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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 22:08

koba.jpgMartin Amis – Koba la Terreur

(Editions de l'Oeuvre, 2009)

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout le monde sait que Staline était un tyran de la pire espèce, tout le monde a entendu parler de l’horreur des Goulags, tout le monde sait que le régime communiste de l’ex-URSS  a été terrible… tout le monde le sait, à moins d’avoir été élevé dans une famille de communistes « purs et durs »,

Tout le monde le sait, mais au hit-parade des dictatures ayant érigé au XX° la monstruosité en système, Hitler et le nazisme trônent toujours nettement en tête. La faute, en partie à des intellectuels de gauche occidentaux peu éclairés qui ont longtemps défendu le communiste soviétique ou minimisé sa cruauté. Parmi ces intellectuels, Kingsley Amis, le père du romancier Martin Amis. Comme s’il lui fallait expier cette faute paternelle, Martin Amis a effectué un vrai travail d’historien pour rendre compte de ce qu’a été vraiment l’horreur du régime soviétique. Et le but est largement atteint. Un livre indispensable, pour comprendre pourquoi Staline ne mérite pas plus qu’Hitler de complaisance… ce dont, malheureusement, il bénéficie toujours.

Imaginez que sur ce blog, je vous dise que je suis un nostalgique du III° Reich et que j’ai une fascination certaine pour Hitler. Vous me traiteriez de tous les noms, ne reviendriez plus par ici, et vous auriez entièrement raison.

Imaginez maintenant que je vous dise que j’ai une certaine admiration pour le communisme soviétique et Staline… vous me prendriez pour un type légèrement allumé, un communiste trop dur et radical, ça vous choquerait sans doute, mais beaucoup moins que de la sympathie pour Hitler. Et ça, ce n’est pas vraiment normal…

En 2011, il serait temps qu’on mette Hitler et Staline, le nazisme et le bolchévisme au même niveau, que le « point Godwin » ne concerne pas que le premier : « Même en ajoutant toutes les pertes de la Seconde Guerre mondiale (entre quarante et cinquante millions) aux pertes de l’Holocauste (environ six millions), on atteint un chiffre que le bolchévisme peut sérieusement concurrencer » (P. 110)

Il ne s’agit pas que de « compter les morts » pour décréter quel régime fût le plus monstrueux, mais aussi d’étudier le système, les conditions de vie. Et la vie sous Staline, c’était l’Enfer. Avec un grand E. A quoi ressemblait l’existence d’un citoyen lambda à l’époque ?

Difficile de dormir, avec la police qui vient arrêter chaque nuit des individus dans votre quartier, et avec cette question angoissante : « A quand mon tour ? » Chaque matin, vous partez au travail en disant au revoir à votre femme et vos enfants comme si c’était la dernière fois. Coupable ou innocent, peu importe, la police politique ne s’arrête pas à ce genre de détail. Vous avez applaudi moins de 5 minutes à un discours de Staline diffusé à la radio, votre tête ne revient pas à un de vos collègues de travail, une embrouille avec un voisin ? Il n’en fallait pas plus qu’on vous dénonce comme « traître à la partie », « ennemi du peuple » etc. Direction le commissariat. Là, vous n’avez pas le choix, si vous voulez ressortir vivant de l’interrogatoire, faut avouer. Puis vous vous retrouvez en prison avec 100 compagnons dans une cellule prévue pour 20. Mais ça, c’est pour les plus chanceux, vous pouvez tout aussi bien être exécuté, déporté (pour peu que vous apparteniez à une caste ou une ethnie qui ne plaît pas à Staline et au régime) et vous retrouver dans un Goulag en Sibérie à -50°. Trois mois de travail acharné dans des conditions terribles, puis vous crevez plus ou moins rapidement de faim, de froid, de misère et de maladie…

La grande famine de 1932-1933 doit ses 4 à 10 millions de mort à l’entêtement de Staline dans l’absurdité de son système de collectivisation. Scène de la vie quotidienne : des citoyens qui se jettent sur la première poubelle venue, et y restent accrochés malgré les coups de matraques des policiers. De toute façon, il n’y avait pas de famine, puisque si vous osiez simplement prononcer le mot « famine », c’était la peine de mort. Un Etat qui ment sur tous les sujets à ses citoyens, et des citoyens passibles de la peine de mort pour oser dire la vérité de leurs souffrances. Ou tout juste prononcer le seul mot qui s’impose…  

Staline a privé son peuple de tout. De nourriture, de liberté d’expression, de réflexion, de religion, de sécurité, de dignité, d’humanité... L’Enfer avec un grand E, comme dans Egalité. A sa façon, Staline a réalisé le rêve communiste égalitaire : tous (ou presque) égaux devant la Terreur.

« Le Goulag continua de s’étendre jusqu’à ce qu’il paraisse sur le point d’imploser. La Terreur se poursuivit jusqu’à ce que même les prisons temporaires, les écoles et les églises soient toutes pleines et que les tribunaux siègent vingt-quatre heures par jour. 5% de la population avait alors été arrêtée à titre d’ennemi du peuple ou de criminel apparenté. On dit souvent qu’il n’y eut pas une seule famille, dans tout le pays, qui n’ait été touchée par la Terreur. Si tel est le cas, les membres de toutes ces familles furent aussi condamnés : en tant que membre de la famille d’un ennemi du peuple. En 1939, peut-on penser à bon droit, tout le peuple russe était un ennemi du peuple. » (P. 226)

Les démographes du régime ne donnent pas le chiffre attendu par Staline ? On les fusille. Un gamin de 12 ans se fait violer par un commissaire lors d’un interrogatoire et s’en plaint ? On le fusille (le gamin, bien sûr, pas le commissaire). Hommes, femmes ou enfants, tous égaux face à la terreur. Des gamins encouragés à dénoncer leurs parents, un enfant de 10 ans interrogé toute une nuit et qui finalement « avoue » qu’il fait partie d’un complot fasciste depuis ses 7 ans etc. On en rirait presque tant c’est absurde et inhumain. Chose qu’on ne pourrait dire à propos du nazisme, alors qu’au final, le résultat est le même : des millions de mort dus à un tyran psychopathe et un régime d’une cruauté incomparable.

Loin de moi l’idée de nuancer l’horreur nazie ou de dire que le stalinisme a été pire. Car à ce niveau de monstruosité, il n’y a pas de concurrence qui tienne. Pas de concurrence, de nuance, d’excuse, de complaisance possibles pour l’un comme pour l’autre. L’idéologie nazie est intrinsèquement plus détestable que l’idéologie communiste ? Certes. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions. Massacrer froidement des millions d’innocents au nom de préjugés racistes ne me semble pas plus abject que de massacrer froidement des millions d’innocents pour tout un tas d’autres raisons (dont les préjugés racistes, qui n’étaient pas absents du régime stalinien). Il faudra qu’on m’explique en quoi buter des gamins au nom du communisme est plus acceptable que de buter des gamins au nom du fascisme…

Il serait trop facile d’imputer à Staline toutes les horreurs du bolchévisme, de le considérer comme un « tyran » à moitié (ou totalement) fou… Martin Amis, à raison, montre bien que Lénine et Trotski ont créé le terrain idéal pour un Staline. Le système, la théorie, les institutions, la violence, les exécutions, tout était bien en place pour permettre à Staline de terroriser et massacrer son peuple :

« (Lénine et Trotski) n’ont pas seulement précédé Staline, ils ont créé pour son usage un Etat policier en parfait ordre de fonctionnement. Et ils lui ont montré une chose remarquable : qu’il était possible de gouverner un pays en tuant la liberté, en multipliant les mensonges et en déchaînant la violence, tout en restant pleinement assuré de son bon droit. » (P. 311)

Hitler et Staline, même combat. Culte de la personnalité qui prend des proportions démentielles, interdiction de penser en-dehors du système, climat de peur, paranoïa et dénonciations, extermination par l’état de millions d’individus. Match nul, c’est peu de le dire. 0 à 0. Ou dizaines de millions de morts vs dizaines de millions de morts. La peste et le choléra…

La « concurrence victimaire » est une absurdité. Surtout à telle échelle. Décréter que l’un ou l’autre du régime nazi ou stalinien a été le plus monstrueux, c’est indécent. Une insulte à la mémoire des dizaines de millions de victimes innocentes du bolchévisme. Torturées, déshumanisées, parquées comme des bêtes, crevant de froid en Sibérie, exécutées pour un oui ou pour un non. Tout ça parce qu’il y avait des « quotas » élevés de traîtres à débusquer. Et des quotas que devaient remplir les membres des institutions policières, militaires et judiciaires, sous peine d’être eux-mêmes envoyés au Goulag. On purgeait à tout-va, et jamais une armée n’a perdu autant d’officiers en temps de guerre que l’armée Russe en temps de paix. On dénonce pour ne pas être dénoncé, on tue pour ne pas être tué.

Bolchévisme et fascisme, un enfer pour les humanistes, un paradis pour les pires crapules :

« Hommage doit être à présent rendu à la plus prodigieuse des dénonciatrices, la grande Nikolaenko, ce fléau de Kiev, cette harpie incroyable que Staline en personne distingua pour la couvrir d’éloges : « simple citoyenne des couches inférieures de la société », elle n’en était pas moins une « héroïne ». A Kiev, les trottoirs se vidaient quand elle sortait de chez elle et les salles étaient prises d’une crainte mortelle en sa présence. » (P. 183)

Il aura fallu attendre qu’elle dénonce Khrouchtchev en personne pour que Staline réalise qu’elle était folle. Entre temps, elle aura « contribué au massacre d’environ huit mille personnes ». Tout un symbole. De l’absurdité, de la folie, de la barbarie, de la bêtise, de la monstruosité du régime communiste soviétique.

A ceux qui pensent que le régime nazi n’a pas d’équivalent dans l’horreur, on conseillait auparavant de lire L’Archipel du Goulag de Soljenitsyne. On leur conseillera aussi maintenant Koba la Terreur de Martin Amis…

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commentaires

K
<br /> <br /> Si vous voulez améliorer un peu votre niveau sur le sujet, lire cet excellent article :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Staline, ange ou démon ? http://prcf-38.over-blog.net/article-1341992.html<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ici, nous lisons quand meme des énormités. L'auteur explique par exemple que Staline a privé son peuple de tout. Est-ce une plaisanterie ? La vérité est que le peuple était privé de tout AVANT<br /> l'arrivée de Staline au pouvoir c'est à dire sous les horribles tsars. Preuve en est que l'espèrance de vie était de 30 ans sous les tsars et de plus de 60 ans sous le régime communiste.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ensuite, le leitmotiv de l'auteur est Allemagne nazie = URSS stalinienne. Doit-on lui rappeler que l'URSS a sauvé le monde en écrasant le nazisme. Sans Staline, nous ne serions pas là<br /> aujourd'hui, il n'y aurait plus que des loups aux yeux bleur sur Terre.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cette comparaison Allemagne nazie-URSS stalinienne est d'autant plus grotesque qu'elle se fait entre deux pays qui en étaient à des stades très différent de développement. L'URSS (avant Staline)<br /> était un pays moyennageux, sans tradition démocratique, Staline n'a au fond fait que poursuivre les méthodes tsaristes s'agissant notamment du culte de la personnalité. A l'inverse,l'Allemagne<br /> (avant Hitler) était un pays très développé et moderne qui bénéficiait d'une longue tradition démocratique. Dès lors, la comparaison entre deux pays qui en étaient à des stades de développement<br /> si différents se révèle totalement fallacieuse.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> JIDO : C'est bien pour cela que je pense que l'idéologie n'est pas le fond du problème - même si certaines idéologies sont<br /> effectivement abjectes -, c'est un fonctionnement humain qui dépasse les idéologies, les époques, et, en effet, "grisés par le pouvoir", des individus de tous horizons (politiques,<br /> géographiques, idéologiques, religieux) sont capables du pire... <br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Sur le thème "humanisation des tyrans", la mère de Kirikou soulève cette intèressante question à propos de la sorcière : Est-elle vraiment plus méchante que les autres, ou bien a-t-elle juste<br /> plus de pouvoir ? Le communisme ensisagé en URSS fut une halucinante machine à donner tout pouvoir à Stalline, grace a cette idéologie d'annihilation du libre arbitre. On raconte que les<br /> dirigeants africains violent les femmes de leurs ministres et autres subalternes pour briser chez eux tout honneur, tout fièrté, et toute envie de se rebeller. Autres mentallités, autres<br /> moeurs...Je pense que c'est toujours possible de trouver quelque part le parfait salaud, où qu'on se trouve. Mais quand un peuple entier décide de confier à celui-là les rennes du pouvoir, c'est<br /> vraiment que la socièté est bien pourri. Chez nous, on confie bien les rennes de l'économie et de la politique aux pires voleurs. Bien sûr, ils ont aussi leurs petites façon de nous faire avaler<br /> la pillule. <br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> HI-HAT : C'est flippant... en même temps, faudrait savoir quelles sont les questions "exactes" posées... dire que le régime nazi<br /> a eu de "bons côtés", ce n'est pas forcément minimiser l'horreur, c'est être objectif. D'un point de vue économique, c'était plutôt une réussite... ce qui n'enlève rien à sa monstruosité.<br /> <br /> <br /> Hitler et Staline n'étaient pas des "démons", mais bien des humains. A force de caricaturer Hitler et le nazisme, notamment, comme le mal absolu, on oublie un peu vite la part d'humain qu'il<br /> y a derrière. Et ça, je pense qu'il ne faut jamais le négliger, car la tentation totalitaire n'est pas une exception venant d'individus démoniaques, ça fait,<br /> malheureusement, partie de nous. Et lorsqu'on donne à cette part totalitaire les moyens de s'exercer, on voit bien les monstruosités qu'elle peut engendrer, que ce soit à travers le nazisme,<br /> le stalinisme, les khmers rouges et tant d'autres... <br /> <br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> pendant ce temps-là : http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2011-10-13/pres-de-la-moitie-des-belges-ne-rejette-pas-l-ideologie-nazie-en-bloc-869748.php<br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> JORIS (et BOEBIS, et HI-HAT) : Je suis en bonne partie d'accord, sauf que je ne vois pas le communisme comme "circonstance<br /> atténuante". Ce n'est pas parce que les bolchéviques se reposaient sur une idéologie moins détestable que leurs crimes en sont moins scandaleux. Après tout, on pourrait aussi penser l'inverse, et<br /> trouver pire de se livrer à la barbarie et au massacre d'innocents au nom de "beaux principes".<br /> <br /> <br /> Est-ce que l'inquisition est plus "acceptable" que d'autres massacres parce qu'on torturait et tuait au nom d'une religion de "paix et d'amour" ? Le christianisme nous dit "Aimez-vous les uns les<br /> autres", donc on peut établir en son nom un système de terreur, et décréter que c'est moins grave qu'un système de terreur basé sur des préjugés raciaux ?<br /> <br /> <br /> Ce que nous dit, justement, l'horreur du régime stalinien, la leçon qu'il faut en tirer, c'est "peu importe l'idéologie de base". Les humains, au nom de n'importe quelle idéologie, peuvent<br /> devenir des monstres, mettre en place des systèmes abjects, massacrer des innocents en étant persuadés de leur légitimité. Le problème est moins l'idéologie que les moyens utilisés pour la mettre<br /> en oeuvre. Tcheka ou Gestapo ne sont pas plus respectables ou défendables l'une que l'autre...<br /> <br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> hitler n'a pas été élu...il a été nommé chancelier (légalement certes).<br /> <br /> <br /> Sinon tout à fait d'accord avec Joris. Et si le communisme est différent du stalinisme, des intellectuels peuvent se revendiquer de Marx sans être marxiste. Marx reste un penseur clé dans plein<br /> de domaines, de la philo à l'économie en passant par l'histoire.<br /> <br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> Je suis globalement d'accord. Mais comme il a été mentionné dans les commentaires, c'est que Hitler a fondé lui-même son idéologie, et de plus, il est arrivé légalement au pouvoir, en étant élu.<br /> Donc en se ramenant à la personification, on peut comprendre qu'un type comme Hitler fasse "plus peur" que Staline, et on le transfert ensuite sur les régimes et leur idéologie.<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Je crois que l'horreur du régime stalinien est assez connue, mais ce qui différencie fondamentalement le régime nazi du régime stalinien, jusque dans l'image qu'on en a aujourd'hui (que tu<br /> analyses bien au début) tient à l'idéologie.<br /> <br /> <br /> L'idéologie nazie est un salmigondis de diverses philosophies qui ont été complètement démontées (la psychologie des foules de Le Bon, l'inégalité raciale de Gobineau), ou bien dont on a<br /> largement critiqué l'interprétation et la proximité idéologique (Nieztche, Darwin...). Evidemment, personne aujourd'hui ne peut revendiquer cela. Ce n'était pas seulement Hitler qui était pourri,<br /> mais tout le système nazi.<br /> <br /> <br /> Alors que pour Staline... Les choses sont plus complexes. Bien qu'ayant largement évolué, l'idéologie de base est issue de Marx, un philosophe qui demeure une référence, et dont le système a été<br /> utilisé encore longtemps après la mort de Staline. On peut encore trouver des résurgences dans certains discours politiques ou travaux de recherches. Communisme et stalinisme sont distincts, mais<br /> l'amalgame entre les deux finit par faire penser que Staline n'a fait que mal diriger. Certes, il reste une aussi grosse ordure qu'Hitler, mais ses intentions sont moins critiquables (si je<br /> résume une pensée qui n'est pour le coup pas vraiment la mienne). J'ai d'ailleurs eu un très bon ami communiste qui, tellement aveuglé par les similitudes entre l'idéologie qu'il soutenait et les<br /> régimes communistes totalitaires qu'il en venait à relativiser l'horreur de personnages comme Staline et Mao. Et à vrai dire ça ne me choquait pas autant.<br /> <br /> <br /> Il y a des dictateurs pour lesquels la page a été tournée brutalement, par un consensus international, alors que pour d'autres c'est différent. Staline a gagné la guerre, il a combattu les nazis,<br /> Mao reste une référence en Chine, et même Ataturk qui n'était pas un enfant de choeur est toujours adulé en Turquie.<br /> <br /> <br /> Je pense qu'il faut bien plus que comptabiliser les horreurs d'un régime et d'un dirigeant politique pour changer son image. C'est malheureux certes, mais ça me semble inévitable.<br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> BOEBIS : Encore heureux qu'en 2011, aucun parti politique en France ne se réclame de Staline !^^<br /> <br /> <br /> Je n'ai jamais voulu dire que c'était le cas, simplement qu'il y a une plus grande "tolérance" vis-à-vis de Staline que d'Hitler, du bolchévisme que du nazisme, alors que l'on est face à<br /> deux tyrans et deux systèmes aussi monstrueux l'un que l'autre.<br /> <br /> <br /> "Ca n'a pas beaucoup d'intérêt de se demander lequel était le plus horrible". je suis tout à fait d'accord, et c'est bien ce que je dis : à ce niveau de monstruosité, de massacre et d'inhumanité,<br /> il n'y a pas lieu d'en trouver un moins abject que l'autre.<br /> <br /> <br /> Les soviétiques n'ont pas pratiqué de génocide ? Faut le dire vite... Lénine a bien planifié et commencé un génocide des Cosaques, que Staline a continué. La<br /> réquisition, organisée, de toute la nourriture en Ukraine et les millions de mort qui en ont résulté, c'est pas loin d'être un génocide. Les tchétchènes déportés en<br /> totalité avec la mort du 1/3 de leur population, c'est pas rien non plus.   <br /> <br /> <br /> On peut certes discuter sur l'emploi du terme "génocide", le prendre au sens strict ou au sens large, mais en URSS on a bien exterminé des populations en raison de leur classe<br /> sociale, et parfois de leur ethnie etc.<br /> <br /> <br /> Ils avaient leur logique propre... moui, mais dans les faits, les similitudes entre le régime stalinien et le régime nazi restent énormes. Le système est à peu de chose près le même : un<br /> culte de la personnalité démesuré, mépris de la vie humaine, climat de paranoïa absolue, désinformation et propagande, aucune liberté d'expression, censure à tous les niveaux, exterminations en<br /> masse planifiées par l'Etat...   <br /> <br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Et le problème est justement qu'on ait besoin pour parler de la terreur soviétique, ou d'autres d'ailleurs, de toujours comparer avec le régime nazi. Ils avaient leur logique propre, et ça<br /> n'a pas beaucoup d'intérêt de se demander lequel était le plus horrible.<br /> <br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Je crois pas que beaucoup de monde en France se revendique de Staline, de Lénine, Trotsky,  ça arrive, mais Staline comme Mao ne sont jamais invoqués en 2011, ni par la gauche ni par<br /> l'extrême gauche, en tout cas pas l'extrême gauche fréquentable, comme Hitler n'est jamais invoqué clairement comme exemple même par les groupuscules à la droite du FN...<br /> <br /> <br /> Et si au nombre de mort et de système totalitaire, de terreur, d'Etat policier, ils n'ont rien à envier au régime Nazi, la différence existe néanmoins et qui est assez fondamentale, c'est<br /> qu'ils n'ont pas pratiqué de génocide... c'est une différence de nature dans le régime qui n'est pas un détail. Les goulags avaient un taux de mortalité sans doute comparable aux<br /> camps de concentrations, mais l'URSS n'avait pas de camp d'extermination.  <br /> <br /> <br /> <br />
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