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22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 20:30

Après avoir bien appris les fondamentaux exposés dans Le Guide du Rockeur (à lire avant cet article), vous voilà paré à vous lancer dans le monde merveilleux du web-rock. Là encore, pas question de faire n’importe quoi…

Pour s’intégrer dans le milieu rock, il est indispensable de bien saisir cette notion fondamentale : la base du rock, c’est un mélange de « révolte » et de « cool ». D’un côté : révolte, sauvagerie, défoulement, intensité, insoumission. De l’autre : humour, dérision, sang-froid, postures, capacité d’adaptation, désinvolture, mauvaise foi assumée. Etre rock’n’roll demande un subtil mélange des deux.

Si vous êtes juste cool, sans une once de révolte, et trouvez qu’après tout, c’est pas grave si la variétoche et les daubes commerciales prennent toute la place dans les médias, que si TF1 plait à tant de gens, c’est que ça ne doit pas être si mauvais, qu’il faut laisser sa chance à Sarkozy et ne pas le critiquer sur tout… vous n’êtes pas du tout rock’n’roll. Idem si vous n’êtes que « révolte », sans coolitude… un militant écolo-LCR radical et rigide qui ne fume pas parce qu’il ne veut pas financer les sinistres multinationales du tabac, qui ne boit pas parce qu’il faut garder les idées claires en permanence et qui se sacrifie pour l’idéal révolutionnaire… ce n’est pas plus rock’n’roll. Un fou-furieux fan de Black Metal qui sacrifie des chiens en hurlant des incantations sataniques avec le plus grand sérieux non plus. Lui, c’est juste un malade (ou un con, ou les deux).

Ce mélange de cool et de révolte, c’est tyiquement américain… le héros traditionnel des films hollywoodiens, des westerns et polars, le type un peu marginal, qui ne respecte pas les règles, mais sait rester « cool » en toutes circonstances (l’origine, c’est le flegme anglais). Poursuivi par une vingtaine de types armés jusqu’aux dents, il trouvera toujours une vanne à balancer… Interrogé par un psychopathe, il ne résistera pas à répondre par quelques bons mots qui auront le don de faire exploser de fureur son bourreau qui le martèlera de coups. Mais le plaisir d’une bonne vanne, pour le héros américain, vaut bien une machoire arrachée. C’est Clint Eastwood, Steve McQueen, Richard Widmark, Bruce Willis, Robert Mitchum, Harrison Ford…

Le rock, surtout, vient de la musique noire américaine…  et a perpétué cette tradition de mélange de « cool » et de « révolte » qui la définit : du blues au hip-hop en passant par le jazz, la soul et le funk….


Maintenant, venons-en au fait… comment débarquer sur le net ?


Premier choix crucial : le pseudo. L’idéal, c’est un truc qui claque. Et, si possible, qui puisse contenir une bonne référence rock’n’roll, sans faire trop prétentieux non plus. Si vous êtes un grand fan de Bowie… évitez « David Bowie ». Il est assez ridicule de prendre le nom d’une rock-star, vous passerez à la fois pour un fan sans personnalité, et un type ultra-prétentieux. Le pire, ce sont les noms impossibles à porter des "mythes" du rock (Sid Vicious, Jim Morrison, Hendrix, Elvis…). A la limite, le surnom d’une rock-star… « Thinwhiteduke » ou « Ziggy », pour rester chez Bowie… mais le mieux, c’est de croiser deux références « Ziggypop », par exemple, ou, surtout, de jouer sur le décalage : Big Black Duke.


Les principaux types de pseudos à éviter :


- Les noms de rock-stars et de groupes.

- Les noms satanico-metalleux grotesques, genre Lucifer666, Dark Morgoroth etc… vous ferez peut-être flipper 2-3 vieux curés de campagnes, mais vous serez la risée de tous les internautes. Sachant qu’il y a très peu de chances de croiser de vieux curés de campagnes sur des forums et blogs rock, vous serez donc la risée de tous.

- Les références à l’héroïc-fantasy, à Star Wars, Matrix, aux super-héros… s’agit pas de passer pour un geek… vous commencez à vous intéresser au rock, vous souhaitez quitter les forums jeux-video pour les blogs rock… n’importez surtout pas votre pseudo... Aragorn, Gandalf, Skywalker, Darth Vader, Neo, Morpheus et autres Batman sont à proscrire. La règle est simple : « Batman, non, Bateman, oui » (Patrick Bateman étant le héros psychopathe de l’illustre et sulfureux « American Psycho » de Bret Easton Ellis, roman incontournable dans la culture rock).

- On peut se contenter de son prénom… sauf s’il est daté : Maurice, Albert, Monique, Henriette, Firmin, Fernand, c’est pas très rock’n’roll. Idem pour les prénoms composés « aristos » et les prénoms ridicules (cf. Pierre Desproges : « Un seul de ces prénoms n’est pas ridicule, lequel ? a) Bernard-Henri b) Jean-Edern c) Pierre d) Rika)


- La provoc' et la subversion, c’est rock’n’roll, mais il y a des limites… prendre comme pseudo Adolf H., Ben Laden, Marc Dutroux, ça pourrait bien n’amuser que vous. Ne tombez pas trop bas non plus dans la vulgarité : immondégueli, jenculetamere, analfistfuck… puéril et pas très classe…

Etre « rock’n’roll », c’est savoir être arrogant, mais avec suffisamment de dérision et de coolitude pour ne pas tomber dans le pompeux prétentieux. Privilégiez des pseudos marrants et décalés (MichelSardou), qui claquent (Klak), ou avec une bonne référence (Kill me Sarah).

Ces principes sont les mêmes lorsque vous déciderez de monter votre propre blog et de lui trouver un titre… oubliez les noms pompeux, débiles et naïfs style « best of rock », « rock’n’roll 4 ever », « rock will never die », ou « art-rock »… mal placé pour donner des conseils sur les noms de blog, je vais m’abstenir…


Les références internet du rockeur 2.0

Vous n’êtes pas stupide et dépassé par la technologie, vous arrivez à vous démerder un minimum… mais vous n’êtes pas un nerd non plus. Vous êtes modernes, dans le coup, pas un vieux rockeur bêta complètement à la masse sur le web…

On ne dit pas « Il est où, le site de Rock’n’folk ? » mais « Pitchfork ? Bof… c’est devenu un peu trop mainstream à mon goût… »

Vous connaissez les bons sites pour découvrir, télécharger, vous utilisez deezer, jiwa, imeem pour vos playlists et pour écouter des nouveautés (forcément des nouveautés, tout le reste, vous connaissez par cœur)...

On ne dit pas « c’est quoi deezer ? » mais « j’ai importé des mp3 sur deezer – parce qu’ils n’ont pas grand-chose de bien – mais ça fait buguer mon player… quelqu’un sait quoi faire dans ce cas ? »

Vous continuez à acheter des disques – parce que la musique, c’est sacrée, et parce qu’il y a toujours un certain fétichisme chez les rockeurs – mais vous téléchargez aussi illégalement des tas d’albums. Normal, vous êtes rock’n’roll, vous ne craignez pas d’enfreindre les lois, et il est hors de question d’aller dans le sens d’un des pires ennemis du rockeur : les majors.

C’est l’occasion de faire le point sur tout ce qui est rédhibitoire pour le rockeur moderne…


Les pires ennemis du rockeur :

1. Sarkozy
2. Pascal Nègre
3. L’UMP
4. Les Majors (et donc encore Pascal Nègre)
5. La star academy (et donc encore Pascal Nègre)
6. TF1
7. Michel Sardou (pas le blogueur, hein…)
8. Johnny Halliday
9. Carla Bruni
10. Céline Dion
11. Obispo
12. Jean-Pierre Pernaut  

Quels sont les sites et blogs qu’il faut connaître ? Difficile à dire, car il y en a trop… et il y en a aucun… à chacun d’avoir ses « réseaux », ses bons plans pour télécharger ; un fana de rock ne les livre pas plus qu’on dévoile ses bons coins à champignons (hallucinogènes, ça va de soi).


Comment écrire sur les forums et dans la blogosphère rock ?

Règle de base : pas de messages qui commencent par « Bonjour, » et se terminent par « cordialement », ni de vouvoiements (les « merci » sont à utiliser avec la plus grande parcimonie)… peu importe que vous débarquiez pour la première fois sur tel blog ou forum, quand on est rock’n’roll, on est cool et on est partout chez soi. On ne s’excuse pas, on ne rentre pas par la petite porte, on n’est pas impressionné… votre blog-rock n’existe que depuis 3 mois, vous n’avez eu qu’une poignée de visiteurs et deux commentaires seulement (dont un de votre copine expliquant qu’on lui a coupé le téléphone et qu’elle n’a pas pu vous laisser un message pour annuler le ciné ce soir parce qu’elle a une gastro), peu importe… si vous vous retrouvez sur un blog de référence, ne montrez surtout pas que vous êtes impressionné, que vous vous sentez « tout petit »… non, quel que soit votre interlocuteur - même si vous êtes sur le myspace de votre idole – laissez un commentaire où vous lui parlez d’égal à égal.

Par exemple… vous désirez laisser un message sur le myspace de Dylan… n’écrivez surtout pas « Monsieur Dylan, c’est avec une émotion exceptionnelle que je vous écris, vous êtes tout pour moi, vous êtes une légende, le plus grand songwriter du XX° siècle, j’essaye, modestement, de reprendre vos chansons sur ma guitare… mais je me sens tellement ridicule à côté de votre génie. Si vous pouvez juste me laisser un petit mot pour montrer que vous m’avez lu, je serais le plus heureux des hommes. Votre fan n°1 », écrivez plutot « Hey, Bob ! Jamais tu passes en tournée du côté de Narbonne ? Parce que Paris, c’est un peu trop loin pour moi… comme ça, je pourrais venir te voir backstage que tu me dédicaces le vieux vinyle de Blonde on Blonde de mon grand-père (nan, j’déconne, c’est le mien) »

 Je caricature… mais il faut là aussi trouver le juste milieu, il y a des extrêmes dans lesquels ne pas tomber lorsque vous écrivez sur les blogs et forums :

- L’excès de poses pseudo-rock’n’roll : « Hé, Man, tu piges que dalle au rock. Tes groupes de tafouines anglaises, on s’en branle. Moi, quand tu traînais dans les jupes de ta môman, je chourrais mon premier perf'. La zone, la défonce, la taule, les nuits passées avec 3 filles dont tu ne te souviens d’aucune le lendemain, tout ça, j’connais par cœur, alors fuck you, espèce de petit bourge…  et tu m’as gonflé avec tes conneries, j’en ai fait tomber ma kro sur mes ‘tiags… »

- Pas de langage SMS non plus, sous peine de passer pour un gamin (On ne dit pas « le Velvet, c tro d’la bal, j’kif ma ras mortel ken jlécoute, loool ! »). Le rock, c’est peut-être à la base une musique pour ados… elle n’en reste pas moins trop sérieuse pour leur laisser. Si on demandait aux ados quel est le plus grand groupe rock de l’histoire, ils seraient capables de vous citer Muse, ces cons.  Les gamins ont des goûts de chiotte...


- Etre un fana de rock, ce n’est pas être un gros abruti bourrin et inculte, loin de là…  il s’agit donc de savoir écrire avec un minimum de style… sans en faire trop. Si vous écrivez remarquablement bien, n’hésitez pas à disséminer quelques petites fautes, histoire de prouver que vous n’étiez pas un premier de la classe, et que vous écrivez d’un seul jet sans perdre de temps à vous relire… et quand on tape sur le clavier avec une bière à la main, une clope dans l’autre, forcément, il y a des incidents techniques.

On ne dit pas « je suis vraiment désolé pour cette grosse faute que j’ai laissé passer dans mon commentaire, toutes mes excuses » mais « merde ! j’ai renversé ma bière sur le clavier »

On ne dit pas « tous les groupes dont tu parles sur ton blog, c’est que de la merde, c’est nul à chier et t’es un gros con », ni même « Ton blog est vraiment très bien, mais, excuse-moi de te dire ça, après tout, ce n’est que mon avis qui ne vaut pas grand-chose, je trouve tout de même un peu que ça manque de bons groupes… ceci-dit, tout est relatif, je conçois parfaitement que ce qui est un bon groupe pour moi puisse être un mauvais pour toi, tous les goûts sont dans la nature et personne ne détient la vérité »  mais on essaye de tourner ça avec humour et une légère pointe d’arrogance « pas mal, ton blog, manque plus que tu parles de bonne musique… »


Savoir se réinventer

Sur le net, personne ne sait vraiment qui vous êtes… aucune raison, donc, de ne pas se réinventer.

Le type qui vous écrit : « Hé, Man, tu piges que dalle au rock. Tes groupes de tafouines anglaises, on s’en branle. Moi, quand tu trainais dans les jupes de ta môman, je chourrais mon premier perf'. La zone, la défonce, la taule, les nuits passées avec 3 filles dont tu ne te souviens d’aucune le lendemain, tout ça, j’connais par cœur, alors fuck you, espèce de petit bourge…  et tu m’as gonflé avec tes conneries, j’en ai fait tomber ma kro sur mes 'tiags… »

Si ça se trouve, en vrai, c’est lui :

 

 







Vous êtes un nerd binoclard, maigrichon, asthmatique, puceau, qui vit toujours chez papa-maman (un nerd, quoi…) rien ne vous empêche de vous faire passer pour un dur en cuir qui a connu tous les excès rock’n’roll. D'ailleurs, sur les forums, derrière les avatars suivants :












Avatars auxquels on associe l’internaute, se trouve bien souvent ça :

 














Et parfois même ça :













La culture rock :

Avant, lorsque deux fanas de rock se rencontraient, difficile de tricher sur leurs connaissances. Quand l’un demandait « t’as écouté tel groupe ? », c’était du pile ou face si on en avait jamais entendu parler. Soit on risquait de passer pour un inculte, soit on risquait - ce qui est pire - de balancer une énormité en se fiant bêtement au nom du groupe. Par exemple : « Massive Attack ? bien sûr que j’connais... mais bon, pas mon truc, j’suis pas trop metal » « Joy Division ? De la bonne power-pop… carrée, joyeuse… ça vole pas très haut, mais c’est plutôt frais et entraînant. Je les mets de temps en temps le matin pour bien commencer la journée ».    

Maintenant, tout ça, c’est fini… grâce aux blogs, à Wikipedia, youtube, deezer, jiwa & co, on peut non seulement en quelques clicks avoir toute la bio du groupe, mais aussi l’écouter et en lire des analyses. On vous pose une question sur un groupe dont vous n’avez jamais entendu parler de votre vie (par exemple, Mazzy Star), 20 minutes après, une fois quelques chansons écoutées en lisant leur bio, vous répondez d’un air un peu blasé : « Mouais, j’ai découvert ça il y a longtemps, dans les 90’s, j’aimais bien la voix traînante et sensuelle d’Hope Sandoval et les atmosphères lynchiennes du groupe… dommage qu’ils n’aient fait que 3 albums ». Même quand on ne connaît pas… on connaît. Passer pour un inculte, faut vraiment le vouloir…

Le net, c’est de la communication différée, vous avez tout votre temps pour répondre sur les blogs et forums, donc tout le temps nécessaire pour faire comme si vous n’avez jamais rien loupé. Normal, vous êtes guidé par un instinct rock’n’roll très sûr qui a fait qu’à 10 ans, vous aimiez les Clash, à 12 vous avez découvert les Stooges et le Velvet, à 15, vous écoutiez déjà Dylan, Beefheart, Sonic Youth, Tom Waits et Nick Cave. Sans jamais passer par les cases U2, Dire Straits, Téléphone, Indochine et Queen...

S'il est possible de se réinventer, attention tout de même à ne jamais donner l'impression de forcer sa nature, de ne pas être à sa place et de n'avoir strictement rien compris au rock... le syndrome Raffarin. Deux petites vidéos de 30 secondes pour l'illustrer, deux vidéos où Raffarin touche au comble du ridicule en imaginant avoir quoi que ce soit de rock'n'roll... à croire que le mot "consternant" a été inventé exprès pour lui :

Raffarin 1
Raffarin 2

A suivre... (pas Raffarin, mais le prochain article du Guide du rockeur...)

1. Guide du rockeur
2. Guide du rockeur 2.0
3. Guide du rock pour les filles
4. Lexique
5. Traductions 

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24 septembre 2008 3 24 /09 /septembre /2008 22:01

1988 - Enigma / Blast Fire Records

Vous pouvez toujours chercher, dans l'histoire du rock de ces 20 dernières années, vous trouverez peu d'albums aussi influents, marquants et convaincants que Daydream Nation.
Que retiendra-t-on des courants rock de ces 20 dernières années ?  Le développement du rock indé, le grunge et le post-rock (je limite ici au rock, et j'exclus donc le trip-hop, l'abstract hip-hop etc...) Le rock indépendant n'aurait pas été le même sans Sonic Youth et particulièrement sans Daydream Nation, album qui est aussi précurseur à la fois du grunge et du post-rock. Mais Daydream Nation, ce n'est pas simplement un album qui pose quelques bases que creuseront et peaufineront les "suiveurs", il est parfaitement abouti, et rien dans le grunge et le post-rock ne peut être considéré comme objectivement plus réussi. Car Daydream n'a pas les faiblesses des deux genres dont il est le précurseur. Le grunge, sur lequel il est facile de taper maintenant, mais qui a su tout de même devenir un vrai "phénomène de société" (comme cela a pu être le cas auparavant avec les hippies ou les punks), n'a jamais été aussi sauvage, radical et insoumis que ne l'est ici Sonic Youth. Aucun groupe grunge n'a osé aller aussi loin dans la dissonance. Le post-rock, faut bien l'avouer, c'est parfois plus "post" que "rock", dans le sens où l'on peut s'y ennuyer ferme et le trouver un peu mollasson. Rien à voir de ce point de vue avec l'incandescence de Daydream Nation.

Le dernier titre de l'album est le monumental Trilogy (morceau d'un quart d'heure en 3 parties)... chiffre 3 par lequel il est facile d'expliquer l'importance rare de Daydream Nation. La preuve par trois :

- Album décisif pour les 3 courants que sont le rock indépendant, le grunge et le post-rock.
- La sacro-sainte trinité du rock indé, ce sont Sonic Youth, les Smiths et les Pixies. Daydream Nation étant généralement considéré comme le meilleur album de la première période de Sonic Youth, s'il fallait retenir 3 albums du rock indé 80s : The Queen Is Dead des Smiths, Doolittle des Pixies, et Daydream Nation de Sonic Youth.
- Dans les quelques albums qui ont, ces 20 dernières années, aussi profondément marqué le rock que Daydream, impossible de ne pas citer Nevermind de Nirvana et OK Computer de Radiohead. Trois albums qui représentent à merveille les 3 facettes du rock :
Nevermind : Accrocheur, efficace, brut, direct, simple, fédérateur, du rock pour se "défouler"
OK Computer : Sophistiqué, intelligent, aventureux, du rock pour "s'évader et planer"
Daydream Nation : Radical, underground, bruitiste... du rock pour se défouler et s'évader

Daydream a les qualités de Nevermind et OK Computer : nerveux, urgent, "rock", mais aussi original, intelligent, aventureux... il est au milieu, mais c'est au fond le plus extrême.
Bien entendu, Daydream n'a pas eu le succès qu'auront les Nevermind et OK Computer... mais c'est aussi une de ses grandes qualités : il est trop rock pour être récupéré. Non pas que l'accessibilité soit une tare dans le rock (sinon, Elvis, les Beatles, les Stones, Bowie, les Who et les Clash seraient méprisés), mais l'essence du rock, c'est aussi la révolte, frapper fort, refuser les compromis et le consensualisme. Il est toujours un peu triste pour les amateurs de rock de se sentir en quelque sorte "dépossédés" de leurs références lorsqu'elles finissent récupérées par la société (Mick Jagger adoubé par la reine, Bowie et Iggy Pop qui tournent dans des pubs, riffs "mythiques" devenus génériques d'émissions télés ou radio etc...) mais avec Daydream Nation, on est certain de ne pas avoir ce type de problème... une musique bien trop radicale pour s'embourgeoiser, qui restera toujours hermétique à ceux qui ne sont pas de vrais fans de rock (et même à certains vrais fans de rock...)
Jamais vous n'entendrez un titre de Daydream Nation lors du meeting d'un parti politique.  Jamais vous ne verrez Nadine Morano danser sur Silver Rocket (quoique ça pourrait être marrant...) Jamais The Wonder ne passera sur RTL2. Jamais vous n'entendrez un chanteur de la Nouvelle Star, même un "nouveau Julien Doré", reprendre 'Cross The Breeze (déjà, quand un de ceux-là reprend du Nirvana, tout le monde trouve ça audacieux et rock'n'roll, alors Sonic Youth...) Jamais vous ne verrez Eric's Trip sur une compil "le meilleur des années 80", ni même une compil rock grand public. Jamais vous ne lirez une Amanda Sthers écrire "Thurston & Me" (Dieu nous en préserve).

Daydream Nation est beaucoup trop sauvage pour être apprivoisé en dehors de la sphère rock. Pourtant, ce n'est pas du bruit "bête et méchant", pas de pseudo-musiciens rock qui utilisent la "dissonance pour la dissonance" en espérant cacher ainsi leur manque de musicalité. C'est tout l'inverse : d'excellents musiciens rock trop inventifs pour rester à l'étroit dans les formules harmoniques habituelles, et qui les déconstruisent par des dissonances étonnantes et fascinantes.

La grande force de Sonic Youth, c'est de ne pas (du moins, dans leurs albums officiels) oublier qu'ils font du rock, et de savoir toujours intégrer leurs dissonances dans ce cadre-là. Pas d'expérimentation vaine, fumeuse et vaguement arty, Daydream Nation ne sacrifie jamais l'intensité, l'efficacité de ses chansons et la furieuse hargne rock'n'roll qui le caractérise sur l'autel de l'expérimentation. Leur but, ce n'est pas d'épater le bourgeois, mais de le cogner et le faire fuir. Comme devrait le faire tout bon disque de rock...
Il ne faut pas se fier au premier morceau de l'album, Teen Age Riot, qui n'est qu'une mise en jambe... dès le 2°, Silver Rocket, fini de rire, on part pour un déluge électrique quasi-ininterrompu jusqu'aux dernières mesures de l'album (de rares moments d'accalmie, avec le livide et glauque Providence, ou Candle). Un album d'une très grande cohérence, mais jamais ennuyeux... un voyage où l'on est à la fois hypnotisé (répétitions obsessionnelles), toujours surpris (dissonances inhabituelles), et dont l'on ressort épuisé (intensité exceptionnelle).
Ce n'est peut-être pas l'album idéal pour découvrir Sonic Youth, on peut lui préférer les trois suivants, plus "abordables" : Goo, Dirty, Experimental... mais il reste un album indispensable, dont vous ne pourrez faire l'économie, à moins d'être allergique à la sauvagerie rock. 

La note ? 10/10 bien sûr...

La chronique de Thom

Celle de Mlle Eddie

L'album est en écoute intégrale sur Grooveshark et jiwa.


Sonic Youth - Daydream Nation

1. Teen Age Riot
2. Silver Rocket
3. The Sprawl
4. ´Cross The Breeze
5. Eric's Trip
6. Total Trash
7. Hey Joni
8. Providence
9. Candle
10. Rain King
11. Kissability
12. Trilogy:
- a) The Wonder
- b) Hyperstation
- z) Eliminator Jr.

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5 juillet 2008 6 05 /07 /juillet /2008 12:08

[Edit : la plaisanterie a assez duré... au début, c'était plutôt amusant de voir quelques bourrins réagir avant de réfléchir et s'offusquer en m'incendiant sans réaliser que tout est parti d'un jeu - le lien, dès la première ligne, en atteste - et que l'article est plein de mauvaise foi et à prendre au second degré (ce qui ne veut pas dire que je ne pense rien de ce que j'ai écrit ici, c'est un point de vue que je pousse à l'extrême), je suis évidemment un grand fan de rock, un coup d'oeil à ma bannière (oui, le gros truc en évidence en haut du blog), avec Thurston Moore et Jim Morrison, ou mes articles accessibles facilement via les menus sur des albums et artistes rock le prouvent... mais bon, ça commence à devenir lassant d'avoir à répondre à des gens qui n'ont pas cherché à piger le principe. Vous pouvez continuer à m'insulter et monter sur vos grands chevaux si ça vous amuse, mais vous ne pourrez pas dire qu'on ne vous a pas prévenu...] 

 

Lorsque Thom a proposé de descendre un album en flèche, je me suis dit : pourquoi se limiter à un en particulier, pourquoi s'acharner sur un malheureux, alors que tout le genre est "vicié" à la base, et n'a fait qu'empirer au fil des années ?


Le rock, c'est à l'origine une musique de ploucs blancs, qui pillent les noirs pour se faire du fric.  Des ploucs blancs, à l'image d'Elvis (le "Johnny américain") et Jerry Lee Lewis (ce dernier, à 23 ans, s'est tout de même marié avec sa nièce de 13 ans), qui ont permis au rythm'n'blues de se populariser, tout simplement parce que la jeunesse blanche de l'époque ne pouvait s'identifier aux noirs. Bill Haley a été le premier... mais il a très vite été ringardisé par Elvis. Car ce qu'attendait le jeunesse, c'est pas vraiment de la musique, mais surtout une image, une attitude, des poses. Si Elvis avait eu au début des 50's la tronche bouffie de la fin de sa vie, il n'aurait intéressé personne... 
nullLa jeunesse blanche américaine se foutait pas mal de la musique des noirs... elle commence à y prêter une oreille plus attentive quand c'est un blanc qui la reprend, et devient carrément hystérique quand, en plus, ce blanc est jeune, beau et sexy. Bref, on ne connait pas de genre musical qui ait débuté de façon aussi grotesque. Mais le pire est à venir...

Certains prétendent que le rock a amené quelque chose de "nouveau", une violence, une tension qu'on ne connaissait pas avant. Foutaises. Ce sont là des discours de fans de rock incultes (pléonasme). 

La musique classique n'a pas attendu le rock pour aller le plus loin possible dans la violence, l'intensité, la puissance rythmique, la noirceur. Montez le son à fond, et jetez une oreille au Sacre du Printemps de Stravinsky (et oui, on est obligé, sur un blog de rock, de préciser "de Stravinsky" lorsqu'on parle de cette oeuvre majeure, ce qui prouve bien l'inculture crasse du fan de rock moyen, car avec n'importe qui ayant 2 sous de culture on dit simplement "Le Sacre" et tout le monde comprend) :  





Je ne me fais pas d'illusions, je me doute bien que la plupart des fanas de rock qui me lisent ne prendront même pas la peine d'écouter les incroyables deux premières minutes de ce passage... ce qui prouve bien que ce qui intéresse le fan de rock, ce n'est même pas l'intensité, la violence, mais juste deux choses :
1. L'accessibilité, des chansonnettes faciles et simplistes (le fan de rock, c'est comme un fan de varièt', mais en poseur snobinard)
2. L'image et l'identification puérile... "le classique... bah, c'est un truc de vieux, c'est joué et écouté par des vieux, lol"  
Petit con... il y a plus de noirceur, de violence, de folie, d'originalité et de puissance dans cet extrait que dans l'intégrale de ton groupe de poseurs favoris.

Alors certains me diront "oui, mais tu prends un exemple particulier et assez extrême". Epargnez-moi cette nouvelle preuve d'inculture, je pourrais vous balancer une liste de centaines d'oeuvres "classiques" d'une violence qui n'a rien à envier au rock.
Même Chopin, l'exemple-type du musicien délicat, mélancolique... sa simple Etude n°12 op.10 - pour prendre encore une oeuvre connue, les fans de rock sont frileux - est bien plus rageuse et tourmentée que tout ce qu'on a pu entendre dans le rock 50's, cette pseudo "révolution", qui ne l'a été que pour une jeunesse blanche et niaise :

Chopin - Etude n°12 op.10

Ecouter une 2° pièce classique de suite ? Je sais, c'est trop en demander pour les amateurs de cette musique bête et primaire qu'est le rock... ils ne savent pas ce qu'ils loupent.... tant pis pour eux, qu'ils restent bien au chaud dans leur sous-culture simplette.   

Le classique peut être aussi (et même bien plus) violent, intense, poignant, subtil, agréable, mélodieux, puissant et tout ce que vous voulez que le rock. Ce qui fait la différence, c'est que les oeuvres classiques sont, elles, 100 fois plus riches, intelligentes, profondes, et ça, c'est tout ce que ne peuvent supporter les fans abrutis de rock. Car si le rock a pu survivre et se développer après des débuts aussi pathétiques, c'est qu'il est parfaitement en phase avec nos sociétés, nos sociétés de consommation, sociétés où l'art est un gros mot, sociétés où l'on court après les produits faciles, fun, jetables, "catchy", racoleurs...

Le rock des 50's était stupide mais, au moins, il avait l'insouciance bébête et "charmante" d'un enfant. Le rock 60's, lui, sera d'une prétention consternante. Des superstars qui vendent leurs produits - la musique en tubes - et se font dans le même temps les hérauts de la contestation contre la société de consommation... faut pas avoir peur du ridicule.

La figure emblématique, c'est Dylan. Dans un milieu aussi crétin que le rock, facile de passer pour un poète et un type intelligent quand on a un peu plus de vocabulaire que "be-bop-a-lula", "awopbamalula" ou "yeah baby"... Dylan ne sait pas chanter, il n'est pas beau... pas grave, il a un bon sens du business, a compris que la jeunesse des 60's attend un peu plus de profondeur... bon, pas trop non plus, ils n'allaient tout de même pas se plonger dans des musiques intelligentes et subtiles, et encore moins dans la philosophie ou la poésie... le grand processus d'abrutissement de la jeunesse dans les 50's a déjà fait pas mal de dégâts, alors le médiocre Dylan fera l'affaire. 
Intelligence et rock, c'est le grand écart, d'aussi mauvais goût que de mélanger du caviar à un cassoulet industriel. Cela nous vaudra des flopées de rockeurs abrutis persuadés qu'ils ont leur mot à dire sur la marche du monde ; de Bono à Cali. Merci, Bob... 

nullLe rock, c'était déjà un peu mollasson, on n'y trouvait pas la puissance et l'originalité du classique, pas plus que le groove fin et sensuel du jazz ou l'authenticité du blues... avec Dylan, ça devient carrément soporifique. Surtout quand il nous inflige Blonde on Blonde, premier double-album de l'histoire du rock... comme si se taper une chanson de Dylan n'était pas déjà suffisamment chiant. Il fallait vraiment que la jeunesse de l'époque ait abusé d'herbes diverses pour supporter un truc pareil. Des jeunes trop flasques pour changer le disque, qui de toute façon correspondait bien à leur apathie.
Blonde On Blonde + pétard, il n'y a pas d'équivalent pour se ramollir le cerveau.... si ce n'est le premier Velvet + tranxène.     

Dylan aura aussi une influence désastreuse sur le plus célèbre groupe des 60's (qui est surtout le premier boys-band de l'histoire) : les Beatles.  

Les Beatles, au début, ce sont des chanteurs à minettes, des compositeurs de bluettes destinées à faire fondre les gamines. Et ça marche. Moins d'influences blues dans leur musique que le rock 50's, plus de joliesse, de recherche de mélodies, des harmonies vocales sucrées... vous l'aurez deviné, si les Beatles sont historiques, c'est parce qu'ils sont à la fois le premier "grand" groupe de varièt' et le premier boys-band.
Qui a jamais écrit une chanson plus mièvre que I want to hold your hand ? Je cherche encore...

Mais ça, encore, ce n'est rien face à ce qui va suivre... inspirés par Dylan, le "Woody Allen du rock, sans l'humour et le talent", les "quatre cafards dans le vent" vont se mettre eux aussi en quête de profondeur. Sauf qu'on ne change pas sa nature aussi facilement. Ils continueront à composer toujours autant de bluettes, mais sous un habillage pseudo-esthético-intello. Les "Fab 4" qui se piquent de profondeur, c'est comme si les 2Be3 se mettaient à chanter du Schopenhauer. 
nullTout d'abord avec le bucolico-soporifique Rubber Soul... puis, un des albums les plus mal nommés de l'histoire du rock : Revolver. On a beau chercher, pas de trace de Revolver dans cette compil bébête de tubes pop. Si ce n'est qu'on a une irrépressible envie de se flinguer après avoir entendu à la suite : 


- Le poujadiste Taxman
- Eleanor Rigby et ses cordes à la André Rieu
- Le bien-nommé, cette fois, I'm Only Sleeping
- Love you to qui est à la musique indienne ce que la lambada est aux musiques du monde
- La guimauve Here there and Everywhere
- Yellow Submarine, la chanson la plus con et puérile de tous les temps... enfin, jusqu'à ce que les Beach Boys fassent pire avec Pet Sounds (album entier d'une connerie et d'une puérilité égalant Yellow Submarine, c'est dire). Et que les Beatles remettent ça avec Ob-la-di Ob-la-Da.
- Le racoleur She Said She said
- L'atrocement enjoué Good day Sunshine, que même les plus béats des hippies ne pouvaient fredonner sans honte.
- And Your Bird Can Sing, une sorte de mélange des deux titres précédents... comme si on en redemandait...
- L'insipide Doctor Robert, qu'aucun fan ne placerait dans les 200 moins mauvais morceaux des Cafards.
- I want to tell you... idem.
- Got to get you into my life, ses cuivres pompeux et sa mélodie pour midinette (enfin, toutes les mélodies des Beatles sont pour midinettes... mais celle-là plus encore que la moyenne)
- Tomorrow never knows, que les incultes fans de rock osent considérer comme "expérimental"... ce qui doit bien faire marrer Boulez, Stockhausen, Ornette Coleman et des milliers d'autres, qui savaient, eux, ce qu'était l'expérimentation.

Mais ça, encore, c'est rien... les Beach Boys feront pire, et le fond du fond sera atteint par les deux albums suivants des Cafards, d'une prétention à faire hurler de rire le moindre mélomane. D'abord Sgt Pepper. Considéré comme l'album le plus important de l'histoire du rock... énième preuve de l'incommensurable mauvais goût des amateurs du genre.
nullIl faut reconnaître une chose à Sgt Pepper, c'est que la pochette annonce la couleur. Avant, le rock n'était qu'un truc débile d'une affligeante pauvreté musicale pour ados couillons, mais en voulant "s'enrichir" il deviendra exactement ce qu'on voit sur la pochette : un grand fourre-tout absurde, kitschissime, une musique de foire et de cirque jouée par des clowns qui se prennent pour des artistes. Un concept idiot, des arrangements pompeux, où, comme chez Clayderman, se mélangeront classique et pop... Dylan avait fait fort dans le ridicule, avec ce mélange contre-nature de poésie et de rock d'un ennui mortel... les Beatles ne sont pas en reste avec leur fusion kitsch "classico-pop-rock".
Et que dire du White Album ? Les Cafards ont mis toute leur créativité dans Sgt Pepper (c'est à dire pas grand chose), ils ne seront même pas capables de trouver un titre ou une pochette à ce double-album consternant. Quand on n'a pas d'idées, soit on ne fait rien, soit on en fait trop. Les Beatles sont passés de l'un à l'autre avec le "double-blanc"... pas de pochette, pas de titre (ce qui est une bonne chose, ils n'allaient pas remettre ça après le grotesque du titre et de la pochette du précédent)... par contre, ils en font des tonnes dans l'accumulation de chansons. Ils n'ont pas su en composer une seule intéressante, pas d'idée valable, alors ils continuent, ils continuent à nous en infliger jusqu'à ce qu'on n'en puisse plus. Ils sont en roue libre, essayent tout et n'importe quoi, mélangeant avec leur indécrottable kitsch des ballades irlandaises, de la pop, du rock bourrin avec grosses guitares, de la country, du blues, du folk, des collages pseudo-expérimentaux (mais ça, personne ne l'a jamais écouté, c'est le dernier morceau de cet album interminable, faut n'avoir aucun goût pour ne pas appuyer sur stop bien avant), du piano-bar, du music-hall... bref, manque plus que débarquent une femme à barbe et un montreur d'ours.

Je parlais du "fond du fond"... mais voilà, le rock a une extraordinaire capacité à descendre toujours plus bas. Comme la connerie, il n'a aucune limite.

Par exemple... le Velvet Underground.
Ernesto Violin dit très justement dans sa chronique de cette daube immonde : 

Si la demonstration technique est une tare, la pauvreté musicale en est une autre, et le premier Velvet est à lui seul responsable d'une floppée de groupes sans intérêt, mais avec (ne riez pas) une "attitude".

Tout est dit. Ce qui ne m'empêchera pas d'en rajouter.

nullL'argument le plus idiot qu'on ait jamais trouvé pour justifier cet album d'une incroyable médiocrité, c'est qu'il aurait poussé des tas de jeunes - tout aussi médiocres - à fonder leur propre groupe. C'est sûr qu'en entendant un truc aussi laid et chiant, tout le monde se dit "je peux en faire autant". Ce qui rejoint l'apologie, dans le rock, du "do it yourself", qu'on retrouvera chez les punks. Il faut vraiment que les rockeurs n'aient pas le moindre petit début de sens esthétique pour considérer qu'une musique que n'importe quel crétin peut faire soit honorable. L'art, justement, c'est l'exception. Etre artiste, ce n'est pas un choix que l'on fait parce que c'est "cool", parce que c'est facile, mais parce qu'on est habité par une "vision", par quelque chose d'exceptionnel. Etre artiste, c'est un sacerdoce, cela demande la plus grande exigence, c'est aller le plus loin et le plus haut... ce n'est pas de nous endormir avec des berceuses d'une indépassable niaiserie telles Sunday Morning, Femme Fatale ou I'll be your mirror, à faire passer les Beatles pour un groupe de rockeurs enragés. Ni des chansonnettes aussi vilaines que There She Goes Again, ou de pathétiques impros bruitistes à la European Son. Ce dernier, d'ailleurs, est un des titres les plus cons de l'histoire du rock. Preuve que le Velvet n'avait absolument pas les moyens de son immense prétention.... sans doute se sont-ils dit : "le jazz, c'est chouette, ce sont des musiciens capables d'improviser... mais nous, on peut en faire autant !" Ils se lancent et... c'est le drame. Les lourdauds du Velvet réalisent que l'impro en musique, ça ne... s'improvise pas (elle est facile, mais beaucoup moins que European Son). Les jazzmen ont une véritable oreille musicale, d'excellentes connaissances théoriques, ce qui leur permet d'enchaîner des suites d'accords d'une grande richesse et se déplacer agilement et avec finesse sur les modulations les plus complexes. Pas les bourrins du Velvet, qui réalisent trop tard leur erreur, impossible de changer d'accord, de construire une mélodie... ils restent bloqués et nous emmerdent pendant plus de 7 mn sur le même matériau musical, qui n'avait déjà pas d'intérêt à la base. Et c'est là qu'il faut voir l'origine d'un des pires courants du rock, le post-rock. Le post-rock, c'est comme le prog-rock, c'est aussi prétentieux et boursouflé, sauf que c'est joué par des dépressifs qui ne savent pas jouer ni chanter, écoutés par d'autres dépressifs qui n'ont pas d'oreilles.

Comment peut-on appeler ces gens-là, du Velvet aux punk, des groupes de cold-wave au post-rock des "musiciens" ? Imagine-t-on dire d'un type qui a 20 mots de vocabulaire qu'il est un écrivain ?

Et ne pensez pas que le Velvet s'est amélioré par la suite, ils sont même tombés encore plus bas (mais comment font-ils ?), ce que démontre parfaitement Thom.   

Dans un autre genre... les Doors. Un autre genre, mais là encore, on est dans le grand n'importe quoi et la prétention démesurée. Des insupportables solos d'orgue de Manzarek aux poses de Morrison en passant par les mélanges improbables folk-blues-flamenco de Krieger, les Doors continuent à perpétuer cette grande tradition rock'n'roll du mauvais goût... et dire que ces gens-là osent se prendre pour des artistes. Art et rock... deux termes qui n'ont strictement rien à faire ensemble...

Ceux qui imaginent qu'on a affaire depuis le début de l'article à des artistes sont soit sourds, soit n'ont jamais entendu les gluantes guimauves que sont "Love me tender" d'Elvis, "I want you" de Dylan, "Let it be" des Beatles, "Wouldn't it be Nice" des Beach Boys, "Hello I love You" des Doors ou "I'll be your mirror" du Velvet. Dans un monde un peu plus éclairé, on enverrait illico en prison des types qui composent des nullités pareilles.

Il faudrait aussi parler d'Hendrix et Led Zeppelin, de leur virtuosité, looks consternants et leur massacre du blues (ils le vident de son feeling subtil pour en faire un horrible truc pachydermique), qui leur vaudraient non pas d'être envoyés en prison, mais condamnés à mort pour être à la base de deux des courants musicaux les plus ridicules de tous les temps : le hard et le rock progressif.

Et tant qu'à faire fonctionner la chaise électrique, pas de raison d'épargner Pink Floyd, des comptines d'enfants attardés période Syd Barrett à leur musique lisse pour jeunes cadres dynamiques en passant par leurs pseudo-expérimentations imbitables. Ni d'épargner les Who, coupables d'un mélange à vomir de grosses rythmiques rock lourdingues avec des mélodies d'une naïveté hallucinante. Sans parler de leur plus grand crime, l'opéra-rock.
nullAvec Tommy, dont le film qui en sera tiré saura parfaitement reproduire toute la laideur et la bêtise du rock, du kitsch hystérique d'une abyssale crétinerie, avec une histoire que même Max Pecas aurait trouvé trop grossière : un gamin qui devient sourd, muet et aveugle... et sera sauvé par le... flipper ! Il devient une star du flipper... et fonde une nouvelle religion !  Qui dit mieux ?

Passons sur le mouvement hippie, les Jefferson Airplane & co, ce serait aussi cruel que de taper sur "l'idiot du village".

nullJ'en viendrais presque à oublier le pire groupe de rock de toute l'histoire, les Stones, bien sûr. Qui symbolisent tout ce qu'il y a de plus détestable dans le rock : des petits bourgeois blancs opportunistes qui se prennent pour des bluesmen et jouent les durs. Il n'y a que les boutonneux fanas de rock qui puissent y croire et trouver quoi que ce soit de dangereux chez les Rolling Stones. Leur manager leur expliquera en gros "Vous ne savez pas jouer ? Vous n'avez pas la moindre inspiration musicale ? Pas grave... j'ai pas d'idées non plus, suffit de faire la même chose que vos prédécesseurs : piller les bluesmen noirs, comme l'ont fait l'industrie du disque blanche puis les rockeurs des 50's avant vous. Vous ne savez pas comment vous distinguer ? Mick, t'as qu'à faire le clown sur scène, tu fais la moue, tu fais la poule, tu te déhanches comme une gonzesse... les gens sont tellement cons qu'ils trouveront ça "cool". Vous êtes laids ? Suffit de jouer aux "bad boys", ça collera, et y a un créneau à prendre pour vous distinguer des Beatles"
Les Stones, c'est le rock et le marketing qui vont, main dans la main, dépouiller les jeunes en les abrutissant. On dit souvent qu'ils sont devenus une grosse machine commerciale... mais fallait être bien naïf pour ne pas réaliser qu'ils ont toujours été que ça ! 

Je ne vais pas m'arrêter en détail sur les deux ambulances du rock, le hard et le rock-prog car :
1. J'en ai déjà parlé ici et ici.
2. Si les fanas de rock sont des gros bourrins, il reste tout de même à la plupart 2-3 neurones. Largement suffisant pour comprendre que ces deux genres sont d'une bêtise et d'une laideur sidérales.

Par contre, ce que ne comprennent pas les fanas de rock, c'est que le rock progressif, dont ils aiment tant se moquer, n'est que la suite logique de ce qui s'est fait dans les 60's. Le rock progressif, c'est le "digne" fils de Dylan, des Beatles, du Velvet, des Doors, des Who, de Pink Floyd, d'Hendrix et autres Led Zep.

On y retrouve la prétention artistique des Dylan, Beatles, Doors, Velvet, les concepts crétins des Beatles et Who, les emprunts classiques des Beatles et Doors, le pompeux grandiloquent des Led Zep et Who, l'esbroufe et la virtuosité de pacotille d'Hendrix et Led Zep, les structures pseudo-complexes (mais surtout interminables) de Pink Floyd et Led Zep, les ballades mièvres de chacun... bref, tout ce qu'on trouve dans le rock progressif existait déjà dans les pseudos "grands noms" du rock.

Je laisse aussi tomber le glam-rock, pas la peine d'argumenter, tous ceux qui ont une paire d'yeux et d'oreilles savent bien qu'on touche ici le fond du mauvais goût. Inutile de s'appesantir sur l'insipide Bowie, qui a si peu de personnalité qu'il change de look et de styles musicaux comme de chemises, 2° plus grand opportuniste du rock après les Stones.

nullJ'aurais bien aimé parler du pathétique Neil Young, idole de tout ce que la terre compte de neurasthéniques crasseux (Kurt Cobain reprendra le...hum, "flambeau")... mais là aussi,
Ernesto Violin m'a précédé, résumant à la perfection (et avec une drôlerie qui rachète tout le temps perdu à s'emmerder à écouter Neil qui n'a de Young que le nom)  par une ou deux phrases chacun de ses albums. Une ou deux phrases, c'est presque trop, Ernesto est trop gentil, deux mots suffisent pour l'ensemble de sa discographie : chiant et laid.
Neil Young, c'est le type dont on se dit "ça a l'air d'être enfin un type authentique, un dur, un vrai..." et c'est tout le contraire. Un opportuniste de première (cf. Ernesto)... et quand on met un de ses disques sur sa platine pour la première fois, on est pris d'une grande crise de fou rire, le "bûcheron canadien" chante... comme un canari ! Et même pas un canari adulte... Un sous-Dylan, aussi déprimant, ennuyeux et mauvais chanteur que l'autre. Bref, le "Loner" aurait mieux fait de le rester, au lieu de nous imposer ses complaintes lourdingues.

nullMais tout ça, encore, c'est rien... en 77, on nous refait encore le coup du rock "brut et sauvage", avec les punks. Sur l'échelle de la connerie adolescente, qui descend pourtant très très bas, je ne sais pas si on peut aller plus profond que les mouvements hippies, punks et grunge. Dans tous les cas, c'est l'éloge de la crasse, de la médiocrité et des comportements moutonniers. Et tout ça n'a fait qu'empirer. Les hippies étaient crades et très cons, mais ils avaient au moins - aussi farfelus soient-il - un idéal. Même plus d'idéal chez les punks. Remplacé par une rage "bête et méchante". Dans le grunge, plus rien, pas d'idéal, pas même de rage... on est juste très crade et très con.
Avez-vous déjà rencontré un fan de grunge ? Le genre de type qui vous donnerait presque envie de voter Sarkozy... 

Revenons au punk, donc, qui est toujours dans cette grande tradition rock'n'roll de l'apologie du mauvais goût. Un mauvais goût qui atteint ici des sommets, réussissant l'exploit d'égaler le glam. Deux "grands" groupes vont fédérer la jeunesse. D'un côté, les Sex Pistols. Ils sont laids, ils sont cons, ils sont crades, ils ne savent pas jouer... exactement ce qu'il fallait pour susciter l'hystérie et le fanatisme de la jeunesse imbécile. De l'autre, les Clash, qui inventent le "punk FM". Des tubes pop avec quelques bouts de punk dedans. La recette des Clash, c'est la même que celle du hard FM : des mélodies pop sympas et "catchy" pour racoler les gamines, des trucs un peu plus rock pour plaire au grand frère. Du punk consensuel, qui ne choisit pas son camp car il tient trop à fédérer tout le monde... François Bayrou est un grand fan des Clash.

Mais tout ça, c'est rien. Il y a pire après. La cold-wave et la new-wave. L'ennui, la laideur, la mollesse, le rejet de toute sensualité, chaleur ou groove deviendront les valeurs phares du rock. Pourquoi se faire plaisir quand on peut se faire du mal ? Pourquoi s'amuser quand on peut s'emmerder ? Cela donnera le groupe emblématique, "pionnier" du genre, Joy Division. Une musique blafarde et laide comme on n'en connaissait que peu avant, si ce n'est chez le Velvet. Mais bon, je ne vais pas m'étendre sur les sinistres Joy Division , Klak l'a déjà fait brillamment. 
Dans le rock, on n'a pas beaucoup d'idées, alors on tourne en rond. Les punks nous refaisaient le coup du rock 50's "brut, crétin et spontané", la cold-wave refait celui du rock 60's, celui de Dylan, des Doors ou du Velvet : prétentieux, pseudo-intello et ennuyeux. Sur une musique qui a encore plus mal vieilli que le rock 60's, avec ses claviers bontempi et boites à rythmes robotiques. Ennuyeux et soporifique comme Dylan ; pseudo-romantico-nihiliste comme les Doors ; cafardeux, laid et mou comme le Velvet... bref, la cold-wave cumule les tares. Encore plus prétentieux que le prog-rock, avec des types qui savent à peine jouer 5 notes et 3 accords. Et ne leur parlez pas de rythme, un truc qui les dépasse totalement. Bref, si vous n'aimez pas la cold-wave, bonne nouvelle : vous êtes sain d'esprit.

Comme pour le punk, il existe aussi un versant FM de la cold-wave. Les Cure. Philippe Douste-Blazy est fan...

Punk, Cold-Wave... on se dit que là, franchement, impossible de descendre plus bas. Mais non, le rock, c'est la meilleure illustration de la célèbre phrase d'Audiard "Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît". C'est ainsi que naîtra l'indus. Des malades mentaux trouvant que le punk, la cold-wave n'étaient déjà pas suffisamment laids. Le pire, c'est qu'ils imaginent inventer quelque chose de nouveau, de moderne... alors que dans les années 1910, les "bruitistes" faisaient déjà ça... mais c'est resté anecdotique dans l'histoire de la musique, on a vite compris que ça ne menait nulle part. Il fallait bien des types aussi incultes que les rockeurs pour remettre le couvert en pensant inventer ici une musique... "moderne".
Si vous êtes fan d'indus, mauvaise nouvelle : vous avez la sensibilité d'un grille-pain.
(ça marche aussi pour un fan de Kraftwerk).

A propos des "fans"... la pire catégorie de fans de rock... ce sont les "puristes". Qu'il le soit d'un genre ou d'un groupe... un fana de rock "puriste", c'est le comble de l'absurde. Car il n'y a rien de "pur" dans le rock. Où est la pureté d'un genre dont la base, l'essence, c'est "business + racisme" ? (Entendons-nous bien, je ne dis pas que les rockeurs des 50's étaient "racistes", je dis juste que le rock ne pouvait naître que dans un monde raciste où les blancs s'intéressent à la musique des noirs... quand elle est jouée par des blancs). Où est la pureté de ce genre bâtard qui voudrait être à la fois de l'art (avec des expérimentations musicales dont la pauvreté a de quoi faire pleurer de rire les musiciens "classiques" et les jazzmen) et de la variétoche (par ses chansonnettes "accrocheuses") ?  

Puisqu'il est question d'expérimentations grotesques... un mot sur Sonic Youth. Le fan de rock inculte entend chez eux quelques dissonances inhabituelles... et crie au génie ! Alors que Schoenberg allait déjà 100 fois plus loin à une époque où les grands-parents des rigolos de Sonic Youth n'étaient même pas encore nés.      

Puisqu'il est aussi question de variétoche... un mot sur les Smiths. Une musique qui réussit (terme assez peu pertinent dans leur cas) à être aussi variétoche que lourdingue. Le comble, là encore, c'est que les fans de rock... trouvent ça léger et raffiné ! On croit rêver. Mais bon, rien d'étonnant : mélodies, rythmes, harmonie sont des notions qui parlent peu au fan de rock. Il n'a pas d'oreille, entend juste un vague "son d'ensemble", et juge avec les yeux. Il voit une bande de blancs-becs précieux, qui jouent en son clair et sans dissonances... et voilà, il nomme ça du "rock raffiné". Alors qu'il n'y a pas plus lourd ! Des mélodies d'une naïveté à faire passer celles des Beatles pour du Schubert, et des rythmes sans le moindre groove. Il n'y a d'ailleurs guère que dans le metal et l'indus qu'on peut trouver aussi peu de groove. Vous avez déjà vu danser des gens sur les Smiths ? Je vous le recommande, crise de fou rire assurée.  


Le rock, c’est un produit de consommation qu’on nous recycle ad nauseam, on change juste l’emballage, on écrit « nouveau » en gros, et les fans de rock tombent bêtement dans le panneau.

On a du rock « con, simplet et bourrin », puis du rock « mou, prétentieux et chiant », et du rock « lyrico-kitsch et pompeux ». Généralement dans cet ordre. La « trinité » Elvis-Dylan-Beatles. Parfois d’autres se superposent.


Con, simplet et bourrin : Stones, Who

Mou, prétentieux et chiant : Velvet, Neil Young

Lyrico-kitsch et pompeux : Rock-prog et glam-rock

 

On repart à zéro…

         
Con, simplet et bourrin : Punk

Mou, prétentieux et chiant : Cold-Wave

Lyrico-kitsch et pompeux : New-wave commerciale (U2, Simple Minds…)


Le hard, lui, passse de con, simplet et bourrin (AC/DC, Mötörhead) à lyrico-kitsch et pompeux (heavy et speed-metal, shredders), puis on retrouve :

Con, simplet et bourrin : Thrash

Mou, prétentieux et chiant : Doom, Stoner

Lyrico-kitsch et pompeux : Metal-prog

 

Et c’est reparti dans le rock fin 80’s et 90’s…

 

Con, simplet et bourrin :  Pixies, hardcore

Mou, prétentieux et chiant : Shoegazing, Lo-fi, Grunge (qui réussit à être en même temps con, simplet et bourrin)

Lyrico-kitsch et pompeux : Radiohead, Muse

 

Et dans les années 2000 ? Vous ne devinerez jamais…

 

Con, simplet et bourrin : Strokes, Libertines, White Stripes, le « retour du rock à guitares »

Mou, prétentieux et chiant : Le retour du folk-rock (on recycle, on recycle…), post-rock, drone

Lyrico-kitsch et pompeux : Arcade Fire, Mars Volta, succès de l’immonde genre qu'est le Metal Symphonique, Mika qui ressuscite le 2° groupe le plus minable de l’histoire du rock après les Stones (Queen).

 

Enfin… au moins, on n’est pas dérangé et surpris avec ce genre qui tourne en rond. Comment évoluera le rock dans les décennies à venir ? [Attention, spoiler !] on aura des trucs cons, simplets et bourrins, suivis d'autres mous, chiants et prétentieux, puis lyrico-kitschs et pompeux.


Je vous épargne le rock français, il n'y a strictement rien à en dire...si ce n'est qu'en musique, sur une échelle de 0 à 10, où le rock anglo-saxon est à 0... Les groupes de rock français les moins pourris sont à -10. Et je suis gentil. tellement gentil que je monte Gainsbourg et Bashung à -9, malgré leurs jeux de mots pourraves qui n'amusent que Roucas et Ruquier (et ça, personne n'en parle jamais, à part Christophe)  

Si vos groupes favoris ne sont pas répertoriés dans cet article, n'allez surtout pas croire que vous n'écoutez pas de la merde. C'est juste que vous écoutez de la sous-merde, les autres groupes étant totalement anecdotiques. 

Et si vous n'êtes pas convaincu, ne ratez pas les différents articles du 
Top Of The Flops Of The Pops Of The Blogs (2) 
 
Pour finir avec un peu de musique, de la vraie... un petit extrait de la 10° symphonie de Chostakovitch. Elle date de 1953, année de la naissance du rock... qu'elle enterre direct. Question puissance, intensité, nervosité, violence (sans parler de ce qui tombe sous le sens : l'intelligence, la richesse instrumentale et harmonique), elle ridiculise tous les Bill Haley, Elvis, Jerry Lee Lewis et autres Buddy Holly qui passent à côté pour des chanteurs variétoches dépressifs, insipides et gentillets :

2° mouvement, Allegro :

 

 

 

 

 

 

 

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