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Classements d'albums

2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 12:40

Je n’ai pas l’angoisse de la page blanche lorsque je compose, car même s’il m’arrive de buter sur certains passages, mon problème est plutôt de trouver la bonne direction face à différents choix, différentes possibilités pour faire évoluer un morceau, une mélodie, un rythme, une harmonie, que de trouver des idées (après, qu’elles plaisent ou non, c’est un autre débat, et je vais être vite fixé). En revanche, s’il est une chose qui me pose véritablement problème, ce sont les noms. J’ai toujours eu un problème avec les titres, je n’arrive à en trouver que  de manière laborieuse, et ne suis que très rarement satisfait (sur les 9 morceaux de mon album, il n’y a que 2 noms que je trouve pas mal). Pire encore que de trouver des titres… trouver un nom d’artiste ! Voilà maintenant 3 jours que j’en recherche un, et de manière intensive. L’occasion, après ces 3 jours de prise de tête, de se détendre avec un petit article sur les pièges à éviter lorsque l’on choisit son nom de groupe.

Le net est bien sûr totalement incontournable quand on se lance dans la musique, c’est lui qui vous permettra de grandir… ou pas. Et c’est donc un élément à prendre très sérieusement en compte pour le choix du nom de groupe.   

1.      Eviter les noms à rallonge et les noms compliqués

L’époque est à la vitesse de la recherche d’information. Plus votre nom sera long et compliqué, plus vous refroidirez ceux qui auraient pu vouloir faire une petite recherche sur vous, ou qui vous auraient bien cité dans une liste de groupes à écouter sur un blog ou un forum mais ne le font pas car ils ne sont plus sûrs du nom, ou ont tout simplement la flemme de l’écrire en entier. Eviter aussi les noms dont l’orthographe est compliquée, car ceux qui ne sont pas bons en anglais (dans le cas le plus fréquent d’un nom anglais) risquent de se tromper en faisant une recherche google, de ne pas vous trouver, et de ne pas insister. Les noms dont on ne sait jamais trop s’il y a un ou deux « l », « n », « r » ou « m », par exemple, ceux dont on ne sait plus s’il y a un « i » ou un « y », ceux dont on n’est pas sûr de l’endroit où est placé le « h »...

The Craziest Rhetorical Dysfunctions of Lacanian Psychoanalysis, sûr que c’est pas banal comme nom de groupe, mais certains seront découragés rien qu’à l’idée de le lire en entier… Ne parlons même pas d’exemples encore plus extrêmes, tel le nom le plus long de la langue anglaise : Pneumonoultramicroscopicsilicovolcanoconiosis.

Ou, dans une démarche radicalement anti-commerciale, le mot plus long de l’histoire, inventé par Aristophane dans l’une de ses pièces :

Lopado­temakho­selakho­galeo­kranio­leipsano­drim­ypo­trimmato­silphio­karabo­melito­katakekhy­meno­kikhl­epi­kossypho­phatto­perister­alektryon­opto­kephallio­kigklo­peleio­lagōio­siraio­baphē­tragano­pterýgōn

 

(Il s’agit du nom d’un plat, qui combine ses différents ingrédients)

 

Le net a changé la donne, certes, mais le bouche à oreille fonctionne toujours, les individus ont besoin de partager leurs goûts lors de discussions, de s’échanger des conseils sur les groupes à écouter… c’est aussi pour cela que les noms compliqués sont de gros handicaps, notamment lorsque leur prononciation n’est pas évidente (Theoretical, hypothesized, deinstitutionalization etc.) Plutôt que de citer votre groupe dans une discussion sur les groupes intéressants du moment et de risquer de passer pour un con ou d’avoir à répéter 5 fois le nom, on en citera d’autres…  En particulier pour des noms inventés : Grdzall, Aeegkoifr, Fdrg42atilppp. Vous ne risquez pas d’entrer en concurrence avec des groupes qui auraient le même nom, c’est toujours ça de pris, mais vous découragerez bon nombre d’auditeurs potentiels. Regardez la plupart des groupes célèbres, leurs noms sont quasiment toujours relativement simples. A écrire, comme à prononcer et à orthographier.

 

Les noms avec des caractères spéciaux, des accents originaux, dont on ne sait jamais vraiment ni comment ça se prononce, ni comment ça s’écrit, sont un léger frein à ce que votre musique soit à la fois discutée et trouvée sur le net. Un léger frein ou un frein rédhibitoire dans des cas extrêmes, genre :

 

Sd ?fôfçëf^sc^dfkïsd$fe//ôfkq§dxc_zà%g^dg

 

Bref, essayez, autant que possible, de rester simple.

 

2.      Originalité

La simplicité, oui, mais il faut tout de même une certaine originalité. Pensez à ceux qui veulent écouter votre musique sur youtube, deezer, vous chercher sur le web, et qui risquent aussi de se décourager si votre nom renvoie à des milliers d’autres références au milieu desquelles il sera très difficile de vous trouver, surtout à vos débuts, là où vous avez le plus besoin de vous faire connaître.

Des noms du genre News, Girl, Lost, Apple, Football, Sex, Fire, Summer, John, Man, Woman, Game, Sport, Barack, Monroe, GT, White, Black, Life, ou les nombres sont évidemment à proscrire.

A la limite, celui qui connaît le nom de votre album pourra toujours vous retrouver… encore faut-il que le nom d’album le permette. Ce qui ne sera pas le cas avec :

Football – Sports

Girl – Love

Apple – 1

White - White

John - Smith

Même principe avec des noms composés. Difficile de découvrir votre musique sur deezer, spotify & co si vous vous appelez « Love You », «Day After » ou « Sonata 3 ».

Si vous tenez à un mot très employé, la meilleure solution est de l’orthographier différemment, en général en redoublant une lettre, ou en changeant un « i » par un « y », en ajoutant un « h » muet (par exemple : Exxile, Exyle, etc.). Sinon, pour un nom composé, lier les mots : Strangedays, RedEyes, Fastride etc.

Encore faut-il que le moteur de recherche ne corrige pas automatiquement, et, dans le cas de mots liés, qu’ils ne soient pas trop long et compliqués. RedEyes, ça marche, Uninterestedsparrowhawk (l’épervier indifférent), non.   

3.      Les noms ironiques ou humoristiques

Souvent une fausse bonne idée. Le genre de nom qui vous amuse un temps, mais que vous risquez de vite regretter.  Car trouver un nom pour son groupe est bien plus important que ce que certains imaginent, c’est le nom que les cerveaux des auditeurs associeront à votre musique chaque fois qu’ils l’entendront… Cette association est cruciale, elle conditionne l’écoute de la musique. Une même chanson, composée par un groupe qui s’appellerait « Wide Ocean » ne sera pas perçue de la même manière si le groupe s’appelle « Petit Furoncle ».  Et à une époque où l’on se retrouve si souvent face à des listes de groupe, il faut que votre nom soit prometteur, donne envie que l’on s’y arrête et fasse un minimum rêver. Tomber sur « Petit Furoncle », c’est drôle, mais c’est tout, peu de chances que ça donne envie de se plonger dans votre musique.

Le groupe « Housse de racket » (celui-là existe vraiment) trouve peut-être son nom marrant, mais s’ils décident de donner plus de gravité et de profondeur à leur musique, ils buteront toujours sur des gens qui ne pourront jamais les prendre au sérieux avec un nom pareil.

En général, lorsqu’on cherche un nom de groupe, on commence par essayer d’en trouver un qui ait de la gueule, qui marque… et l’on se rend compte que tous ceux auxquels on pense sont déjà pris. La 2° phase est de penser à des noms plus distanciés, marrants… 2° phase qu’il faut passer rapidement, sous peine de le regretter amèrement. Un nom de groupe, il faut aussi pouvoir l’assumer dans la vie réelle. Ayons une pensée émue pour tous ces musiciens de metal extrême qui, lors d’un rendez-vous avec une fille ou lors d’un entretien d’embauche, quand on leur demande le nom de leur groupe pour aller y jeter une oreille ont à répondre « Violeur de Vierges », « Morbid Putrefaction » « Auschwitz Blood » ou « Fœtus Eviscerator ».

Les noms qui prennent le contrepied du style dans lequel ils s’inscrivent sont aussi une fausse bonne idée, la plupart du temps. Un groupe de black metal qui s’appelle « Flower Power », c’est original, mais les fans du genre n’ont, dans la majorité des cas, pas du tout envie d’écouter un groupe avec un nom pareil. Et pour un jeune fan de black metal, « Flower Power », c’est un véritable repoussoir, ça ne fait pas rêver comme peut le faire… « Satanic Apocalypse ».

Un nom distancié, c’est le risque d’être écouté par des gens qui n’aimeront pas votre musique, et pas par ceux qui pourraient être intéressés.

4.      Références trop lourdes   

On se lance dans la musique avant tout parce qu’on est fan de groupes et artistes auxquels on s’identifie. Il peut être tentant et logique de choisir un nom qui s’inspire de celui de notre groupe favori… mettons : Rolling Bones, Text Pistols, Phonic Youth, Joy Diversion, Blurp, Death can Dance. C’est amusant au premier abord, mais c’est une très mauvaise idée. Parce qu’on attend toujours d’un groupe ou d’un artiste qu’il ait un style, une personnalité. Et un groupe qui ferait référence à un autre donnera toujours l’impression d’être « écrasé » par cette référence, de n’être qu’une mauvaise copie, ou un groupe rigolard anecdotique.

En revanche, chercher des références du côté d’autres arts est plutôt une bonne idée… à ne pas mélanger avec une référence musicale non plus : Blue Velvet Underground, c’est pas vraiment mieux.

Bien entendu, prendre pour nom celui d’un film ou d’un roman trop célèbre est déconseillé, se poseront les mêmes problèmes de vous trouver sur le web au milieu de tant de références à l’œuvre originale. Optez plutôt pour le nom d’un personnage ou d’un lieu de ce film/roman.

5.      Initiales

Si vous choisissez un nom relativement long et/ou composé, attention aux initiales. Les internautes sont fainéants, dès qu’ils le peuvent, dès qu’une discussion se prolonge sur un blog, un forum, ils réduisent le nom à ses initiales. Un groupe pop qui s’appelle Shiny Summer, c’est mignon, les initiales le sont moins. Rajouter un A pour faire « A Shiny Summer », c’est pas une bonne idée non plus. Worldwide Celebration, ça a de l’ampleur, pas les initiales. Autres exemples :

Never Underestimate Life

Born In The East

He Is The Last Estimated Republican

Come Over Now

Pain Dealer

New And Stylish Emperor

Do As U Become Experienced (un peu tiré par les cheveux…)

Soon He Is There

6.      L’emphase et le trivial

La musique, c’est de l’abstrait. Mais nous sommes des êtres rationnels, nous avons besoin de créer des associations et trouver du sens. Les principaux éléments extérieurs qui nous permettront d’associer un sens à une musique sont : le nom du groupe, de l’album, du morceau, le visuel de la pochette (et, bien entendu, les paroles dans le cas de chansons et musiques vocales). Un nom de groupe trop trivial ou dérisoire, qui peut partir d’une bonne intention (celle de jouer la carte de la modestie, de montrer qu’on ne se prend pas trop au sérieux), aura pour effet de rendre votre musique plus insipide qu’elle ne l’est réellement. Ex. : Endive, Pickles (cornichons), Toothbrush, Pizza, Dish Washer (lave-vaisselle), Pruneau, Débouche-évier, Comptable.  

Eviter si possible les légumes (voire la nourriture en général), les objets du quotidien, le monde du travail… visualiser un cornichon ou une agrafeuse, ça ne fait pas rêver… mais c’est toujours possible, dans le cas, par exemple, de groupes dont l’esthétique est fondamentalement terre-à-terre, décalée, et opposée à toute forme de grandiloquence.

Du point de vue des sonorités, éviter celles qui donnent à votre nom un côté un peu « riquiqui » ou enfantin… comme rikiki… ou Pupil, Mini, Bubu etc.

Il faut toujours mieux chercher à donner une certaine ampleur… sans tomber dans l’excès inverse, l’emphase. Lorsqu’on est jeune et plein d’ambitions et d’idéaux, on a tendance à vouloir en faire trop. Mais là aussi, faut pouvoir assumer. « Master of Dreams », « Pure Power », « Gods of Night », « Dark Lords », « Cosmic Energy », c’est définitivement trop pompeux. A moins de jouer du metal, ou d’oser y aller à fond dans l’ego-trip rap.

 

Bien entendu, chacun peut bien faire ce qu’il veut, cet article est surtout prétexte à imaginer des noms de groupes stupides. Le plus important est que votre nom vous inspire. Mais si vous pouvez éviter des noms qui vous créeront quelques handicaps, c’est encore mieux.

Après tous ces conseils et ces 3 jours de recherche, vous devez vous dire « il a dû se trouver un super nom d’artiste »… même pas !

J’ai tout d’abord pensé à Wanderen, car je suis très attaché au mythe du Wanderer, belle métaphore de l’artiste comme de ce que peut être la musique, et qui s’accorde particulièrement bien à ma manière de composer (errer sans ne jamais trop savoir où je vais). Mais Wanderer, c’est trop usité (c’est même le titre d’un album de U2). Wanderen (ou wandrian) est déjà plus original, mais c’est du vieil anglais, et ce n’est pas idéal pour de l’électro.

Dans un 2° temps, j’ai tenté d’inventer un nom, mais n’ai rien trouvé qui me satisfasse vraiment. Et lorsqu’ils me semblaient pas mal, ça renvoyait à des conneries lorsque je vérifiais leur utilisation sur le web (genre un type qui avait ce pseudo assez poétique… mais qui mettait des vidéos de ses exhibitions !)

J’ai ensuite épluché le wikipedia anglais pour trouver des noms liés à la théorie des cordes, théorie scientifique qui m’intéresse beaucoup pour son lien avec la musique (notre univers serait moins basé sur les particules que sur la vibration de « cordes »). D’autant plus pertinent que j’ai tendance à mettre des cordes un peu partout dans ma musique… mais je n’ai pas trouvé de nom qui, à la fois, sonne bien et m’évoque quelque chose qui m’inspire.

Plus tard, j’ai pensé au nom, d’origine hollandaise, de ma mère… Winter. En fait, c’est De Winter, mais lorsque vous tapez « De Winter » sur google, ça vous renvoie en première page sur « Filip Dewinter », célèbre membre du parti d’extrême-droite flamand. Entre Winter qui renvoie à une des pires chanteuses de ces 50 dernières années, et Dewinter qui renvoie à un homme politique d’extrême-droite (rassurez-vous, je n’ai aucun lien de parenté avec l’un ou l’autre), ça partait mal. Pourtant, j’adore le nom « Winter », qui correspond bien à ma musique, qui se veut particulièrement « froide ». Winter est trop courant, il fallait l’associer avec un autre terme, ou en modifier l’orthographe, mais je n’ai rien trouvé de convaincant, ou qui ne renvoie pas à d’autres groupes (en particulier des groupes metal qui, évidemment, sont aussi fascinés par l’hiver… et, curieusement, je n’ai aucune envie d’être confondu avec un groupe metal).

Tant pis pour Winter, mais j’ai continué de chercher des noms en rapport avec le froid… par exemple en m’intéressant aux régions et villes d’Alaska (j’aime bien le nom Alaska, mais trop courant lui aussi). Rien qui m’accroche. Puis je suis passé à la Norvège. Et là, je tombe sur un nom que j’avais « inventé » quelques jours auparavant, et qui s’avère être une région de Norvège. J’en avais marre de chercher, j’ai pris ça comme un signe, et j’ai donc opté pour ce nom : Akland. J’y étais arrivé car j’aime particulièrement les sonorités anglaises de Lake et Land. J’étais parti à un moment de Lakeland pour passer à Lakland – et Leland, Twin Peaks oblige – puis Akeland et arriver à Akland. Pas un nom génial, je l’avais d’ailleurs laissé tomber, mais, finalement, il ne sonne pas si mal, il est simple, et je n’en peux plus de chercher, donc ce sera Akland. Et je ne suis même pas au bout de mes peines, il me reste encore à trouver un nom d’album…  

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 12:21

Dimanche soir, Arte propose un doc sur le rock et la révolte : Forever Young. Un doc à ne pas louper, en particulier pour la qualité de ses intervenants, notamment… hum… moi-même. Eh oui, fidèles lecteurs, vous aurez enfin l’occasion de mettre un visage sur l’auteur de ce blog. J’ai pourtant tout fait pour rester anonyme jusque-là, pas de compte facebook personnel, pas de photos ou vidéos sur le net, mais bon, participer à un documentaire sur Arte, ça ne se refuse pas. D’autant plus que le type qui a fait ce doc était particulièrement sympathique. Il cherchait un regard critique sur la « révolte rock », il est tombé sur le rock, c’est de la merde, m’a contacté, on a longuement discuté au téléphone, puis il est venu m’interviewer (en mars, si mes souvenirs sont bons).

Vous aurez donc enfin l’occasion de voir mon visage, que j’ai pourtant tenu à garder caché le plus longtemps, visage déformé par la vie, par mon enfance en cage, élevé par des lions qui avaient le coup de griffe facile, puis par la boxe, la guerre, la maladie, les excès, le saut à l’élastique sans élastique… c’est pas pour rien que je suis un tel fan de Lynch, Elephant man, c’est moi ! J’exagère histoire que vous vous disiez dimanche « bah, il est pas aussi horrible qu’il le dit »… c’est mon côté rock’n’roll, j’peux pas m’empêcher de faire la coquette…  en vérité, plus que des considérations esthétiques, c’est mon léger fond paranoïaque qui accepte difficilement que je me montre devant des centaines de millions de gens (c’est un doc sur Arte en 2° partie de soirée, pendant les vacances, il y en aura peut-être un tout petit peu moins) qui sont, eux, bien planqués derrière leurs écrans… J’ai pourtant proposé de faire l’interview avec un casque de moto, une cagoule, un masque de batman, en burqa, dans le noir, derrière un mur, flouté ou avec un bas nylon sur la tête, mais, curieusement, tout ça ne lui disait rien…

Trêve de plaisanteries, j’espère surtout ne pas avoir raconté trop de conneries pendant l’interview… de toute façon, comme le dirait tout interviewé : si c’est bien, c’est moi, si c’est con, c’est la faute du montage… Et qui sait, peut-être que j’ai même été entièrement coupé au montage final… dans ce cas, ça ne peut venir que de pressions haut placées. Philippe Manœuvre qui n’aurait pas accepté qu’on donne la parole à un blogueur lambda ayant commis un texte tel que « le rock, c’est de la merde ». De toute façon, avec ou sans moi, faut le voir, c’est un sujet qui doit intéresser tout amateur de rock…

Fidèle à moi-même, lors de l'interview, j’ai fait long, j’ai pas mal digressé, je suis parti dans des phrases interminables, et ça n’a pas dû être évident de tirer quelques minutes (voire quelques secondes) cohérentes des 2 heures de discussion, même si le réalisateur a su régulièrement me recadrer… L'occasion, dans le prochain article, de développer et creuser un peu plus le sujet. 

Après tout ça, je vais pouvoir ajouter un sticker jaune fluo « Vu à la télé » sur la bannière de mon blog, pile sur la tête de Ludwig… classe, non ?

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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 18:51

Ce n’est pas la question première lorsqu’on se lance dans la composition d’un album, mais ça reste le « nerf de la guerre », une question que l’on se pose forcément à un moment ou à un autre, surtout en cette époque où la distribution de la musique a été révolutionnée par le net.

Avant, la situation était assez claire, pour faire écouter sa musique en dehors de son petit cercle de proches et de concerts dans sa région, il fallait trouver un label. Une fois le bon label trouvé, on s’en remettait à lui pour tout ce qui touche à la rémunération, avec très peu (voire pas du tout) de marge de manœuvre pour l’artiste sur cette question. Maintenant, les choses sont à la fois plus compliquées et plus excitantes : il est tout à fait possible pour un artiste de faire écouter sa musique (et de la vendre) a un nombre de personnes assez conséquent grâce au net, sans passer par une maison de disques et un producteur. Bien sûr, il sera très difficile de toucher un très grand nombre de personnes, noyées dans la masse des sorties de disques, et sans les réseaux de distribution et promotion des labels. Le prix de la liberté...

La diffusion

Il serait plutôt amusant que le grand défenseur du téléchargement que je suis ici depuis des années, lorsqu’il sort enfin son album, vire de bord et veuille en interdire l’écoute gratuite tout en s’inscrivant à la SACEM (l'album sera sous licence Creative Commons) et en pourchassant les salopards qui se l’échangeront « illégalement ». Amusant, mais je continue de placer l’art et la culture avant le business, et il me reste suffisamment de morale pour ne pas tomber dans ce travers. L’album sera en écoute intégrale libre et gratuite, je ne comprends même pas comment il pourrait en être autrement au XXI° siècle. Je préfère gagner moins en étant écouté par plus de monde que l’inverse. Ce qui me semble aller de soi pour tout artiste qui se respecte, et pour tout artiste pour lequel une œuvre n’est pas une marchandise lambda. Pour autant, je ne fais pas de la musique seulement par amour de l’art, je rêve évidemment d’en vivre… ou, au moins, d’en tirer quelques bénéfices matériels, comme tout musicien. Il m’a fallu tout de même des mois de travail pour arriver à terminer cet album (j’ai tous les morceaux, il ne me manque qu’à les peaufiner).

Le juste prix d’un album

Vous pourrez écouter mon album ici (et sur grooveshark, soundcloud etc.), mais vous avez aussi le droit de l’acheter ! Je ne connais pas grand-chose à tout ce qui concerne la fabrication d’un support CD, mais je compte tout de même m’y intéresser pour avoir au moins une cinquantaine de CD avec pochette cartonnée pour commencer. Les vendre à quel prix ? 10 euros me semble correct, sachant qu’il y aura autour de 2 euros de frais de port.

Quel prix pour l’album en format numérique ? 5 euros est à mon sens le maximum. Je trouve scandaleux que l’industrie vende des albums en bête format numérique à 10 euros. Vous n’avez absolument rien de matériel, vous ne disposez d’aucun droit sur la musique que vous achetez, juste celui de l’écouter comme on pouvait écouter dans les années 80 un titre enregistré à la radio sur une K7, tout ça ne vaut pas à mon sens 10 euros. Dans l’absolu, 3 euros serait un prix raisonnable… mais la liberté que nous donne le net permet d’être très souple. A chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. Si l’album vous plaît vraiment et que vous ne galérez pas à chaque fin de mois pour régler vos factures et remplir votre frigo, 5 euros est un prix acceptable. Sinon, 3 euros, voire même 1 euro symbolique. En fait, je pense que pour de la musique numérique, chacun devrait pouvoir payer comme il l’entend. Qu’un étudiant ou un chômeur obligé de racler les fonds de tiroir pour se faire de temps en temps une séance de cinéma ne me file qu’un euro pour l’album en numérique, aucun problème, je le remercie même sincèrement d’avoir accepté d’acheter mon album malgré sa situation difficile…

Maintenant, si vous avez du pognon à ne plus savoir qu’en faire, vous pouvez aussi, pour me soutenir, acheter l’album plus cher, 7 euros en numérique, 10 euros, 20 euros, 100 euros, 1000 euros, 10 000 euros (faut que j’arrête de fantasmer). Car plus je gagnerai d’argent avec cet album, plus je pourrais me consacrer – dans l’idéal à temps plein (je continue de fantasmer) - aux suivants, me payer de meilleurs logiciels et outils et sortir des albums bien meilleurs que ce « premier jet ». Il me faudrait penser à un système de mécénat qui permette à ceux qui veulent « investir » sur ma musique d’être récompensés d’une manière ou d’une autre (en tout bien tout honneur), d’avoir accès plus rapidement à mes nouveaux morceaux, de pouvoir interagir avec moi pour parler des directions musicales que je pourrais prendre etc. Je parle bien de mécénat, système qui me semble au fond plus digne que celui de simple « producteur », le but n’étant pas pour le donateur de gagner du pognon avec un potentiel commercial qu’ils auraient pu déceler dans l’œuvre d’un autre, mais de soutenir un « potentiel artistique » qu’ils apprécient.  

Demander la charité ?

Une petite chose me gêne sur le sujet : le fait que tous ceux que je fréquente depuis des années sur mon blog se sentent obligés d’acheter mon album. Rassurez-vous je ne demande pas la charité, et si ce que je compose ne vous touche pas plus que ça : n’achetez surtout pas mon album ! Soyez sûrs que je ne vous en voudrais pas… Et si vous aimez bien l’album, ne vous forcez pas à l’acheter en CD ou à me filer 5 euros pour du numérique, je serais déjà très satisfait de savoir qu’il vous a plu et que vous déboursiez 1, 2, 3 ou 4 euros… le plus important, pour ceux qui ont un blog, étant surtout que vous en parliez sur le net pour le faire découvrir à d’autres si vous pensez qu’il le mérite…

Bref, à chacun de faire comme il l’entend, c’est le gros avantage de ne pas passer par les carcans des maisons de disques.

Comme de nombreux défenseurs de l’accès libre et gratuit aux œuvres sur le net, j’ai souvent utilisé l’argument « un musicien doit surtout gagner sa vie par des concerts »… sauf que ça ne peut pas vraiment s’appliquer à mon cas. De la musique électro instrumentale qui n’est en rien faite pour la danse, par un type qui n’utilise pas de platines et qui fait tout sur son pc, c’est d’un intérêt extrêmement limité en live. Que voulez-vous que je fasse sur une scène ? Je débarque avec mon pc, je clique sur l’album, je m’assois derrière une chaise pendant une heure, et j’attends que ça passe en consultant mes mails. Ou en lisant un bon bouquin. Ou en rédigeant un article pour mon blog. Voire en écoutant sur mon ipod un autre album… M’étonnerait que ça embrase les foules. Pas question d’apporter ma guitare et de jouer par-dessus, un guitariste qui improvise sur des bandes enregistrées, jamais je ne pourrais aller voir ça et encore moins l’infliger à qui que ce soit. Voilà aussi pourquoi je tenais à un article sur cette question, la vente de mon album est bien le seul moyen à ma disposition pour tirer quelques bénéfices de ces mois de travail…

Un artiste doit-il forcément être rémunéré pour le temps qu’il passe sur son œuvre ? Non, bien sûr, la rémunération d’une création ne fonctionne pas comme cela. C’est au public de disposer, de voir s’il estime que cette œuvre peut lui apporter suffisamment pour qu’il rétribue en échange l’auteur. Un point que les adversaires du téléchargement illégal oublient trop souvent : on ne paie pas un créateur pour son temps de travail, mais pour ce que son œuvre peut nous apporter. Si elle ne nous apporte pas grand-chose, si elle a été aussi vite écoutée qu’oubliée, si on s’en lasse dès la 3° écoute, je ne vois pas de raison de payer (ou faire payer) un centime.

Je suis loin d’être totalement satisfait de mon album, même si je continue à l’arranger et faire tout ce que je peux pour qu’il soit le meilleur possible, je suis limité par le logiciel que j’utilise. Un bon logiciel, mais incomplet, il y a beaucoup de choses que j’aurais aimé faire, des sons et instruments que j’aurais voulu ajouter ou perfectionner, mais je n’ai pas le matériel qu’il faut pour. Ce qui est somme toute normal. Après tout, un musicien n’a pas besoin d’avoir à sa disposition tout pour créer précisément la grande œuvre qu’il ambitionne… si vous avez du talent pour composer de bonnes chansons, un quatre-pistes, votre guitare et une voix suffisent à le prouver, à intéresser le public et des producteurs, et si c’est bien le cas, vous aurez rapidement des moyens pour intégrer sur un prochain album les arrangements sophistiqués dont vous rêvez. Si l’on n’est pas capable de s’adapter, de composer déjà de bons morceaux avec des moyens limités, peu de chance qu’on fasse beaucoup mieux avec de plus gros moyens.  

Il peut sembler un peu présomptueux de ma part de vous livrer un article sur la rémunération de mon album alors qu’il n’est pas encore terminé - et que rien ne dit que quiconque ait envie de l’acheter – mais, au-delà de mon cas personnel, ce dont il est surtout question ici, c’est avant tout d’ une conception de la distribution et de la rémunération de la musique qui est la mienne depuis de nombreuses années, et qui ne va pas changer maintenant que je passe de l’autre côté du miroir (encore heureux). 

En résumé :

Album en écoute intégrale libre et gratuite.

CD à 10 euros

Version numérique à 5 euros, mais possibilité de donner ce que l’on veut, selon ses moyens et l’intérêt qu’on porte à l’album, à partir de 1 euro. Possibilité dans tous les cas de choisir le format qui vous convient (FLAC, MP3, WAV etc.)

Pour ceux qui ont de l’argent à claquer et qui tiennent à me soutenir, je sortirais peut-être une version « collector » à 20 euros. Mais ne la prenez pas juste pour me faire plaisir…

Voilà ce qui me semble à peu près correct en 2012. Maintenant, reste plus qu’à sortir un album qui mérite d’être acheté…

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