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30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 11:30

In Paradisum   2014  

Mondkopf---Hades.jpgOn pourra difficilement me reprocher ici d’être complaisant avec les productions françaises… mais quand elles n’ont – vraiment – rien à envier aux anglo-saxonnes, je ne me fais pas prier pour les défendre. Et ces temps-ci, les musiciens electro français méritent d’être mis en valeur. Non pas Daft Punk (décidément, j’ai du mal à écrire un article sans leur taper dessus, la faute à leur mollasson et surestimé Random Access Memories), mais le lyonnais Aes Dana, le toulousain Ocoeur (leurs deux derniers albums sont dans mon top 10 de l'an dernier) et le bordelais Mondkopf avec Hadès, meilleur album tout court de ce premier trimestre 2014.

 

« Album de la maturité », en voilà une expression cliché et souvent raillée, à raison, par les mélomanes. Une expression utilisée pour des artistes dont la musique perd de son intensité et devient plus lisse, posée, consensuelle… bref, plus chiante. Mais avec Hadès, on tient un vrai bon « album de la maturité », un album plus radical et difficile d’accès que les précédentes productions de Mondkopf, mais aussi plus dense, cohérent et personnel. Une maturité stylistique, la seule qui importe en musique, pas celle, pathétique, de groupes rock foutraques qui auraient pour nouvelle ambition de conquérir des parts de marché sur la fameuse ménagère avec des œuvres abordables à la production bien léchée.

 

Plus que « maturité », s’il y a un terme qui résume parfaitement l’album en un mot, c’est « glacial ». Sensation d’être perdu dans de vastes étendues gelées, dans un fascinant monde froid et minéral. Paradoxal, a priori, pour un album qui s’intitule « Hadès », le dieu des enfers… sauf que les enfers grecs ne sont pas du tout ceux, chrétiens, où l’on brûle dans les flammes. L’enfer grec, le Tartare, est essentiellement composé de plaines désolées, rocailleuses ou boueuses, de lacs gelés… et ce Hadès de Mondkopf, avec ses basses saturées, sons craquelés et trompettes de la mort, en est une saisissante évocation.

 

Pas un album pour les âmes et les oreilles les plus frileuses, mais un régal pour les plus aventureuses. Un album qui demande aussi que l’on s’y plonge complètement, une écoute distraite à un volume moyen sur spotify ne permet vraiment pas d’en saisir toute la puissance et les subtilités, l’écoute au casque ou à un volume élevé est indispensable…

 

Mondkopf - Immolate

 

 

Mondkopf - Hadès

 

 

Les albums de Mondkopf sur grooveshark 

 

 

Et puisqu’il est question de musique électro française sombre, planante et de qualité, je vous recommande aussi très vivement d’écouter l’excellent EP de Fabien W. Furter (que vous avez pu lire parfois dans les commentaires) :

 

FWFIncipit Contradictio

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