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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 20:05

Pour bien commencer cette nouvelle année… retournons un siècle en arrière. En 1914, Scriabine (j’ai déjà parlé de l'Etude op.8 n°12) compose une de ses dernières œuvres, et une de ses plus fascinantes, la pièce pour piano Vers la Flamme. Il est possible que 2014 soit aussi l’année du centenaire de quelques événements historiques d’importance, mais on ne se refait pas : pour moi, c’est avant tout l’année du centenaire de Vers la Flamme.    

Cette œuvre n’est certes pas une des plus faciles et accessibles du répertoire classique. Cette œuvre n’est certes pas la plus joyeuse, sexy ou funky pour vous souhaiter une bonne année... mais si vous êtes familier de ces pages, vous ne vous attendiez tout de même pas à ce que je débute cette nouvelle année par du Daft Punk, non ? (dans un siècle, qui se souviendra de Daft Punk ?)

La flamme dont il est ici question n’est bien évidemment pas celle d’un joli petit feu de cheminée… Scriabine, compositeur très mystique, a eu une « vision apocalyptique », voyant, selon ses propres termes, des « flammes cosmiques » se fondre dans « l’embrasement final de l’univers ». L’œuvre idéale, donc, pour bien débuter l’année… je ne suis pas parano, mais bon, si l’on parvient à terminer 2014 en évitant « l’embrasement final de l’univers », ce ne sera déjà pas si mal…

Vers la Flamme ne sera sans doute jamais un des "tubes" de la musique classique, mais c’est un chef-d’œuvre incontestable, une œuvre remarquable de cohérence, d’architecture, d’intelligence, de puissance expressive. Elle débute de manière très contemplative, presque désolée, avec ses accords lents et son thème hésitant. Puis, comme un feu qui commence à prendre, son mouvement s’accélère, pour amener à la dernière partie, d’une grande intensité, avec tremolo, trilles (notes alternées jouées très rapidement), et accords percussifs.

Trois versions de l’œuvre, commençons par une des versions de référence, celle de John Ogdon :

Scriabin – Vers la Flamme, op. 72

 

En écoutant des vingtaines de versions sur youtube, j’en ai découvert une qui m’a particulièrement plu, celle de Charles Richard-Hamelin :  

 

J’aurais pu débuter par une des plus acclamées, celle du grand Vladimir Horowitz (une de ses dernières apparitions), mais je ne voulais que vous la découvriez en regardant un pianiste jouer… parce que cela risquait de vous faire passer à côté d’une part de sa force poétique et d’être plutôt absorbé par la technique et la virtuosité pianistique. Mais si vous la connaissez, ou si vous avez entendu une des deux pérécédentes, je ne peux que vous conseiller de la voir aussi interprétée par Horowitz :  

Vladimir Horowitz – Vers la Flamme  

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 11:59

Franz-Liszt.jpgPoème Symphonique n°10 (inspiré par la pièce de Shakespeare)

Créé en 1858, révisé ensuite plusieurs fois, sa forme définitive date de 1876

 

J’évoquais le Hamlet de Liszt dans le précédent article, c’est l’occasion de vous le faire écouter, d’autant que cette œuvre est assez peu jouée actuellement. Il faut dire qu’elle n’est sûrement pas la plus accessible de Liszt : beaucoup de gravité et de noirceur, pas de joli thème chantant.

Dans l’article sur les bandes originales, j’intégrais le cas du Poème Symphonique en parlant de « Musique de film sans film », « bande originale sans images ». Hamlet en est une bonne illustration, c’est même une œuvre assez moderne : atmosphérique par endroits, très puissante et nerveuse à d’autres, toujours dans un registre sombre ou mélancolique, ce qui est très caractéristique des BO de films actuels. L’important n’est ici pas de séduire l’auditeur avec de belles mélodies, mais de créer une ambiance, illustrer la psychologie des personnages (passages tourmentés pour Hamlet, plus doux et rêveurs pour Ophélie – à 5’00 notamment, avec les bois et le violon solo). 

Ce n'est certes pas l'oeuvre idéale pour s'initier au classique, ni même à Liszt (non pas pour des questions de qualité, mais d'accessibilité), si vous découvrez Liszt, je vous conseille de commencer par sa Rhapsodie Hongroise n°2.   

Hamlet de Liszt par Bernard Haitink et le London Symphonic Orchestra :  

 

Orchestre : 2 flûtes, piccolo, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, tuba, timbales, percussions, cordes.

Pour découvrir d’autres versions du Hamlet de Liszt, c’est par ici.  

La partition, libre de droit, sur free scores

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18 novembre 2013 1 18 /11 /novembre /2013 17:06

Après Scriabine, et pour sortir un peu d’un répertoire XIX° - XX° par des compositeurs germaniques, russes ou des pays de l’Est ; une sonate du compositeur italien et baroque Domenico Scarlatti (fils d’Alessando Scarlatti, autre grand compositeur baroque). Domenico est né en 1685, comme Bach et Haendel (une bonne année pour la musique, donc…), et il est mort en 1757 (soit un an après la naissance de Mozart). Il a excellé dans le genre qu’est la sonate (pour clavecin), se distinguant par son inventivité et ses audaces (à tel point que certaines de ses dissonances ont été « corrigées » par des éditeurs qui les prenaient pour des erreurs). Les sonates baroques ne sont pas les sonates classiques ou romantiques en 3 mouvements, celles de Scarlatti sont en un seul mouvement (et souvent relativement brèves), ce pourquoi il a pu en composer… 555. Le « K. » qui se trouve devant les sonates de Scarlatti est l’initiale de Kirkpatrick, celui qui les a répertoriées et cataloguées.

Il y a tant de sonates de Scarlatti que j’aimerais vous faire écouter… ce sera, un jour ou l’autre, l’occasion d’une longue playlist, en attendant, j’aimerais mettre en valeur une des plus marquantes, la sonate K. 141 en ré mineur.

Une belle version par Aline d'Ambricourt (extrait du documentaire musical "Domenico Scarlatti l'Intemporel")

 

La version, pour piano, interprétée (avec un tempo particulièrement rapide) par la grande pianiste argentine Martha Argerich :

 

 

 

La page wikipedia de Domenico Scarlatti

 

 

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