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Classements d'albums

5 avril 2006 3 05 /04 /avril /2006 11:59

Rock                2004 - Mute ****

Nick Cave a réussi à maintenir depuis près de 20 ans un tel niveau de qualité dans ses albums… qu’on finit par trouver ça normal, ne pas s’y attarder ni leur donner la visibilité qu’ils méritent. C’est d’ailleurs un peu la même situation pour Tom Waits. En quelques années (2001 à 2004), Nick Cave a sorti trois albums formidables: No more shall we part, Nocturama et le double Abattoir blues / The Lyre of Orpheus. Trois albums qui resteront comme des grands de la décennie. La presse rock, toujours en quête de chair fraîche, préfère s’extasier sur la première bande de post-ados venue… ou des anciennes gloires faisant un retour remarqué après une longue traversée du désert. Pas vendeur de balancer tous les deux ans des couvertures avec en titre " Le nouvel album de Nick Cave : superbe, comme toujours ". Mieux vaut tirer au hasard le nom d’un nouveau groupe et titrer " Machin : La sensation rock du moment ". Impossible de faire sa une avec " le grand retour de Nick Cave ", puisqu’il n’est jamais parti… De plus, il est trop sombre, exigeant et " sauvage " pour le grand public, trop " adulte " et lettré pour les gamins… bref, il ne fait pas grand chose pour attirer les projecteurs sur lui…

Et pourtant… ce magnifique double album est sans doute ce qu’il a fait de plus accessible (mais sans aller vers la facilité, ni vendre son âme au démon du show business…). Le premier CD est un retour à un rock intense, incantatoire et rageur, moins torturé malgré tout que ses premiers albums. Abattoir blues est très riche et diversifié, alternant allègrement des passages survoltés et d’autres plus apaisés, et Nick Cave passe admirablement de l’ombre à la lumière, parvenant à être successivement et parfois simultanément teigneux et radieux, sombre et jubilatoire. Cette dimension " jubilatoire " vient en partie du gospel, très sensible sur les deux disques (notamment par la présence de la chorale du London Community Gospel Choir). Il " ose " même un titre carrément pop, Nature Boy, que l’on aurait plutôt imaginé chez Bowie.


Le 2° CD est lui majoritairement composé de ballades dans la lignée de celles qui constituent l’essentiel de sa discographie depuis les années 90. Deux titres plus nerveux tout de même : The Lyre of Orpheus et Supernaturally, et un particulièrement entraînant et positif, le très agréable Breathless, modèle de chanson folk populaire (malgré ses flûtes joyeusement dissonantes), séduisante, accrocheuse sans mièvrerie… mais le niveau est actuellement tellement bas que les programmateurs radios la considèreraient comme pas assez fédératrice. Un mot aussi sur Easy Money, qui pourrait légitimement figurer parmi les 10 plus belles ballades de la décennie. Mais entre celles de No more shall we part, Nocturama et de ce double-là, y en auraient-ils d’autres que celles de Nick Cave dans cet hypothétique top 10 ? Sans doute… mais pas tant que ça.


Pour en savoir plus sur les indispensables albums de Nick Cave, voir sa discographie commentée sur labels.tm.fr
 

 

 

Abattoir blues :

 

1. Get ready for love

2. Cannibal's hymn

3. Hiding all away

4. Messiah ward

 

 

 

5. There she goes, my beautiful world

6. Nature boy

7. Abattoir blues

8. Let the bells ring

9 Fable of the brown ape

 

 

 

The Lyre of Orpheus :

 

1. The lyre of Orpheus

2. Breathless

3. Babe, you turn me on

4. Easy money

5. Supernaturally

6. Spell

7. Carry me

8. O children 

 

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27 mars 2006 1 27 /03 /mars /2006 20:09

Le tube rock de ce début d’année. Très simple, très court (1’18), mais hyper-efficace. Un titre pour retrouver ses 15 ans, ce besoin d’en découdre avec le monde et de tout foutre en l’air. Teigneux, rageur, puissant, accrocheur… Un single que n’aurait pas renié Kurt Cobain. Gross out (quel nom !) est aussi beaucoup plus énervé que les précédents tubes des Vines (highly evolved, get free…). L’album, lui, est dans la lignée de ses prédécesseurs. Pas indispensable, mais plutôt réussi (en même temps, je n’en ai écouté que quelques titres).

Pour écouter (et voir le clip de) Gross out :

 

http://www.nme.com/

 

Puis cliquez sur listen now sur votre droite et sur Vines -Video Gross out.

 

PS : Vous pouvez aussi écouter l'album en entier, mais il faudra vous inscrire (c'est gratuit). Nombreux albums en écoute, dont les derniers Morrissey ou Yeah Yeah Yeahs.

 

Le clip sur Youtube :

 

 

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15 février 2006 3 15 /02 /février /2006 20:23

Rock indépendant       2004 - Mute

 Suite aux quelques réserves émises précédemment sur Drum’s not dead, il est nécessaire de revenir un instant sur un des meilleurs albums rock de ces… 50 dernières années (j’exagère à peine), They were wrong, so we drowned. A chaque génération, et ce depuis qu’Elvis est parti au service militaire, on a le droit à la même rengaine : " le rock est mort " On peut le penser quand on voit des ados aller voir U2 ou les Stones en concert avec leurs parents. Car l’essence du rock, c’est la révolte, l’excès, le rejet des conventions… pas de faire des chansons sympas qui s’écoutent en famille. Après, l’élégance, la subtilité, l’intelligence et la sensibilité ont aussi droit de cité dans le rock, cela peut donner de vraies merveilles (Jeff Buckley, Radiohead, Robert Wyatt etc…) Mais des merveilles loin du rock mainstream et consensuel à la U2, Dire Straits et compagnie… Le rock peut-être subtil, poétique ou violent et rageur, mais il demande un minimum de sens esthétique et d’audace. C’est pour cela que les groupes mous et consensuels, comme les groupes lourdauds et grotesques (cf. metal) sont si peu intéressants.


They were wrong… est un grand album car il porte haut les couleurs sombres d’un rock subversif et radical. C’est un véritable modèle du genre, un album irrécupérable par les médias, beaucoup trop… incorrect, malsain et venimeux. Un album qui ne vous veut pas du bien, qui préfère balancer des claques énormes plutôt que de caresser dans le sens du poil. L’écouter à fond, c’est vivre une expérience à la fois déroutante, terrifiante et jubilatoire. Il faut avoir entendu l’apocalyptique Hold Hands And It Will Happen Anyway et l’hypnotique et démoniaque We Fenced Other Houses With The Bones Of Our Own pour ne pas mourir idiot…
Comme slogan publicitaire, on aurait pu imaginer : "Le disque qui fait remonter ce qu’il y a de plus mauvais en vous !". Pas très vendeur, certes… mais véridique.

 

Dans le genre " sauvage, incantatoire, tribal, catharsistique, expérimental, sombre, torturé, sans compromis, dévastateur et nihiliste ", difficile de faire mieux… ou pire, pour les oreilles sensibles…

 

 

1. Broken Witch
2. Steam Rose From The Lifeless Cloak
3. Theres Always Room On The Broom
4. If Your A Wizard, Then Why Do You Wear Glasses?
5. We Fenced Other Houses With The Bones Of Our Own
6. They Don't Want Your Corn They Want Your Kids
7. Read The Book That Wrote Itself
8. Hold Hands And It Will Happen Anyway
9. They Took 14 For The Rest Of Our Lives
10. Flow My Tears The Spider Said

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