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20 juin 2006 2 20 /06 /juin /2006 21:45

Le Révérend Tom Frost, pour la création de son site officiel, me demande de lui écrire une petite biographie… ce que je fais. Mais voilà qu’il m’annonce qu'un "mystérieux inconnu" m'a devancé et qu'il va mettre sa bio sur son site ! 

 

 

Non, vraiment, je ne comprends pas. Je lui avais pourtant concocté une superbe hagiographie, le présentant comme un " grand malade ", " limite suicidaire ", pour lequel " une frange non négligeable des amateurs de musique lui restera toujours impossible à conquérir ". Que demander de plus !

Parce qu’il serait dommage de gâcher une si belle bio, la voici :

Né sur les bords du Mississipi, par un mois d’Août caniculaire, d’un père cheminot et d’une mère femme de ménage, celui qui allait devenir le Révérend Frost a été très jeune remarqué par sa voix dans la chorale Gospel où il officiait…

A l’écoute de son premier album, on se dit qu’il ne peut en être autrement. Et pourtant... on serait très loin de la réalité. La question qui se pose alors est…

Qui est le Révérend Frost ?

Le Révérend Frost est un grand malade. Parce que s’approprier le répertoire blues, rock, country, gospel quand on est un jeune français blanc, faut être limite suicidaire. Pour réussir dans la musique en France, pas beaucoup d’autres choix que de chanter d’une voix mielleuse de la varièt’ bon marché ou sussurer mollement des textes pour trentenaires dépressifs. Complètement à contre-courant, le Révérend reprend de sa voix éraillée, puissante et rageuse, de bons vieux blues. Un grand malade, vous dis-je. Le cauchemar des directeurs marketings des majors. D’autant plus que, malgré son talent, une frange non négligeable des amateurs de musique lui restera toujours impossible à conquérir. Ceux-là même qui aiment que tout soit bien rangé dans de petites cases, que les bluesmen soient des noirs américains miséreux et, si possible, aveugles, ou pensent que la bonne musique tzigane ne peut être faite que par des gitans voleurs de poules vivant dans des roulottes.

Pour autant… le Révérend n’est pas un riche héritier sorti du conservatoire qui décide de se mettre au blues et au rock par caprice et pour tromper l’ennui. Autodidacte, multi instrumentiste (il joue de tous les instruments sur South of Hell, France), les galères et petits concerts dans les bars enfumés, il connaît. Sa passion et sa connaissance des musiques américaines des années 50 et 60 sont bien réelles, comme l’atteste son blog, Spread the Good Word où il fait écouter et découvrir de nombreux musiciens de l’époque. Des fidèles, un peu partout dans le monde, qui viennent s’y recueillir, il en est un qui aura une influence prépondérante. L’histoire est peu banale : le Révérend laisse une de ses reprises sur son blog et un New-Yorkais, tellement impressionné par ce qu’il vient d’entendre, se lance dans la création d'un label pour le produire. La grande classe.

Seul, avec les moyens du bord, et en un temps très bref, le Révérend enregistrera les 10 titres qui composeront son premier album : South of Hell, France. Ce qui aurait été un handicap pour un groupe pop lisse et propret est une force ici. Car sa musique, faite d’intensité, de rugosité et d’urgence s’accommode très bien de telles circonstances d’enregistrement.

Pourtant… sa culture musicale ne se limite pas aux 50’s – 60’s et à l’Amérique. Insatiable boulimique de musique, il écoute tout (mais pas n’importe quoi), et nul doute qu’il aura encore beaucoup à dire et à faire…

Enfin… je continuerais bien volontiers à user de toute ma mauvaise foi, mais je dois m’incliner et reconnaître que l'autre bio, qui vient d’être publiée en anglais sur son site, est bien meilleure que la mienne !

Tout ça pour en arriver maintenant à l'essentiel, l'ouverture de son nouveau site, avec des mp3, articles (et même un forum ! ! !) etc... à l'adresse suivante :

http://www.revtomfrost.com/

Vous y trouverez aussi le lien pour acheter son album (à un prix dérisoire !) en le commandant aux EU (l’attente est un peu longue) ou en l’achetant directement par Itunes.

Précédent article, sur son premier album, ici

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18 juin 2006 7 18 /06 /juin /2006 21:56

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si la mélodie est reine dans les musiques populaires, rares en sont les vrais orfèvres. Les Beatles font figure de modèle indépassable, mais ils ne sont heureusement pas les seuls.

Je me suis ici attaché à répertorier les plus talentueux mélodistes de la pop et du rock. Il ne s’agit pas forcément des groupes aux mélodies les plus célèbres, mais de ceux qui les élaborent avec le plus grand soin, dans la lignée des Beatles. Des mélodies belles et agréables sans être mielleuses, riches et travaillées mais accessibles… bref, des mélodies qui charment sans racoler.

 

Dans le genre, les trois plus talentueux de ces dernières années sont à mon avis :

 

Elliott Smith

Divine Comedy

Sufjan Stevens

 

S’il fallait retenir 5 albums de ces 10 dernières années

Elliott Smith – Xo (ou Figure 8, ou Either/Or)

Divine Comedy – Absent Friends

Kings of Convenience - Quiet is the New Loud

Sufjan Stevens – Come on feel the Illinoise

Radiohead - OK Computer

  

 

Autres excellents mélodistes

 

Beach Boys (pas trop mon truc, mais difficile de les ignorer)

Simon & Garfunkel (idem)

Scott Walker (dans les années 60-70)

Blonde Red Head (surtout leurs 2 derniers albums)

Jeff Buckley

Bowie (par endroits)

Depeche Mode (idem)

Jay-Jay Johanson (surtout à ses débuts)

Perry Blake

Richard Hawley

An Pierlé

 

Je rajouterais bien aussi Matt Elliott – même si la mélodie n’est pas au centre de tous ses morceaux, pour celle de The Guilty Party, mélodie qui m’a le plus touché ces dernières années (article sur Matt Elliott avec un lien pour écouter The Guilty Party ici).

 

France

Benjamin Biolay

Gainsbourg

William Sheller

 

J’oublie sûrement quelques maîtres du genre. N’hésitez pas à me le signaler ou à en m’en faire découvrir (sans vous limiter impérativement au rock et à la pop comme je l’ai fait ici).

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16 juin 2006 5 16 /06 /juin /2006 14:19

Folk   10/04/2005 - Locust ****

Mener à bien plusieurs projets musicaux est le lot d’un grand nombre d’artistes actuellement. Le problème, c’est que beaucoup s’éparpillent et, quelles que soient leurs incarnations, semblent bâcler leurs différents albums – voire faire toujours le même. Mais ce n’est pas le cas de Greg Weeks. Que ce soit avec Espers (projet commun avec Meg Baird) ou sous son nom, il ne sort que d’excellents disques aboutis et passionnants. En solo, il compose des albums folks sombres et déchirants, avec Espers, ses chansons folks se parent d'harmonies et mélodies typiquement celtiques et moyenâgeuses.

 

Des deux albums d’Espers, je pense que leur précédent (auquel j’ai consacré ma première chronique) est le plus réussi. Mais The Weed Tree n’en demeure pas moins un magnifique album. Moins noir, mélancolique et tourmenté que le précédent, et plus volontiers bucolique et lumineux (enfin… pas de quoi non plus danser dans les champs avec des fleurs dans les cheveux…)

Seulement 7 chansons… mais pas une note à jeter. Greg Weeks a le talent pour composer de magnifiques chansons, pourtant, sur The Weed Tree, 6 des 7 sont des reprises (voir tracklist à la fin de l'article). Je m’attarderais sur celle qui est à priori la plus incongrue, Flaming telepaths puisqu’il s’agit d’une chanson de… Blue Oyster Cult ! BOC n’est pas ce qui s’est fait de pire dans le hard/heavy, mais l'original souffre la comparaison avec la reprise d'Espers :

 

 

 

BOC - Flaming Telepaths

 

 

Si, du début à la fin, on reste chez BOC sur le même registre, Espers fait évoluer ce qui semblait être une ballade émouvante et agréable vers un chaos hypnotique. Cette fin aux accents très " kingcrimsoniens " recèle une tension qui n'est absolument pas présente dans l'original. Le solo de guitare de Greg Weeks, avec quelques notes bien senties, amène une tension autrement plus sauvage et poignante que ne le fait le solo de l'original. Des folkeux qui viennent donner des leçons de tension et de noirceur aux pionniers du heavy...

 

 

ESPERS :

Greg Weeks (vocals, whistling, recorder, synthesizer, percussion)

Meg Baird (vocals, acoustic guitar, Hammond b-3 organ)

Brooke Sietinsons (acoustic guitar)

Helena Espvall (cello)

Otto Hauser (harmonium, drums, percussion)

Chris Smith (bass guitar, percussion).

4 chansons d’Espers en écoute sur myspace.com/espers : 2 de cet album et 2 inédits.

 

 

Je rajoute en écoute, la superbe reprise du traditionnel Black is the Color

 

 

Espers – The Weed Tree

Rosemary Lane (Bert Jansch)

Tomorrow (Durutti Column)

Black is the Color (trad. Irlandais)

Afraid (Nico)

Blue Mountain (Michael Hurley)

Flaming Telepaths (BOC)

Dead King (Espers) 

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