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Classements d'albums

28 octobre 2007 7 28 /10 /octobre /2007 15:52


Après Ska, arbobo, Alex et Klak ; c'est à mon tour de me lancer dans ce jeu qui anime le web et consiste à détourner les titres des albums de "Martine". Le concours lancé sur les blogs rock (voir ici), est de donner le titre d'un morceau à ses albums. 
Avec en prime, comme chez Klak, une petite histoire :

Martine a rêvassé tout l'été, se posant plein de grandes questions existentielles au son des albums de Bowie :

mart-life.jpg

 















Insouciante et la main baladeuse, peu importe si les Sex Pistols gueulent dans son lecteur mp3 qu'ils préfèrent "new Belsen", tout ce qu'elle retient, c'est :

mart-sun.jpg


















Mais le retour au train-train quotidien a été difficile, passer la journée à faire le ménage quand ton petit copain sort une chaise pour aller boire un coup dans le jardin avec ses potes, il fallait bien du PJ Harvey en fond sonore pour tenir le coup : 

mart-work.jpg

















Ses cours de musique l'ennuient, elle demande à sa prof de lui apprendre du Chuck Berry :

mart-roll.jpg

















La routine, Martine en a marre, elle déprime et la musique enfumée et hypnotique de Massive Attack la plonge dans un état comateux :

mart-inertia.jpg

















Il est grand temps d'aller voir ailleurs, et cela se fera sur la musique des Clash :


martine-london.jpg
















A Londres, elle découvre des substances bizarres, qu'elle goûte en écoutant le Floyd : 


G.T.-martineDBQP-saucer.jpg
















La voilà partie en plein trip à travers la campagne anglaise, rencontrant des créatures étonnantes :

G.T.-martineDBQP-magical.jpg
The Beatles
















Sa consommation excessive de produits illicites lui vaut d'être sacrée, dans la communauté rock anglaise "The Acid Queen" 


mart-acid.jpgThe Who
















Tout cela lui monte à la tête, Martine se dévergonde :

mart-sexeee-copie-2.jpgSonic Youth



















De plus en plus extravertie, capricieuse et insatiable, elle prend mal que son nouveau petit copain, à la sortie d'un bal masqué, lui refuse cette demande qu'elle lui a chanté sur l'air des Beatles 























Les choses se gâtent, trop d'abus et d'excès en tous genres, Martine commence à rentrer en plein bad trip. La nuit, elle se réveille en sueur, avec des hallucinations cauchemardesques récurrentes, telle celle-ci chantée par Nick Cave :

mart-dead-man.jpg



















Il lui faut retrouver cette folle insouciance psychédélique du début de son voyage en Angleterre. Elle reprend la route, mais la magie a disparu. Elle a beau reprendre les mêmes routes, rien ne sera plus pareil :

you-re-lost.jpg
The Doors
 















Pire, elle vire complètement parano, et se sent traquée par des serial-killers :



mart-deathvalley.jpg

 Sonic Youth














Ses tourments sont tels que le suicide semble être encore la meilleure solution :

mart-suicide.jpg
















Fort heureusement,  elle renoncera au dernier moment à se jeter du pont, décidant qu'il lui faut refaire totalement sa vie, et lui donner un sens. Elle s'engagera dans une association de défense des animaux, inspirée par ce titre de Guns'nRoses (les mauvaises langues qui disent que Guns'n Roses n'a jamais servi à rien en seront pour leurs frais) : 


















Elle sera pourtant virée pour avoir bêtement fait venir un ours blanc dans un milieu qui n'était pas du tout le sien. La mort de l'ours blanc lui côutera sa place. Au fond du trou, elle ne sait absolument plus que faire. Elle décide de rentrer chez elle


martine-back.jpg
The Beatles















Plus question de se laisser attirer par les paillettes et les excès, Martine veut se retrouver, s'assumer, être intègre, elle devient fan de Public Enemy qui lui conseille justement de ne plus se fier aux tendances et aux goûts des autres :

mart-don-t-copie-1.jpg

   















Elle retourne prendre des cours avec sa prof de violencelle, la grande concertiste Natalya Kroutchkerowa. Mais ce qu'elle veut, c'est jouer son groupe favori, Public Enemy :

G.T.-martineDBQP-bring.jpg

 














Martine n'est toujours pas totalement satisfaite, elle sait qu'il lui manque quelque chose, et elle sait quoi : 

mart-waiting.jpg
The Velvet Underground















Martine se perd tellement dans ses rêveries, en toutes circonstances, que le pire ne pouvait qu'advenir. Une dramatique chute de vélo. Sa dernière pensée sera cette chanson de Bob Dylan, en espérant que ce soit vrai...

mart-death.jpg
















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1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 14:49

J'apporte ma pierre au quizz trouvé chez Alex la Baronne, et proposé par Celebada.

3 chansons qui ont changé ma vie (oui, oui, rien que ça)

3 seulement ? Un sacré casse-tête. 

DEPECHE-MODE-shake-the-disease.jpg

1.
Depeche Mode - Shake the Disease

S'il y a bien une chanson qui a changé ma vie, c'est celle-là. J'avais 11-12 ans à l'époque, et c'est ce titre qui déclenchera chez moi une passion dévorante et ininterrompue pour la musique. Avant, il y avait bien quelques chansons qui me plaisaient, mais avec celle-ci, mon rapport à la musique change totalement. Cette chanson va m'obséder, m'envoûter, me donner l'impression d'avoir enfin trouvé une chanson qui me touche au plus profond. Chanson qui a été d'autant plus une claque qu'elle tranchait avec tout ce qui passait à la radio et à la télé à l'époque, je n'avais jamais entendu un titre aussi glacial, sombre, des sons aussi lourds et froids... et quelle voix ! Depeche Mode deviendra le groupe de mes 12-16 ans, je les écouterai en boucle, beaucoup de leurs morceaux me passionneront à l'excès (sauf l'insupportable tube de leurs débuts, Just can't get enough, que j'ai toujours détesté). Trois morceaux de Depeche Mode auront hanté mon adolescence : Shake The disease, Question of Time, et un formidable titre qui me fascine toujours autant : Behind The wheel.    

2. Sonic Youth - Cinderella's big score

Jusqu'à 16 ans, Depeche Mode et Cure seront mes deux groupes favoris... puis je passe au hard et au metal (régression...), ensuite au rock 60's, 70's et progressif (Pink Floyd, surtout). Je ne me tenais plus du tout au courant de ce qui sortait, les nouveautés ne m'intéressaient vraiment très peu, mes amis étaient aussi tous fans de Led Zep, Pink Floyd, Magma, Beatles, Doors, Gong, de jazz et de classique... Il y a des gens qui changent leurs goûts musicaux en fonction de leur milieu, moi je changeais d'amis en fonction de mes goûts. Quand je me suis mis à m'intéresser au jazz, au classique et aux groupes 60's et 70's, j'ai coupé les ponts avec mes ex-amis "métalleux". La découverte de Sonic Youth marque une nouvelle page de ma vie. Je me passionne pour les nouveautés, le rock indépendant deviendra mon genre de prédilection, je fréquente d'autres milieux, vis d'autres histoires...  mais je ne vais pas vous raconter ma vie...
La voix sensuelle et vénéneuse de Kim Gordon, les guitares étonnantes et dissonnantes de Moore et Ranaldo : le son de Sonic Youth sera la B.O. d'une période de mon existence... 

3.
Massive Attack - Risingson

Portishead m'a fait aimer le trip-hop... mais Massive Attack m'intéressait moins. Comme tout bon fan de rock de l'époque, je n'aimais pas le hip-hop, et restais insensible au phrasé rap de Massive Attack. Jusqu'à Mezzanine. Un de mes plus gros chocs musicaux, aucun album ne m'a autant marqué que celui-là. Peut-être parce qu'il synthétise avec génie ce qui me plaisait le plus auparavant : l'électro froide de Depeche Mode, les ambiances planantes et hypnotiques de Pink Floyd, l'étrangeté de Sonic Youth, le tout dans un album monumental. De plus, il m'ouvre de nouvelles portes, celles du hip-hop et des musiques noires (hip-hop, soul, funk) que je snobais jusque-là, jazz et blues exceptés.  

massive_attack_mezzanine.jpg    

3 chansons que j'ai honte d'aimer, mais que je connais par coeur quand même et que j'adore chanter quand je m'oublie.

Forcément des chansons de mon enfance et de mon adolescence. Mais aucune que j'adore chanter. Par contre, les réécouter me plonge dans beaucoup de souvenirs et de mélancolie. 


Michael Jackson - Beat It

Ce n'est pas ce qu'il y a de plus honteux, mais j'ai toujours détesté Michael Jackson. Le symbole du triomphe de l'image et du marketing dans les années 80. Même gamin, je ne le supportais pas. Sauf deux titres auxquels je ne pouvais résister, Billie Jean et Beat It. En cherchant la vidéo de Beat it pour la mettre en lien, je n'ai pu m'empêcher de réécouter 3-4 fois ce morceau qui m'a toujours particulièrement accroché.  

Bryan Adams - Summer of 69

A 15 ans, je pars pour une année avec ma famille au Canada (je disais ci-dessus que je n'allais pas raconter ma vie, et je n'arrête pas de la faire, je l'ai même jamais autant fait sur ce blog, alors qu'il s'agit d'un questionnaire sur la musique...) Cette chanson que je découvre là-bas sera la bande-son de cette année d'adolescence en Amérique...    

8th Wonder - I'm not scared

J'ai hésité à le mettre, craignant d'être expulsé à vie de la communauté rock d'over-blog.... mais bon, tant qu'à être franc, autant l'être vraiment. J'avais beau être fana des Cure et Depeche Mode, je me laissais prendre parfois par des tubes très pop. Comme celui-ci, une des dernières chansons pop de ce genre qui m'ait vraiment attiré. Faut dire aussi que, comme beaucoup d'ados de mon âge, je n'étais pas indifférent aux charmes de la chanteuse... 
Il y a surtout un passage dans ce morceau qui me faisait fondre totalement, et continue encore - celui de la fin où elle chante "If i was you, If I was you I wouldn't treat me the way you do". 




3 groupes ou artistes dont je ne pourrais jamais me lasser, même quand je serais un vieux crouton tout ridé.

Tout d'abord... je ne serais jamais un vieux crouton tout ridé. Je compte sur la science pour trouver d'ici 20-30 ans un moyen de stopper définitivement le vieillissement des cellules. Sinon, pour répondre à la question :  

the-doors.jpg
















The Doors

Led Zeppelin

Beatles

 



Le groupe/chanteur/chanteuse qui me rend gaga, fan de, bref complétement ridicule et pas vraiment malgré moi.

Ce n'est pas un groupe, un chanteur ou une chanteuse... mais le génialissime Ludwig Van Beethoven. 

Ludwig-von-Beethoven.jpg




La chanson que j'aurais voulu avoir écrite, composée et éventuellement jouée devant un stade en délire.

Là, c'est pas difficile, Red Right hand de Nick Cave, puisque c'était le sujet du quizz que j'ai proposé ici. Sauf que je n'avais pas parlé de la jouer devant un stade en délire. De toute façon, je n'ai aucune envie de jouer devant des stades en délire. Ou alors la Marche Funèbre de Chopin, histoire de calmer les abrutis qui se massent dans des "stades en délire"...


Le groupe que je ne pourrais jamais cessé d'aimer, même si maintenant c'est de la daube, qu'il s'est vendu aux majors et qu'on lui a collé un styliste fou pour le relooker.

Je ne vois vraiment pas comment je pourrais continuer à aimer un groupe qui fait de la daube...

Le groupe dont je fais partie, dans mes rêves les plus fous.

Dans mes rêves les plus fous, je ne fais partie d'aucun groupe. Mais si Robert Del Naja (Massive Attack), Nick Cave, PJ Harvey, Thom Yorke et Amon Tobin décident de monter un groupe ensemble et me supplient de venir les rejoindre, je ne dirais pas non... Idem si on me demande d'intégrer Massive Attack. Mais, bizarrement, on ne me demande rien...

 

Le groupe dont j'aurais voulu provoquer le split, et pas que dans mes rêves les plus fous.

Il y en a tellement... S'il fallait n'en choisir qu'un, peut-être Téléphone, juste avant leur tout premier album. Le rock français serait du coup moins ridicule. Et Indochine dans la foulée, ce serait parfait. Pour le split de Téléphone, l'idéal aurait été qu'il soit provoqué par la mort de Jean-Louis Aubert. Cela nous aurait en plus épargné sa carrière solo.  
Sinon, les Stones en 1975, qu'ils ne deviennent pas la honte du rock comme ils le sont actuellement, avec leurs gros concerts familiaux.    

 

Le chanteur/ la chanteuse dont j'aurais voulu, si j'avais été un psychopathe, voler la vie, les amis et la carrière.

Les Doors étant mon groupe favori, je dirais bien Morrison. Il a tout de même eu une vie exceptionnelle... mais trop courte. Mourir à 27 ans, je ne suis pas très chaud.

Ou alors, Bertrand Cantat. Parce que tant qu'à être un psychopathe... (oui, je sais, c'est d'un goût douteux...) 

Disons plutôt... Bowie. Il a tout. Et continue à faire des choses intéressantes à 60 ans. Il a en plus bossé avec plein de gens passionnants et, surtout, David Lynch ! 
Talentueux, riche, respecté, intelligent, beau... mais s'il a connu plein de femmes superbes et vit avec une mannequin, il a aussi eu des liaisons bisexuelles. Bêtement et obstinément hétéro, je me vois donc obligé de renoncer à tout ce qu'a Bowie. De plus, je n'aurais jamais pu assumer les tenues et le maquillage de sa période glam... donc... je garde ma vie...


Le groupe/chanteur/chanteuse dont j'attends de pied ferme la nouvelle production.

Portishead ! Parce que ça fait maintenant 10 ans qu'ils n'ont pas sortis d'albums. Paraît que c'est pour très bientôt. Et Massive Attack. Et Radiohead.

Mention spéciale à...

Tom Waits, Bob Dylan, Wu-tang Clan, Aphex Twin, Scott Walker, Public Enemy, Johnny Cash etc... il y en a tant que je n'ai pas cité une seule fois. Et mention spéciale aussi à Love me Two Times des Doors, une chanson qui m'accompagne très régulièrement depuis plus de 15ans :
 

 

 


Maintenant... à vous d'y répondre, sur votre blog ou dans les commentaires...

 

 

 

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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 13:56

       L'excellent et caustique article de Guic'the old sur Guns N'Roses m'a donné envie d'écrire quelques lignes (ça, c'est raté... je n'ai pour l'instant jamais écrit d'articles aussi long que celui-ci) sur Appetite for Destruction, voire même... de le défendre. J'en entends déjà me dire "défendre ces poseurs de Guns N'Roses et leur musique pour kids américains décérébrés, quelle idée !" Ils n'auraient pas totalement tort. Bien sûr, Guns N'Roses, ce n'est pas le Velvet, les Doors, Sonic Youth ou Radiohead. Plutôt un bête groupe de hard calibré pour les gros stades. Là, je me rends compte que je pars plutôt mal pour les défendre...
Reprenons, donc... pour défendre Appetite for Destruction, il faut comprendre le contexte dans lequel l'album est né. Contexte extrêmement défavorable, celui de la pire décennie pour le rock, les années 80. Le règne du synthé, des boîtes à rythmes, de la pop commerciale triomphante (Madonna, Michael Jackson, Wham), du hard FM, du rock mainstream inoffensif (Phil Collins, Dire Straits, U2 etc...), de MTV et d'artistes soignant plus leurs vidéos-clips que leurs chansons, des charts, du top 50 et des singles qui priment sur les albums. 
Certes, quelques bons groupes ont réussi à conquérir la planète (Cure, Depeche Mode), mais la plupart des meilleurs groupes des années 80 n'ont pas trôné en haut des charts, ils s'adressaient surtout à un public de connaisseurs (Sonic Youth, Cocteau Twins, Smiths, My bloody Valentine, Pixies). C'est la fin de l'âge d'or du rock. Le grand groupe des années 80, celui qui arrive à fédérer, déranger et innover n'est pas un groupe de rock, mais de rap : Public Enemy. Mais eux exceptés, on n'est pas loin du no man's land....  
Pas étonnant que les génies "caméléons", les Bowie, Miles Davis et Gainsbourg qui ont toujours su s'imprégner de l'air du temps et des nouvelles tendances musicales n'aient jamais été aussi mauvais que dans les années 80.

Je vous propose donc un voyage... non pas vers une destination de rêve, mais plutôt cauchemardesque, le hard-rock des années 80. Le cauchemar ne vient pas de l'effroi, mais plutôt du ridicule et du mauvais goût. Car si beaucoup de groupes hard et metal tentent de susciter la peur, force est de constater qu'ils ratent leur coup et suscitent plutôt le rire. 

Comment vous convaincre d'effectuer un voyage vers une destination aussi peu séduisante ? Va falloir être persuasif...

1. Si vous n'y connaissez rien, c'est un bon moyen de parfaire votre culture musicale, vous aurez l'essentiel du hard 80's en quelques lignes et vidéos. En même temps... je doute que le hard 80's soit indispensable à une bonne culture musicale. Mais c'est les vacances, vous pouvez vous permettre de perdre un peu de temps sur des sujets mineurs. 

2. Si vous aimez... pas besoin de vous convaincre, mais j'imagine que vous n'avez déjà qu'une envie, finir rapidement la lecture de cet article pour m'insulter copieusement dans les commentaires.     

3. Si, comme moi, vous avez adoré Spinal Tap et n'aimez pas le hard 80's, vous trouverez matière à vous plier de rire devant votre écran. Je n'ai pourtant pas choisi exprès les groupes et chansons les plus grotesques de ces années-là, ce sont même généralement les morceaux emblématiques et les plus grands tubes du hard, mais la "réalité" dépasse la fiction, Spinal Tap semble bien sage à côté de certains des groupes ci-dessous.

4. Si vous avez vécu les années 80, vous ne pouvez pas saisir vraiment ce qu'a été la musique de ces années-là dans le monde. Ces groupes ont conquis la planète, sauf un petit pays d'irréductibles... la France. J'aimerais pouvoir dire que c'est parce que la France est le pays du bon goût, de l'esprit et de la subtilité, mais faut se rendre à l'évidence, c'est tout sauf ça. Il suffit de jeter un oeil sur ce qui "cartonnait" en France à cette époque : de la pop très très bas de gamme (Début de Soirée, Images et leurs "démons de minuit", etc...), de la chanson insipide (c'est les années Goldman) des chanteuses qui avaient tout dans la poitrine et rien ailleurs (Samantha Fox, Sabrina), des niaiseries incommensurables  (Vanessa Paradis et Elsa, David et Jonathan, la "bruelmania"). Comme le nuage de Tchernobyl, la "déflagration hard-rock" s'est arrêtée pile aux frontières françaises... La raison principale est simple, nous sommes le pays le moins rock'n'roll du monde. Un peu trop de disto sur une guitare, et le titre ne passait pas en radio. Téléphone était considéré comme le must du rock en France... on était vraiment mal barré. Du hard des 80's, seul l'immonde Final Countdown d'Europe a eu un vrai succès en France, sans doute parce qu'il était bourré de claviers. Sinon, pour entendre du hard, fallait tomber sur quelques rares émissions de radios, diffusées tard dans la nuit. Même les "grands classiques" du rock 70's électrique n'étaient pas diffusés. C'est bien simple, si vous étiez jeune dans les années 80 et que vous vous contentiez d'écouter ce qui passait sur les télés et radios commerciales, vous auriez très bien pu passer la décennie sans avoir entendu une seule note de Led Zeppelin (même Stairway to heaven n'était pas programmé), Stooges ou autres Who. 

S'il est facile et plaisant de se moquer du hard 80's, il ne faut donc pas oublier qu'on avait droit à pire en France. Et à tout prendre, je crois que je préfère encore écouter un groupe de hard-rock couillon ou de metal boursouflé que de me taper un album de Cabrel, considéré à l'époque comme le top de la chanson française populaire... 

Pourtant, les choses ne s'annonçaient pas si mal dans le milieu hard. Certes, les indépassables Led Zeppelin ont été l'alpha et l'oméga du hard, ils ont presque tout inventé et leurs suiveurs souffrent tous la comparaison. Mais des groupes intéressants - ou du moins pas trop mauvais - ont pris leur suite : Deep Purple, Black Sabbath, Aerosmith. Fin des années 70, deux groupes assurent la relève du genre, deux groupes qui vont durcir le ton :  ACDC et Motörhead. Mais au début des années 80, ils déclinent quelque peu. ACDC perd Bon Scott, quant à Motörhead... faut avouer que Lemmy, s'il est parfois capable de pondre des titres imparables, n'est pas le songwriter du siècle. A propos de titres imparables, deux des meilleurs titres hard qui soient :

ACDC - Let There be rock (1977)



Motörhead - Ace of Spades (1980)





Une rage, une énergie et une intensité électrique exceptionnelles. De vrais "tubes" hard violents, sans concessions et non dénués de groove, ce qui manquera cruellement chez la plupart des groupes qui suivront.   

Dans les années 80, le hard se scindera principalement en deux mouvements (qui comportent chacun des sous-genres), le heavy-metal et le hard-rock, ce dernier étant dominé par le hard FM.
  
Heavy-Metal

En Angleterre, fin 70's début 80's, nait la "New Wave of British Heavy Metal" (NWOBHM). A ses tous débuts, elle reste proche des ACDC et Motörhead, privilégiant l'efficacité et la hargne :

Def Leppard - Let it go (1981) (Je ne mets que le lien vers les vidéos youtube, sinon, cela alourdirait trop la page)

Mais les éléments bluesy seront moins présents dans la NWOBHM qu'ils ne le sont chez les australiens d'ACDC. Un bon exemple de titre du début de cette "nouvelle vague", qui allie quelques influences plus pop et punk que blues tout en restant efficace est Prowler, tiré du premier album d'Iron Maiden. Sans doute le titre que je préfère d'eux, loin de leurs dérives pompeuses qui viendront avec le remplacement de leur premier chanteur par Bruce Dickinson.   

Iron Maiden - Prowler (1980)

L'autre groupe phare du heavy-metal est Judas Priest, dont les tenues en cuir très SM - surtout celles du chanteur Rob Halford - sont une véritable "marque de fabrique". Un de leurs plus célèbres titres :  
 
Judas Priest - The Hellion-Electric Eye (1982)

Les racines blues se feront de plus en plus rares dans le heavy-metal. Rythmes martiaux préférés au groove, mélodies "lyriques", emphase, albums surproduits et son polissé, structures de plus en plus complexes avec succession de riffs et de plans, alternances de passages calmes en arpèges et d'autres plus speed, morceaux souvent longs où la narrativité compte plus que l'urgence, solos de guitares à rallonge et virtuosité mise en avant, emprunts au classique, albums-concepts, références ésotériques, moyenageuses, fantastiques... ça ne vous rappelle rien ?
Le rock progressif 70's ! Mêmes éléments, et mêmes défauts. Non pas que tout cela soit mauvais en soi, mais c'est très casse-gueule. Seuls quelques groupes d'exceptions arrivent à faire quelque chose de bien d'une telle alchimie. Les 3/4 de ces éléments, on les retrouvaient déjà chez Led Zeppelin. Mais eux savaient groover et ne reniaient pas le blues-rock, bien au contraire. Et ils ne se perdaient pas dans le pompier kitsch et les mélodies naïves.

C'est en partie Iron Maiden qui orientera le metal vers cette voie-là, dès 1982. Avec leur titre emblématique : 

Iron Maiden - Hallowed be thy name (1982)

Dans le même style, un autre de leurs morceaux-phares, et un modèle du genre (la qualité de l'image et du son est bien meilleure que sur Hallowed be..., donc si vous ne voulez en regarder qu'un seul...)

Iron Maiden - Seventh son of a Seventh son (1987)

Ces deux titres ne sont pas les plus ridicules du heavy-metal, ils sont même au-dessus de la mêlée, et Maiden a sorti de bien plus mauvais morceaux que ceux-là. Cependant... difficile de crier au génie pour autant (et encore, je ne parle même pas de leurs costumes...). Avec de la bonne volonté, si l'on accepte de se laisser prendre, Seventh son of a 7th son fonctionne très bien par endroits, mais un des défauts de Maiden, c'est qu'il ne peuvent s'empêcher de gâcher leurs titres les moins bêtas par quelques riffs ou mélodies vraiment trop naïfs ou lourdingues. La deuxième partie de ce titre, parlée puis instrumentale, est bien plus intéressante que la première. Un passage planant et une montée en intensité vraiment bien pensées, qui débouchent sur un final rageur et speedé... sauf que le "bouquet final" est gâché par un petit riff pourri (qui revient deux fois) dont Maiden a le secret...   

Si l'on ne peut s'empêcher de penser à Spinal Tap en voyant Maiden, c'est encore plus criant dans ce clip assez grotesque de Def Leppard, sorti un an avant Spinal Tap :

Def Leppard - Rock of Ages (1983)

Def Leppard + Iron Maiden, c'est tout Spinal Tap. D'ailleurs, le chanteur de Spinal Tap ressemble furieusement à l'un des guitaristes de Def Leppard, alors que le guitariste ressemble à Bruce Dickinson, chanteur d'Iron Maiden. 
Les deux premiers titres que j'ai mis de Maiden et Def Leppard (Prowler et Let it Go) ne sont pas "honteux", mais les choses se gâteront dès 1982, et ces deux groupes incarneront la dérive du hard-rock 80's : pompiérisme et travers du rock-prog pour Maiden, et - surtout à partir de 1987 - hard FM commercial (pléonasme) pour Def Leppard.  

On dit que les anglais sont excentriques... mais si le heavy-metal est anglais à la base, il donnera naissance aux EU à des groupes encore plus outranciers et grotesques dans leurs tenues. Rien d'étonnant en fin de compte dans un pays où le grand-guignol et le hard étaient déjà très liés dans les années 70, avec Alice Cooper et Kiss, et qui donnera naissance au "phénomène" Marilyn Manson. Dans les années 80, ce sera les pathétiques Manowar (j'en parlerai un peu plus loin), mais aussi les plus amusants W.A.S.P. et Mötley Crüe.

W.A.S.P. sera un des groupes les plus critiqués par les... WASP. Terme par lequel on désigne les "White Anglo Saxon Protestant", ces puritains qui voyaient déjà dans Elvis le diable et en seront pour leurs frais avec W.A.S.P., qui n'aura de cesse de les défier, traduisant W.A.S.P. par "We are sexual perverts". Ils ont sorti quelques "hymnes metal" très provocateurs, tel celui-ci :

W.A.S.P. - Animal (Fuck like a beast) (1982)

Ce n'est pas d'une subtilité exceptionnelle, mais c'est tout de même plus efficace et marrant que les dérives rock-prog soporifiques du metal ou la varièt' française. 

Mötley Crüe (glam-metal) est dans une lignée similaire :

Mötley Crüe - Looks that kill (1983)

Ils feront encore pire ensuite dans l'extravagance, à faire passer les travestis de chez Michou pour des modèles de classe, de distinction et de sobriété, comme dans ce clip d'une de leurs "fameuses" reprises : 

Mötley Crue - Smoking in the boys room (1985)

Du "glam metal"... mais au fur et à mesure, les chansons de Mötley Crüe se rapprocheront plus du hard FM que du metal. 


Vous n'avez encore rien vu... il y a bien pire que tout ça. En premier lieu, Helloween (dont la musique a été baptisée speed metal). Là, on touche vraiment le fond. Je retire ce que je disais au début sur ces groupes de metal boursouflés que je préfèrerais toujours à du Cabrel... et je ne comprendrais jamais comment on peut apprécier un truc pareil :

Helloween - Eagle fly free (1988) (All.)

Plus rien de bluesy, pas le moindre groove, une mélodie niaise comme c'est pas permis, une emphase risible... savoir que c'est un "classique" du metal, tiré d'un des albums référence du genre, ça en dit long sur le mauvais goût du milieu metal. Comme le succès rencontré précédemment par les deux horreurs suivantes :  

- Manowar - les "Conan le Barbare" du metal - en lice pour le concours du groupe le plus ridicule de l'histoire du rock (rien que pour leurs pochettes, ils méritent le titre) :

Manowar - Gloves of Metal (1983) (EU)
  
- Malmsteen - le Clayderman du metal - qui pompe et revisite le classique avec un étalage de virtuosité et un mauvais goût assez stupéfiant :

 
Yngwie Malmsteen - Far beyond the Sun (1984) (Nor.)

Si W.A.S.P., Mötley Crüe - et Marilyn Manson dans les années 90 - assument leur "mauvais goût" et en jouent ; Manowar, Helloween et Malmsteen, eux, sont consternants par leur sérieux, ne réalisant pas qu'ils sont à se tordre de rire... 

Le heavy-metal perdra beaucoup de l'urgence de ses débuts, il devient de plus en plus "mélodieux" et pompeux. Des titres de pur heavy-metal (je mets de côté le thrash), efficaces et violents, il faudra attendre 1990 pour en trouver un qui tienne ses promesses, avant que le genre ne se perde dans la boursouflure du metal progressif ou "symphonique". Et ce sont des vieux de la vieille qui raniment la flamme un court instant avec ce titre fracassant :

Judas Priest - Painkiller (1990)

L'influence du thrash-metal, un des dérivés majeurs du heavy dans les 80's est prégnante sur ce Painkiller tranchant comme une lame de rasoir. 

Le thrash-metal, c'est du metal en beaucoup plus lourd et agressif. Quatre groupes américains sont à l'origine du genre et le porteront à son "sommet" dans la deuxième moité de la décennie, avec pour apogée l'année 1986. 

Les plus célèbres sont bien bien évidemment Metallica. :  

Metallica - Master of Puppets (1986)

Contrairement à ce que disent la plupart des fans du genre, je pense que leurs titres phares ont plus mal vieilli que ceux de leurs rivaux, Megadeth, dont le leader a fait partie de Metallica au tout début et a été viré pour son mauvais caractère. Jusqu'à Rust in In Peace compris (1990), Megadeth a sorti pas mal de titres efficaces, tel : 

Megadeth - Peace Sells... but who's buyin (1986)

Anthrax est le plus "fun" des 4, préférant les gros riffs et refrains entraînants à la morbidité du style. Ils ont intégré quelques éléments rap dans certains de leurs morceaux, comme dans I'm the Man, très proche des Beastie Boys (ils comptaient l'enregistrer avec eux)  :

Anthrax - I'm the Man (1987)

Anthrax sont les plus "fun"... et Slayer les plus sombres, violents, puissants, et radicaux. J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de Reign in Blood, LE chef-d'oeuvre absolu du metal, l'album qui fait passer tous les autres groupes de metal pour des rigolos (ce qu'ils sont déjà pour les 9/10°) :  

Slayer - Postmortem (1986)

De toutes les vidéos lives et les clips que j'ai mis précédemment, celui-ci est le seul qui ne date pas des années 80 (c'est un concert assez récent). Car les titres du chef-d'oeuvre du metal étaient bien trop violents pour être en "heavy-rotation" sur MTV ou être filmé dans de bonnes conditions par la chaîne. Le thrash a été plébiscité par une partie de la jeunesse "rebelle", mais n'a pas eu les honneurs des grands médias, comme une bonne partie du metal (et je ne parle même pas de la France...) Peu de chances de tomber sur du Slayer ou du Metallica en 1987 en allumant votre auto-radio, même aux USA. C'est surtout le hard-rock, dans son insupportable version 80's, le hard FM, qui touchera le jackpot.

Hard FM 

Le metal a progressivement vidé le hard de ses racines blues (ce qui lui a valu, comme le punk, d'être "adopté" par quelques jeunes fachos heureux de trouver une musique agressive qui ne doit plus grand chose aux musiques noires), mais le hard FM continuera à employer quelques éléments bluesy, surtout dans ses riffs. Cependant, on sera très très loin de l'intensité électrique du titre d'ACDC que j'ai mis au début de l'article. 

Il n'est pas toujours évident de distinguer le hard FM du rock FM (Toto, Journey). Pour faire simple, disons que dans le hard FM, les musiciens prennent des poses plus ridicules que dans le rock FM et ont généralement les cheveux plus longs. Musicalement... je ne saurais trop dire, pas certain qu'il y ait beaucoup de musique dans ces styles. Peut-être un petit quelque chose au niveau du son. Les guitares et la batterie sont un peu plus "puissantes", mais rien de très agressif. Le projet du hard FM repose entièrement sur le fait de séduire le grand frère avec des titres efficaces et pêchus, et la petite soeur avec des ballades mielleuses et un chanteur sexy.

Les ballades, parlons-en... sans doute le pire du hard 80's. Comment reconnaître quelqu'un qui ne connaît pas grand chose à la musique ? Si vous lui parlez de hard il vous dira "le hard, c'est trop agressif pour moi... mais faut reconnaître qu'ils savent écrire de très jolies ballades". Les ballades "hard" des années 80 (power-ballads) sont indéfendables. D'une mièvrerie qui n'a rien à envier aux pires horreurs des Céline Dion, Lara Fabian et autres Natacha St Pier.  

Une des premières power-ballads des années 80 à remporter un énorme succès est Still Loving You de Scorpions, qui semble presque honorable (j'ai bien dit presque) face à celles qui suivront. Les power-ballads de groupes hard FM ou pseudos-metal vont truster les premières places des charts américains dans la 2° moitié des années 80.   
Deux exemples affligeants de power-ballads à succès :

Warrant - Heaven (1988)

Si vous arrivez à écouter ce Heaven en entier sans vomir, je vous tire mon chapeau. Si vous êtes maso, une autre ballade écoeurante :  

Def Leppard - Love Bites (1987)

Après Van Halen dans la première moitié de la décennie, deux groupes vont connaître un énorme succès et "symboliser" ce hard FM :

- Bon Jovi. Leur single Runaway les propulse en haut de l'affiche :

Bon Jovi - Runaway (1984)

De 1985 à 1987, ils deviendront le groupe le plus célèbre de la planète, sauf en France. Pour être honnête, je ne sais pas si l'on gagnait au change, en 1986, Goldman, Indochine et Balavoine sont en tête des ventes d'albums en France, et aucune trace de Slippery When Wet, l'immense succés planétaire de Bon Jovi.  

Bon Jovi - Livin'on a Prayer  (1986)

- Def Leppard (ils sont de tous les bons coups - ou mauvais, selon d'où l'on se place), qui avait déjà connu la gloire en 1983 avec Pyromania, album qui restait encore assez "metal". Ils délaissent le metal pour le hard FM avec l'album suivant, Hysteria (1987), qui connaîtra un succès monstre, devenant un des albums les plus vendus de l'histoire... sauf - vous ne devinerez jamais où - ...  en France ! Où personne ne semble jamais en avoir entendu parler. Deux de leurs énormes tubes : 

Def Leppard - Pour Some Sugar on me (1987) (Ils ont sans doute voulu faire leur propre "We Will Rock You")

Def Leppard - Animals (1987)

Mon propos initial était de parler d'Appetite for Destruction, et je pense pouvoir m'enorgueillir d'avoir réussi une des plus longues digressions de l'histoire des blogs, mais il fallait bien ça pour arriver à défendre Guns N'Roses. 
Le contexte de la sortie d'Appetite... c'est donc toute la pop commerciale à synthés de l'époque, le heavy-metal pompier, le hard FM et les power-ballads.
Albums surproduits, sons de guitares polissés dans le metal et le hard FM ; le rock accessible au grand public s'est très nettement débarrassé du blues, du groove, de la sueur, des tripes, des impuretés et de ces sons "crades" qui sont pourtant l'essence du rock et du hard (Hendrix, Led Zep). S'il sera beaucoup pardonné à Guns N'Roses, c'est qu'eux ont su remettre au goût du jour pour le grand public ces éléments et ces racines bluesy.
Si vous ne l'avez pas fait (et je vous comprends...) écoutez au moins 30 secondes du risible Animals de Def Leppard ci-dessus avant le titre ci-dessous. Ou, mieux, le "méga-tube" Here I go Again de Whitesnake. Enfin, je dis mieux, c'est façon de parler. Car il est difficile de faire pire. Ce clip est l'un des plus ridicules que j'ai pu voir - tous genres confondus - même s'il y a une rude concurrence à ce niveau dans le hard FM. A ne pas louper, donc :

Here I go Again de Whitesnake (1987)

Cela vous permettra de mieux apprécier la hargne et l'électricité de Guns'n'Roses, un vrai vent de fraîcheur rock'n'roll dans ces foutues années 80 :

Guns N'Roses - You're crazy   


Et pour les boulimiques qui n'auraient pas eu leur dose de vidéos, un dernier pour la route, le clip de It's so easy :

Guns N'Roses - It's so Easy (1987)


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