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Classements d'albums

4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 21:34

Plaid-Reachy-Prints.jpgVous connaissez mon goût pour l’électro sombre, les deux albums actuellement en tête de mon classement de l’année (Unfolded de Mobthrow et  Hadès de Mondkopf) le prouvent, si besoin était. Mais lorsque la qualité est là, je n’ai évidemment rien contre de l’électro plus mélodieuse voire lumineuse, et c’est le cas avec ce nouvel album des excellents Plaid. Pas de breaks sauvages, de sons torturés ou de nappes anxiogènes ; ici, tout n’est que luxe, calme et volupté (ou presque).


Le rap et la musique électronique ont en commun d’avoir su reléguer au 2° plan la sacro-sainte mélodie et privilégier le rythme pour le premier, le son (les paysages sonores) pour le second. Une position assez moderne dans la tradition musicale occidentale, ce n’est dans la musique dite « savante » qu’au XX° siècle que le son et le rythme deviennent des éléments musicaux aussi importants que la mélodie ou l’harmonie. Lorsque rap et électro mettent en avant la mélodie, c’est souvent signe de régression, ou plutôt volonté de plaire à un plus large public en lui donnant ce qu’il attend (des mélodies) quitte à sacrifier ce qui crée l’intérêt et l’originalité de ces deux styles. Bref, de l’électro ou du rap « mélodieux », c’est toujours un peu suspect… mais s’il est une chose qui fait la beauté, le mystère et la magie de l’art, c’est qu’au fond, il n’existe pas de règle absolue. Il y a certes des tendances, des normes, des codes, des logiques propres à l’art ; mais au final, il est toujours possible de s’en affranchir. Ce n’est pas le fait de répondre au « cahier des charges » d’un style en particulier et des attentes des mélomanes qui détermine la qualité d’une œuvre, ce ne sont pas les critiques, musicologues et spécialistes qui ont le dernier mot sur ce qu’il est possible de faire ou pas, mais toujours les artistes. L’histoire de la musique (et de l’art en général), c’est aussi (et surtout) celle d’artistes qui ont osé faire ce qui « ne se faisait pas », non pas juste par une volonté puérile de contradiction ou de provocation, mais parce qu’ils ont su trouver une nouvelle alchimie convaincante. Des Beethoven, Liszt, Wagner, Mahler, Satie, Debussy et Schoenberg en sont quelques-uns des plus illustres exemples. Je digresse (comme souvent) et m’éloigne un peu de Plaid, qui n’est certes pas comparable à des novateurs de ce calibre ; Reachy Prints n’est sûrement pas un album révolutionnaire, juste un bel album capable de réconcilier certains fans d’électro pure et dure avec des musiques plus « mélodieuses »… et c’est déjà pas si mal.


 

L’alchimie, Plaid la trouve en ne délaissant jamais la dimension onirique qui sied si bien à la musique électronique. Les mélodies sont relativement accessibles et agréables, mais elles ne nuisent pas aux atmosphères, elles les accompagnent voire les tissent. Un album élégant qui trouve toujours le bon équilibre : ludique et mélancolique, séduisant mais pas dénué de fond, parfois un peu enfantin mais jamais infantilisant, envoûtant et cohérent mais suffisamment varié pour éviter la monotonie. Peut-être pas du grand art, mais assurément du bel ouvrage…

 

L'album en écoute sur Spotify


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commentaires

G
<br /> ELNORTON : On est bien d'accord...<br />
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E
<br /> Bien apprécié le Reachy Prints également. Plaid ne fait pas sa révolution, mais ça reste malgré tout fort agréable.<br /> <br /> <br />  <br />
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