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12 juin 2006 1 12 /06 /juin /2006 16:58

2000 -Berlin Classics *****

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Faut pas croire ce que racontent les journaux. L’événement de l’année, ce ne sont pas ces types qui courent derrière un ballon, mais… le centenaire de la naissance de Dimitri Chostakovitch !

 

Les médias en ont fait des tonnes sur les 250 ans de la naissance de Mozart (250 ans, pourquoi pas les 225 ans, les 238 ans, les 249 ans…  les 100 ans de la naissance de Chostakovitch, c’est tout de même plus significatif !). Pourtant, dès Mars, plus rien. C’est aussi ça la société de consommation. On survend un événement quelconque un moment, mais on s’en lasse très vite et on passe à autre chose. L’année Mozart, c’est sympa deux mois, mais oublié le troisième. Enfin, Mozart n’a pas à se plaindre, il a au moins eu l’honneur des médias. Par contre, Chostakovitch…

 

En même temps, les anniversaires, on s’en fout. L’intérêt est peut-être de mettre un peu plus en lumière un grand artiste, mais c’est aussi une manière de l’enterrer une seconde fois. Dans un monde meilleur, on n’aurait pas besoin de ces commémorations solennelles, on saurait faire le tri et laisser les artistes phares dans la lumière. On ne s’extasierait pas sur tout et n’importe qui et ne perdrait pas de vue les artistes les plus remarquables.

 

Célébrer l’anniversaire d’un compositeur… c’est considérer ses œuvres comme des vieilleries, des pièces de musées qu’on écoute avec un respect poli. Alors que la musique classique, c’est tout sauf ça. Ne serait-ce que par l’interprétation, les œuvres anciennes se réinventent constamment. Et encore… même sans interprétations originales, la musique de Chostakovitch (ou Shostakovich, ou Schostakovitch, voire Chosta pour les intimes…) est toujours aussi fascinante et actuelle. Suffit d’avoir deux oreilles, un minimum d’ouverture d’esprit et d’être capable d’émotions pour être saisi.

 

Fanatique des quatuors de Chostakovitch, j’en parlerais plus en détail une autre fois. Je commencerai ici par les symphonies, plus accessibles. D’autant plus qu’existe un indispensable coffret de 6 CD, chez Berlin Classics (distribué par Naïve), pour le prix dérisoire d’un album (environ 20 euros), contenant 6 de ses 15 symphonies (avec un CD de chants sur des poèmes juifs). Si on ajoute à cela que les symphonies sont dirigées par Kurt Sanderling, LA référence en la matière…

 

Le problème de la musique savante du XX° siècle, c’est évidemment son étrangeté et sa complexité pour des oreilles non-averties. Loin d’être des œuvres simples et faciles, les symphonies de Chostakovitch n’en demeurent pas moins très abordables. Parce que leur souffle, leur ampleur, leur lyrisme les inscrivent dans la lignée des grandes symphonies du XIX°. Mais Chostakovitch n’a pas le regard perdu dans le passé. Ses dissonances et hardiesses harmoniques sont bien celles du XX°, même s’il n’a pas opté pour l’atonalité (faut dire que le régime communiste l’interdisait…). Les symphonies de Chostakovitch, par leurs thèmes et motifs marquants, leurs tensions et dramatisme, leurs rythmes et leurs richesses réussissent l’exploit d’être à la fois de grands chefs-d’œuvre du XX° et des œuvres accessibles.

Je parlais de souffle… et c’est sans doute une des plus grandes qualités de ses symphonies (et de toute sa musique). Faut beaucoup de mauvaise volonté pour ne pas se laisser transporter et enivrer. Evidemment, on pourrait rattacher cela à l’âme slave. Au lyrisme, à la recherche d’émotions extrêmes, à l’importance du rythme et de l’orchestration, à la noirceur et au mélange russe d’exubérance et de mélancolie. Ce n’est pas complètement faux… même si ce n’est pas exclusivement russe (Beethoven, Berlioz…)

 

Un élément plus typique de la musique de Chostakovitch est l’ironie, le sarcasme… fréquent, mais pas omniprésent. L’ironie dans la musique de Chostakovitch est d’une grande audace car le régime communiste, très sévère avec ses compositeurs, attendait d’eux qu’ils créent des œuvres majestueuses à la gloire du parti et de la Russie, et on sait que les régimes tyranniques ont beaucoup de mal avec le second degré. L’ironie de Chostakovitch était autrement plus subversive qu’un chanteur rock actuel qui baisse son froc devant les caméras…

 

Si je ne devais conseiller qu’une seule de ses symphonies, ce serait sans hésiter la 10° (1953). Elle commence sur un incroyable (et interminable) mouvement lent, sombre et hypnotique de 25 minutes, qui tranche avec le bref et vif 2° mouvement (4 mn), sauvage et d’une grande tension (censé représenter Staline). Les 3° et 4° mouvement sont magnifiques d’expressivité, de nuances - puissance rythmique et climats plus rêveurs – et de couleurs orchestrales, avec une utilisation obsessionnelle de la " signature " de D. SCHostakovitch (motif sur DSCH = Ré Mi b Do Si). Comme le quatuor n°8 en ut mineur (qui utilise abondamment ce même motif), c’est une de mes œuvres de chevet et un sommet dans la production de Chostakovitch.

 

A lire aussi : La symphonie n°11 de Chostakovitch 

 

Catalogue des œuvres de Chostakovitch, à la médiathèque de l’IRCAM :

 

http://mac-texier.ircam.fr/textes/c00000017

 

Dimitri Chostakovitch (1906-1975)

 

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8 juin 2006 4 08 /06 /juin /2006 10:21

Deux titres de Thom Yorke (Radiohad), 2 du nouvel album de TV on the radio, 2 de Wolfmother sur cette page (Metrodistortion)

Un autre titre de Thom Yorke, Black Swan, chez Feed Me Good Tunes

Sur My Old Kentucky, To all of you et Obstacles de Syd Matters (c'est toujours réjouissant de voir un français talentueux sur les mp3-blogs américains...). Deux titres de Hot Chip sur ce même blog.

Chez Un violon, un jambon, pas mal de bonnes choses :

- Le formidable The Clouds are full of wine (not whisky or Rye) du Captain Beefheart (avec aussi My head is my only house unless it rains

- The Marmalade - I see the rain

- My Bloody Valentine - Paint a rainbow

- Skip James - Devil got my woman

Sur Interprétations diverses, deux titres de Kevin Ayers (ex-Soft machine), Town Feeling et Song from the botom of a well.

Enfin, sur Spread the Good Word, ne manquez pas Fever par Little Willie John !

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6 juin 2006 2 06 /06 /juin /2006 17:19

Pop-rock              2006 - Tôt ou tard  ****

Peu de groupes de l’Europe continentale peuvent prétendre rivaliser avec les anglo-saxons. En France, il y a bien Jack The Ripper, et en Belgique, deux excellents groupes : Deus et… Venus.

Jusque-là plutôt coutumier d’une pop délicate, Venus durcit le ton sur ce Red Room (pas de rapport avec Twin Peaks). Des guitares brutes et rugueuses, des riffs bluesy accrocheurs (on ne s’étonnera pas que leur producteur ait aussi collaboré avec PJ Harvey auparavant)… mais Venus n’a pas abandonné pour autant son goût des belles mélodies. Je parlais de Jack The Ripper un peu plus haut, et, si ces deux groupes ont des univers assez différents, ils partagent, en dehors de la présence d’un violoniste, un même talent pour le " lyrisme mélancolique ". Exercice toujours difficile, beaucoup de ceux qui s’y risquent ont tendance à se vautrer dans une emphase pleurnicharde adolescente, celle-là même qui peut prêter à sourire chez Muse ou Placebo quand on a passé la puberté… On peut d’ailleurs penser à Muse sur Mother’s voice (la fin, surtout) ou Who the fuck gave you this invitation. Mais un Muse plus mature et digne. Qui dit " Muse plus mature et digne ", dit forcément Radiohead. Le " lyrisme mélancolique " de Venus est ainsi plus proche, par son intelligence et son élégance, de celui de Jeff Buckley ou Radiohead que de celui de Muse ou Placebo. Et c’est tant mieux…

On a tous en nous, non pas quelque chose de Tennesse, mais de l’adolescence. De ce mélange d’inconsolable mélancolie et de désir d’absolu, d’émotions bouleversantes qui nous plongent dans des gouffres ou nous font atteindre la plus grande félicité. Le problème, c’est qu’à l’adolescence, à moins d’être bien guidés, on ingurgite tout et n’importe quoi et ces émotions se cristallisent sur le premier groupe qui chante son mal-être sur des accords mineurs. Mais l’adolescence passée, le goût s’affine, l’esprit critique s’acère, et on ne se laisse plus prendre si facilement. Heureusement qu’existent alors des Radiohead, Jack The Ripper et Venus pour nous permettre de replonger dans cette exaltation mélancolique, sans donner la sale impression de s’embourber dans des pleurnicheries boursouflées d’ados mal dégrossis.

Pour conclure… des riffs teigneux et accrocheurs, de belles mélodies, un chant inspiré, du style, de la classe et de la hargne… que peut-on demander de plus ? The Red Room n’est peut-être pas le plus révolutionnaire des disques de rock, mais il est sans conteste dans la catégorie des grands.

Décidément, les belges ont du goût. Ils nous ont refourgué Johnny et se sont gardés Deus et Venus…

 

Merci à "The Pan", qui m'a fait savoir dans les commentaires que l'album était en écoute (en intégralité !) sur le site du label, à l'adresse suivante : 

http://www.totoutard.com/pointEcoute.php

 

Formation :

Chant / Guitare : Marc A. Huyghens

Violon / Guitare : Christian Schreurs

Basse / Contrebasse : Pierre Jacqmin

Batterie / Percussions : Jean-Marc Butty

 

 

Venus - The Red Room

1. Here And Now
2. Everybody Wants To Be Loved
3. Love And Loss
4. Mother's Voice
5. Underwater
6. Everything That Rises Must Converge
7. Red Room
8. Add Stars To The Sky
9. Who The Fuck Gave You This Invitation ?
10. Northern Cross
11. I Spoke Too Soon
12. Poison
13. Unknown

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