Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

Playlist 2024

Classements d'albums

16 juin 2006 5 16 /06 /juin /2006 14:19

Folk   10/04/2005 - Locust ****

Mener à bien plusieurs projets musicaux est le lot d’un grand nombre d’artistes actuellement. Le problème, c’est que beaucoup s’éparpillent et, quelles que soient leurs incarnations, semblent bâcler leurs différents albums – voire faire toujours le même. Mais ce n’est pas le cas de Greg Weeks. Que ce soit avec Espers (projet commun avec Meg Baird) ou sous son nom, il ne sort que d’excellents disques aboutis et passionnants. En solo, il compose des albums folks sombres et déchirants, avec Espers, ses chansons folks se parent d'harmonies et mélodies typiquement celtiques et moyenâgeuses.

 

Des deux albums d’Espers, je pense que leur précédent (auquel j’ai consacré ma première chronique) est le plus réussi. Mais The Weed Tree n’en demeure pas moins un magnifique album. Moins noir, mélancolique et tourmenté que le précédent, et plus volontiers bucolique et lumineux (enfin… pas de quoi non plus danser dans les champs avec des fleurs dans les cheveux…)

Seulement 7 chansons… mais pas une note à jeter. Greg Weeks a le talent pour composer de magnifiques chansons, pourtant, sur The Weed Tree, 6 des 7 sont des reprises (voir tracklist à la fin de l'article). Je m’attarderais sur celle qui est à priori la plus incongrue, Flaming telepaths puisqu’il s’agit d’une chanson de… Blue Oyster Cult ! BOC n’est pas ce qui s’est fait de pire dans le hard/heavy, mais l'original souffre la comparaison avec la reprise d'Espers :

 

 

 

BOC - Flaming Telepaths

 

 

Si, du début à la fin, on reste chez BOC sur le même registre, Espers fait évoluer ce qui semblait être une ballade émouvante et agréable vers un chaos hypnotique. Cette fin aux accents très " kingcrimsoniens " recèle une tension qui n'est absolument pas présente dans l'original. Le solo de guitare de Greg Weeks, avec quelques notes bien senties, amène une tension autrement plus sauvage et poignante que ne le fait le solo de l'original. Des folkeux qui viennent donner des leçons de tension et de noirceur aux pionniers du heavy...

 

 

ESPERS :

Greg Weeks (vocals, whistling, recorder, synthesizer, percussion)

Meg Baird (vocals, acoustic guitar, Hammond b-3 organ)

Brooke Sietinsons (acoustic guitar)

Helena Espvall (cello)

Otto Hauser (harmonium, drums, percussion)

Chris Smith (bass guitar, percussion).

4 chansons d’Espers en écoute sur myspace.com/espers : 2 de cet album et 2 inédits.

 

 

Je rajoute en écoute, la superbe reprise du traditionnel Black is the Color

 

 

Espers – The Weed Tree

Rosemary Lane (Bert Jansch)

Tomorrow (Durutti Column)

Black is the Color (trad. Irlandais)

Afraid (Nico)

Blue Mountain (Michael Hurley)

Flaming Telepaths (BOC)

Dead King (Espers) 

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
Je suis d'accord avec toi. <br /> Et puis Astronomy, quel délice...
Répondre
G
@Pietro : En fin de compte, je suis d'accord avec toi... à cette période, j'étais dans un rejet quasi-systématique du hard... mais bon, je suis beaucoup moins catégorique maintenant. J'ai même supprimé une partie de cet article, que je trouve particulièrement injuste pour BOC - qui est au fond, un groupe que j'ai toujours plutôt apprécié... et finalement, je trouve l'original de BOC aussi bien que la reprise d'Espers !
Répondre
P
<br /> Désolé de revenir à la charge G.T mais je viens de réécouter Secret treaties. Je ne change pas d'avis, Le Cult, sur cet album, ressemble énormément à un QOTSA version seventies, c'est frappant.<br /> Un hard mélodieux est rare (je suis loin de tout connaître bien sûr) sur la planète rock. Je tenais à le signaler.<br />
Répondre
P
<br /> Oui, c'est vrai, leurs albums ont peut-être pas très bien vieilli mais pas plus que d'autres groupes hard de l'époque à mon avis. Sinon je t'ai posé une question dans les albums rock<br /> essentiels sur le psychobilly, genre que j'aime beaucoup (Meteors, Cramps, Nekromantix). Qu'en penses-tu?<br />
Répondre
G
<br /> PIETRO : Ce n'est pas tant de comparer du folk et du hard que de comparer deux versions d'un même morceau... et une relecture<br /> folk d'un morceau hard ne donne pas forcément quelque chose de mieux, ça peut être plat, insipide, mièvre, peu inspiré et moins intéressant que le morceau d'origine, ce qui, à mon sens,<br /> n'est pas le cas ici...<br /> <br /> <br /> Quant à BOC les QOTSA 70's... je n'irais pas jusque là... et je trouve que leurs albums, dont j'ai jamais été très fan malgré quelques bons morceaux, n'ont pas particulièrement bien<br /> vieilli...  <br />
Répondre
P
<br /> "BOC n'est pas ce qui s'est fait de pire dans le hard/heavy." Là je ne suis pas vraiment d'accord. BOC est pour moi les Queens of the stone age des seventies, à savoir un hard aux accents<br /> mélodiques. BOC me semble assez fin pour du hard, bien plus que les autres groupes de ce genre de cette époque, Led Zeppelin y compris.<br /> <br /> <br /> Je pense qu'il n'y a pas lieu de comparé du folk et du rock à guitare. C'est comme si je comparais Slayer à Matt Elliott, cela n'a pas lieu d'être.<br />
Répondre
G
Il m'arrive de réécouter des morceaux de hard qui me plaisaient il y a un certain nombre d'années, et de me laisser prendre à nouveau. Comme on aime parfois réécouter des tubes qui nous ont bercé dans l'enfance mais qu'on ne supporterait pas si on les découvrait maintenant.<br /> Du hard pour se défouler, comme un gros "blockbuster" hollywoodien pas très subtil mais très spectaculaire, je ne renie pas qu'on peut y prendre plaisir et se laisser prendre. Après, d'un point de vue esthérique, c'est une autre histoire...
Répondre
F
Être dur avec le hard... Ça semblerait être la moindre des choses...<br /> Il y a différents paramètres qui font qu'on apprècie ou pas telle ou telle musique. Parmi eux, il y a ce que j'appellerais le feeling qui, avant quelqu'analyse que ce soit fait que l'auditeur est excité, ému, irrité ou indifférent. Et je pense qu'il y a une grande part d'inné dans la sélection de ce paramètre. Et la part d'acquis qu'il contient nous vient sans doute du tout début de notre vie. Ainsi, si je prends mon cas personnel (pas par vanité, mais parce que c'est celui que je conais le mieux), je sais qu'un morceau de hard-rock, même médiocre, me satisfera toujours. Parce que le vacarme engendré nécessite forcément une grande énergie et cette énergie m'est communicative. Note que l'on peut aussi créer de tendres ballades avec une grande énergie (et ce sont celles-là que j'aime), mais il est largement possible de créer une ballade sans passion aucune.<br /> Le hard, c'est comme un chahutage enfantin : sur le coup c'est super excitant, l'instant d'après on culpabilise mais finalement, on dort quand même vachement mieux le soir.<br />
Répondre
G
Fab,<br /> <br /> Je n'imagine pas une seule seconde que Greg Weeks donne des "leçons de musique". Sûr qu'il a repris cette chanson, comme toutes celles de cet album, parce qu'il l'apprécie. Et les paroles ont du particulièrement le toucher, parce qu'il y est question de "poison in my bloodstream, running through my veins"... et qu'il a, d'après ce que j'ai lu, une maladie du sang (d'ailleurs, son 2° album solo s'intitule "Blood is trouble".<br /> J'en ai peut-être un peu rajouté sur BOC et ce titre, que j'aimais plutôt bien il fût un temps. Mais quand je l'écoute après la version d'Espers, elle me semble vraiment trop lourdingue.<br /> Il est vrai que je suis généralement assez dur avec le hard, non pas que je sois insensible au genre, j'en ai écouté une période, mais je suis presque systématiquement déçu quand j'en écoute maintenant. Je n'y entends quasiment que des démonstrations techniques rigides et vaines, de gros hymnes naïfs et boursouflés, des rythmiques bovines... De ces dix dernières années, je n'ai rien entendu de réjouissant (ou tout simplement d'intéressant) dans le genre, à part Queens of the stone age. Bien sûr, je ne connais pas tout...
Répondre
F
Bien intéressé par ta chronique sur Espers "II", je continue à découvrir cette formation par tes articles précédents...<br /> Et là, je bute un peu sur ta descente en flèche de Blue Öyster Cult et du hard-rock en général. Personnellement, j'arrive à apprécier les deux versions (mais moi, j'aime bien le hard) sans me sentir l'obligation de devoir choisir un camp.<br /> Et penses-tu réellement (ou peut-être est-ce une chose avérée) que Greg Weeks ait repris cette chanson dans le seul but de "donner une leçon de musique" au BOC? Si ça se trouve, il aime bien écouter ça, lui aussi...
Répondre