Rock 2004 – EMI
Les critiques musicaux ont toujours tendance à s’emballer un peu trop facilement. A chaque début d’année, faut qu’ils nous fassent le coup du "plus grand groupe de rock du monde", mais là, c’est à croire qu’ils n’ont toujours pas dessoûlés des fêtes. Car faut pas avoir les idées très claires pour décerner ce titre aux Strokes. Certes, pour des gamins dont la culture rock s’arrête à Kyo, passer aux Strokes n’est pas une mauvaise chose. Mais il est temps de revenir à un peu plus de bon sens et de raison. Revenir donc à des albums autrement plus intéressants et "déraisonnables". Comme celui des 22-20s, des jeunes anglais qui, sans complexes, viennent marcher sur les plates-bandes des groupes de blues-rock teigneux du fond des EU.
A l’écoute des albums des 22-20s et des Strokes, on imagine volontiers les Strokes passant leurs soirées à peaufiner leur look dans leurs chics appartements New-Yorkais, quand les 22-20s passent les leurs à monter chaque fois plus fort leurs amplis dans des bars du find fond de l’Arizona pour couvrir le bruit des bagarres de Bikers. Un gros cliché, certes, mais éloquent sur ce qui sépare ces deux groupes. Si encore la musique des Strokes était vraiment stylée… en fin de compte, celle des 22-20s l’est beaucoup plus. Plus intense, plus puissante, plus urgente, mais aussi plus racée. L’intensité électrique du blues-rock, de la hargne, un son énorme, une voix puissante, des mélodies accrocheuses… quand on ajoute à tout cela de la classe, que demander de plus ? Que tous les titres soient bons ? Ils le sont. Les meilleurs : devil in me, such a fool, why don’t you do it for me ?, shoot your gun, i’m the one
En bref, du rock intemporel qui va puiser son inspiration dans les grands espaces américains, pas dans les mèches de Franz Ferdinand.
22-20s - Why Don't You Do It For Me?