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4 mars 2007 7 04 /03 /mars /2007 14:43

 Rock         2002 - interscope ******

Les années 2000 c'est, dit-on, le grand retour du "rock à guitares". Non pas qu'il ait été absent des années 90, il a même eu son heure de gloire dans la première partie de la décennie avec Nevermind de Nirvana. Mais par la suite, l'électro ou le rock plus complexe et raffiné de Radiohead ont glané tous les honneurs. La question est donc... chez quel groupe des années 2000 peut-on trouver le digne successeur de Nevermind ?  



Radiohead ? Excluons-les tout de suite, ils sont hors-catégorie. Radiohead ne fait plus vraiment du rock, mais du... Radiohead. Trop aventureux pour être les représentants d'un genre en particulier.  

Les "idoles des jeunes" Placebo et Muse ? Bof... un romantisme adolescent un peu trop indigeste quand on a passé l'âge.

Red Hot Chili Peppers, Foo Fighters ? Si Placebo et Muse s'adressent à l'ado pleurnichard qui est en nous, eux tentent de réveiller l'ado rigolard et crétin. Idéal pour les jeunes skaters californiens amateurs de bières, fêtes, grosses guitares et hymnes rock pas très fin, mais ça reste assez vain.  

Coldplay ? Trop pop.

Franz Ferdinand, The Libertines, Bloc Party, Strokes, Arcade Fire ? Il y a du bon chez eux (quoique j'ai un peu de mal à le percevoir chez les Strokes et Libertines). C'est efficace, mais on peut être légèrement agacé par ce côté "hype & arty", par la vénération souvent excessive de magazines rock branchés qui, si on les laissait faire, leur dresserait un autel au panthéon des génies du rock, entre les Beatles, Elvis et Led Zeppelin. Et j'ai le faible de penser qu'une jolie mèche ne vaut pas un bon riff.      

Metallica, Kyo, Rolling Stones, U2, Keane, Dream Theater, Evanescence, Indochine, Naast, Plasticines ? Là, on toucherait le fond... ce serait la énième mort du rock, mais de celle-ci pas sûr qu'il s'en remette.

Les White Stripes ? C'est déjà plus crédible. Elephant, comme Nevermind des années 90, ça aurait de la gueule. Mais, vous l'aurez deviné, j'opterais plutôt pour Songs for the Dead des américains Queens of The Stone Age.

Digne successeur de Nevermind, il ne cible pas un public particulier, mais a su conquérir les amateurs de rock de toutes les chapelles. De grosses guitares pour amateurs de rock californiens, des bases de blues-rock teigneux, des mélodies imparables sans être putassières et variétoches, et ce sur chaque titre (tout comme Nevermind, encore une fois), du lyrisme (sans se vautrer dans le pathos adolescent), quelques morceaux particulièrements sombres, violents ou speedés, pour les amateurs de metal ou punk, et une qualité exceptionnelle de l'ensemble, qui a séduit jusqu'aux amateurs de rock indépendant les plus exigeants.

Un album consensuel ? Sûrement pas. Juste un album qui, comme Nevermind, London Calling ou Nevermind the bollocks aligne des titres parfaits avec une furieuse et irrésistible énergie.

Si Nevermind a cet avantage qu'il a plus profondément marqué son époque, Songs for the deaf, plus élaboré et quasiment aussi efficace n'a pas à souffrir la comparaison. 

Queens of the Stone Age, c'est avant tout le groupe de Josh Homme (guitare et chant). Avec Nick Olivieri (bassiste, qui l'a suivi dans QOTSA) il était membre de Kyuss, groupe qui, au début des années 90 a fait partie des pionniers du stoner rock (rythmiques, lourdes, répétitives, hypnotiques, qui empruntent au blues et au metal). Pourtant, QOTSA s'éloigne du stoner rock pur et dur (même si on y retrouve quelques rythmiques particulièrement lourdes et les références aux drogues...) Mais les mélodies soignées, la richesse de l'album et la jubilation que suscite son écoute n'ont pas grand chose à voir avec le stoner rock.

Autre lien avec Nirvana... la participation de Dave Grohl (batteur de Nirvana, précision pour ceux qui n'auraient pas écouté de rock dans les années 90). Dave Grohl n'est pas toujours très inspiré avec ses Foo Fighters, mais là, il s'est surpassé. Notons aussi la présence de Mark Lanegan, qui a co-écrit quelques titres avec Josh Homme et chante sur certains morceaux. 

Depuis, les QOTSA ont sorti un autre album, l'excellent Lullabies to Paralyze, un peu plus tortueux et sombre que Songs for the Deaf, mais d'une qualité, là aussi, assez exceptionnelle.


Le meilleur moyen pour les découvrir ? Une version live (bon son, même s'il faut monter le volume) de No One Knows, avec Dave Grohl à la batterie, pas là pour faire de la figuration :



 

 

Le clip de Go with the Flow, un des morceaux les plus "accrocheurs" de l'album :

 

 

 Plus violent, deux vidéos lives de titres que je n'aurais pu laisser de côté (avec leur batteur habituel, chaînon manquant entre l'homme et le gorille) :


First it Giveth

Hangin' Tree (avec Mark Lanegan au chant) 



Queens of The Stone Age - Songs for the deaf

1.You Think I Ain't Worth A Dollar, But I Feel Like A Millionaire
2. No One Knows
3. First It Giveth
4. Songs For The Dead
5. The Sky Is Fallin'
6. Six Shooter
7. Hangin' Tree
8. Go With The Flow
9. Gonna Leave You
10. Do It Again
11. God Is In The Radio
12. Another Love Song
13. A Song For The Deaf
14. Mosquito Song (bonus track)
15. Everybody's Gonna Be Happy (bonus track)


A lire, chroniques de l'album par :
 
Systool

Chtif                                          

Klak
Thom
Le Bal des Vauriens         
Guic'

Pop-Hits 


Autres chroniques de Queens of the Stone Age ici :


Queens of the Stone Age - River in the Road 
 
PJ Harvey & Josh Homme - Crawl Home





Les meilleurs albums de 2002



Songs for the Deaf sur Priceminister


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25 janvier 2007 4 25 /01 /janvier /2007 19:40

 Rock       11/2006 Anti ****                                                                                                                                          Tom Waits, c’est un chant qui doit autant aux cigarettes sans filtres qu’aux grandes rasades de bourbon, des musiques destructurées, le bordel, le chaos… enfin, ce sont les clichés habituels. Bordélique, Tom Waits ? Pas tant que ça, en fin de compte, à la vue de la structure de son dernier album. Car c’est tout de même un comble pour un des artistes les plus chaotiques du « rock » (si tant est qu’on puisse l’affilier à un style) que de sortir un triple album où ses 3 facettes – rugueux, expérimental, crooner – sont chacunes bien délimitées par un CD. Parti-pris que l’on peut trouver étonnant de la part d’un artiste qui joue aussi souvent sur la déstabilisation. Un morceau hargneux et bizarre l’est encore plus lorsqu’il succède à une ballade. Pas de ça ici, c’est en fait plutôt l’ambiance qui est privilégiée :

 

Ambiance cabaret-rock-blues teigneux pour le 1er, Brawlers.

Belles ballades et sérénité pour le 2°, Bawlers

Expérimentations, poésie déclamée et accompagnée, morceaux tordus pour le dernier, Bastards.

 

Sur les 54 titres, 30 sont des compos de Waits, inédites. Parmi les reprises, je n'ai pas été étonné d'y trouver le "traditionnel" Lord I've been changed, titre que j'ai de nombreuses fois entendu chanté par le Reverend Tom Frost, fils spirituel de Tom Waits... mais là, le fils a précédé le père !

Personnellement, j’ai une petite préférence pour Brawlers, mais les 3 CD sont assez exceptionnels. Du grand Tom Waits (comme souvent, faut dire qu’il n’y a pas grand-chose à jeter dans sa discographie). Par contre, si vous ne le connaîssez pas, commencez par l’indispensable Rain Dogs de 1985, chef-d’œuvre qui n’a pas pris une ride, avant de vous lancer dans Orphans.

Un peu léger, comme chronique, après un mois d’absence et pour un triple album aussi riche… donc quelques bonus pour m’excuser :

 

Extrait, en live (dans une version assez différente de celle de l’album) de Walk Away

 

Petite interview marrante de Tom Waits sur la chaîne d’humour américaine Comedy Central, dans le Daily Show de John Stewart (un vrai fana de Tom Waits), ici.

 

 

Liste des titres, prise sur Wikipédia :

 

 

 



Tom Waits - Orphans : Brawlers, Bawlers & Bastards

Brawlers

 

Toutes les chansons sont de Tom Waits et Kathleen Brennan, sauf mention contraire.

  1. Lie to Me
  2. Lowdown
  3. 2:19
  4. Fish in the Jailhouse
  5. Bottom of the World
  6. Lucinda
  7. Ain't Goin' Down to the Well (Leadbelly, John Lomax, Alan Lomax)
  8. Lord I've Been Changed (trad. arr. Waits/Brennan)
  9. Puttin' on the Dog
  10. Road to Peace
  11. All the Time
  12. The Return of Jackie and Judy (Joey Ramone, Johnny Ramone, Dee Dee Ramone)
  13. Walk Away – 2:43
  14. Sea of Love (Phil Phillips, George Khoury)
  15. Buzz Fledderjohn
  16. Rains on Me (Waits, Chuck E. Weiss)

Bawlers

  1. Bend Down the Branches
  2. You Can Never Hold Back Spring
  3. Long Way Home
  4. Widow's Grove
  5. Little Drop of Poison
  6. Shiny Things
  7. World Keeps Turning
  8. Tell it to Me
  9. Never Let Go
  10. Fannin Street
  11. Little Man (Teddy Edwards)
  12. It's Over
  13. If I Have to Go
  14. The Fall of Troy
  15. Take Care of All My Children
  16. Down There by the Train
  17. Jayne's Blue Wish
  18. Young at Heart (Carolyn Leigh, Johnny Richards)

Bastards

  1. What Keeps Mankind Alive? (Kurt Weill/Bertold Brecht) (extrait de Threepenny Opera)
  2. Children's Story (extrait de Woyzeck de Georg Buchner)
  3. Heigh Ho (Churchill / Morey)
  4. Army Ants
  5. Books of Moses (Skip Spence)
  6. Bone Chain
  7. Two Sisters (traditional, arr by Waits/Brennan)
  8. First Kiss
  9. Dog Door (Waits/Brennan/Linkous) (avec Sparklehorse)
  10. Redrum
  11. Nirvana (texte de Charles Bukowski)
  12. Home I'll Never Be (texte de Jack Kerouac)
  13. Poor Little Lamb (Kennedy/Waits)
  14. Altar Boy
  15. The Pontiac
  16. Spidey's Wild Ride
  17. King Kong (Daniel Johnston)
  18. On the Road (texte de Jack Kerouac)
  19. Dog Treat (Bonus track)
  20. Missing My Son (Bonus track)
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22 août 2006 2 22 /08 /août /2006 21:38

Pop-rock       2006 - XL Recordings ****

Dire que l’album solo de Thom Yorke (chanteur et leader de Radiohead) ressemble à s’y méprendre à un bon Radiohead… c’est résumer l’essentiel de ses qualités et ses défauts. Qualités, car on y retrouve la poignante mélancolie du groupe (le chant de Thom Yorke y est pour beaucoup), l’electronica et le goût pour l’expérimentation (dès les premières mesures du premier morceau, on est pris par un rythme particulièrement original), le souci du détail et du travail léché. Défauts… pour ceux qui n’aiment pas les directions alambiquées prises par Radiohead depuis OK Computer. Le fait que The Eraser sonne comme du bon Radiohead, c’est dans un sens à mettre au crédit des défauts. Car on peut s’interroger sur l’utilité de sortir un album solo pour rester dans un univers aussi proche de celui du groupe. On aurait plutôt imaginé qu’un type aussi créatif que Thom Yorke en profite pour emprunter des voies impossibles avec son groupe.

Mais après tout… Thom Yorke peut bien faire ce qu’il veut. Les amateurs de gros rock qui tâche ont souvent reproché à Radiohead un excès de sophistication, voire une évolution destinée à plaire aux critiques plus qu’au public. Cet album leur donnera en partie tort : la sophistication n’est ni un carcan, ni une coquetterie chez Radiohead, elle est tout ce qu’il y a de plus naturel dans l’écriture de Thom Yorke, et... cet album n’est pas un cadeau pour les critiques rock. Car faut pas mal ruser, pinailler ou extrapoler pour trouver des différences notables entre The Eraser et la production à laquelle nous a habitué Radiohead. La plus évidente, c’est peut-être l’omniprésence de l’électronique (qui avait pourtant déjà la part belle dans Kid A et Amnesiac). Et cela peut ici s’expliquer de la manière la plus terre à terre qui soit : moins de musiciens… donc plus de bidouillages électroniques pour pallier à leur absence. L’utilisation de l’électro inspirée des Autechre, Aphex Twin et autres Plaid qu’admirent les membres de Radiohead contribue d’ailleurs pour beaucoup à l’atmosphère mystérieuse, éthérée et intimiste qui se dégage de l’album.

 

Bref, pas moyen d’écrire sur Thom Yorke qui " étouffe " au sein de Radiohead et veut expérimenter de nouvelles voies, puisqu’il reste fidèle au " style " Radiohead. Pas moyen de supposer une quelconque mésentente dans le groupe qui conduit à des projets solos et une séparation imminente, ses acolytes sont amicalement venu lui donner un coup de main pour The Eraser et un nouvel album est en préparation.

Rien de croustillant à se mettre sous la dent, pas de quoi noircir des tonnes de pages, mais juste un excellent album qui se range sans rougir à côté des remarquables et déjà classiques The Bends, OK Computer, Kid A, Amnesiac, Hail to the Thief … et rien que ça, c'est déjà immense.

 

http://www.theeraser.net/


Thom Yorke – The Eraser (produit par Nigel Godrich)


1 the eraser

2 analyse

3 the clock

4 black swan

5 skip divided

6 atoms for peace

7 and it rained all night

8 harrowdown hill

9 cymbal rush

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