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Classements d'albums

18 avril 2009 6 18 /04 /avril /2009 16:33

Deux poids deux mesures. D'un côté, tout le monde - politiques de droites compris - fustige les "patrons voyoux", condamne les capitalistes et spéculateurs "irresponsables"... de l'autre, des médias, politiciens, artistes qui accusent les internautes de "nuire à la musique" et prennent fait et cause pour les majors. Pourtant, il suffit de connaître un minimum l'évolution de la musique au XX° pour réaliser que les majors sont directement responsables de la crise du disque. Ils ont tout fait pour en arriver là, et il faudrait que la société paie pour sauver ce qui n'est que "leur" système ?

Le plus insupportable, c'est d'entendre les majors oser nous faire la leçon sur la "diversité culturelle", le soutien aux petits artistes... alors que leur but a toujours été inverse ! C'est comme si McDo se posait en défenseur de la gastronomie.

D'ailleurs, ils sont où ces fameux "petits artistes" sur lesquels voudraient nous faire pleurer les majors ? Dans la liste des 52 qu'ils ont mis en évidence, il n'y a quasiment que de gros vendeurs de disques et des artistes installés, têtes de gondole des majors. Même lorsqu'il s'agit de défendre les "petits", ils ne mettent sur le devant de la scène que des gros. C'est plus fort qu'eux...

Le comble du ridicule, c'est de laisser sur le site "jaimelesartistes" une vidéo où Thomas Dutronc (présenté comme "jazzman"... Parker et Coltrane doivent se retourner dans leur tombe) insister sur le mal que le téléchargement fait aux artistes les moins connus. Pour parler en leur nom, on n'a rien trouvé de mieux que le fils non pas d'une des stars les plus célèbres de la chanson, mais de deux ! Et lui-même un gros vendeur de chansonnettes variétoches. Les majors n'avaient personne d'autre capable de nous expliquer les galères des musiciens qui peinent à se faire connaître ? Le fils de Johnny et Sylvie Vartan n'était sans doute pas libre...

Depuis un siècle, on ne compte plus les griefs que partagent les mélomanes à l'encontre de l'industrie de la musique... mais nous faire croire maintenant qu'elle combat pour la diversité culturelle, c'est surréaliste. Et que des prétendus "ministres de la culture" se plient à leurs exigences en dit long sur le peu de culture de ces ministres...

1 Vendre le plus possible avec le moins d'artistes    

La stratégie des majors n'a jamais été de favoriser la diversité culturelle, au contraire. Leur idéal, c'est d'avoir le moins d'artistes possibles capables de vendre le plus de disques. Elles ne sont en rien des mécènes ; entre cinq artistes qui vendent 200 000 albums et un artiste qui en vend un million, leur choix est vite fait. L'objectif est la rentabilité maximale, pas le partage. 
Avant le téléchargement, les majors ne produisaient que 20% du total des albums mis en vente... mais touchaient près de 80% des chiffres de ventes. Des milliers de labels indépendants (plus de 500 en France) d'un côté, 5 (puis 4) majors de l'autre... et les 5 empochent 80% des revenus. C'est cette diversité-là que le gouvernement tente de défendre coûte que coûte ?  
On ne compte plus les artistes qui ont regretté d'avoir signé chez une major. Un choix qui leur semblait inévitable, le meilleur moyen d'être bien distribué à l'international et de toucher un plus vaste public... sauf qu'ils ont vite déchanté, passant de groupes stars d'un label indépendant à groupes négligés chez une major (ou obligés de lisser et formater leur musique pour que la major accepte de sortir l'album et d'en faire la promo).
Le mépris de la plupart des passionnés de musique pour les majors n'est pas de l'élitisme, c'est juste qu'ils ont lu et entendu des dizaines - voire des centaines - d'histoire de groupes constamment en lutte contre leurs maisons de disques, maisons de disques qui ne respectent pas leurs choix artistiques, ne s'intéressent qu'au potentiel commercial de leurs chansons et tentent de s'accaparer toujours la plus grosse part du gâteau. Combien d'artistes a-t-on entendu dire "lorsqu'une major sort votre premier tube, vous avez l'impression en signant le contrat que c'est vous qui leur devez de l'argent et qu'il en faudra plusieurs autres par la suite pour les rembourser".
Un chanteur qui, après avoir vendu 100 000 exemplaires d'un de ses morceaux, se retrouve au RMI en n'ayant touché que 477 euros de sa maison de disques, un groupe qui a vendu 2 millions d'albums, n'a rien reçu pour cela d'EMI qui - ces gens-là n'ont pas de scrupule - estime que le groupe leur doit 1,4 millions de dollars de dette et réclame 30 millions de dollars de dédommagement... "Les labels s'arrangent souvent pour qu'à chaque nouvel album, l'avance soit supérieure aux recettes du précédent, de façon à ce que les artistes touchent le moins possible et soient obligés de continuer à enregistrer chez eux. C'est le cercle infernal."  (voir l'article sur
numerama)

Les artistes qui militent au côté des majors pour Hadopi sont victimes du syndrome de Stockholm... ou sont atteints de servilité aiguë (les deux ne sont pas incompatibles).

2. Erreurs fatales de stratégie

Pourquoi faudrait-il absolument sauver une industrie incapable de prendre le train en marche d'une des plus grandes révolutions technologiques de l'histoire ?
Les maisons de disques n'ont pas su s'adapter à temps, utiliser au mieux ce formidable outil de diffusion de la culture qu'est internet et, pire encore, ont réagi en accumulant les erreurs stratégiques.
- Aucune alternative au CD. Fin des années 90, la plupart des mélomanes avaient fini de racheter en CD leur discothèque. Il fallait s'attendre à une baisse conséquente des ventes. Nouvelles technologies, arrivée du DVD... le CD vieillissait, mais l'industrie du disque n'a pas su le remplacer par un format attrayant, ni baisser les prix alors que le coût de production d'un CD avait nettement baissé. Les SACD étaient trop chers, demandaient à renouveler son matériel hi-fi sans que la différence de qualité sonore soit considérable... 
- DRM. Lorsque les majors se décident enfin à mettre leur catalogue en vente sur internet, elles imposent un procédé qui a de quoi dégoûter ceux qui tenaient vraiment à payer pour leurs productions : les protections anti-copies ou DRM. D'un côté existe la possibilité de télécharger "illégalement" et de faire ce que l'on veut des mp3, de l'autre, on paie, mais on ne peut les copier à loisir ni les lire sur tous les lecteurs. Lorsque la contrefaçon est de meilleure qualité que "l'original", c'est l'entreprise qui doit s'interroger sur ses produits...
- Criminalisation des clients. De nombreuses études l'ont montré, les plus grands téléchargeurs de musique sont des passionnés et ceux qui achètent toujours le plus de disques. L'industrie n'a pas su le prendre en compte ni faire la distinction entre ceux qui téléchargent gratuitement pour découvrir et achètent s'ils aiment vraiment, et ceux qui téléchargent pour ne plus payer. Etre traité de "pirate" et de "fossoyeur de la musique" lorsque vous continuez à acheter 5 à 10 albums par mois, voilà de quoi vous faire réfléchir à deux fois avant de racheter un disque d'une industrie qui vous criminalise.

"Pourquoi les consommateurs achèteraient-ils nos disques alors qu'ils peuvent écouter de la musique gratuitement ?" Cette phrase que l'on a entendu de la part des majors ne date pas des années 2000 et de l'arrivée du net... mais des années 1920 et de l'arrivée de la radio. Les maisons de disques ont souffert un temps de cette nouvelle technologie, mais ont su faire avec, réagir, améliorer la qualité de leurs disques, trouver des terrains d'entente, et prospérer. 
En 1979, on nous expliquait que la K7 allait "tuer la musique"... les deux décennies suivantes n'ont jamais été aussi bénéfiques pour l'industrie (sans parler de maisons de disques, comme Sony et Philips, qui vendaient le matériel et les supports pour copier la musique). Même refrain avec les graveurs de CD.

Lorsque l'industrie du disque s'est emparée du net, elle l'a fait soit au détriment de ses clients (DRM), soit au détriment des artistes eux-mêmes... en ne payant pas de royalties tout d'abord (ou très peu) à leurs artistes sur la musique vendue en ligne, et même en contrôlant totalement leurs sites web : 
le contrat donne aujourd'hui la possibilité à Universal de s'approprier la communauté de l'artiste. Il prévoit en effet que l'artiste "reconnaît, sans restrictions ni réserves, que la SOCIETE (Universal, ndlr) est seule propriétaire du Site ARTISTE, en particulier de tous éléments, de toutes informations relatives à ses usagers ainsi que de tous droits qui y sont attachés de manière directe ou indirecte". Toutes les bases de données d'adresses e-mail de fans collectées par Universal, tous les messages des forums officiels des artistes, toutes les images ou vidéos postées par la communauté restent ainsi la propriété d'Universal Music, qui n'a pas a priori l'obligation de les rétrocéder à échéance du contrat. (source : numerama)  

Vous êtes un artiste signé chez Universal, vous désirez créer un petit site web pour parler de vous... tous les noms de domaines avec votre propre nom sont la propriété d'Universal, 92% des recettes publicitaires doivent lui revenir, et elle a le droit de disposer de toute votre base de données d'amis et de fans. Quand on vous dit que les majors travaillent avant tout dans l'intérêt de l'artiste...  
 
3. Mépris de la musique et de l'artiste

Des chansons stupides, racoleuses, mièvres, il y en a toujours eu. Mais les années 80 marquent un véritable tournant de ce point de vue, une nouvelle donne musicale où règneront le marketing et les pires produits industriels et commerciaux. Si la vague disco annonçait déjà à la fin des années 70 cette nouvelle ère de paillettes et de tubes insipides et bêtas, ce n'était rien face à ce qui allait suivre.    
   
Le problème, quand un artiste vend beaucoup, c'est qu'il risque de vouloir renégocier son contrat, se montrer trop gourmand et - scandale - toucher autant d'argent sur sa musique que la major qui l'a signé. Les majors ont trouvé la parade imparable : le "one-shot", l'artiste jetable... un pantin à qui ont fait chanter un gros tube niais, et qu'on jette dès qu'il passe de mode. Aider un groupe à se développer, à évoluer, ça demande du temps et de l'investissement, ça ne cadre que très peu avec l'impératif de rentabilité maximale des majors... il en faut quelques-uns pour avoir un peu de "prestige" dans son catalogue, mais un minimum, mieux vaut investir massivement sur les coups marketing juteux. 
On a eu droit à tout dans ces foutues années 80, la pire décennie pour la musique, la meilleure pour les majors. Un concept de grande classe : "la chanteuse aux gros seins"... Samantha Fox, Sabrina... ce qui était mis en avant - c'est le cas de le dire - était en premier lieu leur poitrine généreuse. Puis des gamines (Elsa, Vanessa Paradis), des David et Jonathan, un footballeur (Jean-Pierre François), les premiers boys-band (New Kids on the Block), les consternants "Débuts de Soirée", Forbans, Licence IV, Partenaire Particulier, Karen Chéryl, Bros, Rick Astley, Kylie Minogue, Stéphanie de Monaco... pas eu besoin de faire des recherches pour les citer, j'étais un enfant qui écoutait en boucle la radio - pas d'internet, on n'avait pas le choix et on devait écouter les pires daubes musicales - et même si je les détestais, je ne pouvais échapper à leur matraquage. Alors que je n'ai jamais entendu parler durant cette décennie des Smiths, de Sonic Youth, des Pixies, Cocteau Twins, de tous ces groupes indépendants et exigeants que l'on considère maintenant comme fondamentaux dans l'histoire du rock. C'est cette diversité culturelle-là que défendent les majors et le gouvernement ? Avoir le choix entre Samantha Fox et les Forbans ?
Les ondes étaient saturées de tubes médiocres, qui tournaient en boucle, ne laissant que très peu de place aux vrais artistes... Depeche Mode et Cure n'étaient que des exceptions.

La musique vue par l'industrie dans les années 80 donnait l'impression que tout ce qui comptait... ce n'était pas la musique, mais l'apparence. On prend une fille sexy (si elle ne chante pas vraiment bien, c'est accessoire, on pourra toujours retravailler sa voix au mixage et la faire chanter en playback). Pas la peine de s'embarrasser de groupes pour l'accompagner et de payer des musiciens, on mise tout sur les boîtes à rythmes et synthés. Mépris de l'artiste, négligé au profit de pantins qui ne sont que des produits jetables, mépris de la musique, qu'on n'imagine plus vendre sans vidéo-clip.
On ne dira jamais assez le mal qu'a fait le clip à la musique. Suggérant, par ses débauches de moyens, sa volonté de raconter des histoires - parfois sans lien réel avec les paroles - que la musique ne se suffit plus à elle-même, qu'elle doit s'accompagner d'images, de filles sexy et de beaux mecs pour toucher vraiment le public. La priorité des majors, c'était le tube et le clip qui va avec. L'impression dominante, chez les amateurs de musiques, était que l'album devenait un produit secondaire, fait à la va-vite, pour capitaliser sur un tube et un clip qui se vendent bien. Les albums avec deux tubes et 8 chansons qui ne sont que du pur remplissage étaient la règle. Tout est dans le packaging... le contenu n'est qu'anecdotique. 
Le consommateur se faisait avoir par l'industrie, et on s'étonne qu'il soit maintenant méfiant et préfère écouter un album, quitte à le télécharger illégalement, avant de l'acheter. Les majors ont tellement contribué à faire de la musique un produit de bas-étage qu'il est normal qu'on en arrive à une situation où le public n'ait plus le respect qu'il pouvait avoir pour les oeuvres musicales.

Les années 90 n'ont pas été beaucoup plus reluisantes... dance-music au kilomètre, boys-band ridicules, Spice Girls, Ophélie Winter, Obispo, tubes de l'été, compils, on fait même chanter des bébés (Jordy)...

Il faut reconnaître une chose aux majors, c'est leur étonnante capacité à tomber toujours plus bas. On pensait que Jordy et les boys-band des années 90, ça ne pouvait être pire... mais si, ils l'ont fait, avec des émissions de type "Star Academy". Ils n'ont même plus à payer pour apprendre à un pantin un minimum de chant et de danse, pour lancer une étude sur son potentiel charismatique, le téléspectateur fait une partie de son travail en appelant des numéros surtaxés. On franchit une nouvelle étape dans le développement "d'artistes" préfabriqués...
Pascal Nègre qui parade à la star academy et vient nous expliquer qu'il lutte pour les "petits artistes"... on comprend mieux ce que sont les "petits artistes" pour les majors. Sûrement pas des musiciens exigeants, audacieux... mais des pantins encore peu connus qui pourraient bien servir leur soupe à l'avenir.

4. Les gros mangent les petits

Un des arguments les plus fallacieux des majors, c'est de nous faire croire que "les plus gros financent les plus petits", que le succès des tubes de leurs pantins rapporte des sommes qui seront reversées aux artistes moins médiatisés. Face à ça, toute personne de bon sens répondrait "pourquoi ne pas carrément médiatiser ces artistes au lieu de leur laisser des miettes ?" Mais c'est une question que ne semblent pas se poser les médias comme le gouvernement.

Les gens écoutent ce qu'on leur donne, c'est aussi simple que ça. Il n'y a rien dans notre code génétique qui nous prédispose à préférer la musique de Britney Spears à celle de Mozart, celle de Rihanna à Billie Holiday, les chansons d'Obispo aux chansons de Sufjan Stevens. Tout est question de conditionnement. C'est pourquoi certaines musiques "exotiques" peuvent nous sembler étranges, difficile d'accès... alors qu'elles sont bien plus abordables, évidemment, que nos "tubes" pour ceux qui ont baigné dans ces musiques. Les majors ont d'ailleurs elles-mêmes utilisées le "piratage" pour leur profit (et là, on peut vraiment parler de "piratage", contrairement au cas d'individus qui téléchargent pour découvrir de nouveaux albums)... Elles ont senti que le marché chinois allait devenir très profitable et les majors américaines ont fait parvenir en masse dans les années 90 des copies pirates de leurs produits sur le marché chinois, pour les habituer à cette "culture occidentale", et espérer qu'une fois la Chine convertie aux joies de la consommation, elle se tournera vers leurs oeuvres (cf. Aymeric Pichevin : Le Disque à l'Heure d'Internet). 
Si les majors avaient mis en valeur des groupes plus exigeants, si elles les avaient matraqués autant qu'elles l'ont fait avec leurs productions médiocres, ces groupes auraient eu la place qu'ils méritent. Mais voilà, elles n'ont cessé de nous entraîner vers toujours plus de facilité, de niaiserie... et des artistes aux mélodies pourtant séduisantes se trouvaient relégués dans la catégorie "musique pointue"... Elliott Smith était en France réservés aux lecteurs des Inrocks et à une petite frange d'amateurs de rock.
Que l'on n'imagine pas que Sonic Youth puisse passer en heavy-rotation sur la bande FM, je veux bien (et je le regrette), mais que l'on estime que des mélodistes pop aussi talentueux qu'Elliott Smith ou Neil Hannon ne soient pas capables de plaire au grand public, c'est la conséquence d'une politique d'abrutissement et de nivellement par le bas considérable. Où est la diversité culturelle lorsque même de bons groupes pop sont considérés comme trop "segmentants" ?
Les majors investissent des sommes colossales dans la pub, et la plus grande part de ces sommes... pour la promotion d'artistes installés et de chanteurs-kleenex, qui sont déjà multi-diffusés en radio et n'ont donc pas besoin de toute cette pub pour vendre déjà beaucoup. L'intérêt des majors, c'est que soient matraqués quelques-uns de leurs gros tubes, pas que tous ses artistes puissent se faire entendre.

5. Labels indépendants, dommage collatéral et disquaires

Si l'idée d'une fin du règne des majors sur la musique a de quoi enthousiasmer les mélomanes, personne ne peut vraiment se réjouir du fait qu'elles entraînent les labels indépendants dans cette chute, voire même qu'ils en souffrent plus qu'elles. Mais si c'est le prix à payer pour que les majors perdent leur emprise sur la musique...  
Les labels indépendants ont aussi leur part de responsabilité dans leurs difficultés actuelles. Eux non plus n'ont pas su s'adapter rapidement au net. Ils avaient pourtant une chance inespérée, celle de ne plus être tributaire des majors pour la distribution, de ne plus se soumettre à leur bon vouloir sur ce plan-là, de se faire mieux connaître à l'international, de créer des liens plus forts avec leurs clients, de faire leur promotion sans trop dépenser en pub... mais la plupart n'ont pas su en profiter intelligemment.
Ils auraient aussi pu se liguer, se montrer beaucoup moins complaisants et soumis face aux majors. 
Des quotas de chansons françaises ont été imposés aux radios... mais quel intérêt pour la diversité, lorsque les artistes français diffusés ne sont que de mauvais clones de chanteurs de variété internationale ? Les indépendants auraient dû se battre pour un quota de leurs artistes diffusés en radio... où est la diversité culturelle quand tant de radios, ayant passé des contrats avec les majors, ne passent que leurs produits et rien de ceux qui sortent 80% des albums ? 
On s'inquiète du sort des indépendants... mais qui s'est inquiété du sort des disquaires ? Les disquaires étaient généralement de vrais passionnés de musiques, qui prenaient le temps de discuter avec leurs clients, qui savaient les conseiller, qui les connaissaient... rien à voir avec les FNAC et Virgin où les vendeurs sont là... pour vendre, pas pour discuter. Ils étaient près de 3000 dans les années 70, et, avant même que le téléchargement n'ait le succès que l'on connaît, il n'y en avait plus que 270 à la fin des années 90. De 3000 à 270... une "crise" bien plus grave que celle de l'industrie du disque, mais on n'a pas beaucoup entendu les majors s'en plaindre. Les arguments qu'ils utilisent maintenant "perte d'emploi dans l'industrie du disque", "danger d'un manque de diversité"... auraient très bien pu servir pour alerter de la disparition des disquaires, mais non, ce n'était pas dans l'intérêt des majors, alors on les a laissé crever. Non seulement ce n'était pas dans leur intérêt de les aider, mais elles ont surtout leur part de responsabilité dans la disparition des disquaires. 
Les disquaires sont trop nombreux, ne vendent pas suffisamment chacun, on ne peut les contrôler... l'intérêt des majors a été de permettre que la vente de disques en supermarché soit autorisée. Il est beaucoup plus rentable pour elles de traiter avec des chaînes de supermarchés et des FNAC, de leur imposer quelques disques en têtes de gondole. Avant le téléchargement, plus de 50% des disques étaient achetés en supermarché (une spécificité française). Au moins dans un supermarché, on peut imposer Zazie et Obispo en tête de gondole, et ne pas voir un disquaire hirsute dire au type qui s'approche de la caisse "T'es sûr que tu veux acheter ça ? Parce que si t'aimes la pop, je te conseille plutôt l'excellent Promenade de Divine Comedy, sorti chez Setanta Records".
Les supermarchés, c'est l'idéal des majors... la musique comme produit de consommation courante, quelques gros vendeurs mis en évidence, et très peu de choix.
Cette logique de concentration et le manque de diversité culturelle ne sont en rien des causes du téléchargement, ils découlent tout simplement de la politique menée par les majors depuis maintenant longtemps.
Les labels indépendants ne sont pourtant pas voués à disparaître, ils peuvent toujours trouver des moyens pour profiter du net... (l'occasion d'un prochain article). Mais entendre certains indés dire que le téléchargement est leur principal problème, c'est assez grotesque. Leur problème "majeur" est et a toujours été ces majors qui ne leur laissent que des miettes, qui tirent toute la musique par le bas... ne pas le réaliser et ne pas le combattre, c'est avoir une mentalité de "soumis".    
    
6. Les majors ne nous aiment pas, nous le leur rendons bien

Le ressentiment des passionnés de musique à l'encontre des majors a donc des causes légitimes et profondes. Existe-t-il beaucoup d'autres secteurs que la musique où les leaders du marché témoignent d'autant de mépris pour leurs plus fidèles clients ?
Petit exemple personnel... même lorsque je faisais attention à privilégier les indépendants et à me fournir le moins possible chez les majors, j'achetais toujours 10 fois plus de disques de leurs artistes que la moyenne des français. Pas difficile, sachant que la moyenne était, avant l'arrivée du net, de 2 disques par personne achetés chaque année. A en croire certains discours, tout le monde achetait beaucoup de disques avant le net et ce "fléau" qu'est le téléchargement illégal. Faux, bien entendu, la grande majorité des gens achetait très peu de disques, voire pas du tout. Mais ce ne sont pas les milliers de mélomanes qui intéressent les majors, leurs cibles, ce sont plutôt les acheteurs occasionnels - bien plus nombreux - et les ados.

50 000 passionnés qui s'emballeraient pour un disque pointu, ça ne fera que 50 000 ventes. Pour atteindre le million dans l'année, il faudrait produire 20 groupes de ce genre... ce n'est pas rentable, ça demande trop d'investissements... le plus simple, c'est de privilégier un artiste très "commercial", concentrer l'essentiel des efforts et de la promotion sur lui, et là, on touche les millions d'acheteurs occasionnels et le jackpot par la même occasion.
L'autre cible, ce sont les ados... notamment les filles. Un producteur de boys-band expliquait avec cynisme qu'il fallait surtout viser les filles, un marché plus intéressant pour la vente de produits dérivés (T-shirts, accessoires divers, posters, magazines genre "fan de"...)

La musique dominante, celle qu'imposent les majors, est à l'image du public qu'ils visent. Une musique simpliste pour ados et acheteurs occasionnels, les cibles les plus moutonnières, faciles à manipuler. On soigne le packaging, on lance de grosses campagnes de pub pour marteler que tel artiste est l'artiste à connaître, à écouter, on le fait passer en boucle en radio... et ça marche. Comme le disait Coluche : "ça va être interdit la vente forcée comme ils font là.  Parce que si on vous passe des conneries, des conneries toute la journée, vous finissez par les acheter, hein."  
Il avait entièrement raison sur ces "conneries que les gens finissent par acheter"... mais, malheureusement, tort sur le fait que ce type de vente forcée serait interdit. Non seulement on ne l'interdit pas, mais le gouvernement ne cesse lui-même de défendre ce système-là.
 
Les majors sont dans une logique de concentration, mais aussi de meilleure intégration possible. Il leur faut être présentes sur tous les marchés, racheter des catalogues, des labels. Mais leur idéal de "diversité culturelle", c'est surtout de vendre beaucoup de rock variétoche (Superbus), rap variétoche (MC Solaar), chanson variétoche (Obispo, Goldman), metal variétoche (Evanescence), électro variétoche (David Guetta, Bob Sinclar), classique variétoche (Rieu, Pagny), jazz variétoche (Thomas Dutronc)...

Bien sûr, elles signent aussi quelques vrais bons groupes... à condition qu'ils leur assurent un certain nombre de ventes, et parce qu'il est tout de même non négligeable pour elles d'avoir quelques artistes de "prestige" dans leur catalogue. 
S'il fallait trouver un bon côté dans les produits des majors... ce serait par exemple leurs nombreux coffrets de grandes interprétations classiques. A l'image d'Universal qui a racheté l'illustre label classique Deutsche Grammophon, elles disposent souvent des enregistrements de référence. Elles sortent beaucoup de coffrets à des prix intéressants (les coffrets 4-5 CD d'EMI à moins de 15 euros, par exemple...) Mais si le consommateur a de quoi s'en réjouir, cette politique pose un sérieux problème aux jeunes interprètes classiques. Vous désirez acheter des sonates de Beethoven... pourquoi choisir un CD à 18 euros d'un jeune interprète contenant 2 ou 3 sonates, si vous pouvez trouver un coffret de l'intégrale des sonates par un grand pianiste en 4 CD pour 15 euros ? Les politiques de rééditions constantes nuisent gravement aux nouveaux interprètes classiques. 

La diversité culturelle est incompatible avec la stratégie des majors. Dans un monde musical archi-dominé par leurs produits (plus de la moitié des revenus de l'industrie pour seulement 2 majors, Sony/BMG et Universal, 80% pour les 4), être un grand passionné de musique vous laisse la curieuse impression d'être un "paria"... et lorsqu'on a l'impression d'être un paria, le téléchargement illégal ne fait pas peur. En ciblant les ados et acheteurs occasionnels, les majors se sont coupées des passionnés. Tout se passe comme si elles faisaient tout pour nous exclure. Matraquage de produits formatés et de tubes insipides, artistes-kleenex mis en valeur, contrats avec les radios, mépris des indépendants, ventes en hypermarchés privilégiées et disparition des disquaires, rachat d'artistes talentueux qu'elles négligent ou pressent comme des citrons... criminalisation des internautes qui téléchargent pour découvrir au même titre que ceux qui téléchargent pour ne plus acheter... pourquoi les majors n'ont jamais fait la distinction entre les deux ? Parce que les passionnés qui ont difficilement accès à des oeuvres plus pointues, c'est le dernier de leur problème. Ces gens-là ne les intéressent pas. Pour elles, le consommateur, c'est un mouton qui achète peu de disques, mais qu'il faut arriver à convaincre d'acheter les têtes de gondoles.
Les majors misent tout sur "l'achat impulsif". Leur idéal, c'est le consommateur lambda, qui fait ses courses en hypermarché, voit en évidence le nouveau Zazie sur les présentoirs... il a cette rengaine du dernier tube de Zazie en tête (normal, il l'a entendu 3 fois à la radio dans la matinée), a vu la pub télé sur cet "album événement", la pochette est attrayante... il achète. 
Mais le passionné de musique, qui va chez son disquaire favori pour acheter tel groupe dont il a entendu dire beaucoup de bien dans divers journaux, qui passe du temps à écumer les bacs, tombe sur un import d'un groupe qu'il affectionne, passe au rayon jazz et se dit que sa discothèque manque cruellement d'albums de Thelonious Monk - tout de même plus essentiel que le dernier groupe rock indie plébiscité par la presse - discute avec son pote disquaire qui lui conseille vivement tel obscur groupe post-rock... il peut très bien ressortir avec 3 disques d'occasion, mais sûrement pas le dernier Zazie pour lequel Universal a dépensé une fortune colossale en promo.

Lorsque vous entendez, actuellement, des patrons de majors et gros vendeurs dire que leur problème principal dans leur lutte contre le téléchargement n'est pas Zazie, qui vendra toujours des disques, mais les petits groupes plus fragiles... ce n'est pas vrai. Ils ont l'habitude de perdre de l'argent sur la plupart de leurs disques - et ce, même avant l'arrivée du web - mais ce n'est pas un gros problème pour eux. Ils n'investissent pas des sommes folles pour ceux-là, et espèrent juste qu'un jour qu'un jour ils leur permettront de leur rapporter du fric. Un artiste qui vendait 50 000 exemplaires de ses albums et n'en vend plus que 30 000, ça ne les dérange pas plus que ça (mais ça ne les empêchera pas de s'en servir comme bonne excuse pour le virer). Non, ce qui les dérange véritablement, ce sont les baisses des ventes des têtes de gondoles et coups marketing, sur lesquels ils misent tout, et qui sont censés leur faire toucher le jackpot. Leur souci n'est pas que Britney Spears gagne ou non de l'argent avec sa musique, il est qu'elle leur en rapporte le plus possible et que chacun de ses albums puisse être le plus rentable possible.

Il ne faut jamais perdre de vue que leur politique, encore une fois, est à l'opposé de toute idée de diversité culturelle. Ce qu'elles privilégient, ce sont quelques méga-stars internationales qui doivent occuper tout l'espace musical, puis quelques grosses stars nationales bien installées... par contre, un monde où un maximum d'artistes auraient le même accès aux médias, se partageraient les revenus... c'est leur pire cauchemar, cela va à l'encontre de leur optique de rentabilité maximale. Quatre majors qui se partagent 80% des revenus, quelques artistes qui touchent le jackpot et font des disques hyper-rentables... voilà leur vision de la musique. Le net aurait pu bouleverser ce rapport de force, mais le gouvernement a choisi son camp. 
             

Le combat pour la diversité culturelle, je suis totalement pour. Mais faut pas se tromper d'ennemi, l'ennemi de la diversité, de la qualité, de l'exigence, ce ne sont pas les internautes, ce sont avant tout ces 4 majors qui détiennent le monopole de la musique sur toute la planète...

Si vous aimez les longs articles sur la question... je vous conseille ceux d'Arbobo :
Les Indépendants ou la victoire d'Internet
Le mp3 a-t-il vraiment tué le CD

 

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commentaires

G
<br /> CHOUYA : Merci beaucoup !<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> Bonjour, tres bon blog félicitations, j'ai beaucoup de plaisir a le parcourir et a vous lire. Sur cet article, vous expliquez vraiment bien la position des amateurs de musique purs et durs, encore<br /> bravo.Si suelement on pouvait lire ce genre d'article plus souvent.Continuez comme ca, au plaisr de vous relire.<br /> <br /> <br />
Répondre
M
http://www.gonzai.com/content/patrick-eudeline-le-diable-est-toujours-dans-le-d%C3%A9tail
Répondre
B
http://vidberg.blog.lemonde.fr/2009/07/01/liberte-hadopi-et-fraternite/^^
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C
que ça fait du bien d'entendre ça, même si on ne fait que le lire.
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G
GUIC : Une déclaration d'artiste... oui, dans le sens où ce qui est normalement prioritaire pour un artiste, c'est de se faire entendre par le plus grand nombre. Bien sûr, il faut pouvoir en vivren mais gagner de l'argent, c'est secondaire, ça passe après la volonté d'expression.DR. F et THOM : J'ai un peu de mal à gueuler "Franciiiiiiiis" avec vous... mais promis, je vais m'entraîner :-)
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T
Franciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis !!! Pourquoi tu te présente pas dans ma région, Franciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis ???!!!!
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D
Francis Francis Francis!!!
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G
Concernant Lalanne, c'est qu'une phrase... et bizarrement, il a un point de vue qu'on ne peut que cautionner en fait.L'intégrale de la sélection est LA pour ceux que ca interesse.Parce que ca a beau me faire ch... que ce soit Lalanne qui le dise, mais enfin un artiste qui ose dire: - « Je préfère que quelqu’un “vole” ma musique — comme on le dit, moi je n’estime pas qu’il l’a volé — plutôt qu’il ne l’écoute pas. »Ca c'est une déclaration d'artiste non?
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G
ARBOBO : Je mets le lien direct, que ceux qui ne l'ont pas lu aillent y jeter un oeil : http://www.arbobo.fr/la-rebellion-des-indes-combien-rapporte-une-diffusion-de-chanson/Dr. F : Pour qu'on en vienne à être d'accord avec Lalanne, et même à le citer en rouge et en gros, c'est vraiment qu'on se trouve dans une époque très particulière pour la musique :-)
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D
« Imputer la crise du marché du disque à ce qu’on appelle le piratage, c’est une imposture» dixit Francis Lalanne...
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A
tu n'auras pas eu longteps à attendre, GT :-)voilà l'article en question, tout chaud http://www.arbobo.fr/la-rebellion-des-indes-combien-rapporte-une-diffusion-de-chanson/
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G
DR. F : Il fallait bien ton coup de gueule pour répondre à leur coup de gueule^^ARBOBO : A quand un article sur les radios et leur business ? parce que tu m'apprends des choses, et je veux en savoir plus ! ^^ 
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A
ce que je trouve dingue, c'est que les chiffres qu'ils donnent comme rapport publicitaire par nombre d'écoutes, je le trouve EXTREMEMENT élevé.mais bon, à part tôt ou tard (yael naim, delerm), les autres n'ont jamais rien en radio ou télé, ils ignorent qu'un passage radio unique sur NRJ ne leur raportera pas plus malgré les millions d'audirteurs, voire rien du tout (les radios ne déclarent que leur playlist en rotation, pas les passages des émissions "éditorialisées").
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D
merci à Yosemite pour son petit rappel l'amour du risque, ça réchauffe mon petit coeur. Idem pour la reconnaissance apportée au personnage de Max (acteur ayant eu droit dans les 50's d'avoir été blacklisté par Hollywood au passage).Sinon j'ai lu la fumeuse lettre des indés. Pas grand chose à dire de plus, le ridicule ne tue pas heureusement pour eux. On apporte rien, on pointe du doigt les méchants (et la diatribe envers deezer les fait véritablement passer pour des trous du c**, y'a pas d'autres mots... je m'emporte un peu). Non mais qu'ils gueulent pour la rémunération de Deezer, on peut difficilement être contre. Mais le couplet écouter Deezer ne profite pas à faire de la publicité aux artistes et donc permettre aux auditeurs de les découvrir et ainsi acheter leurs albums... De qui se moque t'on?Ah oui myspace c'est largement suffisant?  Alors ils en ont rien à carrer eux aussi comme les majors des passionnés de musique, et donc ne comprennent pas qu'en 2009, les fans de musique en ont marre d'acheter à l'aveuglette (oui de la part de qqn qui a pourri les comm' avec L'amour du risque, je sais...). Auquel cas... ils ne sont que des vendeurs de soupe mais AOC contrairement aux majors... su-per...Forcément, ils n'ont pas la puissance financière des majors, ils survivent. Mais à leurs yeux passer pour un cybercriminel y'a de quoi être enragé. Bref je les laisse avec leurs combats d'arrière garde.De toute façon, il ne s'agit que d'une partie des indés.
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G
THOM et ARBOBO : Tout à fait d'accord...
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A
oui, sur ce lien,comme thom, c'est bien d'entendre le point de vue de certains indés (y'a aussi des lourds qui n'ont pas signé, que je sache),mais honnètement le côté je montre du doigt les méchants j'en ai pas grand chose à foutre, j'ai mon propre avis sur la question, déjà,et leur texte ne donne pas l'impression qu'ils aient forcément compris les causes de la situation.en résumé : sur le principe de publie ce texte : supersur son contenu : osef
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T
Pas mieux.A propos des divisions... une AP m'expliquait récemment à quel point deezer était vraiment devenue la pomme de la discorde chez les indés. Ceci explique peut-être cela... c'est à dire le fait qu'ils soient finalement peu à signer, comme le fait que ce texte mélange un peu (Hadopi, deezer, p2p, lutte anti-majors...)
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G
YOSEMITE et THOM : je rejoins bien sûr ce que vient de dire THOM... et j'ai été un peu étonné de voir, aussi, qu'ils ne semblent vraiment pas tant que ça à signer ce texte... à croire que, comme toujours, ils n'arrivent pas vraiment à se fédérer... alors qu'ils doivent passer par là, être liés, solidaires, et réactifs.Ils disent pas mal de choses vraies et importantes dans ce texte... mais elles n'ont rien de nouveau, et on se demande pourquoi on ne les a que si peu entendues par le passé...ça fait longtemps, que des artistes, mélomanes, critiques, dénoncent la politique des majors... pourquoi les labels indés n'ont pas réussi à se faire entendre et à porter ce combat par le passé ?On a un peu l'impression qu'ils gueulent après la bataille, maintenant...
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T
Oh on ne dit pas qu'ils ne se battent pas, et leur passion est respectable, aucun doute là-dessus.On dit juste qu'au final, ils ont un train de retard, et que décider enfin en 2009 de réfléchir à comment vendre des disques... c'est un peu comme si on s'était mis en 2002 à réfléchir à comment sauver le minitel. Désolé, mais quand on lit l'article, qui une fois encore contient beaucoup de bon (il n'est pas question de le nier) , on ne peut que constater qu'ils sont dans le même aveuglement que les majors par rapport au refus de l'investissement dans le numérique. Quant à leur charge anti-deezer, outre le fait qu'elle surgit un peu tard (deezer a explosé il y a trois ans), elle en dit long sur ce qu'ils penseraient de - au hasard - la licence globale.  Comme le dit G.T., ils se trompent vraiment d'adversaire (et ils enquillent au passage un nombre de conneries et d'idées reçues impressionnant au sujet de deezer). D'ailleurs je me dois de relativiser quand je disais plus haut "l'avis des indés"... ça demande à être relativisé : c'est l'avis de quelques uns, à propos de deezer notamment, les avis des indés sont extrêmement contrastés, beaucoup sont favorables à ce système et y voient l'avenir, ont déjà misé dessus... et beaucoup y sont totalement réfractaires, pour les raisons évoquées ici. Ce qui est intéressant c'est qu'à l'inverse... 99,9 % des attachés de presse sont favorables à deezer, qui trouvent que c'est un système formidable pour promouvoir un artiste.Bref : je ne sais plus qui parlait à propos de toutes ces histoires de "bloquage psychologique"... et effectivement, ce texte des indés prouvent qu'indé ou major, il y a un véritable bloquage psychologique de l'industrie face à l'essort du numérique, du streaming, de la licence globale. Ces indés signataires sont courageux, il est sain qu'ils s'expriment, leur point de vue est respectable... mais ils demandent avant tout à être convié aux discussions au même titre que les majors. Ils ne demandent pas de réfléchir à un nouveau système plus égalitaire, ne sont en rien précurseurs, et on notera qu'ils appellent tout autant à la condamnation des plateformes de téléchargements et, de manière plus générale, ils rejettent Hadopi tout en proposant... de revenir au statu quo du débuts des années 2000 (ce qui est d'ailleurs impossible, les disquaires fermés ne vont pas tous réapparaître comme par enchantement, surtout en pleine crise mondiale).
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Y
Thom & GT : à part leur charge sur Deezer qui n'a rien à faire là, le papier est bon et je vous trouve un peu dur.Ce sont justement ces labels-là qui se battent pour sortir des sentiers battus et éviter les intermédiaires insupportables (Jarring faisait du dépôt-vente en magasin au début) et, je l'ai déjà dit, comme je ne trouve pas mieux comme support que le CD (ou le vinyle) actuellement, je comprends leur démarche...
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G
THOM : Merci pour le lien vers cet article... bon, pas grand chose à ajouter, je suis entièrement d'accord avec toi. Ils se trompent de combat dans leur charge sur deezer, sont encore un peu trop bloqué sur l'ancien système... mais ça fait tout de même plaisir de les entendre gueuler un peu...FONZI : Je ne vais rien dire de plus sur Slimy, je risquerais d'être grossier^^
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F
Bonjour. J'ai un petit exemple récent qui me vient en tête suite à la lecture d'un commentaire :  Sliimy! Il est passé récemment après le JT de 13h sur une chaine Belge. Consternant ... Faut pas demander aux gens de s'interresser à la musique et d'acheter des albums quand on leur dit que le dernier truc bien qui sort c'est Sliimy. L'industrie soit s'adapter, OK, et puis, tout le monde sera toujours paumé et ne saura pas quoi acheter.S'interresser à la musique, ca prend un max de temps, vous etes bien placer pour le savoir. A ce propos, ca me rappelle l'histoire de GT qui restait toute la nuit le doigt sur Rec- ca me fait toujours rire quand j'y pense mais pour finir, c'est pas nous les passionés qui vont sauver l'indsutrie du disque! Education Eduction...
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T
(mais bon... je suppose que c'est comme de s'attendre à ce que subitement le Pape fasse l'apologie du préservatif...)L'autre chose qui me chagrine (mais qui était prévisible), c'est qu'il manque à ce texte une partie autocritique. Quelque part ils restent dans leur vieux schéma gentils indés / méchantes majors, or comme le rappelle très bien l'article de G.T. ci-dessus, ils ne sont pas des purs n'ayant aucune responsabilité dans l'affaire. Et au final, quand on lit attentivement le texte, leur seule idée novatrice... c'est de tout faire pour continuer à vendre des disques comme avant, ce qui ne risque assurément pas de solutionner le problème.
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T
Disons que c'est plus sain et plus modéré que le point de vue des majors (à part la charge anti-Deezer qui fait un peu sorire). Reste que dans l'absolu, si j'applaudis des deux mains l'honnêté et l'effort que constitue ce texte commun, ils restent dans une optique "sauvons le vieux système" qui demeure à mon sens vouée à l'échec, et réagissent malgré tout très (trop ?) tard...
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Y
merci Thom.j'aime ce lien.
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T
L'avis des indés, ça vous branche ?
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Y
double fracture tibia péroné...désolé les gars.
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Y
C'est celui avec le cigare !
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Y
C'est celui avec le cigare !
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Y
THooooooooooooooooooom !Merci !!!!!!!!!!Max !!!!Excellent ce poste !
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T
Max ! Il s'appelait Max ;-)
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Y
alors, comme ça faisait longtemps :L'amour du risqueJonathan et JenniferLes justiciers milliardairesL'amour du risqueC'est vraiment leur grande affaireFaire la vie dure aux gangstersça me manquait un peu sur ce poste(j'aimais bien la tête de leur factotum, ceci dit)
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G
THOM : Quand on pense qu'en toute impunité des internautes peuvent copier le meilleur d'un magazine et le rendre disponible à tous, gratuitement... mais que fait le gouvernement^^ 
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T
Y'a d'autres itv plus ou moins historiques (Marley en 76, les Ramones en 78, AC/DC en 75, Lou Reed en 78, Bowie en 74...) mais le meilleur est clairement dans ces quelques extraits ;-)
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G
THOM : Très intéressant, en effet... ça me donnerait presque envie d'acheter ce n°500 de r'n'f... sauf que tu m'en livres l'essentiel, je pourrais me passer du reste, et des parties des interviews où ils expliquent qu'ils "doivent tout à leur public" :-)Dans tous les cas, sûr que les avis de ceux-là sont nettement plus intéressants et pertinents que ceux des Thomas Dutronc et autres Nolwenn... ce qui n'a rien d'étonnant, en fait...
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T
C'est marrant parce que ce que tu dis recoupe ce que je me disais en feuilletant le même exemplaire du même journal. Je m'explique : il s'agit du N°500, numéro dans lequel R&F a exhumé plein d'interviews plus ou moins historiques... or on découvre une espèce de fil conducteur fascinant entre Jagger'77, Cobain'92, Yorke'97 et - plus étonnant - Brassens'69 dans leurs réflexions sur le business et leurs remarques (parfois acides) sur les maisons de disque.  Bien entendu ils ne parlent pas d'un phénomène qui n'existe pas à leurs époques (sauf celle d'Yorke, mais c'est le tout début), n'empêche que quand on lit ce qu'ils ont à dire les uns et les autres sur le système, la teneur générale du propos, la rancoeur évidente... il ne fait aucun doute qui si le Kurt Cobain de 92 était parmi nous il trouverait le téléchargement super-cool, que le Jagger de 77 trouverait que c'est un juste de retour des choses (tu me diras c'est d'ailleurs un peu déjà ce qu'il dit en 09), que Brassens'69 trouverait odieux ces rebelles du dimanche s'engageant pour une cause anti-public... ce qui évidemment ne serait pas forcément le cas du Cobain'09, ce vieux con fétichiste du cd :-)D'ailleurs, pour revenir à ton article de manière plus direct, je trouve les réflexions de Jagger et Cobain sur l'industrie du disque assez confondantes.Jagger, novembre 77 : "Je crois que le punk est un peu plus important que les autres modes, mais je ne pense pas que ça va durer bien longtemps, ça va très vite se faire récupérer [...] Ca ne peut durer qu'un an, et tout est récupéré."Novembre 77... étonnant quand même !Cobain, en 92, 25 ans seulement, évoque à propos du rock et de la rebellion, "des ogres de l'industrie qui dirigent tout et veillent à ce que danger et commerce fassent le meilleur ménage possible." ; sur son propre cas, celui du punk, celui de tous les cas, en fait, il assène, fataliste, que quand des petits agitateurs arrivent : "les grands patrons remettent les choses en place, le plus souvent à coups de dollar"...Enfin Brassens'69, lui, regrette la perte de la verticalité dans la musique, évoque l'époque du partage - lui il aurait vraiment adoré le p2p :-)Vraiment édifiant, dans le contexte actuel...
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G
GUIC : C'est un peu utopique, tout de même...THOM : Ou tout simplement sont-ils encore jeunes, et donc pas dans un rapport de rentier à leurs oeuvres... et les vieux qui gueulent ont oublié leur jeunesse, celle où ils copiaient eux aussi des tas d'albums sur K7...
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T
Offerte, je ne sais pas, je ne crois pas ; en revanche comme le dit joliement Fleet Foxes dans le dernier R&F, il ne faut pas oublier pour qui on fait de la musique, et pourquoi. Et de conclure que si les gens qui les téléchargent aujourd'hui les suivent encore dans 20 ans, viennent au concert... ce n'est pas très grave. Mais il est vrai qu'ils sont, tout comme Arctic Monkeys ou les Rascals (eux aussi favorables au procédé) d'une génération qui a grandi et s'est en partie éduquée avec le p2p...
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G
Mais si, la bonne musique se doit d'être offerte. Offerte par l'artiste à son public, comme il s'offre lui-même à travers elle, évidement, et non pas d'un vulgaire point de vue financier...
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G
JOST ANDRE : Merci pour ce témoignage très intéressant... le cas "Universal et mp3.com" est symbolique de l'industrie du disque actuelle, et de la difficulté des artistes face aux grosses machines...Bonne continuation !MB : La grande majorité de ceux qui viennent par ici achètent de la musique, et ne revendiquent absolument pas que toute musique doit être "offerte"... 
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M
Désolé Jost, vous êtes au mauvais endroit.  Il faut offrir le titre aux internautes. :P
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J
<br /> L'AVENIR DES MAISONS DE DISQUES ET AGREGATEURS DU NET<br /> par Jost André artiste au RMI<br /> Je me présente Jost André auteur-compositeur-interprete sociétaire Sacem.<br /> J'ai 49 ans et suis passionné de nouvelles technologies en rapport a la musique<br /> assistée par ordinateur.<br /> Du plus loin que je me souvienne j'ai toujours voulu en faire mon métier...<br /> J'ai longtemp prospecté les maisons de disques et n'ai obtenu aucun retour<br /> concluant.<br /> La seule fois ou l'on m'as contacté en 89 on m'as convoqué a Paris la société<br /> etait sunset music avenue georges 5 j'ai donc atterris dans ces locaux tres classe<br /> il faut l'avouer une secrétaire tres acceuillante m'as demandé de m'assoir elle a<br /> téléphoné et annoncé mon arrivée.<br /> Quelque secondes plus tard j'ai entendu ma chanson qui venait du couloir ...<br /> les murs étaient remplis de disques d'or !!<br /> Un homme est arrivé et m'as prié de le suivre j'étais tres impressionné par le lieu<br /> qui se trouvait quand meme dans un des plus beaux quartiers de Paris ce qui pour<br /> un provincial comme moi était imposant....<br /> L'homme en question m'as félicité pour ma musique et m'as proposé un contrat<br /> d'enregistrement en co-production...il s'agissait en fait de participer a hauteur de<br /> 30 000 frcs a la production du titre et 30 000 egalement de sunset music...<br /> Etant novice et sans le sou je repartais en me jurant de trouver la somme.<br /> Mon beau-frère acceptas de co-produire et je versais donc un chèque de 29 876 frcs<br /> Une somme que je ne peux toujours pas oublier...<br /> Bref 6 mois plus tard apres avoir enregistré dans leur studio ce qui as pris une journée<br /> (cout d'une journée d'un petit studio a l'époque au pire 3000 frcs).<br /> Je recevais une cassette pire que celle que je leur avais envoyée que j'avais faite a la<br /> maison sans moyen ...<br /> Je les appelais sans tarder ils me répondaient qu'il allais refaire un mix...<br /> Au bout de 2 a 3 mois d'attente mon beau frère décidait de monter a Paris voir<br /> ces gens (il était très remonté et professeur de boxe francaise) on ne trouvas personne<br /> la société avais disparu... Le contrat que j'avais bien sur avant versement présenté a un<br /> juridique et qui n'avais rien d'alarmant a ses yeux..Sauf le titre "contrat d'enregistrement"<br /> ce qui signifiait qu'ils avaient rempli le contrat en enregistrant ma chanson....<br /> S'en suivit pour moi une descente aux enfers mon reve explose et 30 000frcs pour ces<br /> MESSIEURS LES PRODUCTEURS....ils avaient fais cela a plus de 300 personnes.<br /> Dix années plus tard je m'inscrit sur mp3.com site numéro un mondial d'artistes indépendants<br /> au bout de 4 années sur le site 220 000 artistes du monde entier j'arrive numéro 1<br /> en musiques electroniques tout genres confondus et 8eme au classement général...<br /> C'était le 2 octobre 2001 j'étais aux anges j'étais fier d'avoir pu de ma chambre avec un ordinateur<br /> rivalisé avec les meilleurs sur le site.<br /> 3 semaines plus tard UNIVERSAL MUSIC rachètes le site 378 000 000 de dollars.<br /> Les 220 000 artistes ont tous été remercié d'avoir bien fait fonctionné le site et VIRES.<br /> UNIVERSAL MUSIC ne voulais pas admettre qu'un artiste quel qu'il soit puisse vivre de son<br /> talent sans passer par une major .<br /> Une major qui signe un artiste inconnu lui reverse 6 pour cent sur les ventes.<br /> Sur mp3.com un artiste touchait 80 pour cent....<br /> Alors un artiste comme moi que les maisons de disques on toujours rejeté il fallait<br /> le détruire...<br /> J'ai encore galéré quelques années et maintenant une porte s'ouvre .<br /> Je suis sur myspace http://myspace.com/inox1<br /> J'ai déposé pas mal de titres et surtout une boutique en ligne qui me permet de vendre<br /> directement mes mp3 au prix de 1 euro sur lequel en cas de vente je touche 0,67 euro.<br /> Je suis au RMI alors que la crise bat son plein et je suis certain de mon talent...<br /> Je voudrait faire comprendre aux auditeurs que plus jamais je n'irais prospecter un producteur<br /> ou plus recemment inventés un agrégateur exemple" believe" qui décide de qui as le droit<br /> d'entrer sur les grandes plateformes de ventes comme itunes et autres...<br /> De quel droit ces gens qui n'hésitent pas a détruire tout les indépendants veulent ils m'interdires<br /> l'accès!!!<br /> Pour moi l'internaute est le principal interressé c'est bien lui qui décide en ecoutant de ce qui lui<br /> plait c'est bien lui qui achète c'est bien lui qui se rend compte que la production actuelle est<br /> centrée sur des canons de la beauté et du sexy a outrance parfois qui fait vendre plus par<br /> la plastique que par le talent...je ne cherche pas a etre une star de qui que ce soit je cherche<br /> plutot a faire partager ma musique et a en vivre décemment ...<br /> Je peux vous dires que pour arriver au résultats de qualité de ma musique je n'ais ni studio<br /> pro ni ingénieur du son je compose tout mes titres au clavier usb et la voix avec un micro<br /> premier prix du lidl...je joue donc la basse au clavier la batterie aussi ainsi que la guitare tout<br /> est realisé avec des sons que je joue au clavier....<br /> Pour ceux qui en douterait je peux prouver mes dires tout mes morceaux sont construits avec<br /> REASON 4 et tous mes fichiers sur mon ordinateur....<br /> Pour terminer je vous demande de venir sur ma page d'écouter et si cela vous plais!!!! d'acheter<br /> un titre sur la boutique plus bas 1 euro pour fermer le clapet définitivement aux producteurs qui m'ont arnaqué et a ceux qui m'ont rejeté....imaginez leur tete si j'arrivais a réaliser cela....<br /> et surtout ca ouvrirais les portes a une création libre des artistes car d'autres entreraient dans la breche.......<br /> Je vous précise pour finir que si cela fonctionnait je me ferais un devoir de refuser toute offre d'une maison de disques car tout le monde sait qu'un artiste qui montes sur internet est<br /> immédiatement sollicité de toutes part....<br /> Je veux prouver aux hommes de pouvoir et d'argent qu'un RMISTE n'est pas un homme fini<br /> et par mon combat je veux montrer que la persévérence est un jour récompensée...<br /> Si vous etes de mon avis et que vous m'aidez dans ce sens j'irais crier cela et défendrais<br /> la création comme Daniel Balavoine a défendu un jour la jeunesse et a quitté notre terre<br /> en apportant de l'eau a ceux qui n'en avais pas......<br /> Quel talent il avait!!!<br /> Jost André artiste .....http://myspace.com/inox1<br />
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G
BOEBIS : Comment peux-tu dire que mettre de la pub audio au milieu d'un album est un système "intéressant" ? C'est du massacre pur et simple, le pire manque de respect pour les oeuvres. Encore une fois, on ne parle pas ici d'une radio avec des titres qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, mais d'albums, qui, bien souvent, ont une "cohérence"...Que deezer mette de la pub sur ses "radios", je veux bien, mais au milieu d'albums, tous les 1/4 d'heure, c'est impensable pour qui a un minimum de respect pour les artistes... si ça arrive, je militerai pour que les artistes virent leurs albums de deezer.Concernant les 10 euros... non, actuellement, je n'achète pas des dizaines de CD par mois, c'est la galère... mais lorsque j'ai un peu de pognon, j'achète de 3 à 10 albums par mois. Ce qui ne m'empêche pas de trouver les 10 euros de deezer trop cher, car deezer manque de plein de choses, et parce qu'en payant, ça ne changera rien au fait que tous ceux à qui je filerai des liens vers des albums, toutes les playlists thématiques que je pourrais faire sur mon blog... seront pourris par la pub...Je ne vois pas vraiment le lien avec le site du Monde...1. Il n'y a rien à payer pour lire les infos sur leur site... c'est seulement pour accéder aux archives. Donc on peut découvrir gratuitement les news sur le site.2. Les infos circulent librement sur le web... pas besoin des archives du Monde pour prendre connaissance de telle ou telle affaire, tel ou tel ancien sujet... tu trouveras toujours ces infos-là gratuitement par ailleurs.  Oui, je trouve les 6 euros du Monde trop cher pour l'intérêt que cela représente pour moi... donc  je ne les paie pas, et je trouve parfaitement mon compte ailleurs, sur des sites gratuits, lorsque je veux en savoir plus sur une ancienne info...GUIC : C'est pour ça, donc, "Guic'the Old" ? DR. F : C'est vrai, il y a quelque chose d'assez malsain là-dedans... un "côté fort avec les faibles, faibles avec les puissants"... Alors qu'ils devraient avant tout lutter contre la dictature des majors, les artistes - enfin, certains - courbent l'échine et défendent leurs bourreaux...THOM : Oui... le web évolue si vite qu'il ne faut surtout pas croire qu'un système qui n'a pas marché il y a 5 ans est à abandonner définitivement ou ne "marchera jamais"... 
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T
Boebis >>> le cas de Mano Solo est en effet assez emblématique des risques encourus. Mais cela dit, il ne faut pas oublier non plus que Les Animals est sorti en 2004, et que l'expérience de Solo remonte à 2002/03... on est déjà plus dans la même époque...
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D
moi je m'en fous, grâce à Dahu et à Over-Bug on a désormais 3 comm' avec des paroles de l'amour du risque alors le reste hein...De toute façon, au lieu de perdre son temps à savoir si oui ou non c'est bien de payer pour une licence ou un site de streaming, je me demande surtout (et GT l'a déjà souligné) comment des artistes peuvent accepter de traiter certains de leurs auditeurs comme des criminels car ils téléchargent (alors que ces derniers si ça se trouve vont les voir en concert en plus) alors qu'au final sur le prix d'un CD les artistes se font entuber dans toutes les grandes largeurs. A vous dégoûter de faire chanter les poules...
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G
"Dans nos playlists sur Deezer, il y a aussi du coeur, non?"Certes, mais... pas autant que dans les compilations qu'on a pu faire sur cassette... Quand on devait rester à coté pour couper au bon moment... Qu'on était obligé de l'écouter en meme temps qu'on la faisait, et en se disant "ouais, ca va être bien"...Alors que la, tu selectionne tes titres, tu arranges l'ordre... c'est comme graver un CD, il manque ce temps de travail qui montre qu'on met du coeur à l'ouvrage...Désolé, je suis un incurable nostalgique / romantique. (C'est pas pour rien que je dois encore avoir une machine à écrire qui traine quelque part chez moi)
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B
Ah j'avais pas vu la réponse de Thom.Bah, esperons que ça soit un combat d'arrière garde. Peut être qu'on en viendra à un système sans intermediaire artistes-auditeur, même si il y a du chemin, et que je pense pas que tous les intermédiaires et les techniciens qui entourent les artistes puissent disparaitre. Et sur l'adaptation des artistes eux même, on verra combien arrivent à vivre sans maison de disque. Pour l'instant, dans les artistes d'invergure, ça a seulement été fait par des artistes installés (radiohead and co) à ce que je sais. Et tiens, en parlant de ça, ça me rappelle l'échec de Mano Solo qui avait voulu produire son album Les animals par souscription en se passant d'une maison de disque... le public ne semble pas non plus prêt aux méthodes révolutionnaires dont vous rêvez. Mais attendons, attendons
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B
"C'est à l'industrie de s'adapter si elle veut survivre, de proposer des choses intéressantes..." Le problème c'est que c'est choses intéressantes tu trouves que c'est pas assez bien. Or, il faut bien que les sous rentrent quelque part, et l'industrie ne peut pas inventer des systèmes qui ne fonctionneront pas soit sur la pub, soit sur un abonnement, soit sur le paiement à l'unité, soit sur des subventions et donc paiement par l'impôt ou par des redevances. La dernière solution ne dépend pas d'eux, mais entre les trois autres, je ne vois pas 30 000 solutions. "Pour défendre un tel système, faut ne pas vraiment aimer la musique, ne jamais avoir vraiment été emporté  par un album. Lorsque tu entends pour la première fois un album qui va te "bouleverser""Bah si, mais c'est comme la radio ou la télé, des conditions de découvertes médiocres qui permettent de découvrir et ensuite d'aller acheter l'oeuvre. Je n'ai pas dit que deezer et co seraient la panacée des mélomanes, mais qu'on ne peut pas d'un côté critiquer le passéisme des maisons de disque, et de l'autre souhaiter des systèmes qui ne pourront jamais exister, tout ça pour télécharger illégalement en ayant bonne conscience, parce que là vraiment c'est ce dont un tel aveuglement me convainct.Et 10 euros c'est quoi? Tout qui achète des dizaines de cds par mois, ça ne représentarait qu'une infime part de ton budget musique non? Pour écouter un catalogue non infini mais assez immense quand même, même s'il n'est pas très pointu.Lemonde.fr, qui n'est qu'un magazine et ne donne donc pas accès à la concurrence, ni accès aux archives au delà d'un mois si je me souviens bien, coûte 6 euros par mois. C'est trop aussi? Alors chantons avec Patti: "Oh, baby, it would mean so much to me,Oh, baby, to buy you all the things you need for free." "We'll dream it, dream it for free, free money,Free money, free money, free money" :-)
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G
DAHU : (Over-bug m'a fait tourner une page à mon insu^^) Enfin un bug d'OB qui aura fait un heureux^^BOEBIS : Etre radicalement opposé à la pub audio, ce n'est pas un "caprice" ! Ce n'est pas une question de "on ne peut tout avoir", c'est une question de minimum - et je dis bien minimum - de respect pour les artistes et leurs créations que de ne pas POURRIR des oeuvres en intercalant de la pub audio. Une pub audio entre deux mouvements d'une symphonie de Beethoven, entre 2 morceaux d'un grand album, c'est lamentable.Pour défendre un tel système, faut ne pas vraiment aimer la musique, ne jamais avoir vraiment été emporté  par un album. Lorsque tu entends pour la première fois un album qui va te "bouleverser", où morceau après morceau tu es entraîné très haut, tu vis une expérience formidable... tu ne peux tolérer des pubs audios ! Si j'avais découvert les albums de Coltrane, Miles Davis, Mingus, Sonic Youth, Pink Floyd, Doors, Massive Attack, Amon Tobin, Nick Cave, Bowie, PJ harvey et tant d'autres (sans parler des oeuvres des génies du classique) avec des pubs audios tous les 1/4 d'heure, ça m'aurait vraiment gâché l'écoute (non, il n'y a pas de contrepèterie^^)Il faut ne jamais avoir vibré à la découverte d'un grand album pour accepter une connerie pareille...10 euros de plus par mois pour UN seul site de streaming, qui, en plus, sera loin de tout avoir, c'est beaucoup trop. Même 10 euros pour la licence globale, la plupart des gens trouvent ça trop cher, alors pour juste écouter deezer sans pouvoir télécharger les mp3, ce n'est pas la peine d'y penser...On peut parfaitement avoir le "beurre et l'argent du beurre"... suffit de laisser tomber deezer & co et de "revenir" au téléchargement illégal... là, on a tout, un choix bien plus grand, des albums sans pub avec des mp3 que l'on peut mettre sur n'importe quel lecteur...C'est à l'industrie de s'adapter si elle veut survivre, de proposer des choses intéressantes... qu'ils le veuillent ou non, il y aura toujours la possibilité de s'échanger des albums sur le net. Si ce que l'industrie propose n'est pas suffisamment intéressant, on se débrouillera en-dehors des règles. Et là, ça ne rapporte pas un centime à l'artiste...THOM : Encore plus d'accord que je ne le suis habituellement, c'est dire^^le mythe de l'artiste visionnaire en a d'ailleurs pris un coup ces derniers mois Oui... et de l'artiste libre et rebelle aussi.On a pu constater que beaucoup avaient bien plus une mentalité de rentiers que de poètes...
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