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27 avril 2006 4 27 /04 /avril /2006 08:34

Pour la sortie planétaire de son premier album, interview (réalisée par mail) du Révérend Frost !

 

Afin de ne pas être largués, commencez par lire, si vous ne l'avez déjà fait, la chronique de son album South of Hell, France, et écoutez sur cette même page un extrait.

 

 

Interview de très haute tenue... Enfin, c'est tout le problème du copinage entre intervieweur - interviewé. Comme pour Claire Chazal - Balladur, si ça se trouve, ça n'amuse que nous et laisse le "spectateur" consterné....

 

 
G.T. : Révérend, pourquoi " Révérend " ?

Rev Tom Frost. : Parce que comme tout bon sociopathe, je me suis toujours senti investi d'une mission divine, d'ailleurs j'ai deux bosses au front, signe que Dieu m'a parlé. En conséquence, je prêche la bonne parole. Pout tous vos mariages, enterrements, bar-mitzvah, élection de miss camping, sacrifices humains, contactez moi pour une bonne prêche.


Est-il vrai que tu es totalement autodidacte, que tu as appris seul le piano, la guitare et le chant, ou est-ce juste des bobards pour la légende ?

Comme le dit si bien Jean-François Copé, il faut arrêter la langue de bois. J'ai tout simplement vendu mon âme contre quelques techniques musicales.
J'ai le reçu et l'acte de vente.
Par contre, certains mauvaises langues prétendent que j'aurais pris des cours de piano étant enfant dans une maison de quartier. Pfff, c'est du n'importe quoi.


Révérend, faire du rock’n’roll en France, n’est-ce pas aussi casse-gueule que d’essayer d’introduire et faire danser la bourrée auvergnate en Arizona ?

Comme le dit si bien Jean-François Copé, il faut arrêter la jambe de bois. Par ailleurs, je crois qu'ils ont une danse qui y ressemble fortement.
Bref, bien évidemment c'est très casse-gueule, c'est pour cela que je recherche toujours un emploi stable. La stabilité dans le rock, c'est super.
D'ailleurs, j'arbore de superbes favoris (les mêmes que Dick). Mon rêve serait bien sûr de trouver un emploi d'intermittent (sosie de Johnny par exemple), dans un camping.


Si tu ne devais emporter que 528 albums sur une île déserte, lesquels choisirais-tu ?

Tout sauf Abba.


Chanter en t’accompagnant au clavier… est-ce pour t’inscrire dans la lignée des Michel Berger, Véronique Sanson, Pascal Obispo, Elton John et Vincent Delerm ? Je sais, tu me diras qu’il y a aussi Jerry Lee Lewis et Nick Cave… mais Pascal Sevran, il les connaît pas ces deux-là… alors quand tu seras invité dans son émission (comment ça tu préfèrerais qu’on te coupe les bras ?), faudra bien qu’il puisse dire un truc du style " le nouveau Michel Berger "… sinon, comment veux-tu qu’il t’introduise (oui, je sais, c’est pas d’une extraordinaire finesse…)

C'est effectivement en voyant Michel Berger que j'ai eu envie de faire ce métier. Pour ne plus jamais entendre ça.

C'est également en regardant la chance aux chansons que j'ai décidé de chanter en anglais.
Mais mon rêve le plus fou serait de faire 'Vivement Dimanche' pour toucher un public plus large. Peut-être que j'inviterais Jean-François Copé pianiste également endiablé au demeurant)


Tu joues de tous les instruments sur ton album… mais as-tu aussi dessiné la pochette au graphisme "timburtonien" ? A moins que ce ne soit Tim Burton "himself" ?

Non c'est bel et bien du pompage éhonté. Les obsessions, ça ne vous quitte pas comme ça. Un gros con m'a fait comprendre que reprendre un truc existant pour la pochette n'était pas original. Il a entendu parler d'hommage, de référence? Bon bref, cela n'a dérangé personne à part ce tacheron, les premiers concernés eux, sont plutôt flattés à ce qu'il parait......


Voir son tout premier album produit par un New-Yorkais, à qui tu n’as rien demandé et qui est de lui-même venu te solliciter, n’est-ce pas en fin de compte la classe ultime ?

C'est, je dirais même, la classe américaine. D'ailleurs, depuis la sortie du disque, j'entend les gens dirent à mon passage :"waou, quelle classe, c'est Georges Abitbol? non c'est le Révérend".
Ce qui pouvait m'arriver de mieux en France, c'est que le responsable de la section rock d'Universal m'inscrive au casting d'une de ces émissions DE MERDE ou pire me fasse écrire des chansons sur mesure par les mentors de la scène française. Donc bon, effectivement, gros coup de bol, et de plus, le type du label est vraiment quelqu'un de stupéfiant.

Enfin, à quelle discipline de fer t’astreins-tu pour cultiver cette incroyable voix ?

Je ne bois pas, ne fume pas, je fais beaucoup de sport, je prend des cours de chant avec Tatiana, une prof formidable, je me couche tôt, et j'ai un moral d'acier. Ce qui ressort de ma voix je crois, c'est tout simplement ce trop plein d'amour.

 

 

Bon... petit rajout de dernière minute. Pour ceux qui se disent derrière leur écran : "c'est qui ces malades ?", continuons à nous enfoncer gaiement...

... avec la revue de presse de South of Hell, France !

 

The New-York Times : "A Fuckin' great album !"

Classica : "Oubliez l'année Mozart ! 2006 sera l'année du Révérend Frost ! "

Les Inrockuptibles "'tain, si on avait entendu ça plus tôt, on aurait pas noirci tout ce papier sur les Strokes !"

The Washington Post : "Elvis is dead... but who cares ! Rev Frost lives !"

The Nashville Daily News : "Elvis is not dead ! Fuck the Washington Post !"

Paris-Match : "Exclusif ! Le Révérend nous reçoit chez lui et nous présente sa compagne ! Toutes les photos de leur intimité dans ce numéro spécial Révérend Frost."

Le Figaro : "Votez Sarkozy !"

Le Courrier Picard : "L'album de la maturité !"

Rock & Folk : "On a tenté de faire croire que le rock n'était pas mort avec le départ d'Elvis à l'armée... mais on n'y croyait pas nous-mêmes. Jusqu'à ce que débarque sur nos platines le premier CD du Révérend ! "

Paris turf : "Misez tout sur le Révérend ! Dieu vous le rendra au centuple !"

Le Chasseur Français : "Un album qui tue, un artiste qui boit quand il bosse... il est des nôtres !"

France Football : "Zidane s'en va ? On s'en fout ! L'événement du moment, c'est le Révérend !"

Chorale Mag : "Avec son organe puissant, le Révérend fait passer Johnny Cash, Nick Cave et Tom Waits pour les morveux des Choristes

Etc, etc...

 

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24 avril 2006 1 24 /04 /avril /2006 13:44

Rock            04/2006 - Closed for private party records

Comme cela [était] écrit dans la colonne de gauche, je me suis donné pour but de ne pas ici faire la promo de nouveaux artistes sympas mais dispensables, de ne pas crier au génie au moindre groupe britannique à franges et guitares. Mais celui dont je vais vous parler n’est pas " dispensable ". Et je ne dis pas ça parce que c’est un ami. D’ailleurs, la première fois que je l’ai rencontré - c’était il y a près de 10 ans dans un bar ou il jouait – je me suis pris une grande claque. Fasciné autant par son jeu de piano que sa voix incroyable (le rejeton d'un ménage à trois détonnant : Elvis, Janis Joplin et Tom Waits). Pour vous dire s’il est bon… car à l’époque, le rock des années 50 et le gospel n’étaient vraiment pas mon truc. J’étais insensible à ces genres, voire carrément hostile. Mais ses interprétations de morceaux blues, rock, country ou gospel ont été une… révélation ! Un jeune français blanc qui jouait totalement décomplexé et avec une telle vista ces musiques, comme s’il avait toujours baigné dedans et pouvait se permettre d’en faire ce qu’il voulait… vraiment pas banal.

 

L’album est exclusivement composé de reprises - à part un instrumental morriconien – reprises très… personnelles. Mais son prochain album, déjà en préparation, comportera beaucoup plus de compos.

En schématisant, on pourrait distinguer 4 manières de faire des reprises :

- L’hommage poli, à la note près, ou l’interprète s’efface derrière l’œuvre… qui consiste finalement plus à enterrer qu’à faire revivre.

- L’adaptation " au goût du jour ", parfois pertinente… souvent opportuniste.

- La parodie : marrant, mais anecdotique et vite lassant.

- Retrouver l’esprit et l’essence du genre, sans se laisser écraser par le poids du passé. La plus intéressante à mon sens et, vous l’aurez deviné, celle dont il est ici question.

Privilégier la rugosité à la joliesse, l’amateurisme foutraque et spontané au professionnalisme lissé et léché, l’expressivité et l’intensité aux bonnes manières, l’urgence et la sensation à la réflexion… tels sont les parti-pris de ce South of hell, France et telles sont les raisons qui font de ce disque un " vrai " disque rock. On est loin ici des groupes de bal soporifiques et proprets qui jouent du rock des années 50 avec l’entrain d’un Vincent Delerm sous tranxène, loin du gospel sans aspérité de l’insupportable Pagny massacrant happy days (avant de massacrer l’opéra), loin du blues light et inoffensif… à ce propos, je lui demandais s’il avait vraiment joué de tous les instruments sur l’album, voilà ce qu’il m’a répondu par mail :

 

J'ai bien joué de tous les instruments avec mon super 8 pistes anti-moderne et mes amplis pourris. J'en ai discuté pas mal de temps avec le gars du label, et ce qui lui a plu justement, c'est cette ambiance 'live' pas très éloignée des enregistrements de groupes 'garage' dans les 60's voir des premiers bluesmen (avant que le blues ne devienne une musique pour médecins généralistes), bref un peu crade, un peu trash avouons-le…

 

Si vous hésitez encore à acheter cet album, si le seul fait qu’il soit très bon ne vous suffit pas… ajoutons quelques arguments imparables :

Tout d’abord… le prix ! 7 euros, frais de port compris, c’est vraiment pas grand chose. D’autant plus que l’argent ne va pas dans les poches de cyniques businessmen et directeurs marketings de grosses majors, mais pour moitié dans la sienne, et l’autre dans celle du producteur.

C’est aussi l’occasion de supporter une façon bien plus équitable et moderne de distribuer et produire la musique. Le "Révérend Frost" a son propre blog (Spread the Good Word, destiné à faire connaître des titres de rock – essentiellement des années 50 - piochés dans sa discothèque bien fournie). Il a laissé il y a un certain temps une de ses reprises en écoute et un New-Yorkais, qui songeait à créer un label, a été tellement emballé qu'il a décidé de se lancer et de le produire ! Pas de campagne de pub ruineuse ni de matraquage médiatique, pas d’intermédiaires inutiles et de pros du marketing… ils comptent juste sur le bouche à oreille (ou le blog à oreilles).

Ensuite, South of Hell, France n’est sûrement pas le dernier mot du Révérend Frost, qui a encore beaucoup à dire et faire. C’est un " premier jet " très prometteur, fait seul, avec très peu de moyens dans un laps de temps très court. Son univers musical de prédilection est le blues et le rock des années 50… mais il a une culture musicale très éclectique (comme il le dit lui-même, il écoute de tout, de Abba à Zappa… sauf Abba)

Enfin… parce qu’il faut le voir " en live " ! Habité, fracassant… avec une bonne dose d’humour et de dérision. Mais pour que tous aient la chance de le voir en concert, il faut qu’il puisse tourner en-dehors du sud de la France, et donc que son disque se vende ! Si vous êtes dans le coin et voulez juger par vous-même, il joue ce samedi (29/04) à Marseille au " Cosmic’up ", (à côté de l’espace Julien).

 

Quand on l’entend, on pense beaucoup à Tom Waits… Voix rauque, grave, chaleureuse et puissante, même goût pour les sons rugueux, les musiques populaires américaines traditionnelles et les adaptations très personnelles. Mais puisqu’il n’a aucun complexe, il va jusqu’à reprendre un titre de Tom Waits, et déconstruire lui-même ce morceau du roi de la déconstruction (si vous connaissez l’original… vous pourrez mesurer la différence). En écoute :

Way down in the hole

Un autre titre à écouter sur  Closed for Private Party Records, le site du label avec le lien pour acheter l’album !

 

Rev Tom Frost - South of hell, France (Spread the good word, vol.I)

1. Deep River (Trad.)

2. I Walked the Line (Johnny Cash)

3. All the Way Home (St Hubbins/Tunnel)

4. White Lightning (Wooley)

5. Sway (Gimbel/Ruiz)

6. I Saw the Light (Hank Williams)

7. Way Down in the Hole (Tom Waits)

8. Desert Song (Tom Birnbacher)

9. Mercedes Benz (Janis Joplin)

10. You belong to me (King/Stewart/Price)

 

 

Un dernier mot : marrant que cet album sorte à la même période que le film Jean-Philippe. Car l'idée d'un monde sans Johnny... on signe tout de suite, surtout si le "Révérend" Tom Frost peut prendre sa place ! Ainsi, les américains arrêteront de croire qu'on est incapable de faire du rock en France !  

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21 avril 2006 5 21 /04 /avril /2006 22:36

Electro                       2006 - Rephlex ***

 

 

AFX… un des multiples pseudos de Richard D. James, dont la plus célèbre " incarnation " n’est autre qu’Aphex Twin. On a donc affaire ici au nouvel album d’un type qui a précédemment révolutionné la musique électronique. Et cet album est très bon mais… ne révolutionne plus grand chose. Il pourrait très bien dater des années 90, ce qui est tout de même étonnant de la part d’un novateur de la trempe d’Aphex Twin.

Cependant, Chosen Lords n’est pas à proprement parler un véritable nouvel album d’Aphex Twin (ou AFX ou Richard D. James, ou qui vous voulez…). C’est un " best-of " de titres parus il y a peu de manière assez confidentielle, dans une série de vinyles sous le nom d’Analord.

Chosen lords est sans doute l’album le plus accessible d’Aphex Twin. Pour des oreilles frileuses, Selected Ambient Works volume II est trop planant et dépouillé, Come to Daddy trop " hard ", et Drukqs trop déstructuré. Celui-ci n’est trop… rien. D’un point de vue purement esthétique, on peut regretter que le radical Aphex Twin n’ait pas choisi de repousser d’autres limites, d’aller où les autres n’osent pas (ou plutôt ne peuvent pas).

Ce " retour en arrière " se constate à la fois dans les compositions et le son. Au lieu de renouveler son matériel, Aphex Twin a choisi de sortir des placards et de dépoussiérer ses vieux synthés et boîtes à rythmes de la fin des années 80… Ceux qui aiment parleront de son " vintage ", je préfère parler de son " cheap ", parce que j’ai parfois un peu de mal avec ces sons qui me semblent ne pas avoir très bien vieilli. Manipulés par un autre, cela pourrait être insupportable. Agencés et bidouillés par Aphex Twin, ça fonctionne et donne un disque très réussi. Sous les doigts de Jimmy Page, la plus pourrie des guitares sonnera toujours mieux qu’une guitare luxueuse sous les doigts des Kyo…

 

Rien de bien nouveau, donc, dans cette dernière création d’Aphex Twin… reste un très bon album d’électro. Un album cohérent, inspiré, qui s’écoute avec plaisir, et c’est déjà pas si mal.

Si vous ne connaissez rien d’Aphex twin et si l’expérimentation ne vous fait pas peur, je vous recommande particulièrement : Drukqs (double-album fou et déstructuré, incompris par certains… mais un des meilleurs disques que j’ai jamais écouté, tous styles confondus), le (déjà) " mythique " maxi Windowlicker (1999), Selected Ambient Works (très épuré et minimaliste, dans la lignée d’un Brian Eno), et le maxi Come to Daddy.

Ne manquez pas non plus ses clips monstrueux et déroutants (faut dire qu’ils sont réalisés par Chris Cunningham), ceux de Come to Daddy et Windowlicker. Les œuvres d’Aphex Twin sont bien souvent des expériences extrêmes, aussi terrifiantes que jubilatoires. Que ce soit l’écoute attentive, les oreilles collées aux baffles, de Drukqs ou le visionnage, le son au maximum, du clip de Come to Daddy. Mais rien d’aussi excessif dans Chosen Lords. Aphex twin se serait-il assagi ? Le personnage et créateur le plus dingue de la musique électronique serait-il devenu… normal ? Affaire à suivre…


AFX - Chosen Lords


01 Fenix Funk5
02 Reunion 2
03 Pitcard
04 Crying In Your Face
05 Klopjob
06 Boxing Day
07 Batine Acid
08 Cilonen
09 PWSteal.Ldpinch.D
10 XMD5A


Aphex Twin sur Wikipedia

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