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Classements d'albums

4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 18:21
EMI    08/02/2010

massive-attack-heligoland.jpgLe nouveau Massive Attack n'est même pas encore sorti... qu'il est déjà en
écoute sur deezer, en "avant-première". C'est bien la preuve que les maisons de disques savent que d'écouter un album ne "l'use" pas, et qu'il est même souvent préférable de permettre de l'écouter gratuitement... sinon, jamais elles n'accepteraient que leurs albums puissent être en streaming légal avant d'être disponibles à la vente. Après ça, elles ne pourront plus dire à un type qui téléchargerait illégalement pour découvrir (et qui achète toujours des albums), qu'il fait du tort à l'industrie du disque... Peut-être que ce nouveau Massive Attack, plus accessible que le précédent, se prête aussi particulièrement à ce type de pratique... et peut-être, surtout, qu'elles craignent en général les écoutes "illégales" avant la sortie de peur que l'auditeur réalise que ce qu'il entend ne mérite sûrement pas de claquer 15 ou 20 euros...

Bref... venons-en plutôt au coeur du sujet : que penser de ce nouveau Massive Attack ? Que c'est une daube, comme l'ont dit par ici (dans de précédents commentaires), KMS ou Thierry ? Une bonne surprise, comme le pense Benjamin F. (
lire sa chronique) ? Ni l'un ni l'autre, à mon sens... Heligoland est plutôt un bon album, plaisant, varié... mais on peut vraiment regretter que Massive Attack ait mis de côté ce qui faisait son identité (groove et atmosphères sombres et hypnotiques) pour privilégier les mélodies, la joliesse (qui se retrouvaient dans leurs précédents albums avec les quelques voix féminines). Une orientation plus chaleureuse, plus pop, qui a de quoi laisser dubitatif... mais, au fond, tout n'est que question de point de vue. D'un côté, Massive Attack se renouvelle, Heligoland propose tout de même une pop-électro très moderne, plutôt originale (sans être révolutionnaire), ce qui n'est pas rien face à toute cette déferlante pop-électro (notamment ce qu'on appelle la "wonky pop") qui, depuis quelques années, prétend apporter quelque chose de nouveau alors qu'elle ne fait que recycler la pop 80's. Et si Massive Attack livre sur Heligoland son versant le plus "pop", le groupe reste bien sûr très loin de la pop fun et décomplexée, sa musique ne sombre pas dans la guimauve flashy mais garde, ne serait-ce qu'un minimum, son goût pour les atmosphères, les plages envoûtantes, une certaine finesse et pas mal de bonnes idées (mention spéciale à la partie de cuivres quasi-atonale sur la fin de Girl I love You). Face à ce qui est martelé quotidiennement sur les ondes, Heligoland est donc une excellente "proposition de musique pop"... si c'est ça, la pop du futur, je signe tout de suite. Mais, d'un autre côté, face à ce à quoi nous a habitué Massive Attack, il y a quelques bonnes raisons d'être déçu. Loin du révolutionnaire Blue Lines, de leur chef-d'oeuvre Mezzanine, du glacial, livide et fascinant 100th Window, Massive Attack a préféré tenter de séduire plutôt que de continuer à creuser son sillon... dans un sens, Heligoland se rapproche plus de Protection (leur album le moins intéressant), qui montrait déjà un visage plus doux, apaisé, moins tourmenté que les 3 autres. Mais quand on sait qu'après Protection, ils ont sorti le génial Mezzanine, on est en droit d'espérer que cet Heligoland est le calme avant la tempête, le "repos du guerrier" avant la bataille... sauf que ce repos du guerrier dure tout de même depuis 7 ans... espérons juste qu'il ne les a pas définitivement engourdis...

La chronique de Benjamin F :
Playlist Society
Celle de Drgbs sur Les Insectes sont nos Amis
Arbobo et Christophe chez Arbobo
Forsaken

Précédent article sur Massive Attack :
Collected.
  
L'album en écoute intégrale sur
deezer


Petite playlist avec mes 5 titres favoris de l'album :



Massive Attack - Heligoland

1. Pray For Rain
2. Babel
3. Splitting The Atom
4. Girl I Love You
5. Psyche
6. Flat Of The Blade
7. Paradise Circus
8. Rush Minute
9. Saturday Come Slow
10. Atlas Air
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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 17:33
Spectraliquid   13/04/2009

                                                                                                                                                                          null       Musique instrumentale d'ambiance, d'atmosphère... voilà de quoi faire fuir d'entrée le lecteur, qui imagine déjà d'interminables et soporifiques nappes de synthés jouées par d'ex-vieux hippies convertis aux sons électroniques. Rassurez-vous, cet album vaut bien plus que ça, il n'a rien à voir avec les fumisteries new-age ou les insipides "disques d'ambiance".

Cet album - à déconseiller aux fanas de gros rock qui tache et de pop colorée (quoique je ne vois pas trop ce qu'ils viendraient faire par ici) - est certes planant, mais il n'a pas du tout vocation à relaxer et bercer mollement l'auditeur. Son écriture, très cinématographique, est la bande-son idéale d'un film de SF contemplatif, envoûtant, paranoïaque, anxiogène, mystérieux ; bref, d'un bon film de SF "à l'ancienne". Elle aurait, par exemple, fait merveille dans Blade Runner. Car si, comme beaucoup de gens de ma génération, j'ai été marqué par la BO de Vangelis et lui dois de m'être intéressé assez tôt aux sons électroniques et planants, il faut bien avouer que cette BO a tout de même vieilli (les sons comme les thèmes). La remplacer par les morceaux qui composent Little Black Cloud serait une grande idée, qui permettrait de rendre le film encore plus grave, profond, envoûtant et mystérieux qu'il ne l'est (mais voilà, bizarrement, on ne me demande jamais mon avis là-dessus, et il n'est semble-t-il pas prévu que cela se fasse). Profondeur, gravité, mystère, envoûtement : voilà des mots qui collent parfaitement à cet album fascinant. Et contrairement à bon nombre d'albums "atmosphériques", il ne néglige pas l'émotion. De façon très "lynchienne" (parce que badalamentienne, ça sonne moyen), il parvient à réunir la plus grande mélancolie et le lyrisme, avec des ambiances très inquiétantes, sombres et hypnotiques.          

Un mot tout de même sur ce projet au nom curieux,  "A Wake A Week" car je suppose que peu d'entre-vous en ont entendu parler auparavant... A Wake A Week, c'est un homme, le britannique David Dando Moore qui officie d'habitude sous le doux nom de Detritus. Encore un qui a mal choisi son nom de groupe/projet, car sa musique en est l'exact opposé : classieuse, sensible, profonde, rare et précieuse (quoique celle de Detritus soit plus électro/drum'n'bass). 
Si vous trouviez les albums solos de Craig Armstrong parfois un peu trop mielleux ou facile, David Dando Moore vous en vengera, il est à Craig Armstrong ce que le cinéma de David Cronenberg est à celui de James Cameron...    

Bonne nouvelle, l'album est disponible en écoute intégrale sur deezer et musicme, tout comme ceux de Detritus :

A Wake A Week -
Little Black Cloud

Detritus - Fractured

Detritus - Origin

Detritus - Endogenous

Le myspace de Detritus

Le myspace de A Wake A Week


A Wake A Week - Little Black Cloud

1 - Home (4:54)
2 - Little Black Cloud (4:12)
3 - I'm Always Writing Endings (3:38)
4 - Your Rain Isn't My Rain (3:23)
5 - Leaves (4:03)
6 - One Take Away One (4:13)
7 - Faerie Photo (3:05)
8 - Beginnings And Endings (5:47)
9 - Waking (2:41)
10 - A Wake A Week (6:09)
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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 11:17

Electro     2002 - Ninja Tune

Voilà un album qui mériterait l'appellation de "grande musique". Grande, parce qu'elle est d'une richesse peu commune (ce qui est, par contre, commun chez Amon Tobin, cf. ma chronique de Permutation). Grande, parce qu'on est très loin des musiques autistes/intimistes. Du souffle, de la hauteur, de la puissance, de l'ambition, de l'ampleur... Out from out where, c'est un peu l'anti-Carla Bruni (je ne recule devant aucune facilité pour inciter le lecteur à se plonger dans l'œuvre d'Amon Tobin...), elle qui n'aime rien tant que les petites choses : petites musiques, petite voix, petite guitare douceâtre, petit... je m'égare dans le trivial, et c'est faire injure à Amon Tobin... Grande, surtout, parce qu'on s'y affranchit des pesanteurs terrestres et des limites temporelles pour un formidable voyage en pleine science-fiction ; Out from out where est le plus futuriste des albums de Tobin. Pas de la SF bas de gamme, on est plus proche ici de l'univers des 2K (K.Dick et Kubrick - ce dernier n'est bien entendu pas un "cinéaste de SF", mais 2001 est l'incontestable chef-d'oeuvre du genre) que de Stargate.


Il peut sembler totalement arbitraire de rapprocher cette musique instrumentale (qui n'a donc pas de sens apparent) de la meilleure science-fiction, plutôt que de n'importe quelle autre œuvre du genre. Si l'on met de côté l'exceptionnelle qualité de l'album (ce qui n'est tout de même pas rien), quoi de commun entre la musique d'Out from out where, 2001 et les univers de K.Dick ? Tout simplement le fait que cette musique est intelligente, adulte... de la grandeur, mais pas de thème héroïco-pétaradant à la Star Wars (enfin, je parle ici de la fameuse - et ultra-pompeuse - ouverture, il y a plein d'excellentes choses dans la partition de John Williams). Un univers sombre, tourmenté, oppressant... sans être glauque ni dépressif. Une énergie irrésistible, de la puissance, de la force (du côté obscur), du groove... et surtout, une profusion d'idées. Ce n'est pas de l'électro dark planante avec une idée par morceaux, mais plutôt une idée par seconde (j'exagère à peine, écoutez attentivement, vous verrez...) Pas de bidouillage électro sans queue ni tête, mais un sens de la construction, de la cohérence, de la narration, qui fait tout le génie d'Amon Tobin.


Si Out from out where est le plus "futuriste" des albums de Tobin, c'est aussi parce qu'il délaisse ses influences jazz (sans parler de ses influences bossa - il est anglo-brésilien - assez nettes lors de ses premiers albums sous le nom de Cujo), au profit d'ambiances électro-SF inquiétantes, martiales, et post-apocalyptiques. Pas de swing jazz ou bossa, donc, mais, parmi les rares choses qui dans cet album nous rattachent à cette vieille terre, des motifs orientalisants mystérieux (Searchers, Proper Hoodidge, El Wraith). L'album, qui date de 2002, a un indéniable côté post 9/11, ce n'est pas un hasard si certains de ses morceaux ont été très fréquemment employés pour illustrer des reportages sur les réseaux terroristes en Orient. Mais il serait bien trop réducteur d'enfermer l'album dans ce cadre-là, il nous entraîne beaucoup plus loin, et beaucoup plus haut.

        
Le premier morceau s'intitule Back from Space... pertinent, dans le sens où l'on a vraiment l'impression durant tout l'album qu'Amon Tobin en revient pour nous présenter les sons et musiques les plus passionnants qu'il y ait découvert... mais, du coup, c'est l'effet inverse qui se produit chez l'auditeur, qui, lui, décolle pour un des trips SF les plus fascinants qui soit.  

 

Si vous voulez être de ce voyage, c'est simple, il suffit de cliquer sur le lecteur suivant (puis d'acheter l'album qui mérite d'être écouté avec le meilleur son possible, au casque ou sur une bonne chaîne hi-fi). Si vous n'avez pas le temps, je vous recommande particulièrement Chronic Tronic, Searchers et El Wraith.




Chroniques d'Out From Out Where sur :

Trip-hop.net
Newforms
Fast'n'Bulbous

Amon Tobin - Out from out where

1. Back from space
2. Verbal ft. Mc Decimal R.
3. Chronic tronic
4. Searchers
5. Hey blondie
6. Rosies
7. Cosmo retro intro outro
8. Triple science
9. El wraith
10. Proper hoodidge
11. Mighty micro people

Précédentes chroniques sur Amon Tobin : 
Permutation et Foley Room

Les meilleurs albums de 2002

 

 

La fiche d'Amon Tobin (avec tous ses albums en écoute)

 

 

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