Slash - Slash (1,5)
Jouer ce type de rock, au XXI° siècle, ça devrait être interdit. Des riffs hard/blues/rock à deux balles comme on en a entendu 321257 fois auparavant (et 321257 fois mieux que ça), des refrains lourdingues au possible, du gros rock bête et pompeux... et les collaborations de Lemmy, Iggy Pop, Dave Grohl, Chris Cornell, Ozzy et Ian Astbury ne changent rien à l'affaire. Mention spéciale à Iggy Pop, décidément de tous les mauvais coups depuis quelques années : manquait plus que de le retrouver sur ce type de daube après le retour raté des Stooges et de mauvais albums solos.
Il y a une vingtaine d'années, lorsque les Guns n'Roses étaient au sommet, Axl Rose était le crétin exubérant, et Slash le mec cool de la bande, le plus roots, bluesy et j'menfoutiste. Il suscitait un certain respect, même parmi les détracteurs des Guns, alors qu'Axl Rose était le type de chanteur que l'on adorait détester. L'ironie de l'histoire, c'est que finalement, cet album lamentable de Slash aurait de quoi nous faire regretter et réévaluer Axl Rose et le pourtant boursouflé Chinese Democracy sorti il y a deux ans. En faisait fi de la grandiloquence et du pompier, il restait tout de même quelques morceaux qui fonctionnaient... mais là, rien.
L'album est en écoute sur deezer : Slash (faut vraiment que vous n'ayez rien de mieux à foutre pour écouter un truc pareil... ne venez pas vous plaindre, je vous aurais prévenu).
Goldfrapp - Head First (1)
Il existe, en gros, deux types de mauvais albums : les albums décevants, ratés, de groupes dont on sait qu'ils pourraient faire mieux, et les grosses daubes commerciales. Alison Goldfrapp est, elle, parvenu à faire les deux avec un seul disque. On peine à reconnaître la chanteuse qui collaborait avec Tricky et les excellents Orbital, et qui s'est faite remarquer ensuite par un bel album, Felt Mountain, empruntant aux musiques de films (Morricone en particulier) et au trip-hop mélancolique de Portishead ou Alpha. Depuis, elle a glissé vers une forme d'electro-pop plus simpliste et racoleuse, et, avec ce Head First, elle touche carrément le fond (la tête la première, évidemment... elle est facile, mais un album pareil ne mérite surement pas qu'on s'emmerde à trouver des jeux de mots plus élaborés). Si encore il y avait quelques chansons pop accrocheuses et réussies dans le genre, pourquoi pas, mais non, c'est mauvais à tous les points de vue. Alison Goldfrapp, c'est un peu cette jolie étudiante qui vous parlait avec passion d'art et de littérature, et que vous retrouvez 10 ans plus tard go-go danseuse pour une bande de beaufs. Triste.
Pour les masos, l'album en écoute sur deezer : Head First