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Classements d'albums

4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 08:18

Alexandre Scriabine (1872-1915) - Etude Op. 8 n°12 en ré# mineur (1894-1895)

 

Les 12 études Op. 8 de Scriabine ont été composées en 1894-1895

 

Histoire de bien commencer la semaine, chaque lundi, je compte vous proposer un morceau en écoute, un morceau qui n'est certes pas un "tube" que tout le monde connaît (ça n'aurait pas grand intérêt), mais qui n'a rien à envier aux musiques les plus célèbres de l'histoire. Il y en aura sans doute dans tous les styles, même si le classique et le jazz seront privilégiés. Faire découvrir le classique et le jazz reste une de mes obsessions, mais le problème qui se pose régulièrement à moi lorsque je tente de le faire ici, c'est que toute tentative d'explication peut avoir tendance à mettre de la distance entre ces musiques et des auditeurs peu habitués au classique, qui craignent sa réputation de musique trop intellectuelle ou austère... alors qu'il n'y a aucun besoin d'intellectualiser la musique classique pour la comprendre et l'aimer, elle n'est pas moins sensuelle / sensorielle / émotionnelle que n'importe quelle autre musique... Pas besoin de mots ou de quelconques explications pour vibrer aux émotions fortes que peut procurer l'écoute de la pièce que je vous propose aujourd'hui. Et quels mots pourraient être à la hauteur de cette musique ? 

 

La dernière fois que j'ai ici parlé de classique, il s'agissait d'une brève pièce virtuose et tourmentée pour piano, écrite en 1896, d'un compositeur russe post-romantique, interprétée par Nikolaï Lugansky (le moment musical n°4 de Rachmaninov)... pour changer, voilà aujourd'hui une brève pièce virtuose et tourmentée pour piano, écrite en 1895, d'un compositeur russe post-romantique, interprétée par Nikolaï Lugansky. La fameuse étude Op. 8 n°12 de Scriabine.

 

Par NikolaÏ Lugansky

 

 

Avec un son d'un peu moins bonne qualité (mais une magnifique interprétation), le grand Evgeny Kissin (j'ai justement eu le privilège de l'entendre jouer cette étude en concert il y a peu...)  

 

 

 

Les Etudes de Scriabine en écoute sur grooveshark

 

 

 

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19 août 2013 1 19 /08 /août /2013 18:16

musique-grece-antique.jpgLa musique abolit les frontières… les frontières géographiques et les barrières de la langue, car même sans comprendre un traître mot du dialecte de peuplades éloignées, nous pouvons être sensibles à leurs musiques (bien évidemment, nous ne l’appréhendons pas forcément de la même manière). Frontières géographiques, mais aussi frontières temporelles. Par la musique, nous pouvons nous « connecter » à un monde sonore lointain, entendre ce qu’entendaient nos ancêtres plusieurs millénaires auparavant. Et, de ce point de vue, qu’y a-t-il de plus fascinant que de se plonger dans la musique de l’antiquité ? Se plonger dans la musique préhistorique, peut-être… mais nous n’avons actuellement aucun moyen de savoir à quoi elle ressemblait réellement. Tout juste pouvons-nous déduire quelques gammes des types d’instruments utilisés par les hommes préhistoriques. Mais si nous ne pouvons pas non plus prétendre être capable de reproduire la musique de l'antiquité telle qu’elle était, nous pouvons déjà nous en rapprocher bien mieux que de celle de la préhistoire… Instruments, gravures, peintures et textes d’époque sont à même de nous fournir suffisamment d’indications pour cela… même s’il faut accepter que nous ne pouvons la retranscrire avec exactitude. Il existe quelques fragments de « partitions » d’époque (essentiellement de musique grecque antique, celle pour laquelle nous disposons de plus d’informations), avec une notation qu'il est possible de déchiffrer et saisir en partie, mais il reste beaucoup d’inconnues, et, ainsi, une bonne dose d’interprétation et d’extrapolation…

La première partition complète de musique antique découverte, l’Hymne à Apollon :   

Ensemble Kérylos – Premier Hymne Delphique à Apollon

 

Je vous ai fait une playlist « musiques de l’Antiquité », un voyage musical dans le temps à partir de morceaux particulièrement envoûtants et plutôt accessibles, idéal pour une première approche :

 

 

Sélection d’albums de musique de l’Antiquité :

Egypte 

Rafael-Perez-Arroyo---Ancient-Egypt-Music-in-the-Age-of-th.jpg

Rafael Pérez Arroyo - Ancient Egypt : Music of the Age of the Pyramids   

Soliman-Gamil---The-Egyptian-Music.jpg

Soliman Gamil – The Egyptian Music

La musique de l'album de Pérez Arroyo me semble parfois un peu trop proche de la musique du Moyen Age, j'ai tendnace à penser que celle de Soliman Gamil est plus "réaliste"... mais ce n'est que mon impression, Rafael Pérez Arroyo est spécialiste de la musique de l'Egypte ancienne, pas moi (son site web est d'ailleurs très bien fait).  

Grèce

Les deux albums qui, il y a une quinzaine d'années, m'ont fait aimer les musiques de l'antiquité :

Petros-Tabouris.jpg

Petros Tabouris - Secular Music of Greek Antiquity 

Gregorio-Paniagua---Musique-de-la-Grece-Antique.jpg

Gregorio Paniagua - Musique de la Grèce Antique 

Je vous conseille aussi :

Conrad Steinmann, Ensemble Melpomen - Ancient Greek Music,

Le site de l'ensemble Kérylos, dirigé par Annie Bélis, une des grandes spécialistes de la musique grecque antique.

Deux articles pour s'initier à la musique grecque antique :

 

Musicam Scire

Archéologie expérimentale, la musique grecque antique retrouvée

Rome

Si l'antiquité romaine est plus proche de nous que l'antiquité grecque, nous connaissons beaucoup moins bien sa musique. L'ensemble Synaulia s'est spécialisé dans la musique de la Rome antique :

Synaulia---Music-from-Ancient-Rome.jpg

Synaulia - Music from Ancient Rome

 

Pourquoi pas de musiques de Mésopotamie ou de l'antiquité chinoise ? Tout simplement parce que je n’en ai pas trouvé d’extraits musicaux. Mais cette page sera actualisée en fonction des nouvelles découvertes dans le domaine des musiques de l’antiquité…

A lire en complément :

Un article assez simple et concis sur la musique de l'antiquité : le coin du musicien.  

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4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 22:26

Le 4° des Moments Musicaux (en mi mineur, Op. 16, composé en 1896) de Sergueï Rachmaninov est un exercice de haute volée. Non pas pour sa virtuosité, aussi spectaculaire soit-elle, mais parce que Rachmaninov touche ici à l’extrême du romantisme et de la virtuosité, sans ne jamais tomber dans leurs excès :

A la main gauche : un tourbillon ininterrompu (ou presque) de sextolets. Œuvre virtuose pour la main gauche, mais qui n’a pas une note en trop. On connait les dérives de la virtuosité, trop souvent employée comme poudre aux yeux, comme moyen de masquer un manque d’idées musicales et de musicalité. Mais ici, la virtuosité est au service de l’œuvre, pas l’inverse. Elle n’est pas un artifice, bien au contraire, elle nous entraîne toujours plus profond, et avec une remarquable intensité, dans cet abîme de tourments et de fièvre romantique.  

A la main droite : un thème romantique, poignant sans verser dans le sentimentalisme sirupeux ; affirmé voire héroïque, mais en aucun cas pompier. Un thème qui sait rester digne. Digne comme le sont toujours les interprétations de l’excellent Nikolaï Lugansky, incontournable lorsqu’il est question de Rachmaninov :  

 

Les 6 moments musicaux de Rachmaninov sont en écoute sur Grooveshark (voir aussi leur page wikipedia) 

Comment parvenir à faire aimer des œuvres classiques à un public qui connaît peu ou mal cette musique, ou qui reste conditionné par quelques clichés (musique aristocratique, guindée, poussiéreuse, ennuyeuse, trop complexe, trop sérieuse et tout ce genre de conneries…) Une question que je me pose à chaque fois. Je pourrais aller au plus simple, parler de mon expérience très personnelle de cette musique, vous dire par exemple que cette pièce de Rachmaninov est une des plus belles et captivantes que je connaisse. Elle fait partie des quelques œuvres qui ont fait naître ma passion pour le classique (et pour la musique russe). C’est ce Moment Musical n°4 qui m’a vraiment permis de comprendre ce que devait être la virtuosité. Guitariste débutant à l’époque, j’étais, comme à peu près tout musicien débutant, fasciné par la virtuosité. Il m’a fallu la découverte de cette pièce pour enfin réaliser que la virtuosité n’avait de sens qu’entièrement au service de l’œuvre, jamais pour elle-même.

Cependant, la question que je me pose en partageant cette œuvre ici est moins « comment vous la faire aimer » que « comment ne pas l’aimer » ? J’ai beaucoup de mal à imaginer qu’on puisse rester insensible face à une telle œuvre. Une prof de piano qui vous martyrisait quand vous étiez petit ? Une allergie à la musique classique ? La mafia russe a massacré un de vos proches ? Trop psychorigide pour accepter de plonger dans les émotions et tourments romantiques ? Bref, si ce moment musical n°4 vous laisse de marbre, n’hésitez pas à me le dire, voire m’en donner les raisons…

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