, crépus. Avec Max et une bande de musiciens engagés - John Coltrane, Charles Mingus, Ornette Coleman... - j'ai participé aux premières marches contre la ségrégation. En 1960, lors d'un concert, j'ai présenté, avec Max, un manifeste musical intitulé Freedom Now Suite. Sur un des morceaux - voix, batterie - je hurlais, pleurais, chantais, gémissais... J'exprimais émotionnellement tous les sentiments d'une population meurtrie. Une heure après le concert, Max se fit tabasser dans un commissariat de police. Aucune chanteuse n'avait crié jusqu'à ce moment! Elles miaulaient, faisaient dans l'ironie, mais de cris, jamais! Ce «style» a pris pied dans le free-jazz comme dans le rock.

Satisfaite?

Bof... Je voulais transmettre mon message par d'autres moyens que le cri. Je souhaitais mieux chanter et apprendre à composer. Je harcelais Max Roach pour qu'il m'aide. Un jour, excédé, il a lancé une assiette contre le mur puis m'a dit: «Commence par faire de l'ordre dans ta chambre et tu verras que la musique suivra, car la musique, c'est ça: la mise en place!» Il avait raison. En 1961, j'enregistrais mon premier vrai album, Straight Ahead. Parmi les morceaux, il y avait une composition de Thelonious Monk, Blue Monk [qui ouvre aujourd'hui Abbey Is Abbey], sur laquelle j'avais posé des paroles. Cet album, aux textes engagés, déclencha la haine d'un critique du New York Times: «Dommage, écrivait-il. Cette chanteuse si talentueuse est devenue une "négresse professionnelle", trop impliquée dans les luttes des Afro-Américains.» A partir de 1962, j'ai été rejetée par toutes les maisons de disques. Depuis, je n'ai jamais plus enregistré en Amérique! Mais j'ai été repêchée par le nouveau cinéma noir. En 1964, j'interprétais le personnage principal de Nothing But a Man [Un homme comme tant d'autres], de Michael Roemer, un film où l'on montrait pour la première fois les préjugés auxquels se heurte un couple noir. En 1968, j'ai joué le rôle-titre de For Love of Ivy [Mon homme], une comédie sentimentale amère, écrite et interprétée par Sidney Poitier. Il m'avait choisie parmi 300 actrices. Mais la musique me manquait. De plus, en 1970, j'ai divorcé. J'étais déprimée, accrochée à la bouteille.

Vous partez alors vivre en Californie, dans un garage... Vous peignez des centaines de toiles. Vous écrivez des pièces de théâtre et donnez des cours d'art dramatique. Mais, pendant presque vingt ans, vous disparaissez de la scène musicale... Puis vous réapparaissez, à la fin des années 1980, avec un nouveau visage: Abbey Lincoln, compositrice de ses propres chansons, enregistrées pour le label français Universal...

Je dois ma résurrection musicale à l'Afrique et à la France. En 1972, je suis partie avec la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba pour un long voyage, en Guinée puis au Zaïre. De retour à New York, en sanglotant dans l'avion, ma future première composition, People in Me, m'est comme apparue en rêve. J'ai continué à écrire de la musique pour préserver ma santé mentale. Jusqu'au jour où un producteur français, Jean-Philippe Allard, m'a appelée: «Voulez-vous chanter pour nous? Vous aurez carte blanche.» En 1990, j'ai sorti l'album The World Is Falling Down, le premier de mes neuf disques pour Universal. J'ai presque 77 ans et j'ai composé 80 chansons... En France, j'ai reçu le plus beau compliment que l'on m'ait jamais fait: «Vous avez beau jouer des mélodies et des chansons déchirantes, votre désespoir devient notre courage.»

Propos recueillis par Paola Genone 

 

 

 

Elle qui n'aimait pas qu'on la qualifie de "chanteuse de jazz" et préférait "artiste noire" n'était pas simplement une "grande dame du jazz", mais une grande dame....

 

Abbey Lincoln, 6 août 1930 (Chicago) - 14 août 2010 (Manhattan, NY)

 

 

 

A lire en complément :

 

Max Roach - We Insist !

 

L'hommage de Thierry, sur Jazz Blues & Co  

L'hommage de Dr. F

L'hommage de Last Night in Orient 

 

Un beau texte sur Abbey, écrit il y a quelques années, chez Esprits Nomades

 

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 22:22

elvis-presley.jpg1955 a été l'année de "l'explosion" du rock, 1956 sera celle d'Elvis.

 

Avec le premier tube rock de l'histoire, Rock around the Clock, Bill Haley fut la première star du rock. Mais lui qui donnait plutôt l'impression d'être un "sympathique père de famille" devra laisser rapidement son trône à Elvis. La jeunesse (Elvis a 20 ans en 1955), la voix, le physique, le charisme, la gestuelle et la danse... sur tous ce points, Haley ne pouvait rivaliser avec Elvis... ni lui, ni personne d'autre. Mais plus que la relève de Bill Haley (qui malgré tout, continuera à avoir un certain succès), c'est au fond la relève de James Dean que prend Elvis. 

 

Fin 1955, James Dean meurt à 23 ans dans le tragique accident de voiture que l'on sait. Il était l'incarnation de la "jeunesse rebelle", et c'est Elvis qui reprendra le flambeau, haut la main (même si, bien entendu, la mort précoce de James Dean contribuera à alimenter plus encore sa légende). James Dean - Elvis Presley, deux des figures les plus importantes du XX° siècle, deux "mythes fondateurs" pour une jeunesse qui s'émancipe et va bouleverser la culture. Elvis, c'est LA "rock star", le modèle pour tous ceux qui suivront... Tous les garçons rêvaient de devenir Elvis, toutes les filles en étaient folles, et les parents le regardaient d'un mauvais oeil. Car Elvis, n'a pas apporté seulement au rock un physique et une voix, mais aussi une odeur de souffre. Il n'est certes pas subversif comme le sera un Jim Morrison (le rock a toujours à l'époque un côté "fun et bon enfant"), mais il choquera l'Amérique puritaine, en particulier par sa manière suggestive de bouger, que l'on pensait réservée aux noirs... Voir le "scandale" qui a suivi la diffusion de Hound Dog à la télévision, que j'ai commenté plus en détail ici.             

 

Maintenant... place aux chiffres :

  

Aux Etats-Unis, sur les 52 semaines de l'année, Elvis a été N°1 des ventes de singles durant près de la moitié (23 semaines). Le rock reste une musique de singles, mais ses deux albums (Elvis et Elvis Presley... on s'emmerdait pas pour les titres) resteront en tout 15 semaines n°1 des ventes. Comme pour Rock around the Clock l'année précédente, c'est pendant les beaux jours que le rock "explose", puisque c'est à partir de fin avril que les albums et singles d'Elvis commencent à truster les premières places des charts.

 

Les n°1 de 1956 aux EU, classés par nombre de semaines en tête des charts :

 

Elvis Presley - Don't be Cruel / Hound Dog (7 semaines n°1)

Elvis Presley - Heartbreak Hotel (6)

Dean Martin - Memories are made of This (6)

Les Baxter - The Poor People of Paris (6)

Elvis Presley - Love me Tender (5)

Guy Mitchell - Singing the blues (5)

Gogi Grant - Wayward Wind (5)

Elvis Presley - Don't be Cruel (4)

Kay Starr - Rock and Roll Waltz (4)

Platters - My Prayer (2)
Elvis Presley - I want you, I need you, I love you

Perry Como - Hot Diggity

Elvis est le seul artiste à avoir plusieurs singles à la première place des charts en 1956... et il en cumule même 5 ! Il est aussi le seul rockeur en tête des charts cette année, et parvient même à placer un single 6 semaines n°1 du classement R&B (la "ségrégation musicale" : publics blancs et noirs avaient chacun leurs classements), ce qui est peu banal pour un blanc :  

 

Charts R&B

 

Bill Doggett - Honky Tonk (Parts 1 & 2) (13 semaines n°1)

The Platters - The Great Pretenders (11)

Fats Domino - Blueberry Hill (11)

Fats Domino - I'm in Love Again (9)

Little Richard - Long Tall Sally (8)

Elvis Presley - Don't be Cruel / Hound Dog (6)

Little Willie John - Fever (5)

Frankie Lymon And The Teenagers - Why do Fools Fall in Love (5)

Tennesse Ernie Ford - Sixteen Tons (4)

Shirley and Lee - Let the Good Times Roll (3)
Little Richard - Rip it Up (2) 
The Platters - My Prayer (2)

Ray Charles - Drown in my Own Tears (2)
The El Dorados - At My Front Door (1)
Clyde McPhatter - Treasure of Love (1) 

L'Angleterre, elle n'est pas encore totalement rock'n'roll. Il y a bien eu en début d'année le Rock Around the Clock de Bill Haley qui, 5 mois après les EU, devient n°1 en Angleterre 3 semaines en décembre 1955, et encore 5 semaines début 1956... mais les autres grands tubes de l'époque sont plutôt dans un genre crooner / comédies musicales :  

 

Singles n°1 en Angleterre

 

Johnnie Ray - Just Walkin' in the Rain (7)

Doris Day - Whatever Will Be, Will Be (6)

Ronnie Hilton - No other love (6)

Pat Boone - I'll be Home (5)

Bill Haley & The Comets - Rock Around The Clock (5)

Dean Martin - Memories are made of This (4)

Frankie Laine - A Woman in Love (4)

Anne Shelton - Lay Down your Arms (4)

Teenagers - Why do Fools fall in Love ? (3)

Winifred Atwell - The Poor People of Paris (3)

Dream Weavers - It's almost Tomorrow (3)
Kay Starr - Rock and Roll Waltz
 

 

La tornade Elvis commence juste à frapper l'Angleterre... il faudra attendre Juin 1957 pour qu'il atteigne la première place des charts anglais, avec All Shook Up, mais à la fin de l'année 56, les lecteurs du NME le placent tout de même 2° personnalité musicale de l'année, derrière... Bill Haley. Elvis renverse tout sur son passage aux Etats-Unis, avant de conquérir le monde... il n'est pas seulement la première grande star du rock, il est et restera la "plus grande star du rock". Celui par lequel tout a vraiment commencé. Des pop-stars, on tentera d'en fabriquer à la pelle, par la suite, et avec de gros moyens... des rockeurs charismatiques, il y en a eu beaucoup d'autres après Elvis. Mais il est LE phénomène à partir duquel tout le reste découlera...

 

 

Un mot sur les albums, et quelques écoutes pour terminer :

 

Les albums n°1 aux EU en 1956

 

Soundtrack - Oklahoma (12 semaines)

Harry Belafonte - Calypso (11)

Elvis Presley - Elvis Presley (10)

Original Cast - My Fair Lady (8)

Harry Belafonte - Belafonte (6)

Elvis Presley - Elvis (5)

Original Cast - The King & I  (1)

Carmen Cavallaro / Soundtrack - The Eddie Duchin Story (1)

 

Albums qui peuvent se diviser en trois : les BO, très populaires (pas moins de 4 BO en tête des charts), Harry Belafonte et Elvis (2 albums chacun). 

 

Le but de ces bilans est avant tout de faire sentir la "musique d'une époque", la bande-son de l'année, ce pourquoi je mets en évidence les n°1 des charts. Mais, bien entendu, cela ne reflète pas le meilleur de l'époque... que vous trouverez bien plus dans les albums de 1956 que je vous recommande :

 

Charles Mingus - Pithecantropus Erectus

Elvis Presley - Elvis Presley

Lennie Tristano - Lennie Tristano  

Glenn Gould / Bach - Goldberg Variations
Moondog - More Moondog 
Relaxin' with the Miles Davis Quintet
Bill Haley & the Comets - Rock'n'Roll Stage Show

Sony Rollins - Saxophone Colossus

Horace Silver - Six Pieces of Silver 

Thelonious Monk - Brilliant Corners  

   

Pour écouter les n°1 (anglais et américains) de l'époque, je vous ai fait une playlist complète, suivie d'une autre où j'ai viré les quelques tubes que je trouvais trop mauvais :

 

Playlists 1956

 

Une autre playlist, composée, elle, des meilleurs morceaux de l'année à mon sens... donc pas forcément des n°1 :

 

Best-of 1956

 

Avec Elvis - évidemment - mais aussi Mingus, Chuck Berry, Little Richard, Moondog, Monk, Gene Vincent, Sinatra, Miles Davis... 

 

A lire en complément :

 

Elvis Presley - Hound Dog

1955 en musique

 

Voir aussi la très bonne initiative de Boeb'is : Les musiques du monde en carte 

 

 

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