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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 14:41

Dictionnaire-de-la-mauvaise-foi-musicale.jpgDictionnaire de la mauvaise foi musicale - Josselin Bordat, Basile Farkas

2009, Chifflet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce bouquin a deux gros intérêts :

 

1. Il est idéal pour publier un article paresseux qui se contente de citer les meilleurs extraits.

2. Il est drôle. Vraiment.

 

Mais il a aussi un sérieux inconvénient : il ridiculise un peu le lexique que j'ai torché pour le Guide du Rockeur. Pas grave, l'essentiel est de se marrer, et il y a de quoi avec ce dictionnaire.

 

Je ne résiste donc pas à vous livrer les définitions qui m'ont le plus amusé, ce n'est pas une raison pour ne pas vous procurer le livre, j'en ai omis des tas tout aussi poilantes (même si, forcément, il y en a de plus ou moins réussies).

 

 

 

air guitar expr. (angl.) Technique de mime pratiquée par des individus dotés d'un air cerveau.

 

autiste n. et adj. Ce mot désigne métaphoriquement des artistes poétiquement autocentrés (Bonnie Prince Billy), chantant faux (Bonnie Prince Billy, Robert Smith, Daniel Johnston) ou ne sachant pas danser (Bonnie Prince Billy, Robert Smith, Daniel Johnston, Thom Yorke).  

 

CBGB (T-shirt) Vêtement à l'effigie de cette mythique salle new-yorkaise ouverte en 1973. Il est en général porté pour marquer son appartenance au courant punk. Ex. : Etienne Daho, Nicola Sirkis, Avril Lavigne.

 

Diam's Artiste de musique urbaine célébrant le mariage, le couple, la fidélité, l'honneur, le respect, le mérite individuel, l'esprit d'entreprise, la suppression des droits de succession, l'inégalité entre les hommes et les femmes et l'émancipation de la jeunesse.

 

Dodécaphonisme n.m. Trouble Obsessionnel Compulsif découvert chez les musiciens classiques à la fin du XIX° siècle : "C'est un calvaire docteur, quand je sors de chez moi, je vérifie cinquante fois si j'ai bien fermé à clé, et quand je compose de la musique, je ne peux pas réutiliser une note avant d'avoir utilisé toutes les autres dans la gamme, vous imaginez le résultat." (Arnold Schönberg)

                                   

[C'est con parce que celle- là est vraiment bien trouvée, assez fine... sauf que le dodécaphonisme, c'est début XX° et pas fin XIX°... ce qui gâche un peut ce qui aurait pu être une excellente blague élitiste].

(quand je parle de "blague élitiste, je parle bien de leur définition du dodécaphonisme, pas du dodécaphonisme en général...)

 

emo adj. et n.m. (angl.) Abréviation de l'anglais "emotional", ce style désigne des groupes spécialisés dans la description des émois propres à l'adolescence : se suicider dans l'obscure froideur d'un sombre crépuscule d'automne, rencontrer de vrais vampires, se mettre du rimel en cachette, ressentir des émotions. Ex : Evanescence; My Chemical Romance; Fall Out Boys; Tokio Hotel.

 

enfants chanteurs expr. Jeunes artistes à la voix d'ange. De nos jours, leur carrière s'avère trop souvent éphémère, du fait de l'interdiction de la castration pour d'obscures raisons morales.

 

"enregistrer à Memphis / la Nouvelle Orléans / Londres / New York / Cuba / Kingston " expr. journal. Equivalent musical du label rouge sur les volailles.

 

folk n.m. Trop d'arbres sont morts sur l'autel de ce genre musical.

 

Harvest (Neil Young, 1972) Album dont le succès planétaire est notamment dû à l'universalité des thèmes qu'il aborde : l'élevage ovin, les éperons et la transhumance dans les grands espaces.

 

In-A-Gadda-Da-Vida (Iron Butterfly, 1968) Avec son riff d'orgue médiéval, son solo de batterie épique et ses paroles néanderthaliennes, ce morceau de 17 minutes avait tout d'un tube.

 

indie adj. Qualifie à l'origine les groupes signés sur des labels indépendants, en marge du circuit des majors. Par extension, désigne aujourd'hui les têtes de gondoles FNAC, Virgin et Gilbert où se cotoient les albums, CD single, CD maxi single, DVD et éditions Digipak collector de Muse, Grandaddy ou Franz Ferdinand.

                                                         

juvénile adj. A employer de préférence au sujet d'artistes de plus de 60 ans portant des pulls cols en "v" sans rien dessous, ou ayant des têtes de vieux bébés. On parle ainsi à bon escient du "charme juvénile" de Julien Clerc, Jean-Louis Aubert, Jean-Louis Murat, Jane Birkin ou Henri Salvador.

 

Killers (Iron Maiden, 1981) En représentant seulement un mort-vivant écorché en haillons en train d'achever sa victime à la hache, la pochette du 2° album du groupe heavy metal choque aujourd'hui de nombreux fans par sa retenue excessive.  

 

Muse n.f. Dans la mythologie grecque, les Muses sont les neuf filles de Zeus, issues de neuf nuits d'amour. Leurs chants divins réjouissent les dieux et les hommes, et inspirent toutes les formes d'art et d'intelligence. Antonyme : Muse (groupe).  

 

opus n.m. Ce synonyme de "disque" fait plus intelligent en raison de son origine latine. Sont également possibles, en cas de besoin : "effort", "livraison", "galette" ou tout autre élément appartenant au champ lexical du vomi.

 

Police n.f. Nique le groupe homonyme.

                                    

post (-punk, -rock) préf. Désigne des groupes pour qui c'était mieux après.

 

Protest Song n.m. (angl.) Genre musical plus que jamais d'actualité, puisqu'il consiste à s'opposer à la guerre du Vietnam avec une guitare en bois.

 

Ramones (The) Groupe punk new-yorkais qui est allé jusqu'au bout de ses limites, en s'appliquant scrupuleusement à ne jamais les repousser.

 

Singles (groupe à) n.m. (angl.) Groupe de simples.

 

Supergroupe n.m. Soustraction de talents. Ex 1. : 1 Dylan + 1 Orbison + 1/4 des Beatles + 1 Petty = The Traveling Wilburys. Ex. 2 : 3/4 de Rage against The Machine + 1/4 de Soundgarden = Audioslave. Ex 3. : 1 Benson +2/3 de Greenhornes + 1/2 de White Stripes = The Raconteurs.

 

tecktonik n.f. Contrairement aux mouvements sismiques des plaques du même nom, qui peuvent s'étaler sur plusieurs millions d'années, ce mouvement culturel s'est étalé sur environ deux semaines.  

 

U.F.O n.m. (angl.) Les références aux Unidentified Flying Objects (en français, Objets Volants Non identifiés ou OVNI) sont abondantes dans l'oeuvre d'une poignée d'artistes occidentaux. Il convient toutefois d'apprendre à distinguer les imposteurs, amateurs de science-fiction à la petite semaine (Jimi Hendrix, George Clinton, Daft Punk, The Flaming Lips, David Bowie, Hawkwind, Foo Fighters) des musiciens au discours scientifique rigoureux, dont l'un des membres de la famille a réellement été enlevé par des extraterrestres. Frank Black, le chanteur des Pixies, est le seul à figurer dans cette catégorie.

 

Universal (Vivendi) Groupe industriel fournissant le monde entier en eau plate sous forme liquide ou musicale. 

 

Walkman Face aux inconvénients présentés par les prototypes de gramophone portatif (poids, diamant qui saute, rayon d'utilisation de  2 mètres 50), Sony développa en 1979 ce célèbre radio-cassette portable, nettement plus pratique pour faire son jogging.

 

Pour terminer, mon préféré :

 

harpe laser n.f. Cet instrument du futur a été popularisé par Jean-Michel Jarre en 1981. il est constitué de rayons lumineux censés déclencher des notes de musique, et n'a donc malheureusement pas le pouvoir de couper les mains de celui qui en joue.

 

 

La chronique de Systool 

 

 

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 15:47

CLASH396.jpgThe Clash – Jean-Philippe Gonot

Le Castor Astral, Bordeaux 2010

 

  

  

  

  

  

  

  

  

  

  

  

  

  

  

  

  On a tout à craindre d’un livre qui s’ouvre par :

 

The Clash.

Brûlure sanguinaire et sauvage.

Drapeau rouge.

Noir.

Etendard.

Drapeau libre et blanc.

Des chansons, des slogans.

Des mots en fièvres soufflant les poudres de la mitraille et de l’étoile. (P.7)

[…]

  

Puis continue avec :

L’histoire de The Clash est belle.

Belle parce que mère d’une foule d’autres histoires.

Belle parce que gardienne de cette part de rêve qui émerveille et lève les projets les plus fous.

Rêve de repeindre la face du monde. 

Rêve de se battre pour ses idées.

Se faire entendre.

Exister haut et fort. (P.9)

 

Un portrait hagiographique des Clash ? Fort heureusement, c’est tout le contraire. Une fois cette introduction poético-pompeuse passée, l’auteur parle avec beaucoup d’honnêteté, de justesse et finesse du groupe, sans ne rien cacher de ses parts d’ombre. Une démarche d’autant plus remarquable que les bouquins sur le rock ou la pop ont particulièrement tendance à idéaliser et surévaluer les artistes. D’une manière générale, les ouvrages - même ceux qui se veulent les plus objectifs et impartiaux - accordent toujours plus d’importance à leur sujet qu’il n’en a réellement. Non seulement parce qu’un auteur qui choisit d’écrire sur tel sujet ou personnage est lui-même fasciné, mais aussi parce qu’il faut bien accrocher le lecteur. C’est le cas d’ouvrages historiques parmi les plus sérieux, et c’est encore plus vrai en ce qui concerne le rock. Car si un livre sur tel personnage historique ou grand artiste peut intéresser des lecteurs qui ne leur vouent pas une affection particulière mais sont juste soucieux d’accroître leurs connaissances et leur culture, la limite des bouquins sur les groupes rock est qu’ils s’adressent essentiellement à des « fans ». Lire des ouvrages sur Napoléon, Mozart, Picasso ou Ben Laden n’implique pas forcément d’aimer leurs « œuvres », beaucoup plus rares sont ceux qui se plongent dans des bouquins sur des groupes de rock avec lesquels ils n’ont pas d’affinités. Sachant que la grande majorité de ses lecteurs seront des « fans », les auteurs de biographies d’artistes ou groupes rock ne s’embarrassent que peu de nuances… Ainsi, lorsqu’on tient un bouquin qui ne cherche pas à vous assurer à chaque page que le groupe dont il est question est le plus grand, le plus beau, le plus passionnant de son époque – voire de l’histoire du rock – on ne le lâche pas.

 

 

La façon dont JP Gonot traite le duel Clash – Pistols en est un des meilleurs exemples. Car d’un bouquin sur les Clash, on attend forcément que l’auteur valorise les Clash au détriment des Pistols. Le problème des Clash, c’est bien de n’avoir été que le 2° groupe punk, derrière les Pistols qui ont, eux, vraiment changé la donne dans l’histoire du rock. On se doute par avance que, comme tout bon fan des Clash, l’auteur opposera la « sincérité », la conscience politique, la cohésion des Clash (ou « du » Clash pour faire plaisir à The Civil Servant) à l’individualisme, au foutoir, au cynisme et à la brièveté des Pistols. En insistant bien sur le fait que le premier album des Clash est sorti avant le premier album des Pistols, et que les Pistols étaient manipulés par McLaren. Mais il n’en fait rien. Gonot sait bien que les Clash n’auraient pas été les Clash sans les Pistols et, à l’image de Joe Strummer, il ne minimise pas le fossé qui a existé entre les deux au début :

 

 

En avril1976, les Sex Pistols font la première partie des 101’ers [Le groupe de Strummer]. En les voyant, Joe réalise qu’un nouveau courant est né, un courant sans précédent qui va révolutionner toute la scène musicale. Il est subjugué. Son groupe n’est pas de taille, ou complètement à côté de la plaque : « Lorsque les Sex Pistols ont joué en première partie de notre concert, je suis allé sur scène alors qu’ils faisaient leur balance. J’ai entendu Malcolm dire à John : « est-ce que tu veux le même genre de chaussures que Steve ou Paul ? Quel genre de pull veux-tu ? » Et j’ai pensé « Merde alors, ils ont un manager et il leur offre des fringues ! » Le reste de mon groupe ne pensait pas grand-chose de tout ça, mais je me suis assis parmi le public. Rotten était vraiment maigre : il a sorti son mouchoir, a soufflé dedans et a lâché : « Au cas où vous ne l’auriez pas déjà deviné, on est les Sex Pistols », et, dans une explosion sonore, ils ont attaqué « Substitute ». Puis ils ont fait « Steppin Stone » des Monkees qu’on jouait aussi, mais ils avaient des années-lumière d’avance sur nous. La différence, c’est qu’on jouait « genre Route 66 » pour les alcoolos du bar dans l’esprit « s’il vous plaît aimez-vous ». Mais là, il y avait ce quartet qui semblait dire : « On en a rien à secouer de ce que vous pensez, bande de cons, c’est ce qu’on aime jouer et c’est comme ça qu’on va le jouer. » On ne pouvait les comparer à un autre groupe, ils étaient très loin devant. Ils venaient d’un autre siècle, ça m’a mis la tête à l’envers. Ils n’en avaient honnêtement rien à foutre. Le public était sous le choc. »

P.75-76

 

Cette honnêteté, de l’auteur comme de Strummer, est d’autant plus louable que John Lydon, lui, s’est toujours montré assez dur avec les Clash (il détestait leurs prises de positions utopiques et communistes, lui qui a toujours été farouchement individualiste et opposé à tout système). Et cette honnêteté qui parcourt tout le livre et fait que l'auteur ne cache rien des compromis, des luttes intestines et mesquines au sein des Clash (sans pour autant tomber dans le déballage sordide) est, en fin de compte, la meilleure façon de leur rendre hommage. L’auteur a vraiment su trouver le ton juste pour parler de ce groupe humain, attachant, avec ses forces et ses faiblesses, ses coups de génie et ses ratés, ses fulgurances et ses lourdeurs. Bref, un livre indispensable pour tout fan des Clash, mais aussi vivement recommandé à tous les amateurs de rock… de toute façon, lorsqu'on aime le rock, difficile d'être insensible aux Clash... 

 

(L’avantage de ne plus avoir de connexion Internet pendant un mois, c’est qu’on retrouve plus fréquemment le chemin de la bibliothèque… vous aurez donc droit à plusieurs chroniques de livres dans les jours qui viennent, et, notamment, de l’excellent bouquin de Lydon sur les Sex Pistols… spéciale dédicace à Léa)

 

Pour terminer, mon titre favori des Clash, l’imparable Guns of Brixton :

 

 

 

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 16:22

Rivages Rouge, Payot, 2009 (préface de JD Beauvallet) 

 

Manchester-Music-city.jpgLe meilleur argument que je puisse trouver pour vous inciter à lire ce bouquin, c'est que je n'ai jamais vraiment aimé les Buzzcocks, Smiths, Stone Roses, James, Inspiral Carpets, Oasis ; groupes phares de Manchester surévalués à mon goût... pourtant, ce livre m'a passionné (et pas seulement parce qu'il est aussi beaucoup question, évidemment, de Joy Division).

 

Le principe est intéressant, John Robb (auteur et musicien), a recueilli pendant une année les témoignages de tous les principaux acteurs de la scène musicale de Manchester (groupes, producteurs, managers, DJ, journalistes, fans etc... et l'inévitable Tony Wilson, bien entendu) sur chacune des époques qu'ils ont traversées. Par exemple, vous retrouverez tout au long du livre Johnny Marr, qui raconte ses premiers concerts à Manchester lors de la période punk, les disquaires et clubs où il traînait, puis, plus loin, la formation des Smiths, le succès, et à la fin son avis sur les groupes de Manchester plus récents (fans des Smiths, rassurez-vous, Morrissey - comme les autres membres du groupe - s'exprime aussi sur tous ces sujets, mais Johnny Marr est particulièrement loquace). Pour chaque période s'entrecroisent ainsi les récits de tous ceux qui l'ont vécu (de l'intérieur ou de l'extérieur), ce qui permet une lecture "chronologique" où l'on saisit bien l'évolution de la scène musicale de Manchester, avec à chaque fois plusieurs points de vue. Mais ce procédé de "récits croisés" est autant une des grandes forces du livre qu'une de ses limites, car ceux qui ne connaissent rien à cette scène et ne voient pas qui sont des Peter Hook, Howard Devoto, Shaun Ryder, Genesis P. Orridge et autres Ian Brown pourraient être un peu perdus par endroits, et obligés de se rendre chaque fois au "générique de fin" pour savoir à quel groupe appartient celui qui parle (ce n'est précisé que lors de la première intervention de chacun).

 

Les Buzzcocks, Joy Division, New Order, Smiths, Happy Mondays, Stone Roses et Oasis cités sur la couverture ont bien sûr une place de choix dans le livre (ainsi que ces labels et lieux "mythiques" que sont Factory et l'Haçienda, et des événements fondateurs comme le concert des Sex Pistols au Free Trade Hall), mais de Herman's Hermits aux Doves en passant par A Certain Ratio, Magazine, Section 25, The Fall, 808 State, A Guy Called Gerald, Inspiral Carpets, les Charlatans, Chemical Brothers, The Verve , Badly Drawn Boy et tant d'autres, quasiment tous les groupes mancuniens qui ont compté sont présents. Manquent à l'appel... Mark E. Smith (il en est souvent question, mais n'a pas voulu s'exprimer, ce qui n'étonnera personne) et Autechre. Le seul vrai reproche que je pourrais faire au bouquin, c'est justement l'absence d'Autechre. Mais à la décharge de l'auteur, le livre se focalise plus sur la scène rock - même si une bonne partie concerne la scène électro-dance, essentielle pour comprendre "Madchester" - et Autechre est, dans tous les sens du terme, un groupe à part.

 

Un ouvrage dense (480 pages), très réussi, qui montre bien l'évolution de la ville, la genèse aléatoire et amateuriste des groupes rock, la continuité entre les différents artistes mancuniens et comment passer de Joy Division aux Happy Mondays, d'une ville industrielle terne et glauque à la madchester psychédélique et colorée, de l'héroïne à l'ecsta, de Factory à l'Haçienda... et pourtant, il est assez paradoxal de constater que ce qui est la "base" de la musique pop à Manchester dans les 60's, c'est l'intérêt très prononcé de ses habitants pour les musiques noires américaines. Car les Buzzcocks, Joy Division, Smiths, James et autres the Verve seront des groupes typiquement représentatifs d'un "rock anglais blanc", très loin des racines blues et du groove. S'il existe une réelle continuité dans la scène musicale de Manchester, ses racines noires-américaines n'ont pas autant qu'on aurait pu le penser contribué à définir le son de la ville et l'identité de ses groupes phares.

 

Il serait formidable que ce type de bouquins puisse exister pour toutes les grandes villes musicales... car il faut bien entendu que la ville ait eu une certain poids dans l'histoire de la musique pop pour intéresser au-delà de ses frontières. Un Tourcoing, Perpignan ou "Roubaix Music City 1976-1996", pas sûr que ce soit d'un intérêt exceptionnel...     

      

Bref, un livre que je conseille vivement à tous les amateurs d'histoire du rock, même s'ils ne sont pas forcément de grands fans de la scène de Manchester (et s'ils le sont, ils ne peuvent en faire l'économie : Thom et Guic, ce livre est fait pour vous...)

 

Et pour conclure sur une citation d'un des personnages de cette scène, puisque ce sont eux qui ont la parole tout au long du bouquin de Robb : "Le Greater Manchester Council a publié un livre sur la régénération de la ville. Au début, il y a une chronologie qui retrace les événements importants liés à Manchester. La deuxième entrée, c'est la date de l'ouvreture de l'Haçienda. C'est marrant de se dire que la ville a été transformée par une bande de barjots comme Factory, des types qui faisaient leur truc en indépendants, sans l'aide de personne, et qui se sont installés sur Whitworth Street West, dans un quartier où personne n'osait aller. Tout ça, c'est grâce à Rob Gretton et à Tony Wilson." (Ben Kelly, designer)  

 

A lire, en complément : Pourquoi Joy Division ?

 

A écouter, en illustration : Manchester Playlist

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