Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

Playlist 2024

Classements d'albums

21 janvier 2006 6 21 /01 /janvier /2006 00:10

Pop-rock         1998 - Universal/Dreamworks

Après Espers et Marissa Nadler, des américains qui jouent comme s’ils avaient passé leur jeunesse à errer dans les brumes écossaises, après les 22-20s, des jeunes anglais qui font du rock comme s’ils n’avaient jamais connu d’autres paysages que ceux de l’Arizona, voici Elliott Smith, né au Nebraska, qui a grandi au Texas, mais qu’on jurerait être le fils " naturel " de John, Paul et Georges. Avec Ringo qui serait resté à l’écart, ce qui n’est finalement pas une mauvaise chose.

Elliott Smith est à plaindre pour deux raisons. La première, c’est qu’il est mort. En 2003, à 34 ans seulement. Elliott Smith est mort, Michel Sardou est toujours vivant, y a pas de justice. Quoique… c’est voir le verre à moitié vide. Après tout, Claude François est mort, mais Bob Dylan est toujours en vie (croisons les doigts...) 

La 2° c’est qu’il est certainement l’artiste " pop " qui présente le plus grand décalage entre sa " petite " notoriété et son immense talent. Elliott Smith ne mérite pas d’être encore maintenant connu que d’un petit cercle de privilégiés, mais de trôner en tête des ventes d’albums et de voir ses mélodies chantées sous toutes les douches du monde (mais qui chante vraiment sous la douche, du savon, de l’eau et du shampooing plein la bouche ?). Du temps de la beatlesmania, certains disaient qu’on n’avait pas rencontré un tel génie mélodique depuis Schubert. C’est discutable, mais ce qui l’est moins, c’est qu’Elliott Smith est le plus grand créateur de mélodies pop depuis les Beatles. Etonnant d’ailleurs que cet orfèvre des mélodies délicates, subtiles et " charmantes " ait trouvé son public principalement dans le rock indépendant, public nourri aux expérimentations dissonantes de Sonic Youth ou aux morceaux bruts et rigolards des Pixies

Les musiciens apprécieront particulièrement la complexité et l’intelligence de ses harmonies, de son jeu de guitare, de ses arrangements et de ses mélodies (écoutez ne serait-ce qu’Independance day ou Tomorrow, tomorrow pour vous en convaincre). Mais tout le monde peut en saisir la beauté.

Tous les albums d’Elliott Smith sont superbes, mais je recommande particulièrement Xo. Qui, dans une discothèque, peut se ranger sans rougir à côté de Revolver, Sgt Pepper ou du White Album. 14 titres qui sont autant de perles rares de la pop. Mais si l’on songe inévitablement au Beatles en écoutant Elliott Smith, précisons pour ceux qui aiment particulièrement la gaieté des chansons des 4 de Liverpool, que la musique d’Elliott Smith est beaucoup plus mélancolique (sans être véritablement sombre).

Après avoir écouté Xo, procurez-vous Figure 8, plus électrique, plus rock, mais toujours très riche et mélodieux. Puis From a Basement On the Hill, plus tourmenté, et enfin Either Or et Roman Candle, dont il serait stupide de se priver…

Certains pourraient imaginer que j’exagère, mais il n’en est rien. Que celui qui trouve un plus digne successeur des Beatles, un mélodiste aussi brillant me jette la première pierre, pierre que je pourrais attendre encore longtemps…

 

 


 

 

 

 

 

Elliott Smith (1969 - 2003)




XO en écoute intégrale (et gratuite) sur Jiwa, ici.
Elliott Smith chez
Forsaken
Partager cet article
Repost0
19 janvier 2006 4 19 /01 /janvier /2006 21:15

Rock                2004 – EMI

Les critiques musicaux ont toujours tendance à s’emballer un peu trop facilement. A chaque début d’année, faut qu’ils nous fassent le coup du "plus grand groupe de rock du monde", mais là, c’est à croire qu’ils n’ont toujours pas dessoûlés des fêtes. Car faut pas avoir les idées très claires pour décerner ce titre aux Strokes. Certes, pour des gamins dont la culture rock s’arrête à Kyo, passer aux Strokes n’est pas une mauvaise chose. Mais il est temps de revenir à un peu plus de bon sens et de raison. Revenir donc à des albums autrement plus intéressants et "déraisonnables". Comme celui des 22-20s, des jeunes anglais qui, sans complexes, viennent marcher sur les plates-bandes des groupes de blues-rock teigneux du fond des EU.

A l’écoute des albums des 22-20s et des Strokes, on imagine volontiers les Strokes passant leurs soirées à peaufiner leur look dans leurs chics appartements New-Yorkais, quand les 22-20s passent les leurs à monter chaque fois plus fort leurs amplis dans des bars du find fond de l’Arizona pour couvrir le bruit des bagarres de Bikers. Un gros cliché, certes, mais éloquent sur ce qui sépare ces deux groupes. Si encore la musique des Strokes était vraiment stylée… en fin de compte, celle des 22-20s l’est beaucoup plus. Plus intense, plus puissante, plus urgente, mais aussi plus racée. L’intensité électrique du blues-rock, de la hargne, un son énorme, une voix puissante, des mélodies accrocheuses… quand on ajoute à tout cela de la classe, que demander de plus ? Que tous les titres soient bons ? Ils le sont. Les meilleurs : devil in me, such a fool, why don’t you do it for me ?, shoot your gun, i’m the one


En bref, du rock intemporel qui va puiser son inspiration dans les grands espaces américains, pas dans les mèches de Franz Ferdinand.
 

 

 22-20s - Why Don't You Do It For Me?

 

 22-20s - Shoot your gun

 

Partager cet article
Repost0
19 janvier 2006 4 19 /01 /janvier /2006 10:27

Marissa Nadler - Ballads of Living and Dying

 

 

Marissa Nadler - The Saga of Mayflower May

2005 - Beautiful Happiness Records

Folk

http://www.marissanadler.com/

 

Pour ceux qui ne se sont pas remis de la fin de Mazzy Star, les albums de l’américaine Marissa Nadler sont une belle consolation. Elle est un peu la réincarnation d’Hope Sandoval (façon de parler, l’inoubliable chanteuse de Mazzy Star est toujours en vie, rassurez-vous). Enfin, même au figuré, réincarnation n’est pas le terme approprié, car bien qu’il y ait d’évidentes similitudes dans leurs voix, celle de Marissa Nadler, est, justement, beaucoup plus désincarnée. Moins sensuelle, mais plus éthérée. En fait, elle serait plutôt le fantôme d’Hope Sandoval que sa réincarnation. Un fantôme qui aurait émigré de l’Amérique lynchienne de Mazzy Star vers les sombres manoirs d’Angleterre. Mais un fantôme ô combien émouvant et séduisant. Un fantôme qu’on supplie de continuer à nous hanter encore longtemps…

Par contre –désolé, j’en remets une couche, je peux décidément pas m’en empêcher – aucune comparaison possible avec Zazie. Car il y a chez Marissa Nadler ce qui fait cruellement défaut à l’autre : de la poésie. Je n'imagine pas Marissa Nadler prêter (ou plutôt vendre) comme Zazie sa voix aux pubs Cochonnou. Pas le même univers, et c’est tant mieux.

 

 


Difficile d’ailleurs de conseiller un album plus que l’autre, ils sont tous deux également réussis, mais, et c’est ce qui pourra en rebuter certains, ses chansons sont toutes assez proches les unes des autres. Après, ce qu’elle perd en diversité, elle le gagne en atmosphère (même si le jeu de guitare aurait pu être un peu moins linéaire). Quoi qu’il en soit, ce n’est pas elle qui va chercher l’auditeur, mais à lui d’accepter d’entrer dans son monde…

Personnellement, j’aurai tout de même une petite préférence pour The Saga of Mayflower May.

Enfin, si vous ne connaissez pas Mazzy Star, précipitez-vous de toute urgence chez votre disquaire pour vous procurer leurs albums, au moins le superbe et envoûtant So tonight that I might see. 

Autre chronique :

Marissa Nadler - Songs III : Bird on the water

Partager cet article
Repost0