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Classements d'albums

17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 15:29

Ces 3 derniers mois ont vu le retour plutôt réussi de 3 groupes majeurs des années 80. Non, pas les clowns du film du même nom, on parle ici d’artistes, et non des moindres : PIL, Dead Can Dance et Public Enemy. Soit trois des groupes les plus novateurs et marquants de ces dernières décennies.

Que faire après le punk ? Alors que, d’ordinaire, les initiateurs d’un nouveau genre se retrouvent dépassés quelques années après par de nouveaux styles musicaux, peinant à se renouveler ou devenant à leur tour des « suiveurs » qui tentent d’intégrer les nouveaux styles en vogue, John Lydon, laissant tomber les Sex Pistols, est parvenu – et ce n’est pas un mince exploit – à initier lui-même un nouveau genre, avec le post-punk de PIL. L’influence de PIL aura été moins frappante que celle des Sex Pistols, plus souterraine, mais bien réelle… sur le trip-hop de Massive Attack, le rock indé, le post-rock, le rock expérimental, etc.

Des mélanges étonnants, limite contre-nature avec des musiques d’autres siècles et/ou d’autres continents que l’Europe et l’Amérique, le rock en fait depuis les années 60, en particulier depuis les Beatles. Souvent casse-gueule quand on n’a pas le talent des Beatles et George Martin, relevant plus de la curiosité ou de l’anecdote que d’une œuvre homogène et convaincante… mais Dead can Dance a su trouver la bonne alchimie, et créer un style véritablement original, cold-wave / gothique / mediéval / oriental / ethnique, avec la voix de Lisa Gerrard très loin du chant rock habituel, et les instruments  rares et anciens de Brendan Perry.  

S’il y a bien eu un nouveau genre fondamental dans les années 80, c’est le rap. Et s’il y a bien un groupe référence du genre dans les années 80, c’est Public Enemy…

Un album indispensable de chacun :

PIL - Metal Box (1979)

Dead Can Dance - Spleen and Ideal (1985)

Public Enemy - Fear of a Dark Planet (1989)

Certes, ces trois groupes essentiels ne reviennent pas en 2012 avec un album aussi « révolutionnaire » ou marquant que ce qu’ils ont pu faire dans les années 80. Mais, au bout de 3 décennies, arriver encore à sortir de bons albums qui n’ont pas à rougir face aux nouveaux grands groupes actuels, c’est déjà énorme dans le monde très éphémère des musiques populaires.

Leurs derniers albums en écoute :

PiL---This-is-PiL.jpg

PIL – This is PIL

Dead-can-dance---anastasis.jpg

Dead Can Dance - Anastasis

Public-Enemy---Most-of-my-Heroes-still-don-t-appear-on-.jpg

Public Enemy – Most of my Heroes still don’t appear on no Stamp

 

Notons aussi que quelques autres groupes des années 80 ont cette année aussi sorti des albums tout à fait honorables :

Killing Joke - MMXII

And Also the Trees – Hunter not the Hunted

Guided By Voices – Let’s go eat the Factory

The Flaming Lips - The Flaming Lips & Heady Fwends

 

Au fond, pourquoi écouter de jeunes groupes bloqués sur le revival 80’s… alors que les « originaux » ont toujours des choses à dire…

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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 18:38

Après De La Soul – Jean Beauvoir, Hans Zimmer – Debussy, un autre cas d’emprunt / plagiat qui m’a sauté aux oreilles : Rusconi - Sonic Youth.

Sur Revolution, dernier album du trio suisse de jazz Rusconi (sélectionné par Ma Jazzothèque pour le CDB, je vous conseille de l’écouter, l’album est très bon, puis d’aller le noter, il sera proposé demain) le titre Alice in Wonderland, avec le grand Fred Frith, évoque très clairement l’excellent On the Strip de Sonic Youth (un morceau que j’ai tant écouté dans ma jeunesse que je n’ai pas grand mérite à l’avoir reconnu instantanément).

L’album de Rusconi sur Bandcamp :

On the Strip de Sonic Youth (sur Dirty) :

  

Un trio de jazz qui « pompe » sur Sonic Youth, c’est pas banal… je regarde un peu plus en détail les crédits de l’album, et je vois qu’il se termine par une version live d’un autre morceau de Sonic Youth, Hits of the Sunshine, puis je jette un œil à la discographie de Rusconi, apprenant ainsi que leur précédent album, It’s a Sonic Life, était carrément un album de reprises de Sonic Youth (si, comme moi, vous êtes un inconditionnel de Sonic Youth, ne loupez pas cette curiosité, qui vaut vraiment le détour).

Ce qui m’étonne est qu’ils créditent  Sonic Youth sur le dernier morceau de Revolution, mais pas pour celui inspiré - et même plus qu’inspiré – par On the Strip :

Music written by Strüby, Gisler & Rusconi (SUISA)

Except 'Hits of sunshine' written by Sonic Youth (sonik tooth music)

 

Loin de moi l’envie de jouer la police du copyright… comme je le disais précédemment, ça ne me dérange pas outre mesure que les musiciens se plagient plus ou moins, c’est vieux comme le monde, le seul cas vraiment dérangeant serait celui d’un artiste déjà riche et célèbre qui pomperait la musique d’artistes moins célèbres sans leur reverser un sou. Mais il est tout de même étrange que Rusconi ne crédite pas Sonic Youth sur ce morceau, alors qu’il ne s’agit pas d’une simple « citation » (fréquent en jazz, on joue par exemple quelques notes d’un thème célèbre au cours d’un solo), mais d’une véritable variation sur On the Strip

On trouve aussi une « citation » de Sonic Youth sur Revolution, en intro de False Awakening. Les deux premiers accords (en arpèges brisés) sont ceux de Secret Girl (sur Evol), que Rusconi fait évoluer tout de suite après différemment du morceau de Sonic Youth… un cas un peu particulier, d’ailleurs, puisque ce False Awakening est une variation de leur propre reprise de Secret Girl sur leur album précédent…

Secret Girl de Sonic Youth

 

Emprunt, plagiat, reprise, citation... au fond, tout ça n'a pas grande importance, l'essentiel est que l'album soit bon... et il l'est ! 

Revolution de Rusconi (2012) sur Bandcamp

It’s a Sonic Life de Rusconi (2010) sur Bandcamp 

Ma chronique de Sonic Youth - Daydream Nation

 

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 13:29

Raumklang      07/2012

 

Pandora's Black Book - Divergent

Des noms de genres et sous-genres, l’électro, comme pas mal de styles musicaux, en fourmille. Mais les adjectifs qui permettraient de définir plus précisément tel ou tel type de musique manquent – parfois - cruellement. Ce Divergent de Pandora’s Black Box en est un bon exemple. Aucun mot ne me semble vraiment pertinent pour bien définir cet album. Sombre ? Certes, c’est sombre. Mais des musiques aussi différentes que Mezzanine de Massive Attack, South of Heaven de Slayer, Gutter Tactics de Dälek ou le quatuor n°8 de Schostakovitch le sont aussi, ça ne nous dit pas grand-chose en fin de compte. Mystérieux, envoûtant, trouble, froid ? Autant de mots qui correspondent bien à Divergent, mais qui restent dans ce vocabulaire d’humeurs et sensations qui ne nous éclairent toujours pas suffisamment. Atmosphérique ? Le problème avec « atmosphérique », c’est qu’on imagine une musique plutôt répétitive, statique et monotone, ce qui n’est pas le cas de cet album. Pourtant, il est bien question d’atmosphères ici… mais des atmosphères qui semblent nous raconter une histoire, dévoiler un univers… Une musique "atmosphérico-narrative" ? C’est un peu lourd, mais on se rapproche, et on s’en contentera pour le moment. Un mot qui manque cruellement car, du classique à l’électro, beaucoup de musiques instrumentales, et souvent parmi les plus grands chefs-d’œuvre, sont dans cette lignée.

 

Une musique peut nous charmer par ses mélodies et harmonies agréables, nous interpeller par ses audaces, nous conduire à une forme de transe par son intensité et ses rythmes frénétiques, nous englober dans une bulle de sons comme la musique dite « d’ambiance »… mais, de mon point de vue, là où la musique est la plus fascinante, c’est lorsqu’elle parvient à créer véritablement un « univers ». Un univers suffisamment cohérent pour que l’on y plonge totalement, et un univers suffisamment varié et mouvant pour exciter notre imagination et que l’on puisse y greffer des histoires, situations et paysages divers… et c’est exactement ce que fait « Pandora’s Black Book » sur ce très bel album d’électro. Qui, avec le Moments in Time de The Carapace, se dispute la place d’album de l’année dans mon classement 

 

Pandora’s Black Book est une des facettes de James Church, musicien électro dont on ne s’étonnera pas, à l’écoute de ses oeuvres, qu’il vienne d’Alaska… Sous le pseudo de Lucidstatic, ses albums sont plus bruitistes, glitch, indus… mais c’est son travail sous le nom de Pandora’s Black Book qui est à mon sens le plus captivant. Une musique particulièrement planante, riche et futuriste. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne chôme pas. Deux albums de Pandora’s Black Book cette année (Divergent en juillet, The Fall en mars), et un de Lucidstatic (The Wreckage en février). Un artiste très prolifique, qui parvient sur chaque album à maintenir un haut niveau de qualité, ça mérite d’être doublement salué…

 

 

 

  

 

Tous les albums de Pandora’s Black Book sur Bandcamp

  

Tous les albums de Lucidstatic sur Bandcamp

    

La chronique de Divergent sur Chroniques Electroniques 

 

 

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