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Classements d'albums

3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 13:23

Folk-rock        Universal Island - 24/09/2007 ****


pj-harvey-white-chalk.jpg














White Chalk... une aubaine pour les critiques. Aucun risque de se trouver face à l'angoisse de la page blanche. Un album original, très différent de son prédécesseur (et même de tous les précédents albums de PJ)... au lieu de perséverer dans ce qui a fait son style, elle en prend le contre-pied : ambiances et chants éthérés loin de la rugosité et de la hargne, univers très "folk anglais onirique" plutôt que blues-rock teigneux et terrien, piano et broken harp préférés aux guitares et batteries rock. Facile, donc, de s'étendre sur les nouveaux instruments, nouvelles ambiances, l'évolution de son chant, d'établir des comparaisons, de louer son audace et sa créativité. 

Donc, Polly Jean, au nom de tous ceux qui écrivent sur la musique... mille merci !

Mieux encore, PJ donne de la matière à ceux qui ont un regard psychologique ou sociologique de la musique. Qui auraient de quoi se perdre dans d'interminables débats et de s'étriper sur le sens de l'album.

Pour un psychologue... c'est un album formidable et particulièrement émouvant. PJ assume enfin totalement sa féminité. Lorsqu'elle a débarqué de sa campagne pour conquérir le monde du rock au début des années 90, c'était un garçon manqué, terne, mal (mâle ?) dans sa peau, tourmenté à l'excès, qui jouait une musique rêche et torturait sa guitare et sa voix (4-track demo). La sortie de To Bring You my Love marquait déjà une évolution notable : elle ne renie plus sa féminité et sa sensualité, même si elle restera dans un cadre rock et ne renoncera pas à la hargne... jusqu'à ce White Chalk. Ici, plus aucune trace de rage, finies les distortions, les batteries rentre-dedans, place à des instruments plus "féminins", un chant fragile et aérien, des atmosphères délicates et rêveuses. Elle berce, elle caresse... la tendresse n'est plus un gros mot chez PJ. Elle est passée de garçon manqué à fille sexy, indomptable et volontaire... elle revient en femme douce et réservée. La pochette et l'évolution de son look sont à ce sujet éloquentes. Après avoir connu une PJ en jean et blouson de cuir, puis une Polly Jean provoquante en jupes très courtes, décolletées, couleurs voyantes... voilà Miss Harvey, une jeune femme qui n'a plus besoin d'en faire trop dans la négation ou l'exposition de sa féminité. Elle est en paix avec elle-même, n'a plus à  rejetter ou allumer les hommes, et son album le confirme. Pas le genre d'album qui accroche irrésistiblement à la première rencontre par de gros effets, mais un album qui demande de l'attention pour en saisir la subtile et profonde beauté.
La note du psychologue :10/10

Pour un sociologue... cet album est une grande déception. Immense, même, quand on pense à tous les espoirs fondés en PJ. Une régression totale et un sinistre constat d'échec. Un des albums les plus réactionnaires de l'histoire du rock. Rien que ça.  Car PJ Harvey a tant représenté... la preuve qu'une frêle jeune femme pouvait être plus rock et vindicative que des machos gonflés de testostérone. La preuve qu'une jeune femme pouvait faire du rock, et du bon, sans jouer la "bitch". Bien sûr, il y a eu Janis Joplin et Patti Smith avant elle... mais on pensait tenir en PJ Harvey une artiste des plus talentueuses capable de reprendre le flambeau après des années 80 dominées par le vidéo-clip, où les femmes ont essentiellement tenu le rôle de fantasme et d'objet sexuel. PJ a un peu déçu avec son virage "sexy" et aguicheur, mais elle restait insoumise, indocile et rock'n'roll. Avec White Chalk, nous voilà revenu loin en arrière. On passe du XXI° siècle au XIX°, oubliant le XX° et les luttes féministes. XIX° siècle - celui de sa nouvelle tenue - une des périodes les plus obscures pour les femmes où - pour aller vite et caricaturer - une jeune fille se devait d'être prude, virginale, discrète, diaphane, soumise avant de devenir une bonne épouse, une bonne maîtresse de maison et une mère dévouée. C'est exactement ce que dit la pochette, Miss Harvey y est assise, passive, figée dans sa chaste robe blanche, attendant sans doute qu'on lui donne l'ordre de pouvoir s'exprimer ou faire le moindre mouvement... il ne lui manque plus que les aiguilles à tricoter.
Pas question pour une femme du XIX° d'écrire des symphonies puissantes et fracassantes, elle doit s'en tenir à l'image qu'on attend d'elle et déplacer avec grâce ses jolis petits doigts fins sur un piano. Ce n'est pas autre chose que fait PJ Harvey sur White Chalk, elle renonce au bruit, à la fureur, à la rage, se range à une certaine idée de la femme qui ne serait que douceur, élégance, retenue, une femme sentimentale, mélancolique et rêveuse.
Triste constat d'échec, car si une des artistes qui a le mieux incarné la femme libre capable de battre les hommes sur leur propre terrain en vient à se rêver en femme du XIX°... cela voudrait donc dire qu'elle allait "contre sa nature" et a su retrouver petit à petit, avec cet album comme aboutissement, "l'éternel féminin". Comme si, après des errances et expériences diverses, une femme, au bout du compte, ça doit être "ça"....
La note du sociologue : 0/10

Tout cela, bien évidemment, ce ne sont que des points de vue, des interprétations. Plausibles, peut-être, mais on ne peut en aucun cas appréhender la musique uniquement par leurs biais. Car l'essentiel, c'est que White Chalk est un très bel album. Polly Jean Harvey est une artiste passionnante, qui peut bien s'incarner en ce qu'elle veut, explorer les facettes de sa personnalité qui lui plaisent, évoluer comme elle l'entend. Tout ce qui compte, c'est qu'elle continue à nous enchanter, nous transporter, nous étonner, qu'elle ait toujours autant de style et garde intacte son inspiration, peu importe où elle la dirige. Après, chacun peut bien s'amuser à y lire ce qu'il souhaite... 

Donc... la note du type qui aime bien les digressions psychologico-sociologiques mais fait passer le style et le plaisir de la musique avant le reste : 8,5/10

Et... pourquoi s'emmerder à chercher des arguments, interprétations, explications, alors qu'il suffit tout simplement de s'abandonner à une des plus belles voix de ces 20 dernières années. La preuve irréfutable en image et en son : 

PJ Harvey - Grow Grow Grow :

 

 

Le single : When under Ether 

Chaque fois que j'entends ce single, je ne peux m'empêcher de penser à To have and to hold de Depeche Mode... deux mélodies très proches : 


Depeche Mode - To have and to hold





PJ Harvey - White Chalk

1. The Devil
2. Dear Darkness 
3. Grow grow grow
4. When under ether
5. White Chalk
6. Broken Harp
7. Silence
8. To Talk to you
9. The piano
10. Before departure
11. The mountain

Excellente chronique de l'album chez
arbobo
Plus courte - mais pas anecdotique pour autant - la chronique de  Thom

Compte-rendu du concert de PJ au Grand Rex, sur 7 and 7 is 
Celui d'arbobo 


Acheter White Chalk sur priceminister

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30 novembre 2007 5 30 /11 /novembre /2007 16:00
         8

1.
  El-P - I'll Sleep when you're dead   8,4
2. Marissa Nadler - Songs III Bird on the Water  8,4
3. Panda Bear - Person Pitch 8,1
4. Amon Tobin - Foley Room 8



               7

5. Dälek - Abandoned Language 7,9
6. Keren Ann - Keren Ann 7,9
7.  Andrew Bird - Armchair Apocrypha 7,7 
8. The National - Boxer 7,6
9. Grinderman - Grinderman 7,5
    Amy Winehouse - Back to black 7,5
    The Field - From here we go sublime 7,5
12. The Besnard Lakes - Are the dark horses 7,4
       Florent Marchet - Rio Baril 7,4
14. The White Stripes - Icky Thump 7,3
15. Elliott Smith - New Moon  7,25
16. Feist - The reminder 7
      LCD Soundsystem - Sound of Silver 7
      Low - Drums and Guns 7
      Arcade Fire - Neon Bible 7

               6

20. Wilco - Sky blue sky 6,8
21. Battles - Mirrored 6,8
22. Brett Anderson - Brett Anderson   
23.   Of Montreal - Hissing Fauna, are you the destroyer ? 6,7
24. Arctic Monkeys - Favourite Worst Nightmare 6,6
25. The Bishops - The Bishops 6,6
26.  Black Rebel Motorcycle Club - Baby 81 6,5
       The Good, The Bad and the Queen - The Good...  6,5
       The Long Blondes - Someone to drive you home 6,5
       Bright Eyes - Cassadaga  6,5      
30. Björk - Volta 6,3
31. Kings of Leon - Because of the Times 6,2
      Queens of the Stone age - Era Vulgaris 6,2
      Justice - T  6,2
      Nine Inch Nails - Year zero 6,2
35. Kaiser Chiefs - Yours truly Angry Mob  6,1
      Interpol - Our love to admire 6,1
37. Jay-Jay Johanson - The Long Term Physical... 6

  
              5

38. Marilyn Manson - Eat me, drink me 5,9 
39.Timbaland - Presents Shock Value 5,6
40. Klaxons - Myths of the Near Future 5,6
41.   Modest Mouse - We were dead before the ship even sank  5,5
42. Clap Your Hands Say Yeah - Some Loud thunder 5,4
43. The Rakes - Ten new messages 5,3
44. Smashing Pumpkins - Zeitgeist 5,1
45. Just Jack - Overtones 5,1
46. Chemical Brothers - We are the Night 5


              4

47. Mika - Life in Cartoon Motion 4,9
48. Norah Jones - Not too late 4,5
49. Air - Pocket symphony 4,3
50. Carla Bruni - No Promises 4,2
51. The Stooges - The Weirdness 4,2

              3

52. Bloc Party - A Weekend in the city 3,9
53. Patrick Wolf - The Magic Position 3,5

                     2

54. Maximo Park - Our Earthly Pleasure 2,8
55. Plasticines - LP1  2,2


Les blogs qui participent au classement (et leur album de l'année) :

Systool :    El-P - I'll Sleep When you're Dead

Alernative Sound :  Akron/Family - Love is Simple

Le Golb  : Bright Eyes - Cassadaga

7and7is      QOTSA ; Florent Marchet

Classe ou Crasse : Arcade Fire - Neon Bible

Guic'the old :      Eiffel -Tandoori

Lyle

Le Chant de la Sirène : Amy Winehouse - Back to Black

Le Bal des Vauriens :   La Maison Tellier - Second Souffle

Arbobo :    PJ Harvey - White Chalk

Rxqueen

Chroniknroll

Kamunke

Kill Me Sarah

Les insectes sont nos amis LCD Soundsystem - Sound of Silver

Là où dort le chat noir...

Jazz, Blues & co

Happy Few

Tweek

Et... le mien :     Amon Tobin - Foley Room


Participent aussi au classement, bien évidemment, les habitués (Jdm, Olive, Christian, Caïus...)


Si vous voulez rejoindre les blogs participants, lisez cet article pour comprendre la notation et les conditions. Vous pourrez bien entendu noter tous les albums déjà classés, mais prière de mettre vos notes dans le dernier article du classement (donc celui-ci), pour faciliter mes comptes. 

Cinq nouveaux albums à noter  :

Public Enemy - How You sell soul... (ma note : 9)

Blonde Redhead - 23 (7)

!!! - Myth Takes  (7)

Editors - An End has a Start  (6,5)  

CocoRosie - The Adventures of Ghosthorse and Stillborn  (5)


Albums que je demanderai de noter la prochaine fois, ce qui peut permettre à certains de les réécouter cette semaine (mais ne les notez pas maintenant) :

PJ Harvey - White Chalk
Spoon - Ga Ga Ga Ga Ga
Tomahawk - Anonymous
The Young Gods - Super Ready Fragmente 
Eiffel - Tandoori

Les albums de 2007

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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 11:44

Un lecteur m'a envoyé un mail pour avoir mon avis sur des albums qui permettraient de faire aimer le jazz à sa copine. Non pas que lui n'y connaisse rien, bien au contraire, c'est un fana de jazz assez pointu, mais il est jeune (20 ans), et ne connait pas tant que ça d'albums jazz accessibles à de "non-initiés". Le problème... c'est aussi que sa copine n'aime pas l'avant-garde, l'expérimentation, et a un peu de mal avec les cuivres. J'ai décidé d'en faire un article, car je pense que beaucoup sont dans ce cas. Beaucoup ont entendu quelques titres de jazz, avec des types qui soufflent comme des malades dans leurs saxophones et trompettes de longs solos très denses, sur des grilles qui tournent en boucle... on comprend que bon nombre de gens décrochent et se disent "le jazz, j'y comprends rien, c'est pas pour moi". 
Si vous êtes dans un cas similaire, cet article vous donnera quelques "clés" pour rentrer en douceur dans l'univers du jazz. Et si vous êtes un grand amateur de jazz... j'attends aussi vos avis et vos propositions.

Je vais commencer par... un constat d'échec. J'ai cherché longuement l'album de jazz idéal pour "novices", je ne l'ai pas trouvé. L'album idéal aurait été celui d'une grande chanteuse interprétant des standards irrésistibles du jazz. Aussi étrange que cela puisse paraître, je n'en connais pas, et n'en ais pas trouvé. Même pas dans les best-of. Certes, il y en a qui comportent beaucoup de morceaux imparables, mais aucun dont chaque titre ou presque serait un "irrésistible standard". A mon sens, il faudrait :

Take the "A" Train
Caravan
In a Sentimental mood
It don't mean a thing (if it ain't got that swing)
Love for sale
All of Me
The Man I love
Summertime
My favorite things
Lullaby of Birdland
Night in Tunisia
All the things you are
Bei mir bist du schön
My heart belongs to daddy
My funny valentine
Afro-blue
Night and day  

Ou au moins 10 parmi celles-là. J'en entends déjà certains me dire :

1. Les best-of... bof
2. Plusieurs de ces titres ne sont pas de vrais morceaux de jazz...

Alors :

1. Quand on est passionné de rock, on a tendance à fuir comme la peste les best-of, car l'album est le travail d'un artiste, il est composé avec un souci de cohérence, là où le best-of n'est qu'une opération commerciale. Le cas du jazz est différent. Le jazz date d'avant le 33 tours, et il se conçoit plus par "morceaux" ou chansons. Du moins, le jazz "classique". Depuis les années 50-60, les jazzmen se sont aussi mis à penser leurs créations sous forme d'albums. Donc... pour ce qui concerne la période swing et les standards, un best-of est parfaitement adapté.

2. A ses débuts, le jazz a beaucoup pioché dans le répertoire de la chanson, les comédies-musicales, les ballades sentimentales. Mais le jazz, c'est avant tout une manière de jouer. Sous les doigts des jazzmen, certains standards de la chanson américaine populaire sont devenus de vrais morceaux de jazz, et ont perdu leur côté un peu mielleux pour "swinguer".

Donc, pour avoir un "disque de jazz idéal pour s'initier", il faut piocher à droite à gauche et se concocter son propre best-of. Bien entendu, il est totalement hors-de-question d'utiliser le peer to peer, les mp3-blogs et toutes ces saloperies, le rapport Olivennes et la politique à venir de durcissement de notre gouvernement éclairé contre les voleurs de musique et les pilleurs d'artistes nous le rappellent avec force. Non, il faut acheter une bonne vingtaine de disques de jazz, au minimum, car on ne peut pas savoir à l'avance si telle interprétation de tel standard sur tel disque nous plaira vraiment, et après, faire sa propre compilation. Certaines mauvaises langues diront qu'en utilisant le p2p on pourrait ainsi se faire une bonne compilation, s'initier tranquillement au genre, puis après acheter des albums et devenir un amateur de jazz. On leur répliquera qu'il existe ce formidable outil qu'est le téléchargement légal, où l'on paye pour écouter des titres qu'on paiera à nouveau s'ils nous plaisent en achetant l'album pour avoir 'l'objet" ainsi qu'une meilleure qualité sonore. Entre "payer deux fois" et ne "pas payer/ou ne payer qu'une fois si l'album leur a vraiment plu", on se demande bien pourquoi les internautes ne préfèrent pas la première solution... 

Bref... j'ai aussi concocté une petite playlist via deezer- profitez-en, tant que c'est encore permis - (voir la fin de l'article) il n'y a pas tous les titres que je souhaitais, toutes les interprétations ne sont pas les meilleures, j'ai fait ce que j'ai pu avec ce que j'ai trouvé sur deezer (les titres que j'ai voulu importer de mes albums ne fonctionnent pas)... mais je pense qu'elle est tout de même une porte d'entrée agréable et séduisante pour se familiariser au jazz. 

S'il n'existe pas d'album de jazz vocal idéal, il y en a un qui s'en rapproche :

Ella Fitzgerald - The Very best of the Duke Ellington Songbook 

Fitzgerald---ellington.jpgLa chanteuse la plus accessible qui interprète des standards du plus grand compositeur de l'histoire du jazz, c'est tout de même pas négligeable. On y trouve Take the "A" Train - Solitude - It don't mean a thing (if it ain't got that swing) - In a Sentimental Mood - Caravan - Mood Indigo... le seul petit "défaut", c'est que les ballades dominent, comme dans la plupart des disques de jazz où figurent le plus de standards. Ce n'est évidemment pas un "défaut" en soi, mais pas toujours facile de commencer à s'intéresser au jazz en écoutant des ballades souvent très lentes (surtout quand on est jeune).

C'est aussi pour cette raison que je n'ai pas parlé en premier lieu de Billie Holiday. Pourtant... je l'adore, sa voix est incomparable, et dire qu'elle est la plus grande chanteuse de jazz - voire la plus grande chanteuse tout court du XX° siècle - n'est pas faire injure à ses "concurrentes". Mais voilà, elle cumule deux petits handicaps pour des débutants. Elle a surtout chanté des ballades, et elle a un timbre et une façon de chanter très personnels. Les deux autres "divas du jazz", Ella Fitzgerald et Sarah Vaughan, sont plus accessibles, leurs voix sont superbes et "classiques". Celle de Billie Holiday est bien plus originale (et envoûtante !), même si elle a été pas mal copiée depuis. De toute façon, il faut l'écouter (j'ai mis plusieurs de ses chansons dans le lecteur deezer), on peut en tomber éperdument amoureux instantanément... Et qui n'a pas au moins un best-of de Billie Holiday dans sa discothèque avec Summertime, The Man I love, All of me, Strange Fruit... n'a pas de discothèque.

Pour terminer avec les chanteuses de jazz, un disque qui n'est pas un "grand classique", mais un disque particulièrement agréable, entraînant et accessible... il serait dommage de priver ses oreilles d'un tel plaisir :

Dee-Dee Bridgewater - Love and Peace (A tribute to Horace Silver)

bridgewater-silver.jpgDes mélodies accrcocheuses, un disque rythmé - avec des rythmes afro-cubains, souvent plus accessibles pour les non-initiés - une bonne manière de rentrer dans le jazz. J'ai d'ailleurs mis Song for my father tiré de cet album en tête de ma playlist. Morceau irrésistible s'il en est, on ne saurait aussi trop recommander l'album du même nom, instrumental, lui, par Horace Silver :

Horace Silver - Song for my father

 

Un dernier très beau disque de jazz vocal, mais cette fois-ci, un chanteur... enfin, un trompettiste qui ne chante pas sur tous ses albums, mais quand il chante, c'est irrésisitible :

Chet Baker - Embraceable You 

chet-embraceable-copie-1.jpg Sa sublime version de My Funny Valentine est dans ma playlist...












Miles Davis - Kind of Blue

Le "cool-jazz", initié par Miles Davis et auquel se rattache Chet Baker est un des genres de jazz les mieux adaptés pour les débutants. Ils n'ont pas l'impression d'être pris dans un tourbillon de notes jouées avec beaucoup d'expressivité, mais peuvent se laisser emporter par les ambiances, le raffinement... Un disque absolument indispensable (et là encore, s'il n'est pas dans votre discothèque, c'est que vous n'avez pas de discothèque...), et le plus célèbre des albums de jazz.







Duke Ellington - Money Jungle 

ellington-money-jungle.jpgSi on désire vraiment éviter les cuivres, on peut se tourner vers l'excellent Money Jungle d'un des trios les plus exceptionnels qu'on puisse imaginer : Ellington au Piano, Mingus à la contrebasse, et Roach à la batterie. Rien que ça. 







Les "allergiques" aux cuivres peuvent s'orienter vers les albums de pianistes, comme le très beau et très fin You must Believe in Spring de Bill Evans. Pas l'album idéal pour faire une fête d'enfer, mais un album vraiment remarquable.

Plus récent :

Brad Mehldau - Elegiac Cycle

Brad-Mehldau---Elegiac-Cycle.jpg
Est-ce encore vraiment du jazz ? On peut en discuter, tant on semble être plus proche de Chopin que de Charlie Parker. Mais l'important, c'est que l'album est très bon, très mélancolique, subtil. Une bonne manière d'entrer dans le jazz pour des amateurs de classique... ou de Radiohead. Car s'il n'y a pas de reprises de Radiohead dans Elegiac Cycle, Mehldau en a fait plusieurs par ailleurs (dont Exit Music, dans le lecteur deezer), et sa sensibilité n'est pas sans évoquer celle de Radiohead. Pas si fréquent de trouver un jazzman avouant sa fascination pour un groupe de rock... mais bon, ce n'est pas n'importe quel groupe de rock non plus.

Dans un genre assez proche, le trio E.S.T. est plutôt recommandable, notamment l'album A Strange place for snow


Il y a de nombreuses manières d'arriver à "intégrer" le monde du jazz. Tout dépend aussi d'où l'on vient. Un amateur de rock brut, rageur et tendu ferait mieux de s'intéresser d'abord à Mingus ou Coltrane qu'à Mehldau ou Bill Evans...
Deux albums dont j'ai déjà parlé qui me semblent plus accessibles aux amateurs de rock :

Charles Mingus - Blues and Roots

Max Roach - We Insist !

Parfois, il faut y aller par étapes. Passer, par exemple, de la pop anglaise au jazz est un peu brusque. Arriver à saisir ce sens du swing propre au jazz peut demander de faire un détour par des musiques noires plus "faciles" : blues, soul, funk, gospel, rap.
Il existe aussi quelques artistes de jazz qui arrivent à être plus "proches" des musiques pop et rock sans pour autant vendre leur âme. C'est le cas de la remarquable chanteuse de jazz Patricia Barber, une des plus estimées de l'époque.

Patricia Barber - Verse

patricia-barber-verse.jpg

Ecouter quelques extraits de Patricia Barber sur Myspace.






Les musiques latines sont généralement plus faciles d'accès que le jazz "pur", si tant est que la "pureté" ait un sens en jazz. Et plusieurs jazzmen ont réussi des crossovers intéressants : Gillespie avec la musique cubaine, Stan Getz avec la bossa, Horace Silver dont j'ai parlé ci-dessus. 
Le jazz-rock et le jazz-funk n'ont pas donné que de bonnes choses... mais il y a tout de même l'excellent Bitches Brew de Miles Davis, qui a sûrement permis à beaucoup de fans de rock et funk 70's de commencer à s'intéresser au jazz... Enfin, il y a l'électro-jazz, avec Nils Peter Molvaer, Bugge Wesseltoft ou Erik Truffaz (voire Amon Tobin, sur Bricolage, notamment). Plus accrocheur et grand public, Tourist de St Germain, qui a eu un certain succès il y a quelques années. Maintenant, si vous avez d'autres propositions de jazzmen ou d'albums, n'hésitez pas à m'en faire part !

Playlist (essentiellement des "chansons", quelques instrumentaux à la fin) :

    
   

free music

 


1.         Dee-Dee Bridgewater
2-6       Billie Holiday
7-11     Ella Fitzgerald
12-13   Nat King Cole
14         Chet Baker
15-16    Sarah Vaughan
17         Shirley Horn
18         Lisa Ekdahl
19         Dinah Washington
20         Patricia Barber
21         Bei mir bist du Schoen 
22         Louis Armstrong
23         Peggy Lee
24         Louis Prima
25-26   Charlie Parker
27         Horace Silver
28         Count Basie
29         Brad Mehldau
30-31   Monk
32-33   Mingus    
 

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