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17 novembre 2007 6 17 /11 /novembre /2007 16:44

Dans le précédent article, je disais que je n'écrirai pas avant une semaine... mais après l'excellente dernière chronique de Thom, je ne pouvais pas ne pas rebondir et vous livrer cette constatation qui me trotte dans la tête depuis longtemps. 
Comment le discours de Sarkozy a-t-il pu devenir "acceptable" et même plébiscité par les français ? Parce que son fond de commerce est sensiblement le même que celui de Le Pen, qui, lui, n'a même pas pu dépasser les 20% au 2° tour des élections de 2002, et a été traîné dans la boue pour avoir tenu des propos pas si différents de ceux de Sarkozy. Certains pensent que les relations très proches de Sarkozy et des patrons des grands médias ont joué pour "promouvoir" ses idées. Mais ce n'est qu'anecdotique. Faut être pas mal parano pour imaginer que dans toutes les rédactions des radios et grandes chaînes de télé, les Bouygues, Lagardère & co ont débarqué en disant "Bon, les choses sont claires, le but est de faire élire Nicolas, alors vous allez faire tout pour". Peut-être y a-t-il eu quelques "pressions", de l'auto-censure... mais on ne peut penser que les grands médias ont été utilisé comme des machines de guerre pour faire élire Sarkozy (quoique TF1...)

Non, cela relève d'une mécanique bien plus inconsciente et insidieuse. Que j'observe, étonné, depuis avant même les élections de 2002. On a beaucoup glosé sur les relations de connivence entre Sarkozy et les journalistes. Mais, à mon avis, on néglige le processus à la base de ces jeux de séduction. Avant de le détailler... petite parenthèse nécessaire sur le rôle des journalistes :
Les journalistes dont je parle sont ces journalistes médiatiques, présentateurs de JT, d'émissions de télé, éditorialistes et intervieweurs, ces journalistes qui sont pour le peuple des références, des modèles, des médiateurs auxquels ils s'identifient. Les journaux de presse-people où l'on évoque les vacances, les amours où la nouvelle paire de chaussures de Claire Chazal et PPDA se vendent en masse, mais qui s'intéresse au travail de vrais journalistes-enquêteurs comme Denis Robert ? A part les juges qui l'accablent ?
Le présentateur de JT, par la neutralité qu'il doit observer est un "espace vide" dans lequel se projette le public. Ce mélange de proximité, de neutralité, de respect et de fascination pour ceux qui "savent" et nous apportent quotidiennement la vérité du monde dans lequel nous vivons (bah, si, c'est la vérité, la preuve, on a des images...) donne aux journalistes de télé un immense pouvoir sur le public.

Qui sont ces "journalistes" ?

Des individus qui viennent pour l'essentiel de milieux privilégiés. Bonne éducation, bonne élocution, bonne présentation... qu'ils le veuillent ou non, les Chazal, PPDA, Schoenberg, Laurence Ferrari, Marie Drucker, Thomas Hugues, Ockrent sont les plus parfaites illustrations de ce qu'on pourrait appeler de "grands bourgeois bien comme il faut". Pernaut l'est peut-être un peu moins... mais lui ne compte pas, il est plus sarkozyste que Sarkozy depuis le début...   

Quels sont les rapports entre les journalistes et les politiques ? 

Un rapport de séduction. Qu'il soit homme ou femme, le journaliste est dans la posture traditionnellement "fénimine", celle d'être draguée par le politique qui va tout faire pour lui prouver qu'on peut lui faire confiance et qu'il est le meilleur parti. Une interview politique, c'est chaque fois comme un premier rendez-vous. Il s'agit pour le politique de se montrer sous son meilleur jour, de masquer ses défauts et valoriser ses qualités, pendant que le journaliste le jauge et le questionne pour savoir s'il vaut vraiment le coup et a du répondant. Comme dans un premier rendez-vous, il ne s'agit pas de céder dès la première oeillade du politique, sous peine de passer pour un journaliste-facile, mais de savoir garder ses distances... qui n'empêchent pas quelques signaux prouvant que l'on est... "intéressé".

Venons-en donc au fait...

L'étonnement dont je parlais un peu plus haut vient du fait que depuis de nombreuses années, les interviews de Sarkozy par ces "journalistes médiatiques" me font systématiquement penser aux jeux de séductions lycéens, et à ce que j'appellerai le syndrome du "voyou charismatique". Pas loin du syndrome du "beau ténébreux", qui correspond tout de même moins à Sarkozy.

On a tous connu ça (on l'a même parfois été)... le voyou charismatique, dans les salles de classe, c'est le type assez turbulent, au fond de la classe, qui ne respecte pas vraiment les règles, provoque et ose ce que les autres n'osent pas. Le propre du voyou charismatique, c'est de fasciner un peu tout le monde, et particulièrement les pucelles de bonnes familles. Qui sont un peu "choquées" au début, mais, en s'habituant, commencent à se sentir toute chose quand elles le voient. Parce qu'il les dérange, les trouble, a un petit côté sulfureux qui les émoustille. Elles n'ont pas encore "vu le loup", mais voilà un loup qui a l'air plutôt sympathique, et pas aussi dangereux qu'elles le pensaient. Certes, au premier rang, il y a bien le gentil binoclard fana de donjons et dragons, de rock-prog ou de metal-symphonique (désolé Thom, c'est plus fort que moi...), avec lequel il n'y aurait pas le moindre risque. Mais c'est tellement moins excitant...  

Sarkozy ne pouvait que fasciner les "journalistes-pucelles de bonne famille" et remplir ce rôle de "voyou charismatique". Certes on trouve quelques agitateurs à l'extrême-gauche... mais leur monde est moins séduisant. Se taper une manif sous la pluie à Roubaix en compagnie de prolos dépressifs contre la délocalisation d'une usine de textile, c'est moins glamour que les soirées au Fouquet's. Quant à l'extrême-droite... pas question de flirter avec Le Pen, la "grosse brute infréquentable isolée au fond de la classe".

Face à Sarkozy, on a ainsi pu voir des journalistes tout émoustillés de trouver enfin un "bad boy" qui les change des soporifiques discours politiquement corrects et convenus des "grosses têtes" de la politique. Un mauvais garçon qui dérange leurs certitudes de "grands bourgeois" vivant dans un petit monde de privilégiés, un mauvais garçon qui leur parle avec une familiarité déconcertante mais troublante, eux qui sont habitués surtout à des dialogues de bon aloi où chacun garde ses distances. Un mauvais garçon qui leur sort le grand jeu, les bouscule et n'hésite pas à les plonger dans le pathos avant de les faire rêver avec les plus belles promesses. Tout ça est très "grossier", mais ça marche. Le syndrome de la bourgeoise qui vit dans un milieu hyper-protégé, respectable et feutré, mais rêve d'un voyou qui l'enlève. Des Madame Bovary qui s'ennuyaient avec leurs maris fades et polis, et qui attendaient un homme, un vrai, pour les brusquer et leur faire connaître des relations plus excitantes. Des pucelles qui jouent un peu au début les "vierges effarouchées" face aux provocations d'un type moins "lisse" que les autres, mais qui sentent bien qu'elles sont à deux doigts de fondre.
Un mauvais garçon qui a aussi sû renverser les rôles, en culpabilisant les journalistes. Lui qui prône la répression, que les journalistes "bien-pensants" attendaient en imaginant qu'ils pourraient se faire l'écho d'idées plus nobles et tolérantes face au "bourreau" Sarkozy... voilà que Sarkozy se pose en victime et s'approprie le cas de Mme Michu, terrifiée par l'idée de sortir de chez elle parce que des "jeunes" dealent en bas de son HLM et l'insultent quotidiennement, de M. Machin, qui se se lève tôt pour un travail ne lui permettant pas de nourrir correctement sa famille pendant que les assistés se la coulent douce en touchant les allocs, ou de Mlle Untel, qui s'est faite violer dans une cave par de jeunes sauvages de banlieue. Le tout, en prenant directement à parti la journaliste, lui disant "Vous feriez quoi, vous, si..." Alors bien sûr, la journaliste, elle culpabilise un peu, parce que personne ne deale en bas de chez elle, elle a de quoi nourrir sa famille et bien plus encore, et ne se fait pas violer dans des caves sordides... C'est comme les "pucelles de bonne famille" qui pensent faire comprendre au "voyou charismatique" qu'il est tout de même un peu trop brusque, mais quand lui leur répond que c'est la vie qui a été dure avec lui, venant d'un milieu défavorisé avec un père alcoolique qui le battait etc, etc... elles se sentent coupables, elles qui ont toujours tout eu sur un plateau, et sont d'autant plus séduites par ce "mauvais garçon au grand coeur qui connait les dures réalités de la vie".

Face à Le Pen, c'était facile, d'autant plus qu'il n'était que rarement invité. Il était de toute façon considéré comme le "méchant infréquentable et irrécupérable" de l'histoire. Le journaliste n'avait pas à "résister à la tentation", il restait imperturbable, le moindre signe de sympathie et d'approbation aurait été très mal perçu. Donc il gardait la tête froide, et ne laissait pas passer certains discours populistes et tendancieux. 

Devant ma télé, chaque fois que je tombais sur ce type d'interview de Sarkozy, je n'avais qu'une envie, celle de dire au journaliste : "Bordel, tu te laisse embobiner comme une pucelle... jouez à ce genre de petits jeux de séduction lors d'un dîner si ça vous amuse, mais là, il s'agit de l'avenir du pays !"

Ce sont les "journalistes-stars" qui légitiment de manière inconsciente le discours des politiques. Censés rester impartiaux, ils incarnent l'objectivité. Les politiques embrouillent, racolent, n'ont pas toujours un discours simple... la confiance et l'adhésion du spectateur s'appuie de manière inconsciente sur les réactions et le regard de ces journalistes-stars. Et dans le regard des journalistes, ce qu'on pouvait lire, c'était... "et pourquoi pas lui ? ça serait un peu plus excitant qu'avec les autres... au moins, il y aurait de l'action !"

Bien entendu, ce n'est pas ce seul jeu de séduction qui a fait élire Sarkozy. Mais je suis absolument certain qu'il y a contribué. Car c'est cette fascination un peu "canaille" des journalistes pour Sarkozy qui a permis à son discours de trouver la respectabilité et le pouvoir de séduction que n'avait pas celui de Le Pen...    

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commentaires

G
ARBOBO : Je suis d'accord, c'est en effet plus un "populiste", assez poujadiste aussi par certains côtés...Par contre, je pense que la "démocratie" a toujours plus ou moins titubé, en France comme ailleurs... avec Sarkozy, elle a pris un nouveau coup qui la fait tituber encore plus ^^ARNAUD : Là, je suis déjà beaucoup plus en accord avec toi... même si je suis un peu moins "pessimiste"... mais c'est vrai que la situation actuelle est très fragile, le monde pourrait très bien sombrer... mais ce n'est pas encore fait ^^D'accord sur les discours qui m'ont aussi considérablement énervé, particulièrement ceux de Dakar et Caen (mais aussi à Toulon, sur la colonisation : ce "non" à la repentance)... en même temps, ce n'est pas lui qui écrit ses discours, et il lui arrive aussi de dire l'inverse... un populiste et un opportuniste, plus qu'un négationniste...   
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A
Je ne suis pas allé jusqu'à comparer le sarkozisme au nazisme, j'établis surtout des parallèles. Il me semble que nous sommes entrés dans une époque apocalyptique. D'ailleurs, comme le dit Gunther Anders, nous ne sommes même plus dans une époque nouvelle mais dans un délai. On sent bien l'électricité dans l'air, la panique généralisée devant cette crise durable et structurelle qui ne dit pas son nom. En fait de crise, nous vivons l'achèvement de la domination occidentale sur la planète. Nous sommes tout simplement en train de nous "tiers mondiser". J'ai lu l'autre jour dans le Courrier International que près de 80% des ressources mondiales appartenaient à 480 personnes ! (les Gates, les Bolloré...). Pendant ce temps, les autres, riches et moins riches, et surtout l'immense majorité qui compose la classe moyenne s'accroche à tout ce qui traine, comme pendant un naufrage. Mais le tour viendra pour chacun d'entre nous. Avant hier le gouvernement tirait sur les cadres, hier sur l'Armée... Ceux qui ne sont ni cadre ni militaire ferment leur gueule parce ce cons de bourgeois et ces abrutis de militaires, on s'en branle... Pour ceux qui ont encore une quelconque lisibilité, et je pense essentiellement aux journalistes en vue, ils feignent si bien d'être pertinents, de poser des questions qui fachent qu'on finirait presque par verser une larme sur leur sort. Voilà selon moi ce qui fait que la population est désorganisée, l'air hagard, impassible, indolante... C'est le fameux "diviser pour mieux régner" dont tu parles. Or la majorité des gens en France n'est ni journaliste, ni cadre, ni militaire, ni sans domicile, ni clandestin... Ni communiste, ni syndicaliste, ni juive... Je reste persuadé que Nicolas connait ses classiques. Le livre de chevet de Mitterrand était le Prince de Machiavel, livre éminemment prophétique et politique s'il en est.Il donc s'agit simplement de parallèles.Toutefois, je reste persuadé que Monsieur Sarkozy est un négationniste de la pire espèce. Il suffit d'entendre ses discours multiple prononcé à Dakar (l'Afrique, un continent sans Histoire), mais surtout celui de Caen, où il déclarait volontiers que la France n'avait jamais commis de génocide, que la France blablabla... Rappelons-nous de la fameuse phrase "les origines chrétiennes de la France", une ineptie totale. Il faut croire qu'il ne connais pas l'Histoire, non ? Or je sais qu'il l'a connait, mais je sais aussi qu'il sait très bien ce qu'il dit, ce qui, derrière les mots, est suggéré. Encore une fois, le langage des maîtres finit par asphyxier le quotidien. C'est la peur et l'inquiétude qui désormais nous fait agir. On ne sait littéralement plus à quel saint se vouer. En un an, le paysage politique de notre pays a tellement changé, il s'est passé tellement de choses, et des plus abjectes (dont la peopolisation n'est que la face émergée), pas un jour sans un rebondissement, sans une annonce déconcertante... Nous sommes divisés, apeurés, usés, rompus. Plus rien ne semble avoir de sens, tout devient valable et son contraire.Oui, nous sommes bel et bien dans un délai !
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A
sarkozy est surtout un populiste, et encore, pas de la pire espèce (pourtant je le déteste pour de bon, mais on en a vu d'encore pires malheureusement).un pays qui élit démocratiquement un populiste était sans doute mûr depuis un moment.La démocratie tient encore debout, mais elle titube :-/
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G
ARNAUD : La comparaison avec le nazisme... je ne la trouve pas vraiment pertinente... et même plutôt contre-productive, parce qu'il faut pas déconner, Sarkozy n'est pas Hitler, malgré tout le mal qu'on peut en penser.Certes, il y a des relents d'extrême-droite dans ses discours, dans cette façon de stigmatiser telle ou telle catégorie de la population... mais cela a surtout été le cas pendant la campagne présidentielle, assez agressive, "diviser pour mieux régner". il s'est "calmé" depuis.Les clandestins... ben oui, c'est un problème... comme dans la plupart des pays, où on les reconduit aux frontières sans leur payer de voyages en 1° classe. Le monde, dans sa configuration actuelle, ne permet pas qu'un pays accueille trop de monde...Est-ce qu'on pourrait les reconduire plus "délicatement" chez eux... sans doute... mais de là à faire un rapprochement avec le nazisme, non...La citation de Niemöller est très juste, à toujours garder en mémoire... mais elle ne me semble pas là aussi en phase avec la situation actuelle. On ne déporte et on n'enferme pas en France des gens pour leurs opinions politiques, religions, "ethnies"... on renvoie chez eux des gens entrés clandestinement en France... ce qui est après tout "normal". Dans l'absolu, je rêverais d'un monde sans frontières, sans nations... mais dans l'état actuel des choses, c'est absolument inenvisageable et de la pure utopie.Quant aux médias... certes, le fait que Sarkozy soit ami de tant de grands patrons de presse (et d'autres), c'est problématique et gênant... d'un autre côté, la presse n'est pas "aux ordres", on y lit très souvent, même chez les "amis" de Sarkozy, des critiques virulentes, des portraits peu flatteurs... Mitterrand plaçait tous ses amis dans les médias, il "tenait" la presse, comme De Gaulle tenait l'ORTF... les journalistes ne posaient pas de questions à De gaulle qui n'aient été préparées et soumises à l'avance... ce n'est pas une "excuse", c'est juste une manière de relativiser...
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A
Bon, un dernier pour la route parce que je n'avais pas encore lu les chroniques politiques.Il y a quelques années, je me suis intéressé un peu par hasard au nazisme. Suite à un événement bien particulier, qui généra en moi un questionnement latent depuis longtemps, j'ai voulu plongé dans cette univers insondable. Bien mal m'en a pris puisque j'y ai laissé quelques plumes au passage, comme Frodon avec la lame du nasgul. Toutefois, j'ai perdu à cette occasion une certaine candeur politique.bref, je ne vais pas raconter ma vie, mais plutôt évoquer quelques ouvrages qui m'ont ouvert les yeux sur une réalité quotidienne, cette réalité qui est la notre, à nous citoyens.Le premier d'entre eux est Histoire d'un allemand de Sebastian Haffner. L'homme, qui a fuit l'Allemagne peu après l'arrivée d'Hitler au pouvoir, raconte dans ce livre autobiographique sa vie en Allemagne entre 1918 et 1934. Les premières années du nazisme sont particulièrement éclairantes sur une situation telle que que nous la vivons actuellement en France, même si bien sûr, les trublions ne sont pas encore envoyés en camp de concentration. Pour l'heure, seuls sont concernés les clandestins qu'on renvoit pieds et poings liés dans des camions de l'armée dans leur pays d'origine, où les attende un sort pas très enviable. Mais rappelons-nous ce trait d'une vérité brutale lancé par Martin Niemöller : « Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas communiste. Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas Juif. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas catholique. Et lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester. » Bref, je m'égarre. Le livre de Haffner agit comme un miroir. L'écrivain n'était pas un résistant. Il a même fait le salut nazi, certes contraint et forcé, chanté comme tout le monde, marché au pas... Mais il explique comme tout cela était possible, comment chacun se terre dans le mutisme, appeuré, préférant évoquer de vulgaires trivialités plutôt que de se lancer dans des polémiques qui risqueraient d'avoir de facheuses conséquences. Mais je ne vais pas faire un résumé du bouquin, le mieux étant de le lire.le second livre dont je voulais parler ici est celui de Victor Klemperer, LTI, la langue du IIIe Reich. L'auteur montre parfaitement comment agit le langage et la propagande, même la plus stupide (lire les passages de Mein Kampf sur la propagande). La langue des maîtres devient rapidement le standard et agit comme l'air que l'on respire. C'est un bain quotidien où les maîtres imposent leurs règles, leur vision du monde. D'ailleurs, récemment, Eric Hazan a écrit lui aussi un ouvrage sur la question, intéressant hommage au livre de Klemperer : LQR, la propagande du quotidien. hazan traite du néo langage actuel. C'est un petit opuscule, facile à lire, qui fait parfaitement le tour de la question (exemple : les syndicats tranformés par les journalistes aux ordres en partenaires sociaux).Voilà. En plus de ces phénomènes d' "acclimatation naturelle", où une vision du monde se trouve imposée à tous, journalistes compris, sans que personne ne remette en cause les termes même du discours, il ne faudrait tout de même pas nier les relations certaines qui unissent Nicolas Sarkozy aux patrons des grands médias (Lagardère, Bouygues, pour ne citer qu'eux, tous deux proches de notreprésident au point d'en être devenus les parrains de ses fils). Actuellement, nous sommes de fait confrontés à une situation de monopole médiatique, où 70 % de la presse française appartient aux amis du prince Nicolas. Pour retrouver une telle situation, il faut remonter aux âges sombres du nazisme, précisément, exeption faite toutefois de l'Italie berlusconienne, c'est dire...Bon, allez, je la mets un peu en veilleuse.TchôA plusArnaud
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F
Salut! J'organise sur mon blog un grand referendum afin de determiner l'album de l'année...je cherche des gens de tout horizon musical pour ce vote, alors n'hésite pas à venir toi aussi faire ta liste de tes 10 albums de l'année ;)a + j'espere :)
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G
ecoville : Merci pour l'info détaillée, j'ai vu ça, et c'est assez consternant...
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E
Pour info article figaro.fr du vendredi 23 novembre<br /> <br /> <br /> Les acteurs de la musique, du cinéma, des médias et du web ont signé à l’Elysée un accord sur l’offre culturelle sur internet et la lutte contre le piratage.<br /> <br /> Des ministres, des représentants de l’industrie musicale ou du cinéma, des fournisseurs d’accès internet, et une brochette de stars, parmi lesquels Patrick Bruel, Calogero, Liane Foly, Didier Barbelivien, Jean Reno ou Christian Clavier… L’assistance était triée sur le volet pour le discours de Nicolas Sarkozy sur le piratage et l’offre culturelle en ligne, vendredi midi à l’Elysée.<br /> <br /> Le rapport concocté par Denis Olivennes, patron de la Fnac, est devenu un « accord interprofessionnel » (lire l’accord en PDF). Ce texte a été officiellement remis au président de la République et signé par les parties prenantes. Nicolas Sarkozy s’est exprimé à cette occasion sur le sujet. Estimant que « la ruine de l’économie musicale est proche », il a déclaré que le web ne devait pas « être un Far-west high-tech ». Commentant les principales dispositions de l’accord Olivennes, vertement critiquées par les associations de consommateurs, le président de la République a relativisé, en ajoutant que « les jeunes sont beaucoup plus intelligents qu’on ne l’imagine et qu’ils comprendront » ces mesures.<br /> <br /> Une « liste noire »<br /> <br /> L’accord met tout d’abord en place un processus de riposte graduée : l’internaute pris en flagrant délit de téléchargement illégal reçoit une ou deux mises en garde par e-mail, puis un avis par recommandé. S’il n’obtempère pas, il risque la suspension de son abonnement, voire sa résiliation par le FAI. Les internautes radiés seront alors intégrés à une « liste noire » du téléchargement illégal. Mais la création de celle-ci reste soumise à l’approbation incertaine de la Commission nationale de l’Informatique et des Libertés. Un baromètre mensuel des chiffres du piratage en France sera également publié.<br /> <br /> En échange, les industriels de la musique s’engagent à abandonner les mesures techniques de protection ou DRM sur les œuvres françaises dans l’année suivant l’instauration de ce dispositif de riposte. Les DRM sont des verrous informatiques destinés à empêcher les copies, mais qui entravent également l’utilisation d’une chanson sur certains périphériques.<br /> <br /> Future bataille parlementaire ?<br /> <br /> Autre mesure d’importance, le bouleversement de la chronologie des médias, le calendrier qui régit les sorties en cinéma, en DVD et les diffusions TV. Désormais, les films seront disponibles en vidéo à la demande (VoD) six mois après la sortie en salle, soit en même temps que la sortie en DVD.<br /> <br /> Nicolas Sarkozy a conclu son discours (le discours en PDF) en donnant rendez-vous aux acteurs du milieu dans 6 mois pour le bilan de l’application de ces mesures. Problème : l’abandon des DRM ne sera pas en place à cette date puisque le délai pour cette mesure est d’un an. Et surtout, l’expérimentation de ces mesures (notamment le dispositif de riposte graduée) nécessitera un passage devant le Parlement qui, si l’on en juge par le parcours du combattant que fut le vote de la loi DADVSI déjà obsolète, pourrait bien prendre six mois.
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G
Je retrouve plus le mot, c'est tout!! Merde, si. Nécrologique. OK. Logique, oui.
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G
Guic : je suis tout à fait d'accord... sur Arrêts sur Image et la difficulté d'avoir une info non-orientée. Et je n'ai pas la solution non plus....Sinon... nécroscopique ? ;-))
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G
G.T., je trouve ta critique super interressante. C'est vrai que les grands médias déconnent à fond (ou l'ont fait, en tout cas, ils continueront). La problème (pour moi), c'est qu'on sait que les médias donnent une info "orientée" (voir en cette période de grève... pour une fois j'arrive presque à être objectif, car pour une fois je suis pas en plein dedans...), a côté on a ceux qui expliquent que les médias sont orientés... Mais au final, vers quoi se tourner quand tu veux une ifo toutes simple?Un exemple tout con, c'est "Arrets sur Image" qui était une très grande emission, et qui fait un super boulot sur le net.... Et qui révele parti des mensonges qu'on veut nous faire avaler.... Mais je voudrais trouver vers quoi me tourner pour trouver une info... "objective"? (je sais que ca existe pas vraiment, d'ou les guillements, mais bon....).Bref, tout ca pour dire qu'à l'heure actuelle, si j'ouvre un journal, je suis même pas sur de pouvoir croire la rubrique nécroscopique...C'est blasant en fait de pas pouvoir se tenir au courant facilement... sans avoir à passer un temps fou à fairele tri entre le vrai et le faux.
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G
Salut Alf,Pour ce qui est du "manque d'impertinence", je ne suis pas sûr que des raisons d'audience puissent l'exiger, car une interview pugnace, ça peut accrocher encore plus le public. D'ailleurs, c'est ce qui se passe aux EU, où l'audience et le business ne sont pourtant pas des "gros mots". Mais ce n'est pas vraiment le manque d'impertinence que je critique, c'est surtout ces petits jeux de séductions entre Sarkozy et les journalistes. Sinon, je suis entièrement d'accord avec toi sur le fait qu'au bout du compte, c'est le public qui est responsable, et il n'a que ce qu'il mérite...  
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A
salut GT, j'ai pas tout lu - sorry, un peu long -  mais je me permets de laisser un message néanmoins. Si le medium est le message comme disait mac lulu, le medium télé (publique ou privée) est marqué par une volonté de toucher le plus grand nombre (remember ce qu'on met avant et après les JT et les émissions d'information ), et... de revenir le lendemain (stratégie de perrenité); ca limite bcp la force de frappe du journaliste télé et les attentes qu'on peut avoir de ce media en matière d'impertinence. Exceptions: le direct, parfois et les Télé à visibilité moderées. Mais le vrai problème n'est-ce pas finalement... le public? On a les télés, les politiques et les journalistes  qu'on mérite, non? en tout cas en démocratie...
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G
Thom : qu'ils-y viennent, eux aussi ! :-)) 
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T
Oui, cette boutade était facile, mais je n'avais pas pensé à Jospin...Fais gaffe, avec ce genre de propos tu pourrais t'attirer les foudres des fans de Genesis :-)
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G
Ska : là, ce n'était pas de la complaisance, c'était plutôt un manque de préparation et de pugnacité de la part du journaliste.Oui... et tout le problème, c'est qu'on assiste beaucoup trop souvent à l'un où à l'autre. Ce qui me ramène à cette image de "grands bourgeois", on a trop souvent l'impression que les journalistes ont peur de salir leur chemise en partant au combat... ils préfèrent les climats feutrés...Thom : Oui mais Lang, c'est un cas à part. Il est autant accro que Sarkozy aux médias, c'est vrai, mais la différence, c'est que lui donne l'impression d'un "soumis" prêt à toutes les courbettes pour passer à la télé (c'est d'ailleurs comme ça que certains journalistes le décrivent)... alors là, forcément, les journalistes se sentent pour une fois maîtres du jeu et ils en profitent :-))
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G
Jdm : excellente illustration ! :-))Lyle : bien sûr, tu as raison, les médias ne sont pas totalement naïfs... il est vrai qu'une des différences avec Le Pen, c'est que lui n'avait pas les "réseaux" de Sarkozy, et n'appartenait pas à un parti... "respectable". Mais, quelle que soit la naîveté ou la connivence entre Sarkozy et ces journalistes, observer ses interview donne vraiment l'impression d'un voyou charismatique qui emballe des "pucelles de bonne famille". La symbolique et donc les mécanismes inconscients sont cruciaux lors d'une élection. Et dans ce type de rapport entre Sarkozy et les journalistes, il a eu le beau rôle, celui du "mâle dominant" qu'on suit et qui fascine. Rxqueen : merci... et très bien vu l'image du "produit avec le packaging sexy", c'est exactement ça. Ils avaient un produit périmé, mais avec une super-campagne de pub et des as du marketing, ils ont réussi à le faire passer pour le dernier modèle tendance...Arbobo : Je suis d'accord. Bien entendu, les journalistes n'ont pas le pouvoir et ne décident pas d'une élection. Mais ils peuvent participer à rendre tel ou tel discours plus "honorable". Beaucoup de gens, même de droite, étaient un peu déstabilisés par le discours assez radical de Sarkozy au début, ils sentaient que ce type pouvait être "dangereux", qu'il flirtait de trop près avec les idées de Le Pen qu'une partie de la droite détestait... seulement, les journalistes ont contribué à les rassurer, en leur montrant que cette "radicalité" de Sarkozy était moins "dangereuse" que neuve et... "excitante".   
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T
Exemple inverse : Laurence F. interviewant Lang à l'instant et voulant absolument lui faire sortir qu'il veut jouer à l'ouverture aussi...c'est sûr qu'elle était néanmoins moins pugnace l'autre jour, avec Pécresse :-)
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S
oui, un exemple de ce que dit Arbobo cette semaine sur France Inter : Albanel invitée dans l'émission culturelle du matin qui dit aligne les généralités rassurantes alors que la politique menée par le ministère de la culture, le désengagement de l'état en régions (les drac) etc est plus qu'inquiétant. Et le journaliste ne maîtrisant pas vraiment le dossier qui la laisse dire, qui se doute qu'on l'embobine, mais qui n'arrive pas à la coincer... là, ce n'était pas de la complaisance, c'était plutôt un manque de préparation et de pugnacité de la part du journaliste.sinon, G.T., ton point de vue a le mérite d'être très cohérent et assez convaincant.
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A
bon, j'espère que j'ai pas eu l'air de critiquer ton analyse, simplement la compléter éventuellement,parce que moi aussi je suis ulcéré depuis un moment par l'incapacité des journalistes à poser des questions aux responsables politiques. Ils les laissent dire n'importe quoi sans broncher.
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A
c'est vrai qu'il y a une part de manipulation par les médias,et que sarkozy leur donne exactement ce qui leur convient,à commencer par les dispenser de travailler.ça va au-delà de la séduction, je pense, sarkozy était déjà au pouvoir (plusiuers fois ministre, président de l'UMP) totu en réduisant le discours politique à une caricature plus courte qu'un haiku.Avec lui tout se résume en 2 phrases, fausses évidences soigneusement amenées, bref plus besoin d'approfondir, de checher le contexte, de travailler tout simplement.Et ça arrange totu le monde, pas seulement les journalists mais aussi le public, vu que la politique est loin de se simplifier, en fait.Les médias ne font pas une léection à eux-seuls. Et le discours de sarkozy est taillé tout autant pour les électeurs que pour les médias.Jospin parlait aux élites et aux journalistes, il était le favoris des unes et des autres. Mais il ne parlait pas à l'électorat.Sarkozy lui, parle aux deux, en cela il est effectivement très fort, une bête politique de premier ordre et vu l'impréparation de la gauche perosnne ne pouvait le battre en 2007 (je dis ça parce que, objectiement, l'élection n'était pas "imperdable" mais plutôt quasi ingagnable) .en politique, tout le monde aime bien se dédouaner, c'est pour ça que je tiens à rappeler la responsabilité individuelle de chaque électeur, elle existe aussi, pas seulement celle des journalistes. ajoutons aussi que le thème de l'insécurité a été construit depuis 1986, politiquement et médiatiquement, comme une donnée essentielle et structurante des élections. Pourquoi croyez-vous que sarkozy a tellement tenu à être minsitre de l'intérieur, et n'était pas très content de récolter l'économie, traditionnelement considéré comme le plus gros ministère derrière Matignon?
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R
Très bonne analyse et je t’en félicite…Mais je dois être probablement une blasée des médias. Je ne porte plus vraiment attention à ces petits jeux de séductions car au final, nous savons tous dans notre inconscient ou à l’insu de notre plein gré que ces jeux de séductions font parti du jeu politique, médiatique. Qu’un accord tacite est déjà scellé à partir du moment où une personne devient publique (et pas seulement dans la politique). Disons que Sarko a un très bon directeur de Com, un bon agent, un répertoire d’amis « utiles »…et qu’ils ont su vendre leur produit Sarko, avec un packaging attirant, des arguments de ventes aveuglants de promesses, qui remplissent le consommateur d’espoirs, élu produit de l’année, nouvelle recette avec une saveur encore meilleure, meilleur pour la santé, hypoallergénique…Le seul problème, c’est que les consommateurs (nous, les médias…) avons oublié de lire la toute petite étiquette avec la composition exacte du produit (acidifiant, colorant E104, 131, BHT, BHA…). Seuls les consommateurs avertis se seront donnés la peine de la lire et auront pu garder un jugement critique et éclairé. Mais combien sommes nous à le faire ? Finalement c’est tellement plus facile de fermer les yeux et d’être consciemment crédule !
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L
Je ne suis pas sur que les "journalistes pucelles" aient  été aussi naïves que tu le penses : on ne la leur fait pas aussi facilement.Regarde comment l'opinion de gauche a été manipulé pour choisir Royal comme candidate ( toute la presse l'adorait... jusqu'à ce qu'elle soit officiellement élue candidate, et après... que le massacre commence... )La France est un pays de droite où les Francais choisissent le candidat qui leur semble avoir "l'envergure du chef d'état" plutôt que celui ayant un programme et où la presse ( écrite et télévisuelle ) a tout intérêt à être du bon côté du pouvoir.Au début des années 2000, toute une génération de politiques arrive à sa fin : que Chirac ou Jospin soit élu, il faudra un homme neuf la prochaine fois. La plupart des successeurs potentiels ( Juppé, Seguin, Fabius, Aubry... ) sont grillés et aucun des jeunes loups des deux camps n'arrivent à se faire une place. Les médias ont besoin d'une tête d'affiche politique et elle est toute trouvée : Sarkozy avec ses réseaux politiques et économiques. Ce n'est alors pas difficile de lui refaire une virginité : après tout, il a laissé de bons souvenirs comme ministre des finances ( alors qu'il fut catastrophique... ) et avoir trahi Chirac n'est plus franchement un problème dans un pays qui n'apprécie guère plus le président qu'elle a du réélire...Alors tant pis s'il a fallu lui servir la soupe et ne surtout pas contredire le futur chef. Cela en valait la peine...Je ne crois pas en la naïveté des médias. Ils ont juste bien réussi leur coup !
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J
Presque rien, je ne sais quoihttp://www.paroles.net/chansons/13717.htmhttp://gwennaellelegrand.free.fr/pics/le_denicheur.mp3[n'y a-t-il pas déjà eu un accordéoniste à l'Elysée ?]
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G
Oui, cette boutade était facile, mais je n'avais pas pensé à Jospin... car avec Jospin dans ce rôle, ça devient assez hilarant... et, en plus, ça correspond bien à ce que je dis. Car je me souviens aussi bien de la période avant les présidentielles de 2002. Jospin était bien placé dans les sondages, tout le monde disait qu'il avait un bon bilan... mais voilà, Jospin est un des hommes politiques les plus austères. Un "premier de la classe" hyper-sérieux, c'est pas très excitant... et il ne sera d'ailleurs même pas au 2° tour...Pour en revenir à Sarkozy, j'ai eu exactement la même impression... j'ai assisté aussi stupéfait à cette même différence de traitement de Sarkozy dans les médias. Il était LE traître de la vie politique française et le loser... et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, tout ça est oublié, voilà que les journalistes le considèrent comme un type "neuf", dynamique et "winner". Il était "vieux", comme tu dis, le voilà devenu neuf et... sexy ! Alors que son discours est devenu, lui, encore plus réac ! Tous les journalistes subitement minaudent en sa compagnie, le trouvent "fascinant"... bref, ils s'encanaillent... tant mieux pour eux, tant pis pour nous...    
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T
Brillante analyse, chère Gross...euh, pardon :-)Personnellement je crois pouvoir situer précisément le début de l'OPA sarkozienne sur les médias : 2001, notre futur Président revient d'une (brève) traversée du désert (mise en scène comme tel, et avec lui il n'y a guère de place pour le hasard), avec sous le bras un livre confession (que j'ai lu, oui !) dans lequel il explique que la politique n'est pas toute sa vie, qu'il est un homme d'action...etc. Tout un tas de trucs que le Sarkozy d'avant (éternellement assimilé au traître à Chirac) n'avait pas en options. C'est la naissance du Sarko Nouveau, et il vient défendre son livre chez Fogiel. On a tous vu ou revu son fou rire effectivement fort communicatif et a priori tout à fait spontané avec Christine Bravo. Et là paf : Sarko Le Traître aux petits pieds devient sympa. Et par extension : bon client. Il ne cessera par la suite d'aller d'émission en émission bien avant son retour aux affaires de 2002, toujours sympa, toujours sincère - puisque désormais décomplexé. Pour qui a de la mémoire, la métamorphose est assez dingue, le Sarko des années 90 étant infiniment plus guindé, coincé, pour tout dire : "vieux"...que celui des années 2000. En somme le plus fascinant là-dedans, c'est la manière avec laquelle tout ceci semble avoir été pensé en amont...un peu comme pour la réception collective des grèves de cette semaine : le travail de sape avait été entammé bien avant les élections. D'une certaine manière, ça force mon admiration.Ah et sinon, un peu fastoche ta blague sur Jospin.Laquelle ? Celle-ci  :Certes, au premier rang, il y a bien le gentil binoclard fana de donjons et dragons, de rock-prog ou de metal-symphonique
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