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Classements d'albums

21 février 2008 4 21 /02 /février /2008 10:48
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iwo-jima2-copie-1.jpgapocalypto.jpg




Comme vous avez pu le remarquer, je n'ai que peu de temps en ce moment. A peine le temps d'alimenter mon blog, encore moins de laisser des commentaires chez mes "confrères blogueurs" (désolé...) C'est ainsi que je me lance seulement maintenant dans une petite synthèse des films de 2007. Avec un inévitable nouveau classement (re-désolé) :


1. Inland Empire - David Lynch
2. Les Promesses de l'Ombre - David Cronenberg 
3. Death Proof - Tarantino
4. Lettres d'Iwo Jima - Eastwood
5. Apocalypto - Mel Gibson
6. La Vengeance dans la Peau
7. American Gangster - Ridley Scott
8. Zodiac - David Fincher
9. La nuit nous appartient - James Gray
10. The Director - Lars Von Trier
11. L'avocat de la terreur - Barbet Schroeder
12. La vie des Autres - Henckel von Donnersmarck
13. Les Simpson - Matt Groening
14. Raisons d'Etat - De Niro
15. Die hard 4 - Len Wiseman
16. La Cité interdite - Zhang Yimou 
17. Planet Terror - Robert Rodriguez
18. 7h58 Ce samedi-Là - Sidney Lumet
19. Je suis une Légende - Francis Lawrence
 

Les Simpson à côté de La Vie des Autres et du documentaire L'avocat de la terreur... c'est bien toute la limite - voire l'absurdité - des classements. Comment comparer Les Simpson et l'avocat de la terreur ? Au poids ? Le poids des rires devant Les Simpson d'un côté de la balance, celui des réflexions suscitées par L'Avocat de la terreur de l'autre ? Et pourquoi pas le contraire...

Non, le but, c'est de mettre en valeur les films qui m'ont marqué cette année : 6 bons films (14-19), 8 très bons films (6-13), et 5 films exceptionnels avec à leur tête un vrai chef-d'oeuvre (Inland Empire
Les films que j'ai bêtement loupé et qui pourtant me faisaient envie : Control, Bug, Paranoïd Park et l'Assassinat de Jesse James...

5 films "exceptionnels" :

Inland Empire : Je craignais que Lynch, après le génial Mulholland Drive, ne puisse plus me surprendre, me dérouter autant qu'il ne l'avait fait jusque-là... résultat : il m'a surpris et dérouté comme jamais. Un film à ne peut-être pas mettre devant tous les yeux... mais à partir du moment où on estime qu'un pauvre gosse de 10 ans a les épaules suffisamment larges pour porter le destin d'un enfant juif mort gazé, on ne voit pas en quoi ce film pourrait choquer qui que ce soit. Bref... je n'en dirai pas plus, et j'ai déjà par ailleurs suffisamment encensé Inland Empire.  

Les Promesses de l'Ombre : la même année, mes deux David favoris ont sorti un film... il me fallait bien ça (avec de nouveaux Tarantino, Eastwood, et des albums de PJ Harvey, Radiohead, Amon Tobin, Wu-Tang Clan, Public Enemy) pour oublier - j'en remets une couche - la triste élection de notre "petit père people". 
A l'inverse de Lynch, qui se radicalise, Cronenberg s'assagit, avec ce beau film assez classique (enfin, classique quand on regarde le reste de sa géniale filmographie), mais très réussi. Un trio Viggo Mortensen - Naomi Watts - Vincent Cassel impeccable.

Death Proof  : Un film qui - comme le Lynch - a divisé les fans du réalisateur... mais dont je suis sorti enthousiaste. Voir l'article ici.

Deux films magnifiques, qui ont en commun d'avoir osé imposer à Hollywood des langues pour le moins rares dans le cinéma américain - en même temps, toute autre langue que l'anglais est rare dans leur cinéma - le japonais (!) pour Lettres d'Iwo Jima et le yucatèque (!!!), un dialecte maya pour Apocalypto. Deux grands films, accessibles, intelligents, dépaysants et envoûtants, dont il n'y a pas le moindre petit début de raison de se priver. Voir la chronique de Lettres d'Iwo Jima ici

Ensuite, 4 excellents thriller : La vengeance dans la peau, American Gangster, Zodiac, La Nuit nous Appartient. Des films de genres... mais remarquables dans leurs genres. Réalisés avec brio, passionnants, adultes (ils ne prennent pas le spectateur pour un crétin venu simplement se goinfrer de pop-corn devant des flics débiles jouant les gros bras)... ils ont en commun une certaine mélancolie. Caractéristiques qui sont aussi celles des Promesses de l'Ombre
Je serais tenté d'ajouter Die hard 4 à ces excellents thriller, vraiment réussi, une "bonne surprise" dont je n'attendais pas grand chose. Mais voilà, si les 2/3 du film sont très prenants et brillants, la fin est un peu trop facile et téléphonée, elle gâche un peu le film. Dommage, car le reste est vraiment de qualité, des scènes d'action aux dialogues drôles et bien sentis (pas toujours le cas dans ce type de film, alors à saluer quand ça l'est).
Ou encore Raisons d'Etat de Bobby De Niro... qui, à l'inverse de Die Hard, ne passe pas du très bon au décevant, mais reste simplement bon du début à la fin. De bonnes choses, un film intéressant, mais pas le film de l'année. 

Si Les Promesses de l'OmbreAmerican Gangster, Zodiac et La Nuit nous Appartient sont des films qui savent prendre leur temps, il y a eu cette année 3 bons films haletants : 
La Vengeance dans la Peau, un modèle de ce point de vue, film qui vous cloue au fauteuil par ces courses poursuites incroyables et prouve que réalisme et spectaculaire peuvent faire bon ménage, tout comme "film d'action" et "film intelligent".
Idem pour Apocalypto, avec là encore une course-poursuite d'anthologie, cette fois... en pleine jungle ! Et Die Hard 4, donc, qui ne laisse pas beaucoup plus de répit au spectateur.
Planet Terror est aussi à classer dans ces films très efficaces... mais, s'il m'a plu sur le moment, je reste quelque peu dubitatif et ne suis pas un grand fana de la surenchère et du kitsch de "l'esthétique" de Rodriguez. En tout cas, son Planet Terror est tout de même bien meilleur que les précédents films que j'ai pu voir de lui.  

Dans un registre comique, deux excellents films : Les Simpson, fidèles à eux-mêmes, et The Director de Lars von Trier. On n'attendait pas forcément Lars Von Trier sur ce terrain, il a pas mal déçu et suscité la polémique les années précédentes... et voilà qu'il revient par la petite porte, avec cette comédie extrêmement drôle, féroce, cynique et jubilatoire sur le petit monde de l'entreprise. Quand on voit le nombre de comédies lourdingues et même-pas-drôles qui polluent les écrans et devant lesquelles se précipite le public moutonnier, on ne peut que déplorer le manque de promo et de distribution de cet excellent film où l'on rit jaune, certes, mais où l'on rit vraiment et pas seulement à deux gags bêtas. Sans compter qu'il a aussi le mérite d'être très pertinent et de pousser à la réflexion.

A propos de films pertinents qui poussent à la réflexion... quelques mots sur deux grands films "politiques" :

- La Vie des Autres, sur lequel je ne m'étendrais pas, il a déjà été encensé un peu partout. Quelques petites longueurs, tout de même, mais un très beau film intelligent et émouvant.  

- L'avocat de la Terreur. Passionnant documentaire sur Jacques Vergès. Documentaire qui, bien entendu, ne se limite pas à explorer la personnalité de l'avocat, et nous en dit beaucoup sur l'histoire de ces 50 dernières années. Une réflexion profonde, subtile, et nécessaire sur le colonialisme, le terrorisme, la morale et la mécanique implacable de l'histoire. Indispensable.

Enfin, l'année 2008 commence pas trop mal, avec l'excellent dernier film des frères Coen (l'avis de Joe), un très bon Tim Burton (chronique de Systool, celle de Joe), et la très bonne surprise qu'a été Cloverfield

Le classement 2007 de Ska

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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 11:21

Si vous ne connaissez pas ce titre... je vous recommande de l'écouter avant de lire le commentaire, pour ne pas être influencé par mon interprétation dès la première écoute, et pour tout simplement comprendre ce dont il s'agit :



Wu-Tang Clan - Wolves (feat. George Clinton)

Avant de me lancer dans la chronique de l'album, je souhaitais m'arrêter un peu plus en détail sur ce titre.

Le morceau est composé de 3 éléments bien distincts. Par ordre d'apparition : 

- Le refrain. Une mélodie sinueuse, étrange, légèrement déstructurée qui colle à la perfection à la voix tremblotante de la légende du funk, George Clinton. On est loin des refrains r'n'b accrocheurs (hook), légions dans le rap, de bitches aguicheuses.

- Un court passage en "suspension". Sur un seul accord, avec une "trompette tourbillonante" (qui n'intervient pas à chaque fois), un rythme et une instrumentation "espagnolisants". Court passage qui fonctionne comme un signal, une "sonnerie" permettant de faire monter la tension et de marquer la transition entre couplet et refrain.

- Le couplet. Après un refrain tortueux, une transition pétaradante, nouvel élément très différent des deux autres : un couplet sombre, hypnotique et magistral. Avec des flow majestueux, remarquables, notamment celui de Method Man (le 2°, de 1'14 à 1'50...)

 

Pour se repérer avec le minutage, lire le titre sur grooveshark.

 

Couplet  basé sur un accompagnement simple mais génial : des voix sur les deux notes les plus proches de la gamme (demi-ton, le plus petit intervalle dans la musique occidentale tonale) et des "wouh-ouh" envoûtants, parfaite illustation du titre, impression d'une meute de loups dans le lointain. On peut penser à Butterfly Caught de Massive Attack, avec ce motif à la voix sur le même intervalle d'un demi-ton (pas les mêmes notes, la et si bémol pour le Wu-Tang Clan, ré et mi bémol pour Massive Attack, précision pour les plus tatillons). Dans ces deux morceaux, ce motif a une fonction hypnotique, mais un caractère assez différent : une voix seule, traînante, lancinante chez Massive Attack, un choeur plus affirmé, ample, qui surgit des profondeurs chez le Wu-Tang Clan.

Ces "wouh-ouh" se mêleront ensuite au refrain dès sa 2° apparition, et même à la transition sur la fin. Ils sont "l'âme" de ce morceau envoûtant(-Clan...), et, au-delà de leur fascination purement sonore, l'âme du groupe.     

Car... le diminutif du groupe, qu'eux et leurs fans utilisent, est "The Wu" (qui se prononce bien entendu "wouh" et non "vu"...) Homophonie avec un des plus célèbres groupes de rock... qui ne s'arrête pas là. Les Who et le Wu, deux groupes qui sont deux des meilleures incarnations de l'esprit de leurs genres respectifs. Intensité, efficacité, puissance et nervosité du rock chez les Who ; subversion, groove, banlieues sordides et esprit de clan pour le Wu-Tang Clan.
"Wouh"... du point de vue de la sonorité, c'est le plus petit dénominateur commun entre le Wu-Tang Clan et "Wolves". Wouh - Wu - Wolves - Loups... sonorité que l'on retrouve en français, le son qui permet d'identifier le hurlement des loups. Une des premières caractéristiques à laquelle on pense chez le loup, car ces hurlements ont effrayé les humains pendant des siècles, et fait naître une impressionnante quantité de légendes et de peurs. Quel son - parce qu'il était l'associé par le passé aux histoires les plus terrifiantes - est capable de susciter aussi sûrement l'effroi que des hurlements de loups dans le lointain ? Tout le talent de RZA (leader et principal compositeur-producteur du Wu-Tang Clan) est aussi d'avoir su créer cette impression de "wouh-ouh" venant de loin, sans pour autant être dans l'imitation scolaire de hurlements de loups tels qu'on les connaît.

wolves-howl2.jpg












 

 

Le loup... sans doute la meilleure représentation que l'on puisse imaginer de ceux qui ont fait du rap leur culture, leur "cri de révolte" : les jeunes de banlieues. Que ce soient les noirs des ghettos américains, ou les populations immigrées, en France et ailleurs. Lorsqu'une population jeune se sent méprisée, dévalorisée, rejetée... il ne lui reste plus qu'à renverser le rapport de domination, "montrer les crocs" et  faire peur aux classes dominantes. Processus qui se retrouve à l'échelle individuelle, chez les ados... quand on se se sent faible, on cherche à impressionner, on adopte des coiffures et tenues vestimentaires censées effrayer et choquer les parents, la société... c'est le cas par exemple des gothiques. La grande différence avec les jeunes de banlieues est que les gothiques ne font pas vraiment flipper la société (exceptés leurs parents, quelques mamies et vieux curés). Ils n'ont du loup que le déguisement. N'est pas Dracula qui veut... Dracula, justement... un des personnages les plus terrifiants dans l'imaginaire occidental. Personnage nocturne qui peut prendre l'apparence d'une chauve-souris... ou d'un loup. Le Wu-Tang Clan, du rap new-yorkais qui, lorsqu'il a débarqué au début des 90's, tranchait avec le funk ensoleillé et le bling-bling clinquant du gangsta-rap de L.A. par ses ambiances sombres, nocturnes et glauques.

 


wu.jpgAvec pour sigle un W de la forme d'une chauve-souris, le loup est une autre des expressions les plus probantes de ce qu'est l'âme du Wu-Tang Clan (je précise qu'il s'agit de mon interprétation, le loup, comme le vampire, n'est absolument pas un thème récurrent chez le Wu-Tang, il n'y a quasiment que ce titre où il est question de loups... l'imagerie du Wu-Tang Clan, comme son nom l'indique, est à la base celle de films d'arts martiaux). 

 


wolf_black.jpgPour une partie de la société occidentale blanche, et au-delà du Wu-Tang Clan, les jeunes de banlieues ont en quelque sorte remplacés le "loup" tel qu'il existait dans l'inconscient collectif :

- Une des singularités les plus marquantes du loup, c'est qu'il vit en meute... et qui dit "jeune de banlieue" dit forcément appartenance à une "bande". On ne se les représente pas autrement, et eux ont besoin d'être en bande, car quand on se sent exclu, "l'union fait la force". 
- Le loup, c'est la bête sur laquelle se cristallisent les peurs, et que l'on accuse de tout... à la fin du Moyen-Age, il y a eu un siècle pendant lequel, rien qu'en France, 30000 procès ont été recensés contre des... loups-garous (!). Et en Europe, du XV° au XVIII° : "près de 100 000 personnes ont été reconnues comme loup-garou et condamnées à être brûlées vives" (cf. Wikipedia). Ce n'est pas la préhistoire, c'est aux portes de notre fameux "siècle des lumières"...
Pour une partie (heureusement pas la majorité) de la population des pays occidentaux, les jeunes de banlieues sont la cause de tous les maux : chômage (les immigrés qui piquent le boulot des français), déficit et impôts (quand ils ne piquent pas le boulot des français, ce sont des assistés qui cumulent les aides sociales), délinquance, violence, drogue, viol (tournantes...) Bref, de la racaille à karchériser... Et ils sont nombreux à y voir un rapport avec leurs origines, une incapacité à s'assimiler, sans prendre en considération que les populations qui ont le moins d'espoir de s'en sortir sont naturellement plus enclines à tomber dans la délinquance...
- Le loup, cet animal dont tout le monde parle, que tout le monde craint, que l'on entend hurler au loin, mais finalement, qu'on voit si peu... 
Lors de la ségrégation aux EU, il y avait des écoles, restaurants, bars, hopitaux etc... pour les blancs, et d'autres pour les noirs. Certains parmi les blancs les plus racistes, les plus méprisants ou effrayés par la proximité des noirs... ne croisaient quasiment jamais de noirs. De la même manière, en France, après la campagne présidentielle de 2002 et la surmédiatisation de l'insécurité, on a constaté que des villages où il n'y avait pourtant pas d'immigrés et encore moins de jeunes de banlieues ont voté massivement pour Le Pen, en partie à cause de "la peur de l'insécurité". Ils n'en entendaient parler qu'à travers les médias, lesquels relayaient les histoires les plus terribles... ou à travers le rap. Le hurlement des loups glaçait le sang, son le plus effrayant donné à entendre, perçu comme une menace pour la communauté... celui des rappeurs agit comme un repoussoir pour beaucoup (c'est laid, c'est pas de la musique, des types qui crachent leur haine et balancent des insanités, qui veulent "foutre le feu" à la France...) Le hurlement des loups, signal de rassemblement... le rap, cri de révolte qui soude les jeunes de banlieues et les exhorte à l'insurrection, à venir égorger nos fils et nos compagnes...
- Pour Freud, le loup symbolise les désirs sexuels (on dit bien : "elle a vu le loup"), les pulsions bestiales. Le loup, en haut de la chaine de la prédation, est un rival pour l'homme, son alter-ego sauvage et sanguinaire... rivalité qui, dans l'inconscient, se joue aussi sur le plan sexuel. 
Relents de colonialisme, mythe du "sauvage", maintien de populations noires dans des ghettos sans les mêmes accès à l'éducation et négation de leurs capacités intellectuelles... le noir est "physique" (il a le sens du rythme, il est doué pour le sport, il est sexuellement plus "vigoureux" et animal, il a un membre démesuré...) A ces clichés dans lesquels on a enfermé les noirs, il faut ajouter le machisme des populations immigrées, structures sociales où la femme est loin d'être libérée. Le rap (et particulièrement le gangsta-rap) ne fait pas démentir ces clichés, avec des textes crus et très machistes, et ces fameux clips obscènes où  les femmes sont réduites aux rôles de salopes, d'objets sexuels, de "bitches", et, pour varier... de putes. Dans le "scandale des tournantes", qui a fait tant de bruit il y a quelques années, on retrouve, inconsciemment, cette idée que les immigrés sont des sauvages à l'appétit sexuel insatiable, des "bêtes" qui n'ont pas le moindre respect pour les femmes et violent toutes celles qu'ils croisent... on aurait pu croire, en suivant les actualités à cette période, que dans chaque cave de HLM, on violait quotidiennement à la chaîne...
Ce qu'ont en commun les loups et jeunes de banlieues de ce point de vue, c'est qu'on les pare d'une sexualité débridée alors qu'ils vivent plutôt dans la misère sexuelle. Dans une meute, seuls le mâle et la femelle alpha se reproduisent (pour éviter la surpopulation et l'impossibilité de nourrir toute la meute).
- Ce que l'on retient du loup, c'est surtout ce qui le distingue d'un animal que l'on connaît bien, le chien. Autant on peut facilement dresser un chien, en faire un compagnon obéissant et dévoué, autant le loup reste sauvage. Si, avec beaucoup de bonne volonté et une patience infinie, il est possible de l'amadouer... un loup reste toujours bien plus imprévisible, et on n'est pas près de voir des "loups-d'aveugle", des "loups-policiers", et des loups qui apportent leurs pantoufles à leurs maîtres.
Insoumis... voilà comment se voient (ou se rêvent) beaucoup des jeunes de banlieues. Ils rejettent autant ceux qui veulent les "dresser", les faire rentrer dans le moule, que ceux qui, avec leur "bonne conscience de gauche", leur excusent tout et voudraient les récupérer. 

Toutes ces populations, qui ont été stigmatisées, montrées du doigt comme des "monstres"... en viennent assez logiquement à incarner les peurs auxquelles on les associe. Leur message : Vous me craignez, me voyez comme un monstre ? Soit. Vous n'allez pas être déçus...
Quand le seul pouvoir qu'on vous accorde est celui de faire peur, vous vous en emparez...

S'il y a des rappeurs qui incarnent bien mieux que tous les autres cette figure du "loup", c'est ceux du Wu-Tang :

- Le loup vit en meute... mais la plupart des rappeurs sont soit en solo, soit 2-3 mis en évidence. Le Wu-Tang Clan est un collectif (crew dit-on dans le rap, qui rime avec "Wu", et on en revient encore au "ouh" du loup...) dont la particularité est de comporter un nombre de membres nettement supérieur à ceux des autres grands noms du rap. Ce ne sont pas 2 rappeurs, un DJ, des danseurs... mais 8 qui rappent sur le devant de la scène (pas les 8 qui prennent systématiquement un couplet sur chaque titre, bien entendu...) De plus, ils ont la possibilité de mener de temps à autre une vie de "loup solitaire", RZA a su très habilement imposer à sa maison de disques un contrat stipulant que chacun des membres puisse sortir des albums solos dans d'autres maisons de disques. Et leurs albums solos sont nombreux et souvent remarquables, comme Only Built 4 Cuban Linx de Raekwon, Liquid Swords de GZA, les B.O. des excellents Ghost Dog de Jarmusch et Kill Bill par RZA, les albums de Ghostface Killah, Method Man...
Comme dans toute meute, il y a un "mâle alpha", ici, vous l'aurez deviné, c'est RZA, leader, producteur, compositeur et cerveau du groupe.

rza-2.jpgRZA : "le Mozart des temps modernes" selon Tricky...
Si vous ne l'avez jamais vu... je vous recommande cette très bonne scène, dans Coffee & Cigarettes de Jarmusch, avec GZA rejoint par RZA... puis Bill Murray. A voir ici













- Qui dit loup, pense animal nocturne et mystérieux. Qui dit rap nocturne et mystérieux, pense forcément au Wu-Tang Clan...

- Le loup est insoumis, il n'obéit qu'à son "clan", ne sert les intérêts de personne... le Wu-Tang n'est pas du rap engagé-donneur-de-leçons, pas du rap variétoche qui cherche à s'attirer les faveurs du grand public, pas du gangsta-rap avec étalage "bling-bling" des richesses de la société occidentale... comme ils le disent si bien eux-mêmes, dans un de leurs tous premiers singles, tiré du mythique Enter The Wu-Tang 36 Chambers, le rageur Wu-Tang Clan ain't nuthin ta fuck with (présent dans ma playlist idéale) :

 


Il est fortement déconseillé aux Sarkozystes de cliquer sur la vidéo...
On retrouve dans ce Wu-Tang Clan ain't nuthin ta fuck with beaucoup des éléments dont il a été question dans cet article, et, pour boucler la boucle, un motif vocal obsédant sur des... "wouuu-ou-ou-ou-ou-ou..."
   
Pour découvrir le "Wolves-Tang Clan", je vous conseille l'excellent double-album Wu-Tang Forever, en écoute sur deezer : 

Disc 1
Disc 2 

Wolves : Paroles

black-wolf-2.jpg


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2 février 2008 6 02 /02 /février /2008 11:10

Dans le monde rêvé par les majors et l'industrie du disque, un monde sans copies, sans "téléchargement pirate", un monde où un album téléchargé illégalement est équivalent à un produit qu'on volerait dans un supermarché... faudrait être riche, très riche pour avoir le droit d'être un passionné de musique aux goûts éclectiques. Il aurait fallu que les étudiants, rmistes, smicards, ouvriers, profs, intermittents du spectacle et... musiciens non diffusés dans les grands médias y renoncent.  
S'il fallait payer tout ce que l'on écoute, impossible en 2007 d'avoir des goûts variés et de la curiosité pour les nouveautés. Le nombre d'artistes qu'on peut difficilement négliger ayant sorti un album cette année est assez ahurissant :

Rock :

Radiohead
PJ Harvey
White Stripes
Queens of The Stone Age
Nick Cave
Elliott Smith
Robert Wyatt
Neil Young
Björk
Bruce Springsteen
Damon Albarn (The Good, The bad...)
The Stooges

Avec, en plus, la majeure partie des groupes de rock indé les plus remarqués de ces dernières années :

Arcade Fire
Arctic Monkeys
Babyshambles
Interpol
BRMC
Andrew Bird
The Coral
Feist
The National
Liars
Spoon
Editors
The Hives
Richard Hawley
Kings of Leon
!!!
Blonde Redhead

Ajoutons les albums solos d'éminents membres de groupes "cultes" :

Robert Plant (avec Alison Krauss)
Thurston Moore
Black Francis
Brett Anderson
Dave Gahan
Eddie Vedder

Pour ceux qui aiment aussi le rock plus... "lourd" :

Nine Inch Nails
Marilyn Manson
Smashing Pumpkins
Foo Fighters
Ministry

Les incontournables dans un registre folk et alternative-folk :

Devandra Banhart
CocoRosie
Wilco
Iron & Wine
Bright Eyes
Norah Jones
Lucinda Williams
Suzanne Vega

Les "nouveautés" qui ont eu droit à une presse enthousiaste... suscitant forcément la curiosité et l'envie d'y jeter une oreille : 

Amy Winehouse
Panda Bear
Justice
Battles
The Gossip
M.I.A
Klaxons
Bat for Lashes
Alela Diane
Elvis Perkins
Burial
The Field

Deux des groupes les plus légendaires de l'histoire du rap :

Public Enemy
Wu-Tang Clan 

Plus "mainstream", les grands noms du rap actuel :

Jay-Z
Ghostface Killah 
50 cent
Timbaland
Kanye West

Les artistes hip-hop les plus novateurs et passionnants de l'époque ont aussi sorti un album en 2007 :

El-P
Dälek
Dizzee Rascal
Saul Williams
Buck 65
Aesop Rock

Des incontournables de l'électro :

Air
LCD Soundsystem
Amon Tobin
Chemical Brothers
Jay-Jay Johanson
Underworld
UNKLE

Et encore... je n'ai même pas cité les français, ni même les albums de jazz, classiques et "musiques du monde", ou les groupes plus "pointus" (The Angels of Light, Animal Collective, Oxbow, Akron/Family, Piano magic)... sans compter qu'un passionné de musique n'a jamais fait le tour des époques précédentes, qu'il découvre forcément chaque année des chefs-d'oeuvre plus anciens... 

En se limitant aux artistes cités ci-dessus, des artistes considérés comme des références, qui ne sont en rien des "seconds couteaux"... on aboutit à 80 albums ! A 17 euros l'album, ça nous fait 1360 euros... ajoutons quelques CD français, Jazz, Classique, musiques du monde, et des disques plus anciens... un minimum de 20 (oui, parce que ça m'arrange..), soit 100 albums, pour un total de 1700 euros. Plus que ce que gagnent en un mois la majorité des français. Impossible de suivre. Ni même de n'acheter que la moitié de ses albums pour l'essentiel de la population, qui peine déjà à joindre les deux bouts. Bien sûr, tout le monde n'est pas mélomane, mais les passionnés de musiques ont rarement de très hauts salaires. Des étudiants, profs, des jeunes qui débutent leur vie professionnelle avec des salaires assez bas, des musiciens amateurs qui ont des petits boulots à côté etc... 

Mieux vaut laisser tomber la musique, et devenir cinéphile... beaucoup moins cher... une cinquantaine de films dans l'année, c'est suffisant pour ne pas rater de films de grands réalisateurs ou les meilleures nouveautés. Les cinémas proposent des cartes de fidélité qui permettent de payer 5 euros sa place, de nombreuses offres promotionnelles pendant l'année (fête du cinéma, semaines à 3 euros la place etc...) : l'occasion de se faire quelques "cures" de films... bref, à moins de 300 euros par an, on ne rate pas grand chose. C'est beaucoup... mais rien par rapport à ce qu'il est nécessaire de débourser pour la musique.

On m'objectera qu'il faut faire des choix, qu'il est normal qu'on ne puisse tout acheter, et qu'il y a des albums moyens, voire ratés, dans la liste que j'ai proposé... certes, mais comment faire les bons choix, si ce n'est en écoutant avec attention avant ?
 
Petits exemples tirés de mon expérience personnelle :

J'ai adoré les deux précédents Queens of The Stone Age... aucune raison de ne pas acheter le nouveau. Par prudence (et curiosité, surtout), je le télécharge... et là, grosse déception, l'album ne me parle pas. J'ai eu beau le réécouter, rien à faire... Idem pour le dernier Björk. Deux albums que j'aurais normalement acheté, puis eu la sale impression de me faire arnaquer...

Comme je le racontais il y a peu, je n'ai pas aimé le premier Arctic Monkeys, et je ne supportais pas l'enthousiasme pour ce groupe qui me semblait très banal. Je télécharge le 2° par simple curiosité. Premières écoutes : pas mal. Pas l'album du siècle, pas exceptionnel, mais plus réussi à mon goût que le premier. Au fur et à mesure des écoutes, il passe de "bon" à "très bon", puis... "exceptionnel". Du coup, je l'achète, et plutôt deux fois qu'une (pour l'offrir). Si je m'étais contenté de 2-3 titres glanés sur le web, je serais peut-être passé à côté de ce qui est maintenant un de mes albums rock favori de ces dernières années. 

Avec tous les grands noms qui ont sorti des albums en 2007, je n'aurais pas risqué, sans téléchargement "illégal" préalable, d'acheter des disques d'artistes méconnus et très peu diffusés, ruiné que j'aurais été par les artistes "confirmés". Bien mal m'en aurait pris. Je n'aurais pu découvrir quelques pépites, comme Thief et Michael J. Sheehy (deux albums découverts par le téléchargement, et achetés ensuite), et j'aurais maudit l'industrie du disque pour avoir acheté les derniers Stooges ou Björk à la place. On m'objectera aussi qu'entre myspace, youtube etc... il est possible d'écouter sans télécharger... sauf que cela pose deux problèmes :
1. Prenons Michael J. Sheehy... pas de titres de son dernier CD sur Myspace, mais d'autres, moins bons, qui ne m'auraient pas donné envie d'aller plus loin. Sur youtube, comme pour beaucoup d'autres... des bouts de live, souvent mal filmés, avec un téléphone portable et un son excécrable... bref, pas de quoi donner envie.
2. Le net nous a habitué à beaucoup plus de vitesse, de facilité... passer du temps à chercher des bouts de morceaux sur youtube, dailymotion, myspace & co, ce n'est pas suffisamment pratique, et souvent frustrant. Et ça ne donne pas une bonne perception de l'album.   

Comme l'a très justement écrit Eric dans son article sur In rainbows : 
En général, on télécharge et on fait le tri après : si ça vaut le coup on achète, sinon, poubelle. C'est pour cela que les majors râlent : elles ont du mal à vendre leur daube aujourd'hui. Avant on achetait l'album et on était déçu. Aujourd'hui, on est déçu alors on n'achète pas… Il devient de plus en plus difficile d'entuber les gens de bonne foi.

Depuis quelques années, le rapport de force s'est inversé... finie l'époque où l'on mettait fébrilement son album sur la platine, priant pour qu'il soit bon et ne nous déçoive pas. Une bonne campagne marketing, un morceau prometteur, une chronique enthousiaste, une pochette attrayante, un artiste dont on a apprécié les précédents albums... et combien de fois s'est-on fait avoir, combien de disques dont on s'est demandé, quelques années après, comment on a pu les acheter... 
Mais il est de plus en plus dur pour les maisons de disques de nous refourguer tout et n'importe quoi. Qu'elles ne se déséspèrent pas totalement, c'est encore possible, j'ai bêtement acheté le dernier Air...

Une impressionnante quantité de sorties prestigieuses cette année, pourtant, les ventes de disques continuent de chuter. Rien de surprenant, et pas la moindre injustice. Car si du point de vue quantitatif il y a eu surdose, du point de vue qualitatif, on a connu de biens meilleures années. De bons et très bons albums, certes, mais 2007 a fait mentir l'adage sur les "
années en 7", décisives dans l'histoire du rock. Pas vraiment d'albums qui s'imposent pour tous comme de vrais chefs-d'oeuvre. Rien de révolutionnaire non plus... 

Radiohead - In Rainbows : Du bon Radiohead... mais voilà, tout le monde s'accorde à dire qu'un "bon Radiohead", c'est décevant, on attend de leur part l'exceptionnel auquel ils nous ont habitué. L'événement qu'a été son mode de diffusion a occulté le contenu...

Grinderman : du très bon Nick Cave.. mais très rêche, un peu austère et minimaliste, peu de chances que dans 10 ans on le cite comme un des indispensables du grand Nick.

Arctic Monkeys, Arcade Fire : des albums très réussis... mais ils subissent le "revers de la hype" après un premier album trop encensé.

Elliott Smith - New Moon : bel album posthume... mais en-dessous de ses chefs-d'oeuvre (normal, pour des faces B et chansons non-retenues pour ses albums...)

PJ Harvey - White Chalk : peut-être celle qui s'en tire le mieux. Un album qui devrait rester, même si certains ont été déçu par ce virage surprenant.

Public Enemy - How you Sell Soul : excellent album, mais qui a sans doute dérouté les fans "old-school" 

Wu-Tang Clan - 8 diagrams : Un de mes albums de l'année... mais un peu inégal. Un album qui ne fait pas l'unanimité chez les fans du Wu-Tang Clan...  

The White Stripes - Icky Thump : très bon album... pourtant, le groupe semble perdre un peu de son pouvoir de fascination... 

Bruce Springsteen - Magic : pas mal dans le genre... sauf qu'il semble revenir 20 ans en arrière. On aurait attendu de lui plus de profondeur et d'aspérités.

Thurston Moore - Trees outside the Academy : pas indispensable, on peut lui préférer son excellent Psychic Hearts (1995), et, avec Sonic Youth, il nous a habitué à mieux...

Brett Anderson, Dave Gahan : bien en-dessous de ce qu'ils ont pu faire avec leurs groupes respectifs... (désolé,
Thom...) 

Blonde Redhead - 23 : plutôt décevant de leur part. Comme s'ils avaient hésité entre le raffinement de leurs derniers albums, et les guitares écorchées et dissonantes de leurs premiers... au final, ça ne donne que des guitares trop lissées.

Björk - Volta : même problème. Un album "tiède", il n'y a pas l'immédiateté et l'excentricité pop de Post, ni les expérimentations étonnantes de ses précédents...   

Devandra Banhart, CocoRosie, Norah Jones : il y a 2-3 ans, ils étaient considérés comme le top de la hype, la modernité folk... maintenant, on a l'impression qu'ils sont déjà de l'histoire ancienne... 

Nine Inch nails, Young Gods, UNKLE, Chemical Brothers, Underworld : L'impression d'avoir déjà entendu ça chez eux par le passé, en bien mieux...

Smashing Pumpkins - Zeitgeist : même avec la plus grande mauvaise foi,
Guic' n'est pas parvenu à se convaincre lui-même de la qualité de l'album... c'est dire...
 
De vraies grosses déceptions quasi-générales :

Queens of the Stone Age -
Era Vulgaris 
The Stooges - The Weirdness 
Air - Pocket Symphony 
Bloc Party - 
A Weekend in the city
Maximo Park - Our Earthly Pleasure

Un tableau assez sombre, un peu déprimant, alors qu'il y a tout de même eu beaucoup de très bonnes choses cette année... mais voilà, rien qui ne semble absolument indispensable, pas de nouvelles pistes passionnantes pour le futur (à part
El-P, peut-être...), et, avec la possibilité d'écouter beaucoup plus de musique, on devient très exigeant...

Bref... ce n'est pas "produire plus" qui permettra aux artistes et maisons de disques de "gagner plus", mais produire mieux.

Elles peuvent continuer tant qu'elles veulent à gesticuler, pleurnicher, jouer les victimes, attaquer en justice ces salauds d'internautes qui téléchargent de la musique sans payer, elles ne pourront revenir en arrière et nous enlever ce que nous sommes de plus en plus nombreux à considérer comme un droit : celui de pouvoir écouter et découvrir librement la musique. Le droit de ne plus être soumis aux radios, articles de journaux pour se laisser convaincre d'acheter un album... mais d'être "actif", de nous faire notre propre opinion, et de décider ensuite si l'album mérite une place dans notre discothèque.

Un dernier exemple : j'ai téléchargé l'album de M.I.A. qui a eu droit à une presse dithyrambique... heureux de ne pas m'être fait stupidement influencer et de ne pas l'avoir acheté, puisque je trouve l'album franchement lourdingue. La "bombe" annoncée est pachydermique, et totalement indigeste à mon goût. Dans un genre assez proche, mais en mille fois mieux et mille fois moins marketé, il y a le dernier Dizze Rascal, Maths and English, qui m'avait échappé cette année et que j'ai découvert il y a peu sur deezer. Un formidable album de rap, accrocheur, tribal, moderne, d'une redoutable efficacité, et qui pourrait faire partie d'ici-peu de mon trio de tête des meilleurs albums de l'année... Même pas besoin de passer dans ce cas par le "téléchargement illégal", je l'écoute sur deezer, et vais l'acheter au plus vite...   

D'ailleurs, la meilleure nouvelle pour la musique, en 2007, qui pourrait même rassembler majors et internautes a sans doute été... deezer. S'il devient possible, via deezer et quelques autres sites du même genre d'écouter l'essentiel des nouveautés (et vieilleries...), et des albums en intégralité, le téléchargement illégal sera beaucoup plus difficile à justifier et perdra de son intérêt. Dans l'idéal, tous pourraient écouter facilement et rapidement ce qui leur plait sur leur PC, puis acheter les albums qui les ont véritablement marqué. Logique, pratique, équitable... mais voilà, les majors nous ont habitué à tant de mauvaise foi, de rigidité et de décisions absurdes qu'il serait pour le moins risqué de crier victoire si tôt...

Classement des albums de l'année     

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