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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 15:27

Pamela Hute - Turtle Tales from Overseas    WM / 2010

 

L'album en écoute sur deezer.

    

"PJ Harvey ne me fera jamais oublier Patti Smith". Voilà ce qu'on peut lire sur musicme de la part de la chanteuse du trio rock français Pamela Hute (je précise "français", car je ne m'en serais pas douté à la première écoute, ce qui est plutôt un compliment...) Mais balancer un truc pareil, c'est vraiment donner le bâton pour se faire battre. Car tout ce qu'on a envie de répondre à Pamela Hute, c'est : Pamela Hute ne me fera jamais oublier PJ Harvey. S'il y a quelques éléments dans leur musique qui font penser à du PJ (notamment sur You Made me a Lady et The Umbrella, des titres plutôt réussis dans leur genre, je les ai même mis dans ma radio), c'est du PJ tellement plus lisse et pop-rock que l'originale qu'ils souffrent vraiment la comparaison. Si j'étais salaud, j'irais jusqu'à dire "Pamela Hute ne nous fera pas oublier Mademoiselle K"...    

 

Turtle Tales from Overseas n'est pas suffisamment mauvais pour mériter un article dans la catégorie Poubelle aux côtés de Slash et Goldfrapp, ni suffisamment intéressant pour s'étendre dans une chronique plus détaillée... mais cette petite phrase, elle, mérite bien que l'on s'y attarde. 

Je sais pas vous, mais lorsque je lisais, dans ma jeunesse, des mags de rock et de nombreuses interviews de groupes, j'ai toujours été frappé par le fait que les groupes que l'on compare régulièrement à d'autres artistes plus prestigieux et toujours en activité rejetaient fréquemment la comparaison. Alors que n'importe qui doté de deux oreilles en état de marche pouvait entendre les similitudes. Comme si le groupe craignait de passer pour un "sous-machin" (ce qui est le cas en général), un ersatz, et avait besoin la plupart du temps de faire comme s'il n'avait jamais trop prêté attention à ceux qui, à leur époque, sont la référence du genre. Et ça - on va finir par croire que je m'acharne - je l'ai particulièrement observé dans le metal... Par exemple, fin des années 80, des groupes de thrash qui racontaient que non, Slayer ou Metallica ne les ont pas tant influencés que ça... en gros, ils sont passés directement, comme des grands, de Black Sabbath, Maiden et Judas Priest au thrash, sans passer par la case Slayer/Metallica. Limite s'ils n'ont pas inventé le genre seuls dans leur coin, découvrant, stupéfaits, que d'autres avaient fait la même chose un peu avant. Et pourtant, je réécoutais leurs albums puis ceux de Slayer/Metallica, j'y retrouvais les mêmes plans, les mêmes sons, les mêmes riffs... pure coïncidence, sûrement. Même chose pour les infâmes groupes de hard FM/Glam/Hair Metal style Poison et Warrant, qui faisaient comme s'ils n'avaient jamais entendu, apprécié ni chercher à copier les non-moins infâmes groupes du genre qui les précédaient. A les entendre, ils sont passés directement de Led Zep à leur style. Et là, je ressortais les vieux Led Zep, mais rien à faire, je ne voyais pas le rapport entre Led Zep et ces groupes. Tout ça prend parfois des proportions délirantes, on ne compte plus dans le monde du rock (voire de la pop en général) les groupes qui pompent tout, de la musique aux fringues, à tel autre dont le style fait recette, et font mine d'être surpris quand un journaliste leur fait remarquer ("c'est bizarre cette comparaison, parce qu'en fait, nous, juré craché, on les a jamais vraiment écoutés...")      

 

Pourquoi ce "déni d'influence" ?

 

Tout d'abord parce que se réclamer d'un groupe en activité, c'est pas très rock'n'roll, ça fait limite "fan"... C'est une forme de posture de soumission, où vous admettez que dans le genre que vous pratiquez, vous n'êtes qu'un second couteau, un suiveur, voire un mauvais clone... pourquoi vous écouter plutôt que l'original, qui est, de plus, toujours créatif ? Voilà la raison pour laquelle les types d'influences le plus souvent revendiquées par les groupes rock sont soit de "grands anciens", qui ont fait leur temps (là, vous ne passez plus pour un suiveur, mais pour la "relève"), soit d'obscurs petits groupes qui ne vous feront pas d'ombre... et dans ce cas, vous aurez l'air d'un artiste pointu très au fait de tout ce qui sort. Il existe une 3° possibilité : se référer à des artistes dans des styles très différents de celui que vous pratiquez. Par exemple, tel groupe d'indie-rock qui dit ne jurer que par le hip-hop et l'électro, être fan de Dälek et s'en inspirer... mais sonne comme la copie conforme du groupe indie-rock du moment. Non seulement c'est un bon moyen pour éviter de se ranger volontairement dans l'ombre du groupe qui domine le genre, mais aussi une manière de prouver son "ouverture d'esprit".

 

Vous jouez du rock bluesy/garage nerveux, on vous prend pour des clones des White Stripes ? Et pourtant, vous ne les connaissez que mal, votre truc, ce sont juste de vieux bluesmen inconnus, et vous avez pas mal écouté les Sonics dans votre jeunesse.

 

Vous faites, comme tant d'autres, du sous-Radiohead ? Mais non, Radiohead, connais pas, vos influences, ce sont Mark Hollis, Eno, les Beatles, Robert Wyatt (vous pouvez citer des artistes encore en activité si leur période la plus créative est derrière eux).

 

Lorsqu'on vous écoute, on jurerait entendre du sous-Placebo (ce qui relève de l'exploit) ? Etrange coïncidence, parce que vous, vous n'écoutez que Johnny Cash, Public Enemy, Coltrane, Ravel et de la musique d'Inde du sud... allez, c'est vrai que dans votre jeunesse, vous avez écouté un peu de Joy Division et de Cure, ceci explique sûrement cela...     

 

   

Qui sait, peut-être que Pamela Hute (qui ne sonne pas non plus comme un clone de PJ Harvey... mais qui sonne encore moins comme du Patti Smith) n'a jamais vraiment écouté ou apprécié PJ, mais même dans ce cas, cette phrase, typique de ce que l'on peut entendre chez nombre de groupes rock, ne peut prêter qu'à rire, tant l'écart qui sépare la grande PJH de la petite PH est immense... L'arrogance, dans le rock, c'est bien, encore faut-il en avoir les moyens... sous peine de franchir la limite qui sépare le "cool" du "ridicule".

 

(J'ai commencé ce billet comme une "mini-chronique" de l'album, il est devenu un article sur la question des influences revendiquées dans le rock, et, au final, il ressemble à un nouveau chapitre du Guide du rockeur...)    

      

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9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 15:28

slash-slash-copie-1.jpgSlash - Slash (1,5)

 

Jouer ce type de rock, au XXI° siècle, ça devrait être interdit. Des riffs hard/blues/rock à deux balles comme on en a entendu 321257 fois auparavant (et 321257 fois mieux que ça), des refrains lourdingues au possible, du gros rock bête et pompeux... et les collaborations de Lemmy, Iggy Pop, Dave Grohl, Chris Cornell, Ozzy et Ian Astbury ne changent rien à l'affaire. Mention spéciale à Iggy Pop, décidément de tous les mauvais coups depuis quelques années : manquait plus que de le retrouver sur ce type de daube après le retour raté des Stooges et de mauvais albums solos.

Il y a une vingtaine d'années, lorsque les Guns n'Roses étaient au sommet, Axl Rose était le crétin exubérant, et Slash le mec cool de la bande, le plus roots, bluesy et j'menfoutiste. Il suscitait un certain respect, même parmi les détracteurs des Guns, alors qu'Axl Rose était le type de chanteur que l'on adorait détester. L'ironie de l'histoire, c'est que finalement, cet album lamentable de Slash aurait de quoi nous faire regretter et réévaluer Axl Rose et le pourtant boursouflé Chinese Democracy sorti il y a deux ans. En faisait fi de la grandiloquence et du pompier, il restait tout de même quelques morceaux qui fonctionnaient... mais là, rien.  

 

L'album est en écoute sur deezer : Slash  (faut vraiment que vous n'ayez rien de mieux à foutre pour écouter un truc pareil... ne venez pas vous plaindre, je vous aurais prévenu).

 

La chronique de Thom. 

 

 

 

goldfrapp-headfirst--copie-1.jpgGoldfrapp - Head First (1)

 

Il existe, en gros, deux types de mauvais albums : les albums décevants, ratés, de groupes dont on sait qu'ils pourraient faire mieux, et les grosses daubes commerciales. Alison Goldfrapp est, elle, parvenu à faire les deux avec un seul disque. On peine à reconnaître la chanteuse qui collaborait avec Tricky et les excellents Orbital, et qui s'est faite remarquer ensuite par un bel album, Felt Mountain, empruntant aux musiques de films (Morricone en particulier) et au trip-hop mélancolique de Portishead ou Alpha. Depuis, elle a glissé vers une forme d'electro-pop plus simpliste et racoleuse, et, avec ce Head First, elle touche carrément le fond (la tête la première, évidemment... elle est facile, mais un album pareil ne mérite surement pas qu'on s'emmerde à trouver des jeux de mots plus élaborés). Si encore il y avait quelques chansons pop accrocheuses et réussies dans le genre, pourquoi pas, mais non, c'est mauvais à tous les points de vue. Alison Goldfrapp, c'est un peu cette jolie étudiante qui vous parlait avec passion d'art et de littérature, et que vous retrouvez 10 ans plus tard go-go danseuse pour une bande de beaufs. Triste.  

 

Pour les masos, l'album en écoute sur deezer : Head First     

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 17:51

 



1.  Stanley Brinks - Hoots  7,3  (16 votes)  (F)


2.  Voice of the Seven Thunders - Voice of the Seven Thunders  7,1  (11 votes)  (R)

3.  Liars - Sisteworld  7  (13 votes)  (R)

4.  Autechre - Oversteps  7  (10 votes)  (E)

5.  Shearwater - The Golden Archipelago  6,8  (9 votes)  (R)

6.  Lawrence Arabia - Chant Darling  6,8  (10 votes)  (R)

     Viol - Welfare Heart  6,8  (10 votes)  (F)

8.  Gil Scott-Heron - I'm New Here   6,6  (14 votes)  (S)

     Midlake - The Courage of Others  6,6  (14 votes)  (R)

10.  Tindersticks - Falling Down a Mountain  6,5  (11 votes)  (R)

11.  The Very Most - A Year with the Very Most  6,4  (6 votes)  (R)

12.  Fool's Gold - Fool's Gold  6,4  (11 votes)  (R)

13.  Adam Green - Minor Love  6,3  (10 votes)  (F)

14.  Massive Attack - Heligoland  6  (18 votes)  (E)

15.  The Besnard Lakes - Are the roaring Nights  5,9  (12 votes)  (R)

16.  High on Fires - Snakes for the Divine  5,3  (3 votes)  (HM)

17.  Gorillaz - Plastic Beach  4,4  (13 votes)  (E)

18.  Fear Factory - Mechanize  4,3  (6 votes)  (HM)

19.  Hot Chip - One Life Stand  4  (6 votes)  (R)

20.  Lil'Wayne - Rebirth  3  (4 votes)  (H) 

 

 

(F) : Folk, folk-rock

(R) : Rock, pop

(E) : Electro

(H) : Hip-hop

(S) : Soul-funk

(M) : Musiques du monde

(JB) : Jazz, blues

(HM) : Hard, metal

 

Les blogs qui participent au classement

Systool    
Alternative Sound                      

Le Golb   
7and7is     
Classe ou Crasse 
Guic'the old 
Lyle        
Le Chant de la Sirène   
Le Bal des Vauriens   
Arbobo    
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Libellus
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Vous désirez participer ? Les règles sont ici.

 

Si vous souhaitez proposer un album, c'est sur cette page.


A noter cette semaine
:

 


Jose James - Blackmagic (ma note : 8)

 

Four Tet - There is Love in You (8)
 

Dillinger Escape Plan - Option Paralysis (7)

 

B.R.M.C. - Beat the Devil's Tattoo (7)

 

Vampire Weekend - Contra (3,5)

 

Pour prendre de l'avance sur les prochains disques, vous pouvez consulter mon
classement des albums 2010, avec les albums en écoute intégrale pour la plupart.

Classements des blogueurs 2009
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