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Classements d'albums

12 février 2006 7 12 /02 /février /2006 01:02

Rock indépendant          2006-Mute

Oubliez les Strokes, et jetez une oreille aux Liars, groupe de rock new-yorkais bien plus radical. Si la musique du Velvet est souvent décrite comme celle des bas-fonds new-yorkais, celle des Liars serait celle des bas-fonds des bas-fonds. Une musique de junkies tellement peu fréquentables qu’on aurait du les parquer 100 mètres sous terre. Où ils se livreraient à des rituels peu orthodoxes sous l’emprise de substances à côté desquelles l’héroïne de Lou Reed, c’est du petit lait…


Une musique tribale, mais qui n’a absolument rien de festif. Une musique d’une tribu de camés au dernier degré maltraitant de façon obsessionnelle leurs instruments. Drum’s not dead disent-ils… et c’est vrai que dans cet album aride, neurasthénique, les rythmes incantatoires de la batterie donnent un peu de vie. Et encore. Au bout d’un moment, la batterie se fait plus discrète, la musique plus éthérée et même, par intermittence, perd de sa noirceur.


Faut-il conseiller cet album ? Difficile à dire. La question pourrait être " peut-on aimer cet album " ? J’ai adoré leur précédent, un des disques les plus fascinants et fracassants de ces dernières années, et j’attendais celui-ci avec beaucoup d’impatience, mais je dois bien avouer que j’ai un peu de mal avec Drum’s not dead. Un peu de mal à être transporté tout du long, à ne pas sombrer à certains moments dans un léger ennui… Alors si un " fan " de leur précédent album, nourri à Sonic Youth (auxquels on pense inévitablement) a parfois du mal à rentrer dans celui-ci, difficile de le conseiller sans réserves. Faut dire aussi que les Liars ne font rien pour être aimé. Pas le genre de musique qui cherche à séduire l’auditeur. Mais leur courage, leur intransigeance, leur évolution stylistique vers une épure toujours plus déroutante est à saluer.


Faut-il acheter cet album ? Oui, si vous aimiez déjà leurs précédents, si Sonic Youth, le Velvet, les Stooges, Can, Godspeed you black emperor, le post-rock ou la musique minimaliste sont votre univers. Sinon, et si le voyage ne vous effraie pas, mieux vaut commencer par leurs précédents. Le premier, répondant au doux nom de They threw us all in a trench and stuck a monument on top est assez rock, ludique et foutraque ; mais le deuxième, They were wrong so we drowned (dont je parlerai bientôt), plus sauvage et tendu, est sûrement leur plus passionnant. A réserver tout de même à des oreilles averties…

 

Pour conclure, si cet album peut laisser quelque peu dubitatif par endroits, il n'en demeure pas moins un des plus intéressants du moment. 

 

01. Be Quiet Mt Heart Attack!
02. Let's Not Wrestle Mt Heart Attack
03. A Visit From Drum
04. Drum Gets A Glimpse
05. It Fit When I Was A Kid
06. The Wrong Coat For You Mt Heart Attack
07. Hold You, Drum
08. It's All Blooming Now Mt. Heart Attack
09. Drum And The Uncomfortable Can
10. You, Drum
11. To Hold You, Drum
12. The Other Side Of Mt Heart Attack

 

Un DVD inclus contient des vidéos aussi barrées que leur musique…

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30 janvier 2006 1 30 /01 /janvier /2006 00:49

En plus de sortir des albums de très grandes qualité, tel Ladies first, un des meilleurs de l’année dernière, Jack the Ripper s’avère aussi être un formidable groupe de scène. Ce samedi, j’ai eu la chance de les voir en concert à Rognes. Je parle de chance… mais tout semblait réuni pour un concert raté. Le groupe jouait la veille à Genève, et, à cause des intempéries, ils se sont retrouvés bloqués sur la route et ont joué avec 2 heures de retard. Ils sont arrivés en se faufilant parmi la foule pour installer leurs instruments sur la scène. Et faire la balance, devant un public qui attend depuis un bon moment, avec deux guitaristes, un clavier, un batteur, un bassiste, un trompettiste et une violoniste, c’est loin d’être évident. Ajouté à cela que leur violoniste était malade et a été remplacé au pied levé par une amie (chapeau bas), que la scène était à peine surélevée et qu’il n’y avait aucun jeu de lumière, juste un éclairage un peu trop fort (l'image ci-dessus provient de leur site et d'un précédent concert)… Difficile de voir Jack the Ripper dans de plus mauvaises conditions.

Pourtant, leur prestation a été une grande claque. Principalement pour deux raisons. La première, c’est que leur musique prend une toute autre dimension en " live ". Elle devient beaucoup plus intense, urgente, catharsistique, sans pour autant perdre de sa poésie et de son élégance. Si des effets d’éclairage se seraient mariés à la perfection à leur musique, celle-ci est malgré tout suffisamment expressive et envoûtante pour se suffire à elle-même. Et le chanteur a une telle présence scénique qu’il n’a finalement pas besoin de grand-chose pour captiver l’attention.

La seconde… c’est justement le chanteur. De la trempe des grands. Parce qu’en l’écoutant et en le voyant, on pense à Jim Morrisson, à Robert Plant, à Bowie ou encore Nick Cave, même s’il a son propre " style ". Comparaisons excessives, sans doute, mais à la hauteur de l'impression qu'il m'a laissé. Parce qu’il est habité par ses chansons comme peu le sont. Parce qu’il est inquiétant et émouvant, sauvage et vulnérable… toujours sur le fil du rasoir. Parce qu’il a une voix étonnante et encore plus fascinante sur scène que sur disque (où il est pourtant déjà très bon). Parce qu’il n’est pas là pour faire un récital, mais semble chanter chaque note comme si sa vie en dépendait. Parce que, à l’image d’un Jim Morrisson, il ose un lyrisme et une théâtralité qui ne sont jamais grotesques et lourdingues. Et c’est peut-être là le plus remarquable chez Jack The Ripper. Leur musique, loin, très loin de la mollassonne nouvelle scène française ne craint pas les envolées lyriques, sans tomber dans le pompeux et le pompier kitsch comme l’ont fait Queen ou la plupart des groupes de heavy-metal. Et Arnaud Mazurel, le chanteur, en est la parfaite incarnation.

Jack the Ripper sur scène, c’est l’anti-Vincent Delerm. Un retour à un rock intense, à vif, flamboyant, inspiré, ambitieux, " décomplexé ", lyrique et révolté qui nous ramène aux meilleurs groupes des années 70 (Led Zeppelin, les Doors…). Mais ils n’ont rien d’un groupe nostalgique arrivant après la bataille. Ils ne sont pas un des innombrables clones de Led Zep… On peut parfois penser au Bowie période Hunky Dory, mais aussi à Nick Cave et par endroits aux excellents 16 Horsepower, mais leur musique a suffisamment de personnalité et de style pour ne pas souffrir la comparaison. L’anti-Vincent Delerm, disais-je, parce qu’il y a chez eux de l’urgence, de la fièvre, du panache, un romantisme à la fois onirique et rageur à mille lieux de l’autre. Et à mille lieux de notre époque cynique, apathique, du regard distancié de mise, du post-modernisme flasque et de la mièvrerie des pseudos-artistes qui squattent les ondes et les émissions de télé.

Pour vous en rendre compte par vous-même, j’ai placé leurs prochaines dates de concert dans la colonne de gauche.

Si vous ne connaissez pas leur musique, j’ai mis un lien à la fin de ma chronique de Ladies First vers un titre à écouter (Old stars).

Trois titres live :

Vargtimmen

Old Stars

Words

 

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19 janvier 2006 4 19 /01 /janvier /2006 21:15

Rock                2004 – EMI

Les critiques musicaux ont toujours tendance à s’emballer un peu trop facilement. A chaque début d’année, faut qu’ils nous fassent le coup du "plus grand groupe de rock du monde", mais là, c’est à croire qu’ils n’ont toujours pas dessoûlés des fêtes. Car faut pas avoir les idées très claires pour décerner ce titre aux Strokes. Certes, pour des gamins dont la culture rock s’arrête à Kyo, passer aux Strokes n’est pas une mauvaise chose. Mais il est temps de revenir à un peu plus de bon sens et de raison. Revenir donc à des albums autrement plus intéressants et "déraisonnables". Comme celui des 22-20s, des jeunes anglais qui, sans complexes, viennent marcher sur les plates-bandes des groupes de blues-rock teigneux du fond des EU.

A l’écoute des albums des 22-20s et des Strokes, on imagine volontiers les Strokes passant leurs soirées à peaufiner leur look dans leurs chics appartements New-Yorkais, quand les 22-20s passent les leurs à monter chaque fois plus fort leurs amplis dans des bars du find fond de l’Arizona pour couvrir le bruit des bagarres de Bikers. Un gros cliché, certes, mais éloquent sur ce qui sépare ces deux groupes. Si encore la musique des Strokes était vraiment stylée… en fin de compte, celle des 22-20s l’est beaucoup plus. Plus intense, plus puissante, plus urgente, mais aussi plus racée. L’intensité électrique du blues-rock, de la hargne, un son énorme, une voix puissante, des mélodies accrocheuses… quand on ajoute à tout cela de la classe, que demander de plus ? Que tous les titres soient bons ? Ils le sont. Les meilleurs : devil in me, such a fool, why don’t you do it for me ?, shoot your gun, i’m the one


En bref, du rock intemporel qui va puiser son inspiration dans les grands espaces américains, pas dans les mèches de Franz Ferdinand.
 

 

 22-20s - Why Don't You Do It For Me?

 

 22-20s - Shoot your gun

 

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