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Classements d'albums

13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 20:26

gorecki-symphonie.jpg

gorecki-quartet.jpg 

 

 

C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris la mort d'un de mes compositeurs modernes favoris, le polonais Henryk Gòrecki. Moderne, ou plutôt "postmoderne", car Gòrecki était un des musiciens les plus intéressants de cette esthétique.

 

Le postmodernisme, en musique, c'est un certain refus de l'abstraction, de l'atonalité, du sérialisme, et un retour à la tonalité, aux échelles modales, à des écritures du passé. A l'opposé d'un Adorno (le plus célèbre théoricien de la musique du XX°), l'esthétique postmoderne ne considère pas qu'il faille sans cesse avancer pour créer une musique nouvelle, mais n'hésite pas à intégrer et mélanger des éléments musicaux anciens (du Moyen Age, de la période classique etc...) à d'autres plus contemporains. 

 

Il est particulièrement difficile pour de non-initiés de se plonger dans la musique abstraite, atonale et sérielle de la plupart des compositeurs du XX°, mais celle des compositeurs postmodernes tels Arvo Pärt, Gorecki ou Penderecki est très abordable (même s'ils ont, à leurs débuts, écrit de la musique sérielle). Tout simplement parce qu'on y retrouve nos bons vieux repères musicaux que sont les tonalités ou les modes. Bien entendu, ce n'est pas du goût de tous les mélomanes, les plus élitistes méprisent ce qu'ils considèrent comme un retour en arrière... et ont les oreilles qui sifflent à l'écoute de ces musiques si peu dissonantes.

 

Alors si la musique contemporaine vous laisse d'ordinaire de marbre, essayez au moins Gòrecki... pour se faire, une petite sélection de ses meilleures oeuvres :  

 

Symphonie n°3 (1976)

 

La plus célèbre de ses oeuvres. Elle a connu un succès inattendu (pas banal de voir une oeuvre de musique contemporaine rentrer dans le top 50 britannique), mais parfaitement justifié. Une oeuvre poignante, envoûtante d'une indépassable mélancolie.

   

Symphonie n°3

 

(Malheureusement, on ne trouve pas sur deezer la meilleure version, celle de David Zinman avec le London Sinfonietta et Dawn Upshaw au chant.)

 

Quatuors à cordes

 

Mes oeuvres favorites de Gòrecki, surtout les 1 et 2 (j'en parlais d'ailleurs brièvement dans ma chronique de l'album de Bjarnason). Là, on trouve sur deezer les versions de référence, par le Kronos Quartet.

 

Quatuor n°1 "Already it is Dusk" et n°2 "Quasi una Fantasia"

 

Quatuor n°3 "... Songs are Sung" 

 

Son "Miserere" très grégorien... et, à la suite, d'autres belles oeuvres vocales, inspirées notamment du folklore polonais : Miserere.

 

Enfin, le Kleines Requiem Für Eine Polka, le Concerto pour Clavecin et orchestre à cordes et Good Night, sur un même album.

 

 

('J'aurais dû bosser dans le marketing... je sais instinctivement ce qu'attend le public : quoi de mieux, ce jour de détente et de farniente, d'allumer son pc, se rendre sur mon blog et y entendre parler d'un compositeur polonais mort en écoutant ses musiques tristes et contemplatives... bon dimanche à tous...)  

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 16:45

Après un long mois d'absence, me voilà de retour, avec une connexion Internet qui fonctionne. Hallelujah !

 

Le seul avantage de se retrouver plus d'un mois sans connexion... c'est de revenir à ses "bons vieux albums" au lieu de passer son temps à écouter toutes les nouveautés médiocres disponibles sur le net. J'en ai notamment profité pour me faire une petite cure de musique russe. Et pour marquer le coup et revenir "en fanfare" (mais pas tzigane, je voudrais éviter de me faire à nouveau expulser du net), rien de tel que Moussorgski. Avec un passage qui, s'il n'est pas son plus célèbre, est sans conteste un de ses plus saisissants, un choeur de l'acte IV de son génial opéra Boris Godunov (1872). Un choeur... monstrueux.Toute la puissance, le souffle, la force rythmique et la noirceur dont peut être capable la musique russe. Un tourbillon sonore infernal et jubilatoire. A écouter très fort, au casque par exemple ; l'impression qu'une armée de cosaques vient débouler à toute allure entre vos deux oreilles est garantie.

 

 

Découvrez la playlist Boris avec Claudio Abbado

 

 

En prime, la très belle introduction de l'Acte IV, une pièce courte, mais une de mes favorites depuis longtemps.

 

L'interprétation d'Abbado que l'on trouve sur deezer est à mon sens la meilleure... mais, bizarrement, tous les passages de l'opéra sont doublés sur leur site, impossible de l'écouter de bout en bout (j'en ferais sans doute une playlist avec les meilleurs passages).  

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 17:26

Prendre un thème classique et le réorchestrer, l'adapter, en livrer une version fantaisiste, c'est assez courant et facile, on ne compte plus les exemples.

Mais faire l'inverse - prendre un thème populaire et l'arranger dans le style d'un compositeur classique - est beaucoup plus compliqué. C'est ce qu'a fait le comédien, musicien et compositeur Dudley Moore dans la perle d'humour musical ci-dessous.

 

Il part du thème de cette très célèbre chanson populaire du début du XX° siècle, "Colonel Bogey March" ("Hello le Soleil brille") - un thème que j'ai toujours trouvé très irritant ceci dit - immortalisée dans le film Le Pont de la Rivière Kwaï, et le joue dans le style des sonates de Beethoven. Evidemment, mieux vaut connaître le jeu de piano et le style de Beethoven pour apprécier à sa juste valeur ce travail aussi drôle que subtil, mais même sans cela, on s'y retrouve... et comment résister à cette parodie de final beethovenien, avec ces "codas à rallonge", qui semblent ne jamais vouloir se terminer et où Beethoven n'hésite pas à rajouter de nouveaux éléments et à continuer à monter en intensité... Du grand art comique.

 

Si vous ne connaissez pas ce célèbre thème (qui, lui, n'est certainement pas du grand art) voir ici.

 

 

Dudley Moore / Beethoven :

 

 

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