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Classements d'albums

11 novembre 2006 6 11 /11 /novembre /2006 19:37

Folk-rock                2006 - Wichita ****


















De la plupart des groupes, on attend qu’ils se renouvellent. Mais d’Espers, on souhaiterait qu’ils ne changent rien, tant ils semblent avoir trouvé leur style et le maîtriser à la perfection. Ils ont leur univers, univers dans lequel on se plait à s'abandonner et rêvasser sans vouloir le quitter. Le dernier Espers est du même tonneau que les précédents, et c’est encore une fois un grand cru. S’il fallait le distinguer de ses prédécesseurs, on pourrait dire qu’il est légèrement moins sombre que le premier, et un peu moins champêtre et lumineux que le deuxième. Un album tiède ? Bien au contraire, un album à la température idéale, leur meilleur à mon avis.

On y retrouve toujours les mêmes ingrédients : atmosphères moyenageuses, folk, psychédéliques et rêveuses, belles voix éthérées (Meg Baird) et mélancoliques (Greg Weeks), superbes mélodies, accompagnées avec une grande subtilité. 

Bref, rien à redire. Le seul point noir, c’est la relative confidentialité dans laquelle se trouve encore le groupe. Toujours désolant de constater le décalage qui existe parfois (enfin, souvent..) entre la qualité d’un groupe et sa notoriété. Car Espers (en y incluant les albums solos de Greg Weeks) est – c’est mon avis et je le partage - une des meilleures surprises musicales de la décennie et une des plus injustement méconnues.

L'intérêt esthétique d’Espers, c’est d’avoir réussi à créer une musique profondément émouvante et mélancolique sans tomber dans le pathos adolescent ni les pleurnicheries des larmoyantes chanteuses de varièt’. Une musique envoûtante, hypnotique, sans renoncer à la mélodie et sans se complaire dans un minimalisme austère. Une musique originale, personnelle, qui a l’élégance de ne pas le crier sur tous les toits, allant même jusqu’à nous donner l’impression d’être en terrain connu. S’il fallait lui trouver une parenté, on irait la chercher sans doute du côté de Nick Drake et plus particulièrement de son sublime Five Leaves Left. Ascendance à laquelle il est ambitieux de se référer, mais les hautes cîmes que touche Espers permettent toutes les comparaisons. 

Extrait en écoute :  

Moon occults the sun

Espers - II

01. Dead queen
02. Widow's weed
03. Cruel storm
04. Children of stone
05. Mansfield and cyclops
06. Dead king
07. Moon occults the sun


Catégorie "Espers", avec les articles sur leurs 3 albums,  ici. 

Acheter Espers II 

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1 novembre 2006 3 01 /11 /novembre /2006 14:21

Clint Eastwood, dans la mémoire collective, restera à jamais associé à l’image du cow-boy des films de Leone : dur, viril, ténébreux, sûr de lui et de sa force, impassible et inflexible (image renforcée par la série des Inspecteur Harry qui suivra). Pourtant, dans Impitoyable (The Unforgiven, 1992), il se mettait en scène de manière tout à fait différente : un vieux cow-boy, ex-mercenaire craint par tous, maintenant retiré dans une ferme, dont la première apparition le présente vautré dans la boue à courir maladroitement derrière ses cochons. Puis, successivement,  il n’arrive plus à monter à cheval, a honte de son passé violent, choppe un gros rhume et se fait démolir sans résistance par un shériff autoritaire (même s’il se vengera à la fin).  

 

Dans Impitoyable, il déconstruit le héros qu’il interprétait chez Leone, et dans Mémoires de nos Pères, c’est à l’héroïsme en général et à la fabrication des héros qu’il s’attaque. Mais ce qui fait toute l’intelligence du film et de son propos, c’est de ne jamais être manichéen. Les soldats immortalisés par la célébrissime photo du drapeau planté sur Iwo Jima ne sont ni des héros, ni de cyniques imposteurs. Eastwood les observe avec beaucoup de subtilité. Ils parcourent les EU afin de récolter des fonds pour l’armée, manipulés par leurs supérieurs mais conscients de cette mascarade et mal à l’aise avec le rôle qu’on veut leur faire jouer. Pourtant, ils s’acquitteront de leur tâche - hantés par des flash-backs de la guerre - avant tout pour aider leurs compagnons restés sur le terrain. Un des propos forts du film, c’est de dire que certes, à la guerre on se bat pour son pays, mais surtout pour survivre et pour ses camarades, ceux derrière et devant soi.

 

Sans le vouloir, Eastwood déconstruit aussi la belle histoire racontée par Indigènes… car Indigènes parle de ces soldats maghrébins «  qui se sont battus pour la France  »… mais Eastwood nous explique qu’à la guerre, on se bat surtout pour soi et ses potes. Indigènes veut réhabiliter les anciens combattants… Mémoire de nos Pères ne cesse de répéter, par le biais des survivants, que les vrais héros sont ceux morts au combat. Je n’ai pas vu Indigènes, mais, comme tout le monde, j’en ai beaucoup entendu parler et n’ai pu échapper à la tournée de promo des acteurs. Si l’intention d’Indigènes est noble et à saluer, pas sûr que le film soit à la hauteur de celui d’Eastwood.

 

Mémoires de nos Pères ne tombe pas dans l’écueil du film à thèse, ce n’est pas un simple « film de guerre », mais avant tout un  film extrêmement émouvant. D’ailleurs, plus l’histoire avance, plus les scènes de batailles se font rares. Il y a bien dans la première partie une extraordinaire scène, intense, spectaculaire, terrifiante (celle du débarquement), sans doute une des scènes de guerre les plus réussie et fascinante que l’on ait pu voir au cinéma. Mais les nombreuses images particulièrement dures de cadavres et de blessés nous ramènent à intervalles réguliers à ce qu’est l’horreur de la guerre.

 

Le film de guerre est un genre qui semble tellement stéréotypé, avec ses grandes scènes de batailles, ses « On va les avoir ces salauds de japs, viets, boches (rayer la mention inutile) », ses « Continuez sans moi les gars, vous arrêtez pas, laissez-moi juste une dernière clope ». Pourtant les grands réalisateurs ont su transcender le genre et produire des classiques inoubliables : Apocalypse Now (Coppola), Les Sentiers de la Gloire et Full Metal Jacket (Kubrick), Platoon (Oliver Stone), La Ligne Rouge (Malick). On pourra désormais rajouter à cette liste Mémoires de nos Pères d’Eastwood.

 

J’ai un peu hésité à mentionner Il faut sauver le soldat Ryan de Spielberg. Film très réussi, il est vrai, mais peut-être un peu moins profond que les autres. Et j’ai longtemps eu du mal avec Spielberg (déjà, gamin, je n’aimais pas du tout E.T.) Mais depuis quelques années, Spielberg m’impressionne de plus en plus. J’ai trouvé sa Guerre des Mondes formidable et j’ai été totalement fasciné par Munich. D’ailleurs, Munich et Mémoires de nos Pères, les deux films qui m’ont le plus marqué cette année (en attendant les nouveaux Woody Allen, de Palma et Scorsese) sont pour l’un, réalisé par Spielberg, pour l’autre, produit par Eastwood et… Spielberg.      

 

Mémoires de Nos Pères (Flags of our fathers), de Clint Eastwood avec Ryan Phillippe, Paul Walker, Jamie Bell, Jesse Bradford, Adam Beach, Neal McDonough    

 

Le film est le premier volet d’un diptyque sur la bataille d’Iwo Jima, dont le second sortira début 2007, la bataille étant cette fois abordée du point de vue… japonais !


Filmographie de Clint Eastwood sur Allocine
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Bio (résumée) de Clint Eastwood chez Systool

 

Ma chronique de Lettres d'Iwo Jima

 

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29 octobre 2006 7 29 /10 /octobre /2006 22:41

La société des journalistes de France 2 inquiète
NOUVELOBS.COM | 19.10.06 | 15:01


La directrice de l'information de la chaîne publique aurait cédé à Renaud Donnedieu de Vabres en diffusant une interview du ministre dans le journal.

Après "l'affaire Donnedieu", la société des journalistes de France 2 a exprimé jeudi 19 octobre son inquiétude à Libération. C'est d'abord Canard enchaîné avait qui a dévoilé mercredi que le ministre de la Culture avait réussi à s'inviter au journal de la chaîne publique le week-end dernier. Dans son 20 heures de vendredi 13 octobre, France 2 consacrait un sujet à la manifestation "Rue" organisée par le ministère de la Culture autour des cultures urbaines. Le journaliste qui l'avait réalisé avait été sollicité pour une interview de Renaud Donnedieu de Vabres par le service de presse du ministère. Ayant choisi de faire des portraits d'artistes, le journaliste avait décliné l'offre. Furieux, Paul Rechter, responsable de la communication de Donnedieu, avait appelé la directrice de l'information, Arlette Chabot, rapportait le Canard enchaîné. C'est ainsi que samedi 14 octobre, les téléspectateurs ont pu voir au 13 heures, un sujet sur la manifestation accompagné d'une interview de Renaud Donnedieu de Vabres.

"Nous serons vigilants"

Arlette Chabot a nié toute pression. Mais la société des journalistes a avoué son scepticisme à Libération : "Nous serons vigilants à ce que ça ne se reproduise pas. Nous voulons savoir quelles garanties Arlette Chabot peut nous donner si, à six mois de la présidentielle, elle cède si facilement."

 

 

Quand je vous disais (mais qui en doutait ?) que « Donnedieu hip-hop » est avant tout une entreprise de réhabilitation et une grosse opération de communication…

Par contre, pas très « hip-hop », Sarkozy :

Pris sur ratiatum :

Publié le Mercredi 18 octobre 2006, à 19H00 (+0200 GMT)
Par Guillaume Champeau

C'est une bombe qu'a lancée Joey Starr sur l'antenne de Canal Plus ce midi. L'ancien membre du groupe NTM, en tournée de promotion pour son album "Gare au jagguar", dénonce l'instrumentalisation de la loi DADVSI par Nicolas Sarkozy.

Le bruit a circulé partout. Joey Starr, amusé par les histoires de couple de Nicolas Sarkozy, a créé une chanson sur le thème "Tiens ta femme et tu tiendras la France ". Le titre circule sur Internet mais ne figure pas sur l'album. Invité de l'émission En Aparte mercredi sur Canal Plus, l'artiste s'est expliqué sur les raisons de cette censure.

Il tente d'abord d'éviter la question, comme il l'a fait sur d'autres plateaux, et dit qu'il s'est "ôté une verrue". Mais la véritable raison apparaît soudain : "Y a pas que moi [qui décide du contenu de l'album]", commence-t-il. "Sarkozy était dans le camp des majors pour leurs histoires de licence globale et tout ça... je sais pas si vous voyez où je veux en venir. A un moment donné il promet d'être très arrangeant avec eux donc forcémment les mecs vont dans son sens, et moi je suis dans une major". En l'espèce, Joey Starr est chez Sony Music.

"Face aux lobbys non je ne peux rien faire, ce n'est qu'un disque", concède Joey Starr à la journaliste, semble-t-il abassourdie. Ironique que cela sorte sur la chaîne crypté du groupe Vivendi... qui a fait passer à Nicolas Sarkozy l'amendement du même nom contre les éditeurs de logiciels de P2P.

Cela, en tout cas, devrait donner du grain à moudre à François Bayrou, qui condamne l'intimité du monde politique avec les puissances financières et médiatiques.

 

Peut-être que Joey Starr en rajoute… mais cela ne serait pas étonnant de la part de Sarkozy, car on sait ce qui est arrivé à Genestar pour avoir osé publié en couverture une photo de Cécilia Sarkozy et de son amant…

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