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5 décembre 2012 3 05 /12 /décembre /2012 23:00

Dave Brubeck, pianiste et compositeur jazz est mort aujourd’hui à l’âge de 91 ans. Impossible  de ne pas mentionner ses deux morceaux les plus célèbres, universels, que vous connaissez tous même si vous n’êtes pas amateurs de jazz, Take Five (surtout) et Blue Rondo à la Turk. On retiendra surtout de Brubeck qu’il a su composer des tubes « planétaires » sur des rythmes inhabituels. Take Five est à 5 temps (5/4), et Blue Rondo à la Turk en 9/8.

Dave Brubeck – Take Five :

 

Dave Brubeck – Blue Rondo à la Turk :

 

Un morceau sur un rythme asymétrique en 9/8, voilà qui semble compliqué à comprendre lorsqu’on n’est pas musicien. Et pourtant, c’est très simple à saisir, notamment avec cet exemple. Ecoutez Blue Rondo à la Turk, et, en même temps que les notes du thème, dîtes rapidement « Un deux Un deux Un deux Un deux trois ». Vous répétez ça 3 fois, puis, la 4°, simplement «  Un deux trois Un deux trois Un deux trois ». Bref :

1 2 1 2 1 2 1 2 3

1 2 1 2 1 2 1 2 3

1 2 1 2 1 2 1 2 3

1 2 3 1 2 3 1 2 3

On a donc un rythme décomposé en 2 + 2 + 2 + 3 les trois premières fois, puis en 3 + 3 + 3, avant de recommencer (Take Five, sur un tempo plus lent, c'est 3+2, soit "Un deux trois Un deux").

Je vous assure que c’est très simple, si vous n’arrivez pas à le dire correctement sur la musique, c’est que vous n’avez définitivement pas le sens du rythme (ou que j’explique très mal, hypothèse que je me refuse d’envisager).

Bien entendu, ce n’est pas Brubeck qui a inventé ces rythmes asymétriques. Il les a sans doute découverts dans la musique turque et chez Bartok - Brubeck ayant été assez influencé par le classique, comme vous pouvez l’entendre dans ce morceau - Bartok qui les empruntait lui-même à la musique folklorique des pays de l’Est.   

 

Une anecdote assez révélatrice sur Brubeck : en 1954, il a droit à la couverture de Time ; il n’est que le 2° jazzman à la faire dans l’histoire, après Louis Armstrong. Un honneur qui l’a gêné, Brubeck estimait qu’il la devait surtout au fait qu’il était blanc, et qu’un Ellington l’aurait mérité bien plus que lui. Impossible de lui donner tort sur ce point, ni de ne pas saluer sa lucidité et son honnêteté. Car Brubeck a beau être un bon jazzman, tout à fait recommandable et intéressant, il n’est pas non plus de la trempe des plus grands génies du jazz. Pour rendre hommage à la lucidité de Brubeck, sa mort est donc l’occasion de vous faire écouter… Duke Ellington. Pas un de ses tubes, mais un morceau relativement – et injustement - peu connu, On the Fringe of the Jungle, ici dans une excellente interprétation en trio, avec John Lamb à la basse, et Rufus Jones à la batterie. Comme il savait si bien le faire, Ellington met ici particulièrement en évidence ses musiciens, qui ont droit à deux longs solos – et quels solos !

En résumé, sous prétexte de la mort de Brubeck, je vous fais écouter du Ellington, et sous prétexte de vous faire écouter du Ellington, je vous fais écouter John Lamb et Rufus Jones…

On the Fringe of The Jungle, c’est une grille de blues, un excellent thème (ou plutôt un riff au piano), un groove imparable, une remarquable partie de basse, un solo de batterie dantesque (amateurs de solos de batterie, ne loupez pas celui-là)… que demander de plus ? Qu’il soit en stéréo, peut-être, ce qui n’est malheureusement pas le cas, vous ne pourrez donc l’écouter au casque (mais il n’y a pas de raison de l’écouter au casque, une musique pareille, faut en faire profiter tout le monde : famille, voisins et tout le quartier).

Duke Ellington - On the Fringe of the Night (1967)

 

Brubeck savait tout ce qu’il devait à Ellington, et n’a d’ailleurs pas manqué de composer un morceau en son honneur : The Duke.

Pour conclure et revenir plus précisément à Brubeck, si vous ne deviez connaître qu’un de ses albums, ce serait forcément Time Out (1959), qui contient les deux tubes dont je vous parlais au début de l’article. En écoute sur grooveshark : Dave Brubeck – Time Out

Dave Brubeck (1920-2012)

Brubeck.jpg

 

 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 16:29

J'imagine sans peine que rares sont ceux qui ont écouté les derniers titres de ma playlist de l'année, playlist qui en comporte... plus d'une centaine. C'est donc l'occasion de mettre un peu plus en valeur quelques morceaux parmi les derniers intégrés à la playlist. J'ai ainsi sélectionné 8 chansons récentes qui ont en commun une certaine accessibilité par leurs mélodies, 8 chansons qui devraient, dans un monde un peu meilleur, passer en boucle à la radio. Et 8 chansons qui brassent des univers musicaux assez variés...

  

 

 

 

Ty Segall - Gold on the Shore 

 

Tame Impala - Why won't they talk to me 

   

Grizzly Bear - Yet Again 

 

Kendrick Lamar - Good Kid

 

Lawrence Arabia - The Listening Times 

 

Kadavar - Purple Sage

 

Dead Can Dance - Amnesia 

 

Flying Lotus - Phantasm

 

 

N'hésitez pas à me faire part des dernières chansons qui ont pu vous séduire, je ne suis jamais rassasié lorsqu'il s'agit de découvrir de bonnes chansons... 

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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 15:29

Ces 3 derniers mois ont vu le retour plutôt réussi de 3 groupes majeurs des années 80. Non, pas les clowns du film du même nom, on parle ici d’artistes, et non des moindres : PIL, Dead Can Dance et Public Enemy. Soit trois des groupes les plus novateurs et marquants de ces dernières décennies.

Que faire après le punk ? Alors que, d’ordinaire, les initiateurs d’un nouveau genre se retrouvent dépassés quelques années après par de nouveaux styles musicaux, peinant à se renouveler ou devenant à leur tour des « suiveurs » qui tentent d’intégrer les nouveaux styles en vogue, John Lydon, laissant tomber les Sex Pistols, est parvenu – et ce n’est pas un mince exploit – à initier lui-même un nouveau genre, avec le post-punk de PIL. L’influence de PIL aura été moins frappante que celle des Sex Pistols, plus souterraine, mais bien réelle… sur le trip-hop de Massive Attack, le rock indé, le post-rock, le rock expérimental, etc.

Des mélanges étonnants, limite contre-nature avec des musiques d’autres siècles et/ou d’autres continents que l’Europe et l’Amérique, le rock en fait depuis les années 60, en particulier depuis les Beatles. Souvent casse-gueule quand on n’a pas le talent des Beatles et George Martin, relevant plus de la curiosité ou de l’anecdote que d’une œuvre homogène et convaincante… mais Dead can Dance a su trouver la bonne alchimie, et créer un style véritablement original, cold-wave / gothique / mediéval / oriental / ethnique, avec la voix de Lisa Gerrard très loin du chant rock habituel, et les instruments  rares et anciens de Brendan Perry.  

S’il y a bien eu un nouveau genre fondamental dans les années 80, c’est le rap. Et s’il y a bien un groupe référence du genre dans les années 80, c’est Public Enemy…

Un album indispensable de chacun :

PIL - Metal Box (1979)

Dead Can Dance - Spleen and Ideal (1985)

Public Enemy - Fear of a Dark Planet (1989)

Certes, ces trois groupes essentiels ne reviennent pas en 2012 avec un album aussi « révolutionnaire » ou marquant que ce qu’ils ont pu faire dans les années 80. Mais, au bout de 3 décennies, arriver encore à sortir de bons albums qui n’ont pas à rougir face aux nouveaux grands groupes actuels, c’est déjà énorme dans le monde très éphémère des musiques populaires.

Leurs derniers albums en écoute :

PiL---This-is-PiL.jpg

PIL – This is PIL

Dead-can-dance---anastasis.jpg

Dead Can Dance - Anastasis

Public-Enemy---Most-of-my-Heroes-still-don-t-appear-on-.jpg

Public Enemy – Most of my Heroes still don’t appear on no Stamp

 

Notons aussi que quelques autres groupes des années 80 ont cette année aussi sorti des albums tout à fait honorables :

Killing Joke - MMXII

And Also the Trees – Hunter not the Hunted

Guided By Voices – Let’s go eat the Factory

The Flaming Lips - The Flaming Lips & Heady Fwends

 

Au fond, pourquoi écouter de jeunes groupes bloqués sur le revival 80’s… alors que les « originaux » ont toujours des choses à dire…

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