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2 août 2006 3 02 /08 /août /2006 08:51

"Je m'imagine la musique comme quelque chose de très loin dans l'espace, qui existe depuis toujours et qui existera toujours, et dont nous n'entendons qu'un petit fragment." (György Ligeti)

 

 

 

 

Un des plus grands compositeurs du XXé siècle est mort il y a peu, et force est de constater que cela n’a pas touché grand monde. Mais les médias avaient mieux à faire. Ironie de l'histoire, deux des musiciens les plus " libres " et singuliers de la musique contemporaine (György Ligeti) et de la pop (Syd Barrett), disparaissent quand la planète n'a d'yeux que pour le mondial de foot. L’un quelques jours après l’ouverture, l’autre un peu avant la finale. Eux qui préféraient aux honneurs l’exploration de nouveaux territoires, qui n’aimaient rien tant que d’aller ou les autres ne vont pas… voilà qu’ils partent pour le grand vide lors de la plus grosse "fête" populaire mondiale.

L’esthétique de Ligeti - compositeur hongrois (né en Transylvanie) naturalisé autrichien - est passionnante car, dans un XX° siècle où fleurissent les écoles, où il est rassurant de pouvoir " nommer " et ranger des musiques difficiles à appréhender par l’écoute, car très déstabilisantes pour l’oreille, Ligeti fait figure d’électron libre. Sa musique n’est pas pour autant que pure originalité ; on ne crée jamais à partir de rien. Il a d’abord été influencé par le néo-folklorisme de Bartòk (normal, pour un compositeur hongrois…), a rejoint quelques temps Stockhausen et la musique électronique de Cologne, a fait quelques incursions dans le domaine sériel… mais hors de question pour lui de se laisser enfermer.

Il n’hésite pas à emprunter des éléments et procédés de courants musicaux divers et variés… mais on ne peut le ranger dans les compositeurs " post-moderne ". Car, ces éléments, Ligeti se les approprie pour les amener vers un " ailleurs " plutôt que de les marquer comme références (même s’il y a quelques exceptions).

Il partage avec l’essentiel des compositeurs du XX° une attention particulière portée au son, devenu un paramètre aussi important (voire plus…) que la mélodie, l’harmonie et le rythme. Mais il explore les possibilités du timbre sans chercher à " modéliser " systématiquement. Aux paradigmes et schémas rigides, il préfère l’expérimentation continuelle et le jeu, jeu qu’illustre son goût pour les " illusions sonores " ou l’utilisation insolite de la voix : cris, grognements, dans Aventures ou Le Grand Macabre (pas les œuvres de Ligeti que je préfère…)

Les années 60 sont cruciales pour Ligeti. Il s’émancipe de ses " maîtres " et trouve sa propre voie. On parlera de " micro-tonalité " pour évoquer son style, car il joue sur des harmonies et contrepoints de très petits intervalles (qui se regroupent souvent en clusters). Ses œuvres les plus marquantes sont sans doute celles de cette période :

1961 : Atmosphères, pour grand orchestre

1962 : Volumina, pour orgue

1962 : Aventures

1965 : Requiem

1966 : Nouvelles Aventures

1966 : Lux Æterna

1967 : Lontano, pour orchestre de cordes et de vents

1968 : Continuum, pour clavecin

1968 : 2e Quatuor à cordes

Stanley Kubrick, un des réalisateurs de cinéma les mieux inspirés pour trouver les musiques qui " transcenderont " ses chefs-d’œuvre, a employé avec génie 3 des plus réussies de Ligeti. Atmosphères et l’hypnotique œuvre vocale Lux Aeterna pour 2001, l’odyssée de l’espace, et la 2° des Musica Ricercata, pièce pour piano sombre et obsessionnelle que ne peuvent oublier ceux qui ont vu Eyes Wide Shut. Les Musica Ricercata (1953) sont une des premières grandes créations de Ligeti, elles se décomposent en 11 pièces pour piano, la première construite sur 2 notes (avec les octaves), la 2° sur 3 etc… jusqu’à la 11° comportant les 12 notes de la gamme chromatique.

La musique de Ligeti n’est pas une des plus accessibles du XX°, mais les Musica Ricercata, le Lux Aeterna et Atmosphères sont une excellente entrée en matière pour découvrir ce compositeur essentiel et fascinant

Un très bon article de "vulgarisation" :

http://www.ac-dijon.fr/pedago/music/bac2000/ligeti/BIO.HTM

Ligeti sur Wikipedia

Ligeti sur Libellus

Catalogue de toutes ses oeuvres, avec un texte de Ligeti (Pensées rhapsodiques et déséquilibrées sur la musique et sur mes œuvres en particulier) à la
médiathèque de l'IRCAM.

 

György Ligeti : 28 mai 2003 – 12 Juin 2006

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28 juillet 2006 5 28 /07 /juillet /2006 20:00

Que dire ? Difficile de trouver les mots face à une loi aussi ridicule et néfaste.

DADVSI était une loi liberticide, bancale, très contestée et décriée (et c’est peu de le dire)… et voilà que le conseil constitutionnel la durcit. On oublie les sanctions graduées, pour revenir à la case départ, soit 3 ans de prison et 300 000 euros d’amende (jusqu’à 5 ans et 500 000 euros d’amende). On se demande comment des types qui votent des trucs pareils sont là où ils sont. On se demande s’ils ont la moindre idée de ce qu’est le net (et je ne parle pas de la passion de la musique). On se demande s’ils ont vraiment toute leur tête. On se demande s’il faut en rire ou en pleurer.

Donc, un passionné de musique qui laisse en mp3 sur son blog un titre qu’il veut partager et faire découvrir... risque pour cet acte " monstrueux " 5 ans de prison et 500 000 euros d’amende. A ce tarif-là, réfléchissez-y à deux fois… mieux vaut aller braquer une banque, ça peut rapporter beaucoup plus et on risque moins.

Et leur loi sera-t-elle jamais applicable ? On va vraiment mettre en prison des internautes qui ont l’idée saugrenue de vouloir écouter de la musique pour savoir si ça vaut le coup de se payer le CD ?

En tout cas, on attend de pied ferme le premier d’entre-nous qui se fera prendre et subira de telles sanctions. On ne laissera pas passer pareille injustice.

Pour en savoir plus, texte à lire sur le blog des audionautes.

Extrait :

Dans sa décision, le Conseil constitutionnel durcit la loi en censurant 4 articles :
- Il supprime l’exception qui protégeait les développeurs de logiciels destinés au travail collaboratif, à la recherche ou à l’échange de fichiers. Même quand ceux-ci travaillent sur des systèmes permettant d’échanger des fichiers qui ne sont pas couverts par le Droit d’auteur.
- Il supprime également les exceptions d’interopérabilité qui protégeaient les développeurs de logiciels. Ceux-ci ne pourront donc pas proposer de logiciels " compatibles " avec les mesures techniques de protection des éditeurs commerciaux sans leur autorisation.
- Il supprime la disposition qui sanctionnait les usagers de réseau pair à pair d’une amende contraventionnelle de première ou de deuxième catégorie. Dans certaines conditions, ceux-ci risquent donc d’être sanctionnés d’une peine criminelle pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison et 500 000 euros.

Par ailleurs, l’ADA regrette que le Conseil constitutionnel ait décidé de maintenir le principe du test en trois étapes dans le texte de loi. Les usagers ne seront donc plus protégés par l’exception de copie privée. Dans sa décision, le Conseil a même tenu à préciser qu’il était normal que les ayants-droit puissent " faire obstacle à toute copie ", c’est-à-dire d’interdire toute forme d’échange entre particuliers.

Pour l’ADA, cette décision fait de la loi DADVSI le texte le plus dur jamais passée dans le monde. Pour Aziz Ridouan, président de l’ADA, " le Ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres est à l’origine d’un texte liberticide où les 12 millions d’internautes français risquent 5 ans de prison et 500 000 euros d’amende chaque fois qu’ils téléchargent un fichier sur Internet. "

Il ne fait aucun doute que l’adoption de cette loi débouchera sur des poursuites en série contre les internautes, les développeurs de logiciels, les créateurs de blogs, de forums et de sites Internet.

Deux autres liens :

http://fr.news.yahoo.com/28072006/5/droit-d-auteur-donnedieu-de-vabres-rejette-sur-l-opposition.html

http://www.01net.com/editorial/322636/droit/le-conseil-constitutionnel-durcit-la-loi-sur-le-droit-d-auteur/

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21 juillet 2006 5 21 /07 /juillet /2006 17:31

Pas trop le temps d'écrire ces derniers temps... alors je laisse juste un lien vers un article très amusant et intéressant sur les parallèles entre les comportements des primates et ceux des rock-stars :

Ce que les primates nous apprennent sur le show-business

Sur le blog :

http://showbusiness.over-blog.com/

Bien sûr, on pourrait aussi l'étendre à la plupart des humains. Pour en savoir plus sur les similitudes entre les comportements des humains et ceux des animaux, les livres de Konrad Lorenz et d'Henri Laborit (qui ne traitent pas toujours de ce sujet) sont passionnants. C'est l'occasion de parler d'un livre qui m'a particulièrement marqué : La Nouvelle Grille d'Henri Laborit. La première partie du livre demande de bonnes connaissances en biologie et physique, mais la seconde, très accessible, est remarquable sur l'étude du processus de domination, insistant sur le fait que tant que les humains n'auront pas compris à quel point ils sont conditionnés par ce processus, tant qu'ils n'en auront pas véritablement conscience, leurs sociétés et leurs relations en pâtiront. Selon Laborit, il ne s'agit pas d'éradiquer ce processus, mais de le comprendre pour ne pas tomber dans ses "pièges"...  

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