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10 mai 2006 3 10 /05 /mai /2006 16:14

Pour faire suite à l'article sur " l’exception culturelle " et le cinéma hollywoodien engagé voire " subversif ", en voilà un qui met particulièrement les pieds dans le plat. Légitimer le terrorisme, en rendre responsable les gouvernements belliqueux et sécuritaires qui jouent sur la peur et ceux qui les élisent… V for Vendetta est on ne peut plus d’actualité et totalement incorrect.

Certes, le personnage de V ne balance pas des avions sur des tours surpeuplées. Mais présenter la destruction de bâtiments symboliques (dont le parlement britannique !) comme une libération, un feu d’artifice salvateur a de quoi dérouter. Cependant, V for Vendetta n’est pas un film provoc’ de gamins irresponsables. L’action et le spectaculaire ne sont pas omniprésents, on y discute beaucoup et les parcours individuels, la focalisation sur les fêlures des personnages tiennent une place d’importance. Comme pour Matrix, les frères Wachowski (qui n’ont pas réalisé le film cette fois-ci mais l’ont conçu, écrit et produit) ne craignent pas le mélange des genres. Film d’action cartoonesque et film politique, film divertissant, engagé et subversif, à l’esthétique baroque et gothique, V for Vendetta part un peu dans tous les sens, ce qui peut décontenancer et irriter. Surtout ceux qui aiment qu’une œuvre respecte les codes du genre auquel elle appartient et que tout soit bien compartimenté. Le fond est parfois noyé par la forme, mais c’est en fin de compte aussi le cas des attentats terroristes les plus spectaculaires, qui en deviennent presque irréels, voire fascinants et esthétiques (comme le suggérait Stockhausen dans sa phrase malheureuse sur le 11 septembre).

S’il fallait trouver un lien avec le rock… ce serait sans nul doute avec le Bowie des années 70 : mégalo, cultivé, pop, parano, baroque, nietzschéen, subversif, jouant sur l’ambiguïté sexuelle et l’androgynie, apocalyptique… We can be heroes chantait Bowie, mais la voie choisie par V pour le devenir n’est pas la plus recommandable…

Bien sûr, le film est discutable, il a ses faiblesses… mais il a au moins le mérite d’appuyer là ou ça fait mal, de s’inscrire dans son époque et de chercher à la faire réagir. Pendant ce temps-là, en France, après le succès monstre des bronzés, voici venir celui de Camping. Sans commentaires…

V for Vendetta (V pour Vendetta, la traduction française du titre n'a pas été un insupportable casse-tête, mais il faut le voir dans la langue de Shakespeare puisque celui-ci est régulièrement cité par V)

De James McTeigue, avec Natalie Portman, Hugo Weaving et Stephen Rea

Sorti le 19 Avril 2006

Un autre article sur le film :

http://systool.over-blog.com/article-2519085.html

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8 mai 2006 1 08 /05 /mai /2006 10:05

Stairway to heaven… chanson que des millions de guitaristes amateurs ont massacré, que des milliers de groupes ont tenté de jouer, sans le talent, l’inspiration et la maîtrise de Led Zeppelin. Une chanson tellement " mythique " (un peu moins en France qu’ailleurs) qu’elle a eu droit à une flopée de parodies ou d’adaptations. J’ai découvert via le mp3-blog My Old Kentucky un lien vers

cette page (blog de la station de radio WFMU), où vous pourrez trouver 39 reprises de Stairway, dont la plupart sont tordantes et particulièrement décalées. Si vous ne souhaitez pas toutes les télécharger, voici celles qu’il ne faut pas louper :

La reprise des Beatnix, excellent exercice de style, c’est Stairway to Heaven joué comme l’auraient fait les Beatles première période. Bluffant…

Australian Doors show : Pareil… mais avec les Doors. Là aussi, on s’y croirait.

Pardon me boys : remarquable adaptation jazz.

SCTV : sorte de " pot-pourri ", avec des petits bouts de Stairway to Heaven " à la manière de " (Bob Dylan, Barry White etc…).

Pat Boone : Crooner avec big band. Très bon.

Leonard Teale : Stairway contée à l’anglaise.

Robyn Dunn : Stairway to Heaven fusionné avec Lucy in the Sky with diamonds.

Richard Cheese : Jazzy

Dread Zeppelin : la reprise la plus connue, reggae avec une voix à la Elvis.

Neil Pepper : samba – rock 50’s – country.

Fargone beauties : Country speedée.

Rock Lobsters

Rolf Harris

 

Autres curiosités :

Stairway to heaven par Dolly Parton !

Rap : GS Incorporated

Country : Nashville Super Pickers 

Trip-hop : Kate Ceberano & Ministry of Fun

Techno-jungle : Congo Natty

 

Hyper-kitsch : Sandra Kahn & Michael Turkic. Chant Lyrique, Synthés, grand chœur… Leningrad cowboys and red army chorus : tout est dans le nom. Dixie Power trio : country avec trompette, très " musique d’ascenseur ". Le pire étant Vienna Symphonic Orchestra (je ne peux pas croire que ce soit le vrai) Même André Rieu n’aurait pas osé un truc d’aussi mauvais goût.

http://blog.wfmu.org/freeform/2006/05/stairways_to_he.html

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4 mai 2006 4 04 /05 /mai /2006 21:24

09/05/2004 - 4AD  *****

Un chef-d’œuvre. Le genre de disques qui vous oblige à faire une chronique ridicule. Soit parce qu’on tente de retranscrire l’incroyable fascination qu’il provoque, son exceptionnelle puissance expressive – ce qui entraîne une débauche de superlatifs pompeux et boursouflés. Soit parce qu’on essaie d’être modéré, de ne pas se laisser emporter, ce qui crée un décalage absurde entre le génie de l’œuvre et la platitude du commentaire... comme si un type, ayant enfin un rendez-vous avec la fille de ses rêves, celle dont le moindre geste le charme et l’ensorcèle au plus haut point, n’arrivait qu’à lui parler… des fonctionnalités de son téléphone portable.

Parler d’un disque qu’on adore, c’est toujours un peu comme déclarer sa flamme. Ne pas être trop expansif, ne pas gueuler " Je t’aimeuh ! " ou "  Que je t’aimeuh ! " comme les 2 autres pénibles lourdauds, sans non plus faire preuve de trop de pudeur ou de retenue.

Pourtant, j’admets qu’il est possible de ne pas aimer ce disque. Il est tellement sombre, expérimental, fou, la voix de Scott Walker est si particulière… possible de ne pas l’aimer, mais impossible d’y être insensible, de ne pas remarquer ses qualités extraordinaires et de ne pas s’incliner devant un tel génie. Le mot est lancé. Mot que j’ai toujours du mal à employer pour le rock ou la pop, difficile de désigner par le même terme un groupe de rock et les indiscutables génies que sont De Vinci, Michel-Ange, Shakespeare, Bach, Mozart, Beethoven etc… Mais Scott Walker a droit à une dérogation. Un album aussi intelligent, inventif et saisissant… Quand on passe les ¾ de son temps dans la musique, qu’on entend des tas de bons, très bons et d’excellents albums et qu’on se retrouve assommé par un OVNI qui vous fait dire toutes les deux secondes " hallucinant ! ", on n’a plus le moindre scrupule à utiliser les qualificatifs les plus élevés. Et à se prosterner religieusement… tant pis pour la retenue…

Tous les titres sont exceptionnels. Pas des pop-songs de 3-4 mn avec 1 ou 2 idées, mais des morceaux riches, denses, intenses, captivants et complexes, dépassant les 6 mn pour la plupart et allant jusqu’à 10 et 12 mn. Scott Walker déborde de créativité. A un point que c’en est insultant pour les tacherons, les groupes honnêtes, et même les très bons. Orchestrations, harmonies, chant, rythme, structures, ambiances… il est hors du commun à tous les niveaux.

Scott Walker avait déjà frappé un grand coup avec le génial Tilt (son précédent album, sorti il y a plus de 10 ans), il récidive avec un album encore plus abouti. Tilt n’était donc pas indépassable. Mais ce ne sont pas ses seules réussites. Je recommande chaudement, pour découvrir sa première période, moins expérimentale et néanmoins remarquable, l’excellent best-of 1967-1970 truffé de perles pops inoubliables.

 

En conclusion… The Drift est déjà le disque de l’année… voire du siècle si la concurrence ne se démène pas sérieusement.

Clip de Jesse sur le minisite consacré à The Drift (allez sur video, en bas de la page).

Article consacré à Scott Walker - plus particulièrement à l'album Climate of Hunter - sur l'excellent blog Chants éthérés. Vous y trouverez aussi un lien vers des retranscriptions (textes + accords) de bon nombre de ses meilleurs titres.

Longue interview (en anglais) accordée à Wire, ici

L'album en écoute intégrale sur deezer.

Scott Walker – The Drift

  1. Cossacks Are
  2. Clara
  3. Jesse
  4. Joson and Jones
  5. Cue
  6. Audience
  7. Buzzers
  8. Psoriatic
  9. The Escape
  10. A lover loves

 

 

 

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