Je prétends faire ici connaître et aimer des musiques bien plus intéressantes et passionnantes que celles matraquées à longueur de journées… et voilà que je m’apprête à descendre la plupart des albums sortis ces deux derniers mois. Mais s’il n’y a pas de raisons de crier au génie… Deux albums semblent tout de même au-dessus du lot (avec quelques légères réserves) : Ballad of the Broken Seas de Campbell et Lanegan, et Drum’s not dead des Liars. A lire la presse rock, le son de cloche est différent : plein de super-albums de super-groupes (comme chaque semaine, faut bien vendre du papier…). En réalité, rien de véritablement exceptionnel et beaucoup de déceptions. Petit tour d’horizon des albums marquants de ce début d’année (Drum’s not dead et Ballad of the Broken seas exceptés) Mogwai : Mr Beast Pas un mauvais album, mais Mogwaï a fait mieux – et plus original - par le passé. Ils font peut-être partie des pionniers du " post-rock ", ils donnent l’impression de tourner un peu en rond. Quelques bons morceaux, mais rien de transcendant. Cat Power : The greatest Plus soul, lissé et orchestré que ses précédents et, là aussi, un peu trop surestimé à mon sens. Sympathique, mais pas indispensable. C’est peut-être tout à fait personnel, mais le chant de Chan Marshall et ses tics vocaux me lassent et m’irritent de plus en plus. The Deadly Snakes : Porcella De bonnes choses sur ce disque prometteur. L’influence de Nick Cave et Tom Waits est très nette (on peut trouver pire comme référence). Après, les élèves ne peuvent prétendre encore rivaliser avec leurs maîtres, même s’ils montrent de bonnes dispositions (Work, Debt Collection…). Ce n’est pas l’album du siècle (qui n’a pourtant que 6 ans…), mais un des meilleurs de ce début d’année. A conseiller tout de même plutôt aux amateurs du genre. Perry Blake : The Crying room C’est du… Perry Blake. Les fans apprécieront, ils y retrouveront l’inconsolable mélancolie et le sens mélodique de Perry Blake. The Crying room est plus épuré que les précédents – moins de machines, plus acoustique. Cela fonctionne bien, l’album est très aérien, fragile, sensible… mais la mauvaise surprise, ce sont deux morceaux vraiment trop mièvres et varièt’ : Freedom et If you don’t want me. Dommage… Arctic Monkeys : Whatever people say I am… Le phénomène médiatique du moment… mais pas le phénomène musical attendu. Ce genre de groupes, on a l’impression qu’il en sort chaque semaine en Angleterre, et que de temps en temps on en survend un. C’est tombé sur les Arctic Monkeys, tant mieux pour eux… Calla : Collisions Du rock indé comme il en existe par milliers. Qu’en dire… plutôt sombre, mais trop monotone. Quelques riffs et mélodies qui font dire par intermittence " Se passerait-il enfin quelque chose ? ", puis ça retombe aussi vite… le minimum syndical du rock indé. Coldcut : Sound Mirrors Ceux qui découvrent le genre (electro/downtempo) pourront peut-être se laisser séduire par ce Sound Mirrors bien produit et plaisant, mais l’album est un peu trop léché, un peu trop " frileux " pour être véritablement excitant. Comme pour la plupart des disques de cette sélection, déjà entendu auparavant, et déjà entendu plus inspiré dans le genre… The Strokes : First impressions of earth Pas la peine d’enfoncer le clou, j’ai déjà dit ce que j’en pensais…