Folk 10/04/2005 - Locust ****
Mener à bien plusieurs projets musicaux est le lot d’un grand nombre d’artistes actuellement. Le problème, c’est que beaucoup s’éparpillent et, quelles que soient leurs incarnations, semblent bâcler leurs différents albums – voire faire toujours le même. Mais ce n’est pas le cas de Greg Weeks. Que ce soit avec Espers (projet commun avec Meg Baird) ou sous son nom, il ne sort que d’excellents disques aboutis et passionnants. En solo, il compose des albums folks sombres et déchirants, avec Espers, ses chansons folks se parent d'harmonies et mélodies typiquement celtiques et moyenâgeuses.
Des deux albums d’Espers, je pense que leur précédent (auquel j’ai consacré ma première chronique) est le plus réussi. Mais The Weed Tree n’en demeure pas moins un magnifique album. Moins noir, mélancolique et tourmenté que le précédent, et plus volontiers bucolique et lumineux (enfin… pas de quoi non plus danser dans les champs avec des fleurs dans les cheveux…)
Seulement 7 chansons… mais pas une note à jeter. Greg Weeks a le talent pour composer de magnifiques chansons, pourtant, sur The Weed Tree, 6 des 7 sont des reprises (voir tracklist à la fin de l'article). Je m’attarderais sur celle qui est à priori la plus incongrue, Flaming telepaths puisqu’il s’agit d’une chanson de… Blue Oyster Cult ! BOC n’est pas ce qui s’est fait de pire dans le hard/heavy, mais l'original souffre la comparaison avec la reprise d'Espers :
BOC - Flaming Telepaths
Si, du début à la fin, on reste chez BOC sur le même registre, Espers fait évoluer ce qui semblait être une ballade émouvante et agréable vers un chaos hypnotique. Cette fin aux accents très " kingcrimsoniens " recèle une tension qui n'est absolument pas présente dans l'original. Le solo de guitare de Greg Weeks, avec quelques notes bien senties, amène une tension autrement plus sauvage et poignante que ne le fait le solo de l'original. Des folkeux qui viennent donner des leçons de tension et de noirceur aux pionniers du heavy...
ESPERS :
Greg Weeks (vocals, whistling, recorder, synthesizer, percussion)
Meg Baird (vocals, acoustic guitar, Hammond b-3 organ)
Brooke Sietinsons (acoustic guitar)
Helena Espvall (cello)
Otto Hauser (harmonium, drums, percussion)
Chris Smith (bass guitar, percussion).
4 chansons d’Espers en écoute sur myspace.com/espers : 2 de cet album et 2 inédits.
Je rajoute en écoute, la superbe reprise du traditionnel Black is the Color
Espers – The Weed Tree
Rosemary Lane (Bert Jansch)
Tomorrow (Durutti Column)
Black is the Color (trad. Irlandais)
Afraid (Nico)
Blue Mountain (Michael Hurley)
Flaming Telepaths (BOC)
Dead King (Espers)