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7 octobre 2013 1 07 /10 /octobre /2013 19:22

Front.jpgBlues-rock rugueux, guitares furieuses, électricité, adrénaline, surf music, bloody boogie, road trip, pendaison, mariachi lycanthrope, clavier sous amphèts, voix soignée au bourbon et une sorcière nue : le Reverend Tom Frost est de retour !

 

 

 

 

Bloody Works, son 3° album, est son meilleur. Franchir le cap du 3° album n’est pas à la portée de tout le monde, en témoigne l’article précédent sur les Arctic Monkeys… eux n’y sont pas parvenus, le Reverend, si. Bon, il est vrai aussi qu’il a eu légèrement moins de succès qu’eux avec ses deux précédents (et légèrement moins de buzz, de promo et de moyens)… mais ce dernier a vraiment de solides arguments pour convaincre les brebis égarées, et il le fait, le Reverend a même des commandes au Mexique !

(Si ça, c’est pas la grande classe)

(Note à moi-même : y a peut-être un filon à creuser, penser à me lancer dans l’électro mariachi….)

Un album qui alterne instrumentaux et chansons, les instrumentaux sont des compositions du Reverend, et les chansons des reprises (à part Burn Down Your House). Je lui reprocherais bien d’avoir fait plus de reprises que sur son précédent, mais peu importe, l’essentiel est qu’elles fonctionnent à merveille, il sait toujours aussi bien dénicher de vieilles pépites et les réinterpréter à sa sauce. Et l’on n’écoute pas le Reverend Frost comme on écouterait du Radiohead, dans l’attente de compos originales, sophistiquées et stimulantes intellectuellement, mais en cherchant à retrouver l’esprit du rock, du blues, de ces musiques directes, accrocheuses et mal élevées. De la musique de sauvage, mais pas un album simpliste ou bourrin qui proposerait 10 fois le même morceau. Parmi les curiosités, mention spéciale à Frère Jack… un Frère Jacques revisité par un Danny Elfman speedé à la surf music. Une version d’autant plus judicieuse de la comptine que Jack est le nom du héros du Nightmare Before Christmas de Tim Burton… Et ma 2° version favorite de Frère Jacques, après, évidemment, celle de la Symphonie n°1 de Mahler.

(Désolé, vieux, mais je ne pouvais tout de même pas te mettre devant Mahler…)   

Mais pourquoi autant composer autant d’instrumentaux quand on a une telle voix ? Réponse n°1 : parce que le Reverend est une grosse feignasse qui n’aime pas s’emmerder à écrire des paroles. Et ce n’est pas moi qui vais l’en blâmer. Réponse n°2 : c’est justement parce qu’il a une telle voix que d’alterner instrumentaux et chansons n’est pas une mauvaise idée. Cela permet à sa voix de surgir (et rugir) avec d’autant plus de force. Mais il sait aussi la rendre plus… bon, « douce » n’est  peut-être pas le mot idéal, disons plus calme et mélodieuse, comme sur sa très belle version de Lonely Traveler, ou sa voix a même quelques accents de Martin Gore (légers,et un Martin Gore qui aurait plutôt la tessiture de Dave Gahan, mais c’est aussi le genre de mélodies – et de vieux morceaux – que Gore aurait pu interpréter dans un de ses albums solo).

En bref, un album rageur et accrocheur qui fonce à toute berzingue, avec quelques petits passages plus contrastés mais sans temps mort… du rock, du vrai, à l’état brut, celui auquel le genre a toujours besoin de revenir régulièrement pour ne pas perdre son âme.

En extrait : Gotta Travel On

 

L’album n’est pas encore disponible en streaming, vous pourrez glaner quelques morceaux ça et là (youtube, son site web)… ou tout simplement l’acheter, si cet extrait vous a plu. Si l’on n’aide pas les artistes qui s’autoproduisent et nous plaisent, qui les aidera ?

Site Web

Précédents articles sur le Rev. Tom Frost :

 

South of Hell, France

Every Goddam Thing to Hell

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 18:21

Arctic-Monkeys.jpgOrigine : Angleterre (Sheffield)

Création : 2002

Genre : rock

 

Membres :

- Alex Turner : chant, guitare

- Jamie Cook : guitare 

- Matt Helders : batterie

- Nick O'Malley : basse

 

 

 

 

 

Deux très bons albums, et depuis... bof. Un parcours assez typique dans le rock : un premier album qui casse la baraque, un 2° plus maîtrisé mais toujours intense, puis on s'embourgeoise, on perd sa rage et se succèdent des albums peu enthousiasmants. Cela fait maintenant 3 albums que les Arctic Monkeys n'ont plus grand-chose de très excitant à dire, ça commence à faire beaucoup...     

 

Discographie :

 

Arctic-Monkeys-Whatever-people-say-I-am-that-what.jpg

 

2006 : Whatever people say I am, that's what I'm not (7,5) (écoute : grooveshark)

 

arctic-monkeys-Favourite-Worst-Nightmare.jpg

 

2007 : Favourite Worst Nightmare (9) (article) (grooveshark)

 

arctic monkeys humbug

 

2009 : Humbug (6,5) (grooveshark)

 

arctic-monkeys-suck-it-and-see.jpg

 

2011 : Suck it and see (6,5) (grooveshark)

 

arctic-monkeys-AM.jpg

 

2013 : AM (6,5) (groovshark)

 

Tous les albums des Arctic Monkeys en écoute sur Spotify et Deezer.

 

Le side-project d'Alex Turner et Miles Kane (The Rascals), qui a donné lieu à un très bon album :

 

 

the-last-shadow-puppets.jpg

 

2008 : The Last Shadow Puppets - The Age of The Understatement (8) (grooveshark)

 

 

 

Vidéo : Arctic Monkeys - Brianstorm

 

 

 

Playlist Arctic Monkeys

  

 

 

 

Site web

 

 

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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 12:36

Ray-Manzarek.jpgDifficile d’être plus rock’n’roll que Jim Morrison, difficile de l’être moins que son acolyte Ray Manzarek. Du moins, dans l’imagerie rock. D’un côté le chanteur extraverti, sauvage, provocateur, sulfureux, tourmenté… de l’autre, le claviériste à lunettes, calme et discret, grand type tout fin, et formé au classique.

Imaginez Manzarek au chant, et Morrison assis derrière le clavier, les Doors, avec le même répertoire, auraient été un tout autre groupe, et n’auraient jamais pu exercer une aussi grande fascination sur la jeunesse de l’époque.

Etre claviériste dans le milieu du rock, c’est déjà partir avec un très gros handicap. Pourtant, dans les années 50, Jerry Lee Lewis avait su prouver qu’il était possible de jouer du piano en étant furieusement rock’n’roll, mais ensuite, les claviers ont toujours été associés à quelque chose d’anti-rock. Même si, évidemment, il y a  quelques exceptions (ne manquez pas d’aller voir mon camarade le Reverend Frost s’il joue par chez vous, il saura vous réconcilier avec le fait que rock + clavier n’ont rien d’incompatible).

En général, dans un concert rock, lorsqu’un musicien pose sa guitare pour s’asseoir derrière un piano, c’est le moment de lui balancer au visage tout ce qui traîne (bouteilles de bière, mais tout objet contondant pourra aussi bien faire l’affaire). Si, à ce moment, tout le monde allume son briquet au lieu de s’en servir comme projectile, c’est que vous n’êtes définitivement pas dans un concert de rock…

Le problème du clavier dans le rock est triple :

1.      L’origine sociale. Un claviériste, c’est toujours suspect. Il est fort probable qu’il vienne d’une famille bourgeoise où il pouvait disposer d’un piano chez lui. Et de parents lui payant des cours, voire le conservatoire. Un vrai musicien rock, dans l’imaginaire collectif, c’est un marginal plus ou moins autodidacte qui commence la musique en se payant une petite guitare cheap. Il est bien plus facile d’apprendre seul à jouer du rock à la guitare qu’au piano. Pourtant, on connaît dans l’histoire du jazz de grands pianistes issus de ghettos, alors que des gosses de riche se font payer des guitares électriques hors de prix par leurs parents.

2.      La posture. Le guitariste est debout, libre d’aller et venir sur la scène, la claviériste reste sagement assis derrière son instrument (depuis l’insupportable chanson de Michel Berger, il est impossible, en France, de jouer du piano debout sans qu’on se foute de votre gueule).

3.      Le son et les possibilités de l’instrument. Le piano est bien plus adapté pour les harmonies riches, subtiles, pour le classique et le jazz, alors qu’une guitare électrique vous permet de jouer beaucoup plus en triturant vos notes. Si Hendrix avait été pianiste, l’histoire du rock n’aurait peut-être pas été la même…  

Débarquer dans un concert rock et voir un clavier sur la scène, c’est plutôt mauvais signe, l’impression que vous n’aurez peut-être pas votre dose d’intensité et de sauvagerie rock, le clavier étant utilisé en général pour adoucir, enrichir les harmonies… ou partir dans un lyrisme pompier rédhibitoire.

Là, vous vous dîtes que comme article en hommage à Ray Manzarek (qui vient donc de nous quitter à 74 ans suite à un cancer),  j’aurais pu trouver mieux. Non seulement je ne parle quasiment pas de lui, mais en plus je m’étends sur le problème du clavier dans le rock… Sauf que c’est justement parce qu’il est compliqué d’y intégrer un clavier - la porte ouverte aux ballades mielleuses et dérives prog pompeuses - que Manzarek a d’autant plus de mérite, lui qui a su intégrer le clavier en tombant relativement peu dans ces écueils. Notamment par un jeu assez bluesy, rythmé, nerveux. Un des meilleurs exemples, et une des meilleures réussites d’intégration d’un clavier dans un morceau rock, c’est Break on Through (To the Other Side) :

 

 

 

Je ne vais pas vous faire une bio de Manzarek, vous en trouverez par ailleurs, cf. wikipedia. La meilleure manière de lui rendre hommage, de mon point de vue, c’est de vous inciter à écouter avec attention sa partie de clavier sur Break on Through pour bien montrer que lui a su (ce qui n’est vraiment pas donné à tout le monde) faire du clavier un instrument rock intéressant et crédible. Et, surtout, vous replonger dans ce qui est pour moi une des meilleures parties de clavier de l’histoire de la pop et du rock, celle de Riders on the Storm. Cette chanson est un vrai chef-d’œuvre et un modèle, si loin au-dessus de toutes les ballades tire-larmes pour midinettes que le rock nous a trop souvent infligé. Pour rendre hommage, vous aussi, au grand Ray, rien de mieux que d’écouter Riders on the Storm en vous focalisant sur cette remarquable partie de clavier :

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