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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 16:35

Deltasonic 2010

 

coral_butterfly_house.jpgAprès 2-3 écoutes, Roots & Echoes, le précédent album de the Coral, ne m'avait pas convaincu. J'étais allé ici ou là raconter que ce nouvel opus était décevant, pas à la hauteur de leurs premiers albums. Puis j'y suis revenu, et après de nombreuses écoutes j'ai fini par le trouver vraiment très bon... ce qui peut sembler paradoxal, The Coral n'est pas Autechre ou John Zorn, c'est de la pop plutôt plaisante et efficace, pas une musique qui demande, a priori, certains efforts pour être apprivoisée.

 

Aux premières écoutes de leur dernier album, je n'ai pas non plus été convaincu. Un album "homogène", pour le meilleur et le pire : le meilleur, c'est qu'il coule assez facilement, s'écoute agréablement ; le pire, c'est que rien ne dépasse, pas un morceau, un endroit ou gimmick qui nous fait dire "là, il se passe quelque chose d'intéressant". Hors de question que je me fasse avoir ce coup-ci."Jurisprudence Roots & Echoes", je décide de persévérer. Trois écoutes plus tard, je commence à fatiguer... et à m'emmerder. L'album ne livre pas de secrets, pas de chansons qui se révèlent vraiment au bout de 6 ou 7 écoutes. Mais je m'obstine. Je le réécoute deux, trois, quatre, cinq fois. Il n'est pas mauvais, rien de déplaisant, mal foutu, honteux, ça fonctionne pas trop mal... mais après une vingtaine d'écoutes au total (d'un album qui comporte tout de même 17 titres !), je dois me résoudre à accepter le fait que ce Butterfly House n'est pas meilleur que ce qu'il laissait paraître aux premières écoutes. 

L'impression qu'il donne, c'est que The Coral n'a rien perdu de son savoir-faire ni de son style, le groupe continue à tracer sa route... la problème, c'est qu'ils ont oublié une chose, juste une toute petite chose, mais qui fait toute la différence : ce qui fait passer une chanson pop de "sympathique" à "remarquable".

Lorsqu'un album comporte beaucoup de titres, il y a  de quoi se dire "soit ils ont été très inspirés, soit ils n'ont pas su trancher et ont tout gardé, le meilleur comme le moins bon". Mais ici, c'est encore un autre cas. Tout se passe comme s'ils avaient gardé chacune de ces chansons parce qu'après tout, elles tiennent la route (j'ai un petit faible pour Green is the Colour), mais n'avaient pu s'arrêter d'en faire de nouvelles parce qu'il leur manquait LA vraie bonne chanson pop. Et ce n'est pas uniquement ce manque de chansons accrocheuses qui fait défaut à Butterfly House, c'est aussi qu'on n'y retrouve pas de titres plus animés, rock, comme ils savent (ou savaient) si bien en faire (à la limite, North Parade, et encore...) Une production assez lisse, rien qui ne dépasse, pas de chansons marquantes... le miracle, c'est que malgré tout cela, l'album se laisse écouter sans déplaisir. Quand on manque d'inspiration, il reste au moins le savoir-faire...

 

L'album en écoute sur deezer

      

The Coral - Butterfly House

        

1 · More Than A Lover
2 · Roving Jewel
3 · Walking In The Winter
4 · Sandhills
5 · Butterfly House
6 · Green Is The Colour
7 · Falling All Around You
8 · Two Faces
9 · She's Comin' Around
10 · 1000 Years
11 · Coney Island
12 · North Parade
13 · Into The Sun
14 · Coming Through The Rye
15 · Dream In August
16 · Another Day
17 · Circles
       

La chronique de Playlist Society 

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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 12:10

 

Greed Recordings      19/05/10

 

 

GBB-girouette.jpgDes groupes qui font penser à d'autres, on en connaît des tas. Mais à ce point-là, je dois avouer que j'ai rarement vu ça... quiconque connaît bien Blonde Redhead (et c'est mon cas, c'est un groupe que j'ai beaucoup aimé jusqu'à Misery is a Butterfly) ne peut écouter les français de General Bye Bye sans se dire toutes les deux secondes "putain, on jurerait du Blonde Redhead"... Ce n'est pas de "l'influence", ici, mais carrément de la copie, du clonage... Ce n'est pas non plus du plagiat au sens où on l'entend habituellement, mais un "plagiat stylistique". Jugez par vous-mêmes, l'album est en écoute ici

Dans un genre musical particulier, il est normal que plusieurs groupes se ressemblent... mais Blonde Redhead n'est pas un genre musical... Le "plagiat stylistique" est d'autant plus criant dans ce cas que la musique de Blonde Redhead a une certaine complexité, faut le vouloir pour sonner comme eux. Car deux groupes de blues-rock, par exemple, qui sonnent un peu pareil, c'est assez compréhensible. Mêmes suites d'accords (grille de blues), son de guitare plutôt rêche, solos et mélodies sur la gamme blues... on a vite fait de ressembler à n'importe quel groupe de blues-rock si on ne développe pas un petit quelque chose de particulier.

 

A ses débuts, Blonde Redhead était souvent comparé à Sonic Youth... mais le groupe avait déjà une personnalité, il était plus mélancolique, pop et léger que Sonic Youth. Et au fur et à mesure, Blonde Redhead s'est détaché de cette influence pour creuser son sillon et travailler sur ce qui fait sa spécificité (indie pop-rock mélancolique aux harmonies riches...)  

 

A propos d'indie pop rock... sur la page du dossier de presse de l'album de General Bye Bye se trouve un lien vers la chronique d'indiepoprock.net. Une chronique déconcertante... on peut y lire :

 

Et si on reste dans  cet état d'esprit, on peut pointer du doigt une production parfois trop hésitante, qui tient trop la bride aux morceaux sur certains titres et ne la lâche pas assez sur d'autres. Enfin, on pointera du doigt que le groupe fait parfois trop penser à Blonde redhead, notamment à cause de la voix de Jana Klein, comme sur Les hautes solitudes.

 

C'est assez juste, mais ça se gâte ensuite :


Pourtant, réduire "Girouette" à ces aspects tiendrait plus de la posture, et ici en l'occurrence de l'imposture, critique voire politique que d'un véritable avis musical.

 

De la posture ? De l'imposture ?? Politique ???

 

C'est le groupe lui-même qui se réduit à cette comparaison avec Blonde Redhead, parce qu'il ne propose rien d'autre... Certes, l'album est bien foutu, mais ça ne change rien à l'affaire, il est beaucoup trop proche de Blonde Redhead pour qu'on ne se focalise pas là-dessus...

 

D'abord parce que mélodiquement, General Bye Bye ne se plante pour ainsi dire jamais. Que ce soit sur Alphabet, The neverending trip ou le morceau titre, tout respire la fluidité, l'écriture est soignée. D'ailleurs, le groupe est aussi à l'aise pour mettre les guitares en avant que pour les laisser de côté et mettre à l'honneur des boucles entêtantes, des claviers, un glockenspiel.

 

Oui... comme Blonde Redhead...


Enfin, General Bye Bye transcende ses influences et impose très vite sa patte.

 

J'ai dû me pincer 2-3 fois pour être sûr que je ne rêvais pas. General Bye Bye "transcende ses influences" ? J'en ai écouté, des disques, depuis une vingtaine d'années, mais je crois en avoir rarement vu un aussi peu capable de transcender ses influences. Il "impose très vite sa patte" ? Mais quelle patte ? C'est bien là tout le problème du groupe. Le style de Blonde Redhead était déjà audible dans les premiers albums sous influence Sonic Youth... mais il n'y a rien chez General Bye Bye qui montre, ne serait-ce qu'un peu, une personnalité, une identité musicale singulière.   

 

A tous les niveaux, General bye Bye fait du Blonde Redhead. Les voix (comme chez Blonde Redhead, voix masculines et féminines, dans les mêmes registres que ceux des New-Yorkais), l'instrumentation, les mélodies, et particulièrement l'harmonie. Les suites d'accords des morceaux de Blonde Redhead sont assez originales et complexes... et, tout comme dans la musique classique on apprend pendant les cours d'harmonie à "composer dans le style de", on a l'impression que General Bye Bye nous livre ici un exercice de style "composé dans le style de Blonde Redhead".

 

Je ne sais pas qui est "Hervé", l'auteur de cette chronique, mais soit il n'a jamais vraiment écouté Blonde Redhead, soit il est de la famille d'un des membres du groupe, soit il a été soudoyé par le label, soit il a écrit cette chronique sous l'effet de substances pas très catholiques...

 

(note à moi-même : penser à développer plus souvent ce nouveau genre de critique; de la "critique de critiques musicales"... et mes lecteurs pourront, dans les commentaires, se lancer dans la "critique de critiques de critiques musicales", puis, à mon tour, je leur répondrai par de la "critique de critiques de critiques de critiques musicales..." de quoi tenir un bon moment avec ça...)  

 

Il y aurait aussi pas mal de choses à dire sur certaines autres critiques citées dans le dossier de presse, qui racontent un peu n'importe quoi, par exemple : "Le son de GBB est unique et plutôt bien foutu : deux voix de sexe opposé s'entrelacent et se complètent sur un fond de guitares légèrement radioheadiennes." (Visual Music) 

 

Ils font ça pour avoir un lien vers leur blog, des CD, invitations aux concerts, nuits avec le chanteur ou la chanteuse ? Le type du label m'a aussi écrit pour me demander si je voulais parler de l'album, et le prévenir si cela était fait... je ne prendrais pas cette peine, il ne risque pas de trouver une phrase de mon article à extraire pour le dossier de presse...

 

Le pire... c'est qu'il y a du talent chez General Bye Bye (ou, tout du moins, un vrai savoir-faire). Espérons qu'ils puissent vraiment se défaire de cette influence trop prégnante pour, plus tard, trouver leur identité...

 

 

L'avis de Thom

 

L'avis de Twist 

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 15:13

 

 

black-keys-bothers.jpg

            Dead-weather-SeaOfCowards.jpg 

 

 

 

Dans la famille "rock rêche et bluesy", les Black Keys et Jack White se sont imposés la décennie précédente comme deux incontournables références. Et ce n'est pas tout ce qu'ils ont en commun : leur groupe d'origine est un duo (Black Keys, White Stripes), puis ils se sont lancés dans plusieurs "side-projects" (Raconteurs, Dead Weather pour Jack White ou, l'année dernière, l'album solo de Dan Auerbach et Blakroc pour les Black Keys). Ils poussent même le mimétisme jusqu'à sortir en même temps un nouvel album, et un nouvel album... quelque peu décevant. Dans les deux cas, rien de honteux (ils n'ont pas viré "pop pour gros stades" comme les Kings of Leon), rien de vraiment mauvais (les deux albums sont tout à fait écoutables), mais voilà, de leur part, on attend beaucoup mieux qu'un album "sympathique mais quelconque". Ce ne sont pas non plus deux albums paresseux, le Black Keys est assez long et varié, le Dead Weather plutôt bien foutu... mais il manque ce petit (ou grand) quelque chose qui permettrait à ces albums de décoller et retourner l'auditeur.

Trop de dispersion dans des projets parallèles ? Trop de sorties ? Le précédent et premier album des Dead Weather n'est sorti qu'il y a quelques mois (et plusieurs titres du dernier sonnent trop comme des imitations plus ou moins réussies de son prédécesseur), deux en 2009 pour les Black Keys (le Dan Auerbach et le Blakroc)... il faudrait un jour que quelqu'un se dévoue pour expliquer à tous ces artistes qui nous submergent d'albums qu'il vaut mieux un très bon album tous les 2-3 ou 4 ans qu'un album moyen chaque année.

 

Et l'on en revient toujours à ce même problème, fondamental actuellement dans l'industrie du disque... non, pas le téléchargement, mais la pléthore de sorties. Les amateurs de musique croulent sous les nouveautés, et, surtout, rares sont les albums qui sortent du lot. Même de la part d'artistes importants comme Jack White ou les Black Keys. En fin de compte, cette "croissance et diversification de l'offre" - pour utiliser le langage des mecs du marketing qui ont depuis longtemps pris le pouvoir dans les majors - ne suscite pas plus de consommation, au contraire, il y a tant de nouveautés anecdotiques que le consommateur est vite refroidi : pas la peine de claquer son pognon pour des albums qu'on n'écoutera plus dans un an, dans 1 mois, dans 1 semaine, voire dans 2 jours... Même de "bons albums" passent inaperçus, noyés dans le flot de sorties. Pour arriver à surnager, il n'y a que deux solutions : bénéficier d'une promo en béton armée, ou sortir des albums marquants et de très grande qualité... ce qui n'est ni le cas du dernier Black Keys, ni celui du Dead Weather....

 

Les albums en écoute sur deezer :

 

The Black Keys - Brothers

The Dead Weather - Sea of Cowards

 

Chronique du Black Keys chez Systool 

 

   

 

 

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