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Classements d'albums

1 mars 2007 4 01 /03 /mars /2007 14:07

2006 - Ici D'Ailleurs Publishing ****

Avec Drinking Songs, Matt Elliott avait placé la barre très haut. Bonne nouvelle, il la maintient à la même hauteur avec ce magnifique Failing Songs.

 

 

 

Loin de proposer un Drinking Songs 2, Matt Elliott a su faire évoluer sa musique. Certes, on retrouve toujours ce qui fait son "style" : choeurs fantomatiques, mélancolie inconsolable, belles mélodies envoûtantes, atmosphère cotonneuse et comateuse, arrangements subtils... mais il a changé le cadre. Si quelques réminiscences de musiques folkloriques européennes étaient déjà présentes dans son précédent chef-d'oeuvre, la musique tzigane est omniprésente dans Failing Songs. Au point qu'il pourrait naturellement se ranger dans les rayons "musique tzigane" des disquaires (là, je parle d'un monde idéal où la musique tzigane serait reconnue à sa juste valeur et bénéficierait d'un rayon rien que pour elle, et un rayon au moins aussi vaste que celui de la variét'... quoique... dans un monde idéal, il n'y aurait sûrement pas de variét').

Mais comme tous les grands artistes, Matt Elliott ne se contente pas de faire du copier-coller. Il adapte à son univers des éléments tziganes, sans les dénaturer. Violon plaintif, place primordiale accordée à la guitare acoustique, rythmes et mélodies tziganes, tout cela se marie à la perfection avec son esthétique.

 

 

Un grand album avec, ce qui ne gâche rien, une superbe pochette. Difficile de sélectionner un titre plutôt qu'un autre, j'en laisse deux en écoute, ce qui est le strict minimum :

 

 

 

Matt Elliott - The failing song

Matt Elliott - Gone

 

Matt Elliott - Failing Songs

1. Our Weight in Oil
2. Chains
3. The Seance
4. The failing Song
5. Broken Bones
6. Desamparado
7. Lone Gunman required
8. Good Pawn
9. Compassion Fatigue
10. The Ghost of Maria Callas
11. Gone
12. Planting Seeds

 

 

 

Acheter Failing Songs sur priceminister      

Article consacré à Drinking Songs 

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27 février 2007 2 27 /02 /février /2007 23:20

Pas mal d’albums intéressants à venir. Notamment, celui que j’attends comme le messie, le nouveau Amon Tobin, Foley Room. Un mois après le dernier film de Dieu, voici le nouvel album du Messie. Pour moi, 2007 sera mystique ou ne sera pas...

Foley Room sort la semaine prochaine, le 5 mars… mais il aura une sacrée concurrence. Rien moins que deux des groupes les plus en vue de l’époque : Air (Pocket symphony) et Arcade Fire (Neon Bible). Ainsi que deux vénérables anciens The Stooges (The Weirdness) et Bryan Ferry (Dylanesque). Face à ces mastodontes, la frêle et néanmoins remarquable Marissa Nadler (Songs III Bird on the Water) aura du mal à s’imposer.

Après ce très riche « 5 mars », petit tour d’horizon des autres sorties intéressantes :

 

 

Mars

Andrew Bird – Armchair Apocrypha

Black rebel motorcycle club

Shannon Wright – Let in the Light

The Coral

Laura Veirs - Saltbreaker

Elliott Smith (2CD, compilation de titres de 1995 à 1997 du génial et regretté Elliott Smith)

Avril 

Blonde Redhead – 23

Nine Inch nails – Year zero

Feist – The Reminder

Keren Ann – Keren Ann

 

 

Par contre, toujours pas de Portishead en vue… ça va bientôt faire 10 ans qu’on attend leur nouvel album, ils n’ont pas intérêt à se louper… 

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23 février 2007 5 23 /02 /février /2007 13:54

Chef-d’œuvre absolu ou fumisterie expérimentale ? C’est la grande question qui anime les cinéphiles sur le web, et qui va même jusqu’à diviser les fans de Lynch. Inland Empire exige beaucoup plus du spectateur que Mulholland Drive ou Lost Highway – non pas que ces deux-là soient facilement compréhensibles – car il est plus lent, austère, et moins fourni en « scènes chocs ». La déception de certains, même parmi les fans de Lynch, est compréhensible… mais je ne la partage pas ! Quand certains spectateurs – il faut bien l’avouer – quittaient la salle, j’étais tellement fasciné qu'une alerte à la bombe ne m’aurait pas fait bouger d’un centimètre. Seul regret… devoir quitter la salle au bout de ces trop courtes 2h52...  

 

Ce n’est sûrement pas le film idéal pour découvrir Lynch, mais les inconditionnels (et c’est peu de dire que je le suis, je cherche actuellement un flingue pour récupérer mon DVD de Mulholland Drive prêté à un ami) se retrouvent en terrain connu (mystère, climat oppressant, superposition et indifférenciation de ce qui tient du rêve, du fantasme et de la réalité, thème du double, échec du rêve américain, failles temporelles, trauma).

Si l’image est moins séduisante et léchée qu’auparavant – DV, caméra à l’épaule – Lynch demeure un esthète incomparable, qui a toujours autant le sens du plan et de la mise en scène (à l’origine peintre, il voit le cinéma comme une suite de tableaux mis en mouvements), et un indépassable créateur d’ambiances.

Inland Empire est donc plus lent et austère que Twin Peaks, Sailor et Lula, Lost Highway ou Mulholland Drive, mais il gagne ainsi beaucoup en fluidité. Peut-être même un des films les plus fuide et cohérent de Lynch (si l’on exclut Elephant Man, Dune et Une Histoire Vraie – œuvres à part dans sa filmographie). J’en vois certains bondir devant leur écran… entendons-nous bien, par « cohérent » je ne veux pas dire qu’il s’agit d’une histoire linéaire, bien balisée et intelligible. C’est du Lynch, mieux vaut laisser son esprit cartésien au vestiaire. Là ou 90 % des réalisateurs nous prennent par la main, pour nous amener de A à C en passant par B, Lynch nous abandonne au milieu d’un labyrinthe, dispersant ça et là quelques indices qui généralement ne font que brouiller encore plus les pistes. Non, si le film est « fluide et cohérent », c’est parce que Dieu (enfin, Lynch, c’est du pareil au même pour moi) prend plus de temps qu’à l’habitude pour installer des situations, change moins fréquemment d’atmosphère, suit partout l’étonnante Laura Dern qui tient le film sur ses épaules (dans tous les sens du terme, elle est aussi co-productrice), et réussit à mêler image et son comme jamais. Ce qui est à mon sens la plus grande qualité d’Inland Empire.

 

Dire qu’il réussit à « mêler image et son comme jamais », cela revient à considérer Inland Empire comme le film le plus abouti de ce point de vue, pas que je franchis allègrement. Car Lynch est loin au-dessus de la mêlée lorsqu’il s’agit de conjuguer les deux (pas si étonnant pour un réalisateur qui est aussi peintre et musicien). Chez la plupart des réalisateurs, la musique illustre, accompagne le film, alors que Lynch en fait un matériau indissociable de l’image. Pourtant, il n’a pas travaillé cette fois avec Angelo Badalamenti, compositeur de la musique de beaucoup de ses films et dont les nappes sonores semblaient indissociables de l’univers lynchien. Il a lui-même composé quelques titres (comme il l’a fait précédemment ou en collaboration avec Badalamenti), choisit quelques chansons plus ou moins connues (Beck, Nina Simone) et, surtout, puisqu’il est question de Pologne, est allé piocher des œuvres de compositeurs polonais. Qui dit compositeur polonais dit Chopin. Mais trop évident, pas le genre de Lynch. Il s’est donc intéressé aux œuvres de compositeurs récents, Penderecki, surtout, ainsi que Lutoslawski et Boguslaw Schaeffer. De Penderecki, il n’a pas pris d’œuvres de sa « seconde période », les plus accessibles et modales - trop évident, pas le genre de Lynch – mais des œuvres très atonales et dissonantes (un beau pléonasme). Non pas la plus célèbre du genre, Threnos – trop évident, etc… - mais De Natura Sonoris I et II, Fluorescences for orchestra, Anaklasis et Als Jakob erwachte.

Penderecki comme « bande-son » d’un film de Lynch, c’est en fin de compte tout ce qu’il y a de plus logique… Car même dans sa période sérielle et atonale, Penderecki n’a jamais fait passer le sens avant les sens. Sa musique est très expressive, sensuelle, saisissante, et n’a pas besoin de manuel de décryptage pour être aimée et comprise (cela n’en fait pas pour autant une musique « facile » et accessible au premier fan de variétoche venu). Il est d’ailleurs le premier compositeur contemporain que j’ai écouté et apprécié, et je pense que beaucoup d’amateurs de musiques contemporaines dites "savantes" sont dans le même cas. Quand bon nombre de compositeurs contemporains et de cinéastes de films dits « d’auteur » privilégient les concepts, Penderecki et Lynch ont bien compris que la musique et les films ne peuvent rivaliser avec les livres sur ce terrain, mais ont la capacité de nous emmener vers un ailleurs bien plus passionnant en s’adressant directement à nos sens. Ce qui différencie Lynch de la plupart de ses confrères, c’est qu’il n’oublie pas que dans « film d’auteur », il y a surtout « film ».

Par contre, comble du comble, cette B.O. exceptionnelle n’est… même pas distribuée ! J’ai eu beau chercher sur le web, demander aux disquaires, impossible de la trouver. Il n’y a que par le p2p qu’on peut se la procurer (et encore, je n’ai pas trouvé de fichier qui contienne tous les titres).

 

A écouter :

 

Penderecki - De Natura Sonoris n°1


Détail des titres de la bande originale, ici.


[Si vous hésitez à y aller, si vous vous dîtes que vous attendrez qu’il sorte en DVD ou passe à la télé, je ne saurais que trop vous conseiller de le voir au cinéma, c’est une expérience visuelle et sonore qui se vit sur grand écran…]


Inland Empire
, de David Lynch

Laura Dern (Nikki Grace / Susan Blue)

Justin Theroux (Devon Berk / Billy Side)

Jeremy Irons (Kingsley Stewart)

Harry Dean Stanton (Freddie Howard)…
Sortie en salle le 7 février 2007  

 

Le précédent chef-d'oeuvre de Lynch sur priceminister : Mulholland Drive (DVD autour de 10 euros), ou sur cette fiche.

 

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