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Classements d'albums

30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 18:05

[Discuter comme nous le faisons si souvent du téléchargement, ça va un temps, mais il s’agit maintenant de se faire entendre. C’est pourquoi je vous propose cette « lettre ouverte », que je compte bien envoyer aux majors, labels et médias. Si vous êtes d’accord avec le contenu de cette lettre, merci de le signaler dans les commentaires. Et si vous avez un blog ou site web, il sera listé à la fin de la lettre. J’espère recueillir un maximum de commentaires, de soutien des blogueurs, et j’aimerais que vous encouragiez vos lecteurs (à la fin de votre prochain article, par exemple), s’ils partagent ce point de vue, à venir ici le dire. L’union fait la force, et l’on sera d’autant plus pris au sérieux que l’on sera nombreux.]

 

Il en va des débats sur le téléchargement comme du business de la musique : la dernière roue du carrosse, ceux à qui l’on ne prête jamais attention, ce sont les plus fidèles clients des maisons de disques, les passionnés de musique. Je ne prétends pas tous les représenter ici, mais je me fais l’écho de ce qu’une grande majorité de ceux que j’ai pu côtoyer sur le net ou ailleurs pensent de la situation.

 

Nous, passionnés de musique, rejetons catégoriquement la loi Hadopi et nous opposons fermement aux politiques répressives des maisons de disques à l’encontre des internautes qui téléchargent « illégalement » de la musique. Non pas que nous souhaitons pouvoir assouvir notre passion gratuitement, nous sommes parfaitement disposés à acheter les albums qui nous plaisent - nous l’avons fait, nous le faisons, et nous continuerons à le faire - mais nous estimons qu’une technologie qui permet de diffuser librement et de reproduire à l’infini de la musique, sans coût supplémentaire pour l’artiste ou les producteurs, est un progrès sur lequel on ne pourra revenir.   

 

Depuis de nombreuses décennies, l’industrie du disque n’a eu de cesse de privilégier les acheteurs occasionnels de musique au détriment des passionnés. Logiques de concentration, matraquage des mêmes tubes et mêmes artistes, mise en valeur de best-of et compilations qui rapportent aux éditeurs et héritiers au lieu de valoriser les nouveaux artistes, coups marketing qui supplantent toute démarche artistique, et, dernièrement le « téléchargement légal » de musique. Car ce téléchargement légal que l’on nous présente comme « l’avenir de la musique » et une « alternative au piratage » peut correspondre à des acheteurs de tubes, mais sûrement pas à l’essentiel des passionnés de musique (à moins qu’ils soient riches… mais la musique ne doit pas être réservée aux riches, non ?). Lorsque les musiques que nous aimons sont si peu (voire jamais) diffusées en radio ou en télé, et puisque nous nous intéressons aux albums bien plus qu’aux singles, en quoi le téléchargement légal tel qu’il existe actuellement peut-il nous convenir ? Nous n’allons pas payer 10 euros chaque fois que l’on souhaite juste découvrir un album, rien que pour l’avoir en fichiers dématérialisés…

Les passionnés de musique se faisaient des copies de copies de K7 dans les années 80 puis de CD dans les années 90, copiaient les albums dans les médiathèques… ils s’échangent des mp3 actuellement sur le net. Nous ne pouvons nous payer chaque mois les 10, 20 ou 30 albums qui nous intéressent, il faut bien faire des choix, ne pas être soumis simplement à l’avis de journalistes ou au matraquage publicitaire, et donc écouter tous ces albums pour nous faire notre propre opinion. Et ce n’est pas avec 30 secondes d’extrait ou 2-3 titres que nous pouvons y parvenir réellement. Que vous le vouliez ou non, nous ne sommes pas plus des moutons que des pigeons. Nous n’attendons pas que la musique vienne à nous uniquement par la radio, la télé, les journaux en suivant servilement leurs suggestions, nous allons la chercher ; notre rapport à la musique est bien plus actif que passif. Grâce à internet, nous pouvons maintenant écouter avant d’acheter, et il n’est pas question que nous revenions en arrière, à l’époque où nous devions nous fier simplement à quelques critiques et quelques maigres extraits chez les disquaires. Que l’on ne nous sorte pas la comparaison avec les livres et les films ; écouter plusieurs fois un album ne le gâche pas, ne l’use pas, contrairement à un film ou un livre qui, une fois l’intrigue et le dénouement connus, perdent souvent une partie de leur intérêt. 

 

La seule véritable alternative au téléchargement illégal, ce sont les sites de streaming légaux tels deezer, musicme, jiwa, wormee… (même si l’on est encore loin de pouvoir tout trouver sur ces sites). Mais au lieu de les aider à se développer, les majors retirent leurs catalogues (comme Warner, récemment, de Jiwa) ou les étouffent en leur demandant trop, risquant ainsi de les couler.

 

Le téléchargement illégal ne s’est pas seulement imposé à cause d’individus qui trouvaient juste là un bon moyen de ne pas payer, mais bien parce que face à une industrie qui met si peu en valeur les artistes plus exigeants, novateurs, passionnants, c’était enfin le moyen rêvé par les amateurs de musique pour découvrir facilement ceux que l’on entend d’ordinaire si peu. Nous pourrions tous ou presque vous citer des dizaines et des dizaines d’artistes découverts par ce biais (et auxquels on n’aurait sans doute jamais eu accès sinon, ni pris le risque d’acheter leurs disques sans savoir à quoi s’attendre véritablement), que l’on a apprécié, et dont on a ensuite acheté les albums, et/ou que l’on est allé voir en concert.  

 

Notre passion pour la musique est telle que, sans ne rien attendre d’autre en retour que le plaisir d’avoir pu faire découvrir un artiste que l’on admire, nous passons beaucoup de temps à tenir des blogs, discuter musique sur des forums… tout un travail de « promotion » d’artistes qui vont hors des sentiers battus que ne font pas suffisamment les maisons de disques. De plus, en sachant très bien les risques encourus, beaucoup d’entre-nous ont non seulement téléchargé « illégalement », mais, aussi, n’ont pas hésité à partager des liens vers des contenus « illégaux » ou les diffuser sur nos blogs. Non pas par méconnaissance des droits d’auteur ou volonté de nuire, simplement parce que le meilleur moyen de faire aimer une musique, ce n’est pas simplement d’en parler, mais - ça tombe sous le sens - de la faire écouter.

 

Que demandons-nous au juste ?

 

Nous en avons assez d’être traités de délinquants et criminels par l’industrie du disque. Pourquoi passer tant de temps à écrire des articles, chroniques, sur des albums que nous avons peut-être téléchargés illégalement et achetés ensuite, si les maisons de disques dont nous mettons en valeur les productions nous criminalisent ? Ainsi, nous demandons aux maisons de disques - majors et labels indépendants - de répondre clairement à la simple question suivante :

 

Considérez-vous que nous, qui achetons bien plus de musique que la moyenne, sommes des délinquants responsables de la crise de l'industrie parce que nous avons le malheur de vouloir écouter des albums avant de nous décider à les acheter ?

 

Merci de bien vouloir répondre à cette question, que nous puissions voir quelles maisons de disques nous respectent, et lesquelles nous devons ainsi privilégier... et si aucune ne nous respecte, nous nous dirigerons bien plus vers les "musiques libres", artistes en auto-production, et toutes les nouvelles formes de diffusion de la musique. Il va de soi que cette réponse vous engage, vous ne pourrez continuer à défendre cette criminalisation aveugle et systématique si vous répondez à cette question par la négative...

 

 

Sites et blogs signataires :

 

Art-rock

Le Golb

Jazz, Blues & Co

Coquecigrues

Blinkinglights

Systool

Dr. Franknfurter

Monzoeil

Pyrox

Berceuse électrique 

Libellus

Ziik

PlanetGong

La cave du mangedisque

115th Dream

Lamusiquedelerouge 

 

 

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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 17:24
Vous connaissez tous A Girl Like You, le tube d'Edwyn Collins... une chanson dont il a les droits, mais que son ex-maison de disque, Warner, l'empêche de mettre en écoute sur myspace. Collins voulait la diffuser librement et gratuitement - parce qu'il n'a pas une vision purement mercantile de la musique - sauf que Warner l'interdit, prétextant qu'elle a le copyright sur cette chanson. Mais ce n'est pas le cas. Le contrat d'Edwyn Collins avec Warner a expiré depuis un moment, Collins a tous les droits sur sa chanson, Warner n'en a plus aucun... mais voilà, il a fallu des mois de procédure contre Myspace et Warner pour qu'il puisse enfin diffuser SA chanson, dont il détient les droits.
Vous trouvez l'attitude de Warner dégueulasse ? Vous avez raison. Mais c'est encore bien pire. La manager d'Edwyn Collins raconte qu'elle s'est aussi aperçue que Warner continuait à vendre cette chanson, sans ne rien reverser à Collins. Il faut absolument lire (à moins que vous ne compreniez pas l'anglais),
son coup de gueule pour comprendre l'injustice de la situation (et, comme elle le dit à juste titre, ces politiques ne sont pas seulement celles des majors, beaucoup de labels indépendants ne sont pas forcément plus respectables).

Quand on pense que c'est cette industrie du disque qui accuse si sévèrement les "téléchargeurs" de nuire aux artistes et de ne pas respecter leurs droits... Comme le dit le vieux dicton, mieux vaut commencer par balayer devant sa porte... car entre télécharger de la musique pour son écoute personnelle, sans chercher en aucune manière à en faire commerce, et spolier ou voler - car là, c'est véritablement du vol - les droits des artistes, il n'est pas difficile de déterminer qui respecte le moins les artistes.
Si Edwyn Collins n'était qu'un cas isolé, passe encore... mais on ne compte plus les artistes qui ont été floués par leur maison de disque. Le problème, c'est que pour défendre cette industrie, des tas d'artistes-larbins montent en première ligne... mais où sont-ils lorsqu'il s'agit de défendre leurs pairs victimes des politiques de l'industrie ? Quel artiste de chez Warner est venu défendre Edwyn Collins et dire publiquement qu'il trouvait l'attitude de sa major scandaleuse ? Sans doute sont-ils trop occupés à fustiger les petits internautes pour dénoncer ces pratiques du "milieu"...

C'est l'occasion de vous faire écouter le dernier album en date d'Edwyn Collins, Home Again (2007), plutôt sympathique et disponible sur deezer : 

Edwyn Collins - Home Again   

De tous ceux qui ont eu des gros tubes dans les années 90, on ne s'étonnera pas non plus que ce soit un Edwyn Collins qui n'accepte pas les diktats et politiques des maisons de disque, son "A Girl Like You" était un des rares titres écoutables et pas complètement débiles qui passait en boucle sur les radios FM :

Edwyn Collins - A Girl Like You



Précédent article sur la Warner : Vers la fin du streaming légal ?
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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 18:05
Une petite brève en passant, mais qui a son importance... Warner a décidé de retirer son catalogue de Jiwa. Parce que le site ne parvient pas à régulariser ses dettes. Et Warner pourrait aussi quitter deezer, ainsi que tous les sites de streaming légal (cf. Numerama). De là à ce que les autres majors lui emboîtent le pas, il n'y a pas grand chose... Rien de bien étonnant, malheureusement, on savait déjà que les majors considéraient que ces sites ne leur rapportaient pas suffisamment... leur avidité les perdra.
Comme l'avait démontré Arbobo, les diffusions sur deezer rapportent, proportionnellement, beaucoup plus que les diffusions radios. Les maisons de disque saignent aux quatre veines ces sites qui survivent comme ils peuvent, puis les lâchent ou les coulent, parce qu'elles veulent une part toujours plus grosse du gâteau. Et ce alors même que les derniers chiffres de l'industrie du disque étaient assez bons, et que le téléchargement légal a augmenté de 50%. Que leur faut-il ?

Tout se passe comme si elles voulaient empêcher ces plateformes de se développer en leur demandant beaucoup trop. Pour bien comprendre le problème, voir impérativement 
cet article de Numerama.
Pourquoi n'est-on pas surpris de ces politiques et comportements lamentables des majors ? Et comment peuvent-elles êtres encore surprises, après tout ce que les passionnés de musique
leur reprochent, d'avoir une aussi mauvaise image auprès d'eux ? Alors si Warner préfère que l'on se dirige vers le téléchargement illégal pour découvrir ses artistes plutôt que Jiwa et les autres qui leur rapportaient au moins quelque chose, c'est pas un problème, on connaît le chemin...

Enfin, la semaine dernière, un ami DJ qui télécharge légalement les chansons pour ses soirées m'a dit que la plupart des nouveautés, sans que personne n'en parle, sont passées de 1 euros à 1,30 euros. Ce qui l'a passablement énervé... déjà qu'un euro, ça fait cher pour un bête fichier dématérialisé... Vous pouvez vérifier cette hausse, dans
les meilleures ventes titres sur le site de la Fnac. Et le jour même où il me l'a appris, je suis tombé (toujours chez les excellents Numerama), sur l'étude d'un économiste qui explique que les maisons de disque ont tout intérêt à baisser les prix, et que de vendre les chansons deux fois moins cher leur rapporterait au final beaucoup plus... on leur explique qu'il faut baisser les prix de 50% pour gagner plus, elles les augmentent de 30%... cherchez l'erreur...
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