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14 août 2006 1 14 /08 /août /2006 23:17

    Décidément, c’est une sale période pour les musiciens… " à part ". Après Ligeti et Syd Barrett, c’est Arthur Lee (chanteur et leader du groupe américain Love) qui vient de mourir (ce blog ressemble de plus en plus à une rubrique nécrologique…)

 

 

Impossible de ne pas faire le lien entre les décès à moins d’un mois d’intervalle de l’anglais Syd Barrett et de l’américain Arthur Lee. Ils étaient les deux icônes de la musique psychédélique, tous deux chanteurs, guitaristes et leaders de leur groupe, ils sortent chacun en 1967 un album incontournable, ils ont abusé (le mot est faible) de drogues, ont flirté (voire plus, surtout pour Syd) avec la schizophrénie, et ont connu la déchéance après des promesses d’immense succès. Autant de coïncidences…

J’ai appris la triste nouvelle par le blog de Chtif, et vous recommande son article sur Arthur Lee. Je ne vais pas m’étendre et redire ce qu’il dit déjà très bien. Juste insister sur la nécessité de connaître l’indispensable album de Love, Forever Changes (1967). J’en disais deux mots à la fin de mon article sur Parachute des Pretty Things, car ces deux disques ont en commun une succession de tubes pop de très haute volée et un incompréhensible échec à leur sortie.

Mélodies imparables, orchestrations riches et inspirées, générosité et foisonnement d’idées… un grand album à mettre entre toutes les oreilles.

Inconditionnel des Doors, je n'oublie pas qu'Arthur Lee est un des tous premiers à avoir remarqué Morrison et son groupe. Love était déjà en haut de l’affiche à Los Angeles, quand les Doors débutaient (voire végétaient) dans de petites salles. Mais Arthur Lee les aidera à signer avec Elektra.

Les Doors deviendront par la suite un des plus grands groupes de rock de l’histoire, ils connaîtront un succès planétaire, alors que Love sera vite oublié… sauf de quelques passionnés conscients de détenir en Forever Changes un des plus estimables bijoux de la musique pop.

 

Arthur Lee (Arthur Taylor Porter)

Memphis, 7 mars 1945

Memphis, 3 août 2006

 

 

 

 

 (mort d'une leucémie) 

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11 juillet 2006 2 11 /07 /juillet /2006 23:27

nullSyd Barrett est mort vendredi dernier. Dans l’indifférence quasi-générale… mais c’était le dernier de ses soucis. Leader du Pink Floyd des débuts, il est un des personnages les plus étonnants et légendaires de l’histoire du rock. Il avait tout pour lui : la beauté (il est devenu ensuite méconnaissable), la jeunesse, le talent, la créativité… mais l’acide lui a rongé le cerveau. Il a très vite sombré dans la schizophrénie, reclus depuis les années 70 à Cambridge, dans la cave de la maison de sa mère. Une destinée qui s’annonçait flamboyante… mais s’est consumée de la plus triste manière. Syd Barrett n’est pas le premier ni le dernier qui ait abusé du LSD, mais si d’autres s’en sont sortis, lui a touché le fond sans ne jamais remonter à la surface. Il aura tout de même vécu 60 ans, les complications de son diabète auraient eu raison de lui il y a quelques jours.

Il est de bon ton, chez certains puristes, de vénérer Syd Barrett et le premier album de Pink Floyd (après lequel Barrett a quitté le groupe)… en méprisant ce que Pink Floyd a fait par la suite. Avis que je ne partage pas, les comptines pop psychédéliques typiques du " style " Barrett me parlent moins que les longues plages envoûtantes et expérimentales du Pink Floyd des années 70. Par contre, il est incontestable que Pink Floyd a perdu son âme avec le départ de Roger Waters dans les années 80.

Le groupe a évolué après leur premier album, The Piper at the Gates of Dawn, mais rendons à Barrett ce qui lui appartient : le Pink Floyd des années 70 lui doit aussi beaucoup. Le goût pour la science-fiction, l’innovation et les passages hypnotiques qui caractériseront le Pink Floyd des années 70, on en trouve déjà les prémices dans l’excellent Astronomy Domine (vidéo du morceau live à la BBC en 1967, qui témoigne aussi de l’intérêt du groupe pour le visuel, ici). Les autres membres du Floyd n’ont d’ailleurs jamais nié l’influence qu’a exercé sur eux Syd Barrett, ni leur fascination pour le personnage, comme l’atteste Shine On You Crazy Diamond, une de leurs pièces maîtresses, dédiée à leur premier leader.

  

Pink Floyd était à l’origine composé de :

Syd Barrett (chant, guitare)

Roger Waters (chant, basse, guitare)

Richard Wright (chant, claviers)

Nick Mason (batterie)

  

Syd Barrett, défoncé en permanence, devenait totalement imprévisible, incapable d’assurer ses parties pendant les concerts (quand il y venait !). David Gilmour, ami d’enfance de Syd Barrett, a rejoint le groupe pour s’occuper des parties de chants et guitares qu’il ne pouvait plus tenir. Le groupe fonctionne à 5 un petit moment avant que Gilmour ne remplace définitivement Barrett, trop largué pour jouer quoi que ce soit.

L’emprise du tourmenté Roger Waters sur le groupe sera de plus en plus forte, et même totale sur The Wall et Final Cut, avant que Waters quitte à son tour le groupe.

 

Les 5 Pink Floyd : Mason, Barrett, Gilmour (en bas), Waters, Wright 

 

 nullS’il n’est pas nécessaire d’être fou pour composer de la bonne musique, et si tous les fous ne font pas à coup sûr de grands artistes… Pink Floyd a eu besoin du schizophrène Barrett et du paranoïaque Waters pour être mené vers les plus hautes cimes. Mais quand le sympathique Gilmour a pris les commandes… la démesure de ce groupe hors norme a quitté leurs compositions pour ne plus s’exprimer que dans de grands light-show spectaculaires… mais assez vains.

Aucun groupe de rock ne m’a passionné autant que Pink Floyd, même si les Doors, Led Zeppelin, Sonic Youth, Radiohead et Massive Attack sont aussi haut placés dans mon " panthéon personnel " (qui a dit on s’en fout ? ). La période Syd Barrett, encore une fois, n’est pas ma favorite… mais je garde tout de même " religieusement " trois de ses œuvres :

  

The Piper at the Gates of Dawn, premier album de Pink Floyd

 

The Madcap Laughs, album solo enregistré en 1970, supervisé par Waters et Gilmour. Les sessions étaient particulièrement chaotiques, pas facile d’enregistrer un album dans un état de schizophrénie avancé.

 

Opel compilation sortie en 1988.

  

Même si cela ne transparaît pas dans cet article en fin de compte assez froid et "informatif", c'est avec une réelle émotion que je l'ai écrit. Syd Barrett restera à jamais pour moi (et beaucoup d'autres) un des artistes les plus énigmatiques et attachants. Beaucoup de musiciens flirtent avec la folie, en jouent... lui ne faisait pas semblant et s'y est engouffré définitivement il y a près de 40 ans.  

Enfin... c'est ce qui se dit. D'autres pensent qu'il s'est remis des années 70 et a juste choisi l'anonymat, renonçant à cette gloire et cette célébrité qu'il trouvait absurde et sans intérêt, préférant cultiver son jardin (au sens propre... voltairien, Syd ?) plutôt que de parader sur toutes les scènes du monde. Le musicien le plus fou de l'histoire serait-il devenu le plus sage ? Difficile à croire, mais avec Syd Barrett, on peut s'attendre à tout... 

 

Une des chansons de Syd Barrett que je préfère, tirée de Opel, au titre particulièrement psychédélique et surréaliste :

 

Syd Barrett - Effervescing Elephant   

 

Quelques liens pour en savoir plus sur Syd : 

The Syd Barrett Archives 

 

Pink-floyd.org (on y trouve notamment des tablatures, paroles de chansons et beaucoup d’infos)

http://www.pink-floyd.org/barrett/

 

Article sur Wikipédia :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Syd_Barrett

 

Portraits de Syd Barrett, mis en parallèle avec ceux de ses "héritiers" :

 

http://chtif.over-blog.com/article-3260773.html 

Sites sur Pink Floyd : Seedfloyd

                                 Pink Floyd Story

 

Roger "Syd" Barrett 

06/01/1946 – 07/07/2006

 

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2 juillet 2006 7 02 /07 /juillet /2006 16:51

1998 – Quaterstick Records *****

 

L’arrivée de l’été, c’est l’occasion de subir des tas de tubes grotesques mélangeant pop, rock, techno ou dance avec des " musiques du sud ". Les occidentaux qui ne connaissent rien à ces musiques ne peuvent avoir qu’une bien piètre opinion de ce qu’elles sont en écoutant ces insupportables " tubes de l’été " martelés par les radios.

Il est vrai que le rock et les musiques populaires occidentales ne se marient pas toujours de façon heureuse avec les musiques du sud. Dans le meilleur des cas, on a des musiciens du nord et du sud qui se respectent et souhaitent faire quelque chose de bien… mais le risque d’aboutir a un album poli, fade ou trop hétérogène avec des musiciens qui restent timidement chacun dans leur coin est grand. Heureusement, de grandes réussites sont là pour me faire mentir. C'est le cas de l’exceptionnel The Black Light, deuxième (et meilleur) album de Calexico.

Ce groupe rock originaire de Tucson, Arizona, mené par Joey Burns et John Convertino, ne se contente pas d’épicer sa musique d’éléments mariachis. Loin de s’arrêter à un mélange qui aurait déjà pu suffire à les faire remarquer, ils associent librement et avec inspiration des chansons et des instrumentaux, Morricone au rock indépendant, des morceaux où l’atmosphère prime à d’autres où la mélodie est reine, des passages festifs à des passages sombres et, comme c’est le cas pour les grands albums, tout cela fusionne et fonctionne à merveille.


The Black Light
est l’album idéal pour les étés caniculaires, donc pour celui qui s’annonce. Vous crevez de chaud dans un 2 pièces pourri dans une banlieue morose, avec pour seul vue l’immeuble grisâtre d’en face ? Pas de quoi dramatiser (non, je ne suis pas payé par le gouvernement à diffuser de bonnes raisons pour ne pas se révolter contre sa condition). Avec The Black Light, c’est l’Arizona et le Mexique qui viennent à vous à peu de frais. Montez le son, fermez les yeux, et même avec le manque d’imagination d’un réalisateur de téléfilms de France Télévision, le dépaysement sera total et le voyage envoûtant.


La bande-son idéale des grands espaces et des petits motels du sud des Etats-Unis...

 

Formation :


Joey Burns : double-bass, guitars, cello, mandolin, accordion, keyboards, steel guitar, percussion and vox

John Convertino : drums, vibraphone, marimba, accordion, percussion and thunder drum

 

Tasha Bundy : backing vox

Howe Gelb : organ and piano

Neil Harry : pedal steel

Bridget Keating : violin

Gabriel Landin : gitaron

Nick Luca : spanish guitar and claves

Stephanie Nelson : fuzz vox

Rigo Pedroza : trumpet

Fernando Sanchez : trumpet

Al Tapatio : trumpet

 

Site officiel du groupe (vous y trouverez quelques mp3 de leurs albums ou de concerts) :

 

 

Discographie :


- Spoke (1997)
- The Black Light (1998)
- Hot Rail (2000)
- Feast of Wire (2003)
- Garden Ruin (2006)
- Carried To Dust (2008) 

 


Calexico – The Black Light

  1. Gypsy's Curse
  2. Fake Fur
  3. The Ride (pt II)
  4. Where Water Flows
  5. The Black Light
  6. Sideshow
  7. Chach
  8. Missing
  9. Minas De Cobre (for better metal)
  10. Over Your Shoulder
  11. Vinegaroon
  12. Trigger
  13. Sprawl
  14. Stray
  15. Old Man Waltz
  16. Bloodflow
  17. Frontera
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