La meilleure idée d'un blog musical... c'est celle de Kfigaro, qui a tenu - il y a un moment déjà - à expliquer son parcours pour montrer d'où lui viennent ses goûts. Cela a déjà été fait sur des forums (comme ici, suite à l'article de Kfigaro, ça commence par Christian, et il y en a d'autres sur les 5 pages) ... mais, à ma connaissance, pas vraiment d'exemples sur les blogs (si ce n'est sur le bien nommé soundtrack of my life). Bientôt 2 ans que Kfigaro l'a publié, et depuis ce temps, je pense sans cesse à m'y mettre... pour m'y coller seulement maintenant.
Pourquoi est-ce une si bonne idée ? Car nos goûts sont en grande partie le fruit d'une construction, et le meilleur moyen de comprendre pourquoi on a tel ou tel goût, c'est de comprendre cette "construction". Afin de mieux "se" comprendre, mais aussi de mieux se faire comprendre quand on écrit sur la musique. Que ceux qui me lisent puissent saisir pourquoi j'ai telle préférence ou telle conception de la musique plutôt que telle autre. C'est bien là un avantage des blogs musicaux sur la presse : aucun magazine ne laisserait ses critiques-rock raconter leur parcours musical. Ce qui aurait d'ailleurs l'air assez vaniteux et mégalo... pourtant, il est au final plus "mégalo" de prétendre distribuer de bons et mauvais points à des albums sans expliquer d'où l'on vient, musicalement parlant, et pourquoi on a telle ou telle inclination.
Comme d'habitude, j'ai fait long... tellement long que je ne peux tout caser dans un article, il y a un nombre limite de caractères par articles sur over-blog (ce qui m'avait valu l'amputation d'une partie de mon article sur Jim Morrison), j'ai donc dû diviser en deux parties (la 2° arrivera dans très peu de temps).
A la fin des différentes périodes, je mets une playlist des titres qui ont vraiment été décisifs pour moi, qui m'ont tous profondément marqué... et, parfois, une playlist alternative avec des morceaux qui me séduisaient à l'époque, même s'ils m'ont moins "frappé". Il manque quelques morceaux importants, que je n'ai pas trouvé sur deezer, mais l'essentiel y est...
Ces deux articles sont longs... mais pas exhaustifs. Il y aurait trop de choses à dire, j'ai essayé, autant que j'ai pu, de ne me focaliser que sur ce qui m'a le plus marqué.
Mon premier souvenir musical… c’est Breakfast in America de Supertramp. Mes parents écoutaient très peu de musique à la maison, je n’avais pas de radio, ne m’intéressais pas particulièrement à la musique… mais un jour, j’ai écouté quelques-uns de leurs disques. Je me souviens de deux : Sgt Pepper, et Breakfast in America. Quand on est enfant, on est con et on a des goûts de chiotte : je me rappelle de la pochette de Sgt Pepper, pas de la musique, par contre, j’ai beaucoup aimé le Supertramp. Particulièrement Gone Hollywood : un dramatisme, du lyrisme, de l’intensité, quelque chose d’un peu « fantastique »… une musique qui me transportait…
10-15 ans
J’ai déjà raconté dans les commentaires de cet article, chez Arbobo, le choc étrange qu’a été la découverte de Cambodia de Kim Wilde. La kermesse de l’école, et cette chanson qui d’un coup, me tétanise, me plonge dans un profond état de mélancolie, par ses nappes envoûtantes de synthé. Ensuite, il y aura Billie Jean de Michael Jackson dont je découvre le clip pendant des vacances chez ma grand-mère… car mon père n’acceptait pas qu’on regarde des clips ou qu’on écoute les « conneries qui passent à la radio » (c’est pourquoi la musique, même la pop commerciale, a toujours eu un petit côté transgressif pour moi, puisque je l’écoutais « en cachette » jusqu’à 13-14 ans... ce qui est finalement une bonne chose, la musique n'aurait peut-être pas eu le même attrait si elle n'avait pas représentée dès le départ un "interdit"). Billie Jean va me marquer par son côté mystérieux, étrange… Jusque-là, je n’écoutais quasiment pas de musique… mais les choses vont radicalement changer. Je passe des nuits, la radio sous l’oreiller, en quête de chansons… puis j'utilise le magnétophone de mes parents… je me vois encore demander régulièrement à ma mère, ma sœur et mon frère de ne pas faire de bruit dans l’appartement quand il était annoncé à la radio que telle chanson que j’aimais allait passer, afin que je l’enregistre (un « radio-k7 », je n’en aurai un que plus tard, après de longues négociations avec mes parents…) Dans cette période où je commence à écouter régulièrement la radio, Such a Shame de Talk talk sera ma chanson favorite… j’enregistre un maximum de choses, effaçant les k7 de mes parents que je pensais qu’ils n’écouteraient jamais…
A 12 ans viendra LA révélation, la chanson la plus importante pour moi : Shake the disease de Depeche Mode. Je n’avais jamais entendu un truc pareil : un son aussi dur, froid, la voix d’outre-tombe de Dave Gahan et celle, fantômatique, de Martin Gore. Pour la première fois, j’ai eu l’impression d’entendre une chanson « à moi et rien qu’à moi », qui me parlait au plus profond, qui exprimait ce que j’avais de plus personnel… et ce clip sombre, inquiétant, si loin des productions débiles de l’époque…
Une chanson qui change à jamais mon rapport à la musique : je comprends que les chansons ne sont pas seulement des mélodies, atmosphères, mais aussi une manière de me « définir » … tout comme elle marque le début de mon rapport « esthétique » à la musique. Ce n’était pas juste « une chanson que j’aime », mais une chanson que j’aime « contre » les autres, une chanson dans laquelle je voyais des qualités qui faisaient défaut aux autres, qui me semblait beaucoup plus profonde que le "tout-venant de l'industrie musicale". Depeche Mode deviendra, bien entendu, mon groupe favori de 12 à 15 ans. Et donc le premier groupe dont j’ai été « fan ». Pourtant, je n’ai pas eu le moindre de leurs albums avant d’acheter à 15 ans une K7 d’occase de Music for the masses. Tout ce que j’avais de Depeche Mode, c’étaient des compils de chansons enregistrées à la radio. Idem pour tous les autres groupes. De la préhistoire pour les ados qui me liraient : une époque où l’on pouvait passer des jours et des jours (voire des semaines, des mois) à espérer entendre à nouveau (et pouvoir enregistrer) une chanson qui nous a plu. Mais je n’ai pas le moindre regret pour cette époque, j’ai dû perdre un temps fou à m’enfiler des tonnes de daubes pour tomber sur quelques chansons qui me plaisaient… chansons qui, avec le recul, étaient bien souvent de la daube, d’ailleurs… Duran Duran, A-Ha, Kim Wilde et pire encore (cf. playlist 10-15 n°2)…
Pas de grand-frère, de grande-sœur (je suis l'aîné)… pas de magazines… bref, personne pour m’influencer et m’aiguiller. Je ne parlais quasiment jamais de musique avec mes amis à l’école… d’ailleurs, cette passion nouvelle pour la musique marque aussi un certain renfermement sur moi-même… comme des millions d’ados, sans doute, je deviens limite asocial et préfère passer des heures dans ma chambre à écouter de la musique plutôt que de fréquenter les autres. La musique était quelque chose de totalement personnel, un univers parallèle plus intéressant et captivant que la réalité…
De Depeche Mode, je vais adorer Blasphemous Rumors, People are people, Masters and servant… et, surtout, Question of Time. Qui détronnera ce Shake The Disease qui m’obsédait tant. La 2° chanson la plus importante de mes 10-15 ans (et j'adore toujours autant cette chanson). Puis ce sera l'album Music for The Masses, avec particulièrement Behind The Wheel (peut-être ma chanson favorite de Depeche Mode, en tout cas, c'est une de mes chansons favorites tout court...) et Never Let Me Down (mais, à part une ou deux, j'ai adoré toutes les chansons de l’album).
A l’aide d’un 2° magnétophone, je ferai des tas de collages, enchaînant le refrain de telle chanson avec le couplet de telle autre, répétant 6 fois un couplet qui m’obsédait, et virant un refrain que je n’aimais pas…
Le deuxième groupe qui me fascinera sera les Cure… en vacances chez ma grand-mère, je squatte la chambre de mon oncle et ses cassettes… rien qui ne m’intéresse… jusqu’à ce que je tombe sur la compil Staring At The Sea des Cure. Jumping Someone Else’s Train, A forest, The Love Cats, Charlotte Sometimes, 10-15 Saturday Night… des morceaux qui vont me marquer profondément.
Je détestais les guitares, le rock, la soul, le disco, les musiques « terriennes », chaleureuses, les musiques de fêtes (et les chansons françaises)… pour moi, la musique devait être un univers envoûtant, des sons, des atmosphères… un "trip"... même si je pouvais me laisser prendre par quelques tubes pop accrocheurs. Les guitares, je ne les supportais que chez les Cure, car elles n’avaient rien de guitares hendrixiennes incandescentes (de toute façon, je n’avais jamais entendu Hendrix à la radio), et je retrouvais chez les Cure des ambiances proches de celles de Depeche Mode… De la même manière, les seuls titres « soul » que j’ai pu supporter – et aimer – étaient Billie Jean et Beat It de Michael Jackson. Des chansons assez sombres, loin de la soul festive et lumineuse. Mon truc, vous l’avez compris, c’étaient les sons de synthés froids et les ambiances mystérieuses… comme dans P-Machinery de Propaganda, un des titres favoris de ma jeunesse, ou le synthé de Sweet Dreams et l’ambiance de Here Comes The Rain d’Eurythmics … je finis par aller vers une certaine « épure », vers Vangelis et JM Jarre, chez lesquels il n’y a plus de chant, juste des ambiances et synthés planants… avant de revenir à des choses plus « pop-rock »… New Order (là, je reste en terrain connu, celui des synthés), Genesis, Rebel Yell de Billy Idol, 2-3 chansons de U2 et Dire Straits, Why Can’t I be You des Cure… je commence donc à m’intéresser à des morceaux plus « rock », à accepter les guitares… ce qui tombe bien, je pars habiter au Canada, où j’aurai l’occasion d’entendre plus de rock qu’en France… sauf que je reste tout de même attaché à la pop planante (On the Turning Away de Pink Floyd) et que mes goûts n’étaient pas terribles (Summer of 69 de Bryan Adams est la principale chanson qui va me marquer, c’est dire… faut avouer qu’elle reste associée dans ma mémoire à cette fille, Ishtar, une hollandaise… bref…)
Ce séjour au Canada (8 mois environ), ne m’aura donc pas permis de faire évoluer mes goûts dans le bon sens (Bryan Adams, c’est tout de même une sacrée régression après Depeche Mode et les Cure), mais de m’intéresser un peu plus au rock, et d’avoir envie d’autre chose que ce qui passe à la radio en France. Je découvre ainsi des émissions de rock, tard le soir, une nouvelle ère musicale qui s’ouvre pour moi, qui commence plutôt pas mal avec Dancing In The Dark de Springsteen, mais va vite se dégrader…
De 10 à 15 ans (quelques titres, à la fin, débordent sur la période suivante, mais ne pouvaient s’intégrer dans la playlist de mes 15-20 ans)…
Désolé pour la mise en page, c'est du copier-coller e ce que j'ai pu récupérer sur feu-grooveshark...
Such a Shame - Talk Talk
Shake the Disease - Depeche Mode
Blasphemous Rumors - Depeche Mode
People are people - Depeche Mode
10:15 Saturday Night - The Cure
The Great Commandment - Camouflage
Touched By The Hand Of God - New Order
Pump Up The Volume - M/A/R/R/S
The Lovecats - The Cure
Blade Runner (End Titles) - Vangelis
Jumping Someone Else’s Train - The Cure
A Forest - The Cure
Equinoxe, Pt. 4 - Jean Michel Jarre
Fade to Grey - Visage
Steppin' out - Joe Jackson
"Charlotte Sometimes","The Cure","Faith"
"P-machinery","Propaganda","A Secret Wish"
"Billie Jean","Mickael Jackson","Thriller"
"Why Can’t I Be You?","The Cure","Kiss Me Kiss Me Kiss Me"
"A Question Of Time","Depeche Mode"
"Behind the Wheel" - "Depeche Mode"
"Never let me down again" - "Depeche Mode"
"Here Comes The Rain Again","Eurythmics"
Une 2° playlist, qui fait parfaitement l’affaire pour le Rock’n’Roll Hall of Shame de Guic’. Car si Depeche Mode et les Cure ont été mes groupes favoris dans ces années, si la plupart des autres titres de la première playlist – à part quelques-uns, tout de même – ne sont pas vraiment « honteux », j’ai quelques cadavres dans mon placard, des chansons pop à la con qui me plaisaient vraiment (mais pour certaines, j’avais déjà honte…). Une 2° playlist, donc, avec des chansons « mineures » (il y en a quelques-unes pas trop mauvaises dans le lot), que j’aimais comme des « sucreries pop », mais qui ne m’ont pas bouleversé et touché autant que celles de la 1° playlist :
Cambodia -Kim Wilde
A View to a Kill - Duran Duran
Always the Sun - The Stranglers
Gambler - Madonna
Les écorchés - Noir Désir
"Tainted Love","Soft Cell"
"Running Up That Hill (A Deal With God)","Kate Bush","Hounds of Love"
In the Heat of the Night - Sandra
"Boys Don't Cry","The Cure"
"Faith","George Michael"
"The Sun Always Shines on T.V.","a-ha"
"Somebody's Watching Me","Rockwell"
"Number One","Chaz Jankel"
"New Year’s Day","U2","War"
"West End Girls","Pet Shop Boys"
"Sweet Dreams (Are Made of This)","Eurythmics"
"Living in Another World","Talk Talk","The Colour of Spring"
"Sweetest Smile","Black","Wonderful Life"
"Les écorchés","Noir Désir","Veuillez rendre l'âme (à qui elle appartient)"
15-19 ans
Très rapidement, je passe du rock à guitare au hard. Notamment par une émission de radio : l’animateur annonce une playlist hard, que j’enregistre et vais écouter en boucle toutes les vacances. Sur cette playlist :
AC/DC – Let there be rock
Iron Maiden - The Evil That men Do
Queensryche – Speak
Bon Jovi – Lay your hands on me (je crois… mais j’ai un doute, pas sûr que ce soit ce morceau)
Led Zeppelin – Rock’n’roll
Slayer – Evil has no boundaries
Les jeunes d’aujourd’hui ne savent pas la chance qu’ils ont… rien d’autre pour découvrir le hard que cette playlist à l’époque, il a fallu que je me tape à chaque fois Bon Jovi (et le pire, c’est que j’ai fini par aimer ça… pour le rejetter assez rapidement) Et cette playlist marque le début de ma période « hard-metal ». Dans cette période d'adolescence tourmentée, c'était la musique qu'il me fallait pour me défouler.
L’autre événement décisif dans mon évolution musicale à cette période, c’est l’accès à la médiathèque, bien fournie en disques… on dit que les médiathèques servent à élever les gens vers la culture… ça n'a pas toujours été le cas pour moi. J’allais à la médiathèque essentiellement pour trouver des albums hard… Scorpions, Mötley Crue, Led Zeppelin, Deep Purple, Caught Somewhere In Time de Maiden, du Def Leppard, Judas Priest, Venom, Mötörhead… voilà parmi les premiers disques que je me souviens avoir emprunté. Du punk aussi, j’ai eu une « période punk » à 17 ans (enfin, sans la crête et les épingles à nourrice, passées de mode depuis longtemps), période où je découvre les « incontournables » : Sex Pistols, Clash, Béruriers Noirs (le premier groupe français que j’ai vraiment aimé… il y en aura très peu d’autres). C’est aussi à cette époque que je vais commencer à acheter régulièrement des albums (Appetite for destruction de Guns n’roses) et tout le peu d’argent de poche dont je disposais y passera…
Chemin tout à fait banal : plus je vais écouter du hard, plus je vais chercher des trucs toujours plus… « hard ». L’escalade dans la violence…
Au début, plutôt du hard FM, glam-rock, hard 70’s, un peu de heavy… puis beaucoup plus de heavy, du thrash… avec le clip One de Metallica, dans l’émission « hard’n’heavy » de M6, je crois… une grande claque, je découvre un nouveau son, radical, qui me fascine (ah, ce final…)… le même processus et la même attraction que lorsque j’ai entendu Shake the disease pour la première fois. Un son dur, froid, excessivement sombre, comme je n’en avais jamais entendu auparavant… et Metallica devient mon groupe favori (Thom, je te vois jubiler...). C’est aussi à peu près à ce moment que je me mets sérieusement à la guitare. Au moins un point positif dans ma période « hard-metal », l’envie de jouer de la musique… sauf que sur la vieille guitare acoustique pourrie et inaccordable que j’avais dénichée, je ne risquais pas de retrouver le son de One… De plus, jouer de la guitare n’aura pas une très bonne influence sur mes goûts, je vais être quelques temps bêtement épaté par les branleurs de manches que sont les Malmsteen, Vai, Satriani, Marty Friedman & co…
L’album qui m’aura le plus frappé dans ces années hard-metal sera le premier que je découvre de Metallica, K7 achetée après avoir vu One : …And Justice for All. Et le premier CD que je me paye sera un album de thrash : Practice What You Preach de Testament. Practice est l'autre album, qui, avec ..And Justice, marque mes "débuts" dans le thrash... et que j'écoute en boucle en 89. Je pourrais mettre tous les morceaux de ces deux albums dans ma playlist, tant je les ai usés. Un de mes favoris de Practice : Nightmare (je mets des liens youtube quand le morceau n'est pas sur deezer, et donc pas sur ma playlist). Mais, parmi les albums de thrash que j’écoutais jusqu’à l’overdose, il y en a deux, seulement, que je peux toujours réécouter maintenant avec plaisir : Reign In Blood de Slayer, et Rust In Peace de Megadeth.
Metallica, Testament, Megadeth, Slayer seront mes principales références dans cette période… même si je continue à écouter encore du heavy et du hard moins… « hard ». Comme Sonic Temple de The Cult, un de mes albums de chevet en cette année 89. Dans cette frénésie de brutalité, une chanson pop mélancolique me touchera beaucoup I Need You Like a Drug de Fiona Apple (j'aimais pas trop le refrain, mais j'adorais le reste)… un peu de douceur dans ce monde de brutes. Les ballades que j'aimais étaient généralement beaucoup plus... lourdes : Testament - The Legacy.
Nouveau séjour au Canada, plus court (3 mois, pendant l’été), mais beaucoup plus de découvertes que la première fois… contrairement à la France, le hard est assez bien diffusé, même en journée, à la télé… je découvre un groupe qui comptera beaucoup pour moi, Faith No More. J’achète la K7 de The Real Thing, qui sera ma bande-son de l’été 89… avec pour la première fois, un chant "rap" qui me plaît (Epic). Un autre des très rares albums de cette période qu’il m’arrive de réécouter.
Au lycée, je ne parlais que très peu de mes goûts hard/metal… je sentais bien que ça passerait mal… de toute façon, je m’en foutais, la musique n’était pas pour moi quelque chose que l’on « partage », mais un univers totalement personnel… jusqu’à ce que je croise dans mon quartier, à 17 ans, des « metalleux »… Mes amis, au Lycée, étaient les types les plus barrés de la classe. Quand on n’avait personne à emmerder, on s’en prenait… à nous-même. On se marrait bien, mais l'ambiance n'était pas très saine. C’est pourquoi, en fréquentant des métalleux, je me trouve enfin une « vraie » bande d’amis… avec lesquels traîner, faire des conneries, discuter de tout, jouer de la musique, etc…
Un de mes titres de hard favori, qui représentait une sorte « d’idéal »… Hounds de Savatage (sur Gutter ballett). Tout ce qui me plaisait dans le metal, : noirceur, mystère, violence, speed (le final...), lyrisme, puissance, breaks et changements d’atmosphères. Autre titre heavy comme je les aimais : The Heretic de W.A.S.P.
Human de Death, l'album qui me fera aimer le Death (pour les incultes qui ne connaissent pas ce genre d'une beauté, d'une finesse et d'une intelligence sans pareille qu'est le Death-metal ; il y a le groupe, Death, et le genre, le Death)... avec un titre en particulier : Flattening of emotion (1991 - Human)
Une période où mes goûts se durcissent, très peu de hard "standard" et de heavy (Painkiller de Judas Priest, tout de même... si tout le heavy était aussi intense, violent et tranchant que le morceau-titre, le genre ne serait pas aussi ridicule), mais essentiellement du thrash, du death et un peu de doom... Slayer, Metallica, Coroner, Sepultura, Kreator, Death, Annihilator, Prong, Atheist, Morbid Angel, Pantera, Obituary, Paradise Lost, Entombed etc... seront la bande-son bourrin de cette période de ma vie, mais mon intérêt nouveau pour le Death ne durera pas très longtemps, je m'en lasse vite, il marque surtout la fin de ma fascination pour le hard. Cette escalade dans la violence musicale me lasse… en plus, je découvre Nevermind de Nirvana avant que l’album ne devienne le « phénomène » que l’on connaît, et il me fait dire que l’on peut écrire des chansons accrocheuses sans être mièvres ; et rebelles sans avoir besoin de batteurs bourrinant sa double-pédale sur des distos de guitares « énormes ».
L’autre cause de mon abandon du metal sera la découverte de The Wall de Pink Floyd (le film et l’album) et de la musique classique (je retire ce que j’ai dit sur les médiathèques), vers 90-91, dans ma période metal, The Wall et le classique vont éroder mon goût pour le hard, je réalise qu’on peut trouver autant de noirceur, de révolte, de lyrisme, dans des musiques beaucoup moins lourdingues (tout est relatif… certains trouvent The Wall pompeux, mais quand on a passé 2 ans à écouter exclusivement du hard, The Wall, c’est du Nick Drake). De plus, en 91-92, le hard me fait aller de déception en déception… le mollasson Black Album de Metallica (à part Sad but True et un ou deux autres titres que j’aimais bien), le pitoyable Countdown to extinction de Megadeth… les grands noms du thrash cherchent à élargir leur public et perdent leur âme (à supposer qu’ils en avaient une). Déception aussi, à l’écoute du double Use your Illusions de Guns’n’Roses qui, malgré quelques morceaux pas mauvais, est loin de l’urgence d’Appetite for destruction. Le coeur n'y est plus (à supposer que j'en avais un...) En 92, alors que je me suis pas mal éloigné du hard/metal et ne jure plus que par Pink Floyd, deux derniers albums hard vont m’accrocher : The Ritual de Testament, pas exceptionnel, mais moins mauvais que les derniers Metallica et Megadeth, et, surtout, Angel Dust de Faith No More. Formidable album, qui, au lieu de me réconcilier avec le hard, va me faire dire qu’à côté, les autres groupes font pâle figure, et que je fais bien de laisser tomber ce genre... en ne gardant une oreille que pour Slayer et Faith No More.
Une première playlist, avec tous les titres hard/metal qui m'ont vraiment marqué (il aurait dû y avoir une dizaine de titres de Led Zep - entre cette période et la suivante - mais deezer ne les a pas...) :
"You're Crazy","Guns N' Roses","Appetite for Destruction"
"We Let It Rock...You Let It Roll","Scorpions","Savage Amusement"
"I Need You Like A Drug","Fiona Apple","Unknown Album"
"The Call of Ktulu","Metallica","Ride the Lightning"
"Babe I’m Gonna Leave You","Led Zeppelin","Led Zeppelin"
"This Love","Pantera","Vulgar Display of Power"
"Seasons in the Abyss","Slayer","Seasons in the Abyss"
"Nightmare (Coming Back To You)","Testament","Practice What You Preach"
"Postmortem","Slayer","Reign in Blood"
"Raining Blood","Slayer","Reign in Blood"
"Slowly We Rot","Obituary",""
"The Ritual","Testament","The Ritual"
"Peace Sells","Megadeth"
"Blessed in Contempt","Testament","Practice What You Preach"
"The Heretic (The Lost Child)","Wasp","The Headless Children"
"Wasted","Def Leppard","On Through the Night"
"Hounds","Savatage","Gutter Ballet"
Flattening Of Emotions - Death
Beg to Differ - Prong
New York City - The Cult
TV II - Ministry
"The Evil That Men Do","Iron Maiden","Seventh Son of a Seventh Son"
"Seventh Son Of A Seventh Son","Iron Maiden"
"The Loneliness of the Long Distance Runner","Iron Maiden","Somewhere in Time"
"Dead Skin Mask","Slayer","Seasons in the Abyss"
"Evil Has No Boundaries","Slayer","Show No Mercy"
"Speak","Queensrÿche","Operation: Mindcrime"
Suite Sister Mary - Queensrÿche
"The Hellion/Electric Eye","Judas Priest","Living After Midnight - The Be"
"Scorched Earth","Van der Graaf Generator","Godbluff"
"The Sleepwalkers","Van der Graaf Generator","Godbluff"
"Hook In Mouth","Megadeth","So Far, So Good... So What! (Remastered)"
"Soul Asylum","The Cult","Sonic Temple"
"The Guns Of Brixton","Clash","London Calling"
"Lonely as Me","Mucky Pup","Act of Faith"
"Soleil Noir","Bérurier Noir","Souvent Fauché Toujours Marteau"
"Arise","Sepultura","Arise"
"Epic","Faith No More","The Real Thing"
"Smells Like Teens Spirit","Nirvana","Nevermind"
"The Real Thing","Faith No More","The Real Thing"
J'imagine bien que personne n'écoutera mes aussi longues playlist en entier (ni même la moitié, ni même le quart, et vous avez bien raison, surtout pour ces playlist hard... elles aussi à leur place dans le Rock’n’Roll Hall of Shame de Guic') Une 2° (si l'un d'entre vous, après avoir écouté la 1°, se met en plus à écouter la 2°, pas de doutes, je tiens mon premier fan psychopathe) avec d'autres morceaux qui m'ont emballé, même s'ils ont été moins importants dans l'évolution de mes goûts...
[Edit : playlist sur deezer supprimée]
...évolution qui tardait à me porter vers des musiques vraiment intéressantes. C'est tout le problème quand on ne connaît pas de "prescripteurs" pour vous influencer dans le bon sens, on trébuche et on se vautre pas mal, il faut plus de temps pour arriver à séparer le bon grain de l'ivraie... Les musiques le plus intéressantes, ce sera pour le prochain épisode...
La suite, ici.