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Playlist 2020

Classements d'albums

2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 12:24

john-barry.jpgAvec la disparition de John Barry, ce n'est pas simplement un des plus grands compositeurs de musiques de films nous quitte, mais un des musiciens les plus marquants du XX° siècle. Un musicien capable de fédérer autant les amateurs de classique que de jazz et de rock. Grands orchestres, cordes romantiques, cuivres "barrissants" (c'est le cas de le dire), thèmes accrocheurs et mélodies mélancoliques, atmosphères mystérieuses, swing, ajout de de guitares électriques et synthétiseurs aux orchestres dans les musiques de films (ce qui n'était pas courant à l'époque).... voilà, en gros, ce qui caractérise le "style Barry".

 

 

 

 

Si je ne devais garder qu'un morceau de John Barry, ce serait le somptueux Space March (Capsule in Space), tiré de You Only Live Twice. une grandiose, envoûtante, cosmique et puissante marche funèbre :

 

 

 

 

 

C'est bien entendu par la musique des James Bond que Barry restera le plus célèbre (et celle de la série Amicalement Vôtre). Pourtant, ce n'est pas lui qui a écrit le fameux thème principal de Bond, même si c'est son orchestration qui restera. On doit ce thème à Monty Norman, avant que Barry ne l'adapte et devienne le compositeur des James Bond, du premier au début des années 60 jusqu'à la fin des années 80.

 

Mais si je devais vous conseiller une BO de John Barry, ce serait plutôt les moins connues Boom! (film de Joseph Losey de 1968), ou The Chase (Arthur Penn, 1966).

 

En écoute sur deezer :

Boom !

The Chase

 

 

Comme Ennio Morricone, John Barry est un des rares grands compositeurs de musiques de films qui a su vraiment créer un "style", un style immédiatement reconnaissable, et qui a influencé des musiciens de tous les horizons.

 

Le meilleur exemple, à mon sens, est celui de Portishead, notamment leur 2° album "éponyme". Les cordes sur Humming, en particulier, et, surtout, l'orchestration du magnifique All Mine, un des plus bel hommage qui soit à la musique de John Barry :     

 

 

 

 

 

Je vous ai concocté une longue playlist, non pas un "Best-of John Barry" comme on en trouve de toute façon beaucoup, avec de célèbres BO qui ne sont pas toujours ses plus intéressantes (je ne suis pas fana de celles d'Out of Africa ou Danse avec le Loups), mais plutôt ses morceaux les plus captivants, les plus caractéristiques de son style, afin de vous plonger au mieux dans son univers :

 

 

Playlist John Barry

 

 

Barry est mort subitement, d'une crise cardiaque, mais sa musique restera le plus longtemps possible, espérons-le. Si les James Bond venaient à tomber dans l'oubli, ce ne serait pas une perte immense pour le 7° art, l'essentiel est que l'on n'oublie pas leurs musiques...   

 

   

 

 

 

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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 09:22

LLITE-~1

SHUTTER-ISLAND  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans-ses-yeux.jpg

A-20SERIOUS-20MAN-20AFF.jpg                                                                                            

 

1. Brooklyn's Finest - Antoine Fuqua
2. Shutter Island - Martin Scorsese

3. Dans ses Yeux - Juan José Campanella
4. A Serious Man - Joel & Ethan Coen

5. Green Zone - Paul Greengrass

6. Armadillo - Janus Metz

7. The Social Network - David Fincher 

8. Ajami - Scandar Copti / Yaron Shani 

9. Bad Lieutenant - Werner Herzog
10. Inception - Christopher Nolan

11. The Ghost Writer - Roman Polanski

12. Oceans - Jacques Perrin

13. Le Braqueur - La Dernière Course - Benjamin Heisenberg

14. Dog Pound - Kim Chapiron

15. Four Lions - Chris Morris

 

 

Ensuite :

 

The Town - Ben Affleck

Buried - RodriguoVortés 

Fair Game - Doug Liman

Monsters - Gareth Edwards (II) 

The Killer Inside Me - Michael Winterbottom 

When You're Strange -Tom DiCillo

Iron Man 2 - John Favreau 

Predators - Nimrod Antal 

Alice au Pays des Merveilles - Tim Burton

Sherlock Holmes - Guy Ritchie

Invictus - Clint Eastwood

Robin des Bois - Ridley Scott

Crazy Heart - Scott Cooper

Le Livre d'Eli - Albert Hughes, Allen Hughes 

The Crazies - Breck Eisner

 

 

2010 ne restera pas comme une grande année cinéma. Il y a bien eu quelques bons films, et même quelques très bons films (cf. les 4 affiches ci-dessus), mais s'il fallait résumer l'année cinéma en un mot, ce serait... déception. Des idées intéressantes pas toujours bien exploitées, et des films qui commencent plutôt bien mais s'étiolent par la suite.

 

 

Dans la catégorie "films qui ne tiennent pas toutes leurs promesses" :

 

- Invictus. Après les remarquables Mémoires de Nos Pères, Lettres d'Iwo Jima, L'Echange et Gran Torino, on était en droit d'attendre un nouveau grand film d'Eastwood... une belle idée que de revenir sur ce moment fort de l'Afrique du Sud, avec un Morgan Freeman idéal pour jouer le rôle de Mandela... le film n'est ni mauvais, ni raté, mais il ne décolle jamais vraiment, et pêche par excès de bons sentiments. Un petit Eastwood...

 

- Inception. The Dark Knight a réussi le difficile pari de séduire le grand public comme les critiques, le nouveau Christopher Nolan ne pouvait alors que susciter de grandes espérances. Espérances d'autant plus fortes que la campagne médiatique qui a précédé sa sortie le présentait comme un film fascinant, d'une intelligence rare pour un blockbuster. L'idée de départ est excellente, sa mise en oeuvre... un peu moins. Le film a largement été débattu chez Benjamin F, et si je peux comprendre les critiques émises par Ska ou Thom, je suis tout de même plutôt de l'avis de Benjamin... Inception n'est pas le chef-d'oeuvre annoncé, mais il reste nettement au dessus de la moyenne des films à gros bugets. Mention spéciale à la musique d'Hans Zimmer, que l'on retrouve pourtant à cachetonner sur de grosses productions hollywoodiennes, mais qui semble avoir trouvé en Nolan un cinéaste qui l'inspire vraiment. The Dark Knight, Batman Begins et Inception doivent beaucoup à la musique de Zimmer, qui leur donnent une gravité, une mélancolie, et de la profondeur qui plongent le spectateur dans une ambiance envoûtante... 

 

- When You're Strange. Je n'apprendrais rien à ceux qui me lisent régulièrement en disant que je suis un grand fan des Doors. Un documentaire sur le groupe, réalisé par Tom DiCillo, je ne pouvais que m'y précipiter et le suivre avec le plus grand intérêt. Mais il manque tout de même d'âme et se contente d'une chronologie factuelle trop froide pour emporter l'adhésion.        

 

- Alice Au Pays des Merveilles. Sur le papier, un Alice au Pays des Merveilles par Tim Burton, on signe tout de suite. Pourtant, malgré quelques bonnes scènes et une Helena Bonham Carter parfaite en reine cruelle, le résultat est loin d'être à la hauteur de ce qu'aurait fait un Tim Burton inspiré. Le pire étant sans doute cette "grande bataille finale" inutile et puérile...  

 

- Four Lions.  Une excellente idée de départ, mais le film tourne trop vite à la grosse farce, cf. ma chronique ici.    

 

- Océans. Sur grand écran, rien de tel qu'un voyage au coeur des océans. Le film tient une partie de ses promesses, on y voit quelques très belles images, des créatures étonnantes... mais il n'est pas exempt de défauts... Des dialogues assez pauvres, un scénario bancal, des acteurs peu concernés (en particulier les sardines), ou en roue libre (les dauphins)... Plus sérieusement, je trouve qu'il manque un petit quelque chose au film. J'ai l'impression d'avoir vu pas mal de documentaires animaliers plus prenants et captivants, même si Océans est tout de même très recommandable.

 

- Monsters. Un film de SF intimiste, plus proche d'un film d'auteur que du cinéma spectaculaire habituel dans le genre, voilà une idée plutôt réjouissante. Le film fonctionne pas mal, surtout dans sa première partie, mais le mélange des genres a ses limites... Monsters n'a pas la profondeur, la radicalité ou l'originalité d'un bon film d'auteur, ni la tension ou l'efficacité des bons films SF / Epouvante. 

   

- Robin des Bois. Qu'on l'aime ou pas, Gladiator avait marqué les esprits à l'époque, et donné un nouveau souffle aux péplums à grand spectacle. Le retour du tandem Ridley Scott - Russell Crowe pour un Robin des Bois plutôt sombre et dur, loin des galipettes d'Errol Flynn en collant, n'avait peut-être pas de quoi laisser espérer un chef-d'oeuvre, mais au moins de passer un bon moment. D'autant plus que Ridley Scott comptait non pas nous resservir l'histoire que tout le monde connaît, mais ses origines. Et pourtant, le film manque... de souffle. Rien de vraiment passionnant, l'histoire est plate, et le film au fond plus terne que réellement sombre, à l'image de Russell "Droopy des Bois" Crowe, qui a plus que jamais l'air profondément déprimé à chaque plan, quoi qu'il lui arrive. La Marianne "énergique et volontaire" incarnée par Cate Blanchett relève un peu le niveau, mais ne sauve pas le film.

 

- Fair Game. Plutôt un bon film et, pour une fois, je ne suis pas vraiment d'accord avec la conclusion de l'ami Systool (lire sa chronique, ici). Car s'il est vrai que pour nous, français, les mensonges de l'administration Bush sur les armes de destruction massive en Irak sont connus et critiqués depuis longtemps, c'est beaucoup moins le cas aux EU. Une bonne partie des américains ont continué à croire à ces mensonges, ou imaginé que le gouvernement s'était certes trompé, mais était au moins de bonne foi. Ce que démonte totalement ce film engagé assez fort, qui accable à tous points de vue l'administration Bush, mais souffre aussi de longueurs, et se délite un peu sur la fin. Plutôt que de penser, donc, que le cinéma américain tarde un peu à évoquer les zones d'ombre de la politique des EU, il me semble toujours très réactif. En France, il faut attendre au moins 30 - 40 ans (cf. guerre d'Algérie)... mais c'est vrai qu'en France, depuis 30 ans, on a la chance d'avoir des gouvernants irréprochables, les politiques qu'ils mènent n'ont fort heureusement pas la moindre zone d'ombre...

   

 

 

 

Dans la catégorie "ça commençait bien,  pourtant..." :

 

- Buried. Un film qui se déroule entièrement dans un cercueil étroit, avec comme seul contact avec l'extérieur un téléphone portable, fallait oser. Et le film est plutôt réussi et captivant... malheureusement, avant même d'entrer dans la salle, en connaissant le sujet, on peut très facilement imaginer le dénouement... et sans surprise, c'est bien celui auquel on pouvait s'attendre.  

  

- Crazy Heart. Jeff Bridges est parfait en vieux chanteur de country marginal et désabusé. On le suit avec intérêt galérer au début du film, puis une histoire d'amour un peu trop convenue et un trop plein de bons sentiments finissent par plomber le film. Remplacer le whysky par du lait fraise, c'est peut-être le meilleur moyen de sauver sa vie de famille et sa santé, pas de faire un bon film... 

 

- Dog Pound. Un film brut, "coup de poing", sur la violence dans les prisons pour mineurs. Mais un peu vain, au final...      

 

- Sherlock Holmes. L'excellent Robert Downey Jr. pour interpréter le génial détective opiomane, c'était bien entendu une très bonne idée. Sans hautes prétentions, le film est plutôt plaisant dans sa première partie, mais la dernière - qui se résume en grande partie à une banale course poursuite ente les bons et les mauvais - est clairement décevante.

 

- The Killer Inside Me. on a beaucoup glosé sur cette fameuse scène de violence "complaisante et insoutenable" où le héros bat une femme à mort... beaucoup de bruit pour rien, à mon sens, on a vraiment vu bien pire par ailleurs. Le film a des qualités (ses acteurs, son ambiance), mais peine à vraiment décoller.

   

- Le Livre d'Eli. Une atmosphère post-apocalyptique bien rendue, des acteurs (Denzel Washington et Gary Oldman en tête) très bons dans leurs rôles... mais le scénario est beaucoup trop faible... 

 

- Predators : Le film dont on n'attend rien, si ce n'est un bon fix de violence... et il s'en tire plutôt bien : des personnages peu consensuels, beaucoup de nervosité, d'intensité... mais il se dégrade un peu, et au final, c'est aussi vite oublié que consommé. Mais ça, on pouvait s'y attendre. 

 

- Ajami. Celui-là est un bien meilleur film que les précédents, un film marquant qui se déroule dans une des régions les plus instables et sensibles de la planète. Le seul problème, c'est que sa mécanique est un peu trop bien huilée et lui fait perdre en réalisme, réalisme qui était pourtant un de ses grands points forts pendant les deux premiers tiers.     

 

 

Heureusement, il y a eu aussi quelques très bonnes surprises. Le superbe Brooklyn's Finest en premier lieu, dont j'ai parlé ici. Et Shutter Island, aussi, même s'il n'a pas été du goût de tout le monde...

 

Les autres bonnes surprises : 

 

- Après l'inoubliable Bad Lieutenant d'Abel Ferrara, on avait de quoi être sceptique à l'idée d'un "remake qui n'en est pas vraiment un" par Werner Herzog. Moins glauque que l'original, il n'en reste pas moins assez audacieux, subversif et jubilatoire. 

 

- J'ai toujours trouvé Facebook, le site, sans intérêt, alors Facebook, le film... Les bonnes critiques m'ont pourtant convaincu d'aller voir The Social Network, et je n'ai pas été déçu. Même si les sauts dans le temps qui nous font voyager chaque fois du procès au passé m'ont paru un peu superficiels. L'histoire telle que la raconte Fincher est au fond suffisamment passionnante - et dotée d'une vraie progression dramatique - pour ne pas la découper de cette manière.

 

- Dans ses Yeux. Ce film argentin est sans conteste un des plus beaux de l'année. Sensible, intelligent, émouvant, à conseiller sans réserves. 

 

- A Serious Man. Un des films les plus personnel et original des frères Coen, et un de leurs tous meilleurs. Eux qui nous ont souvent fait regretter les Fargo et autres Barton's Fink de leurs débuts, nous ont souvent déçu ces 10 dernièrs années, voilà qu'ils sortent dans une année "décevante" un de leurs films les plus réussis. 

 

Green Zone. Deux films cette année traitant du mensonge sur les armes de destruction massive en Irak. Green Zone est bien plus tourné vers l'action que le politique Fair Game, mais aussi plus efficace et prenant. Le film de guerre de l'année : intense et haletant.   

 

- Armadillo. La guerre. On en parle beaucoup, on en fait de nombreux films, mais ce documentaire danois permet de la vivre vraiment, de l'intérieur. Pas de ralentis esthétisants lors des affrontements, de "Allez-y les gars, vous occupez pas de moi", de fausses poches de sang et de héros qui élimine un régiment à lui tout seul. Un film "à balles réelles", avec des caméras au coeur du conflit, des périodes d'attente et des combats secs et violents, le danger qui vient de partout  et des militaires danois qui peuvent se montrer aussi attachants que vengeurs et primaires. Il est encore à l'affiche, et je le recommande vivement.

 

 

Enfin, l'impression de déjà-vu de l'année : je me suis retrouvé deux fois dans la salle 1 du grand cinéma de la ville, destinée aux blockbusters, pour deux films pas si accessibles que cela, avec une salle bondée regardant Leonardo Di Caprio rongé par la culpabilité suite à la mort de sa femme, qui tente de s'oublier dans un monde en dehors de la réalité : Shutter Island et Inception.    

 

 

La sélection de Ska

 

La sélection de Benjamin F. 

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 11:56

GB  2010 

 

Four-Lions.jpgChris Morris - We are Four Lions

("Four Lions" traduit en "We are Four Lions" pour la version française... paraît qu'on paye des gens pour ça - de toute façon, il faut le voir en VO)

 

Avec :  Riz Ahmed, Arsher Ali, Nigel Lindsay

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Une idée de départ assez limite (faire rire avec une bande de terroristes islamistes), mais un film irrésistible et malin qui s'en tire très bien au final". Voilà ce que beaucoup ont dit de Four Lions. Et j'en pense exactement le contraire.

L'idée de départ est géniale. Oui, il faut pouvoir rire des terroristes, c'est au moins une chose qu'ils n'auront pas. Refuser que l'on puisse en plaisanter c'est, au fond, aller dans leur sens. Car le but des terroristes est bien d'être pris au sérieux et de... terroriser. Que les gouvernements prennent les menaces terroristes au sérieux, c'est la moindre des choses. Mais un peuple qui ne saurait accepter d'en rire un minimum aurait déjà perdu le combat psychologique.

  

Four Lions comporte quelques scènes hilarantes, il frappe parfois juste... malheureusement, il est en partie gâché par le désir de vouloir en faire trop. Chris Morris pousse la débilité des terroristes à un point tel que ça tourne trop vite au film potache, pas crédible pour un sou, alors que le film aurait pu être beaucoup plus corrosif et percutant. Des terroristes et fanatiques islamistes stupides et grotesques, ça existe... mais à ce point, non. D'ailleurs, aucun humain n'est stupide à ce point... Et les kamikazes du 11 Septembre, pour parler des plus célèbres, étaient loin d'être des crétins ou des incultes, mais bien des fils de familles plutôt aisées, ayant fait de bonnes études. Petite parenthèse plus sérieuse... certaines personnalités de gauche nous ont vendu le 11 septembre comme le combat des pauvres contre les riches, d'un tiers monde opprimé contre l'occident capitaliste... conneries. Le 11 septembre n'a rien à voir avec un combat des pauvres contre les riches, il est uniquement celui de fanatiques contre des "infidèles". Si les éditorialistes et politiciens qui ont lancé cette idée s'étaient vraiment documentés sur Ben Laden, Al-Qaïda et les fondements de l'islamisme, ils sauraient que leur guerre est uniquement une guerre de religion. Ce qui a radicalisé Ben Laden contre les américains n'est pas leur économie capitaliste, pas plus que leur soutien à Israël face à la misère des palestiniens, ni même leur guerre contre l'Irak chiite... mais le fait qu'ils aient foulé le "sol sacré" d'Arabie Saoudite. Ben Laden et les saoudiens voulaient autant que les EU la défaite de Saddam Hussein, mais les troupes des "infidèles" n'auraient jamais dû poser leurs pieds sur la terre sainte...

Je digresse, ce film ne mérite pas un tel sérieux... mais si le sujet vous intéresse, le meilleur livre que j'aie pu lire sur ces questions et que je vous recommande particulièrement est "La Guerre Cachée. Al-Qaïda et les origines du terrorisme islamiste" de Lawrence Wright...

 

Revenons-en donc au film. Qui, à force de trop en faire, réussit parfois à toucher du doigt une certaine forme d'absurde qui n'est pas sans évoquer celui des Monty Python. Mais la très grande différence, c'est que les Monty Python, à partir de rien, en poussant les situations toujours plus loin dans l'absurde, étaient capables de dire des choses finalement très fortes sur nos sociététés, la bêtise humaine, l'absurdité de nos règles, de nos morales, préjugés, de notre condition... C'est un peu l'inverse que fait Four Lions, en partant d'un sujet fort et actuel, il n'en ressort qu'une vaste blague, assez inoffensive (même si la fin parvient à donner un peu plus de profondeur et de consistance au film), qui ne nous dit pas grand chose... D'une certaine manière, La Vie de Brian reste bien plus actuel, subversif (et drôle) sur la question des croyances et même du fanatisme religieux...

 

Comme si Chris Morris avait eu peur. Peur qu'on le prenne au sérieux, qu'on imagine qu'il veuille donner une image "sensible" de terroristes, ou que l'on considère que son film est à charge, ce qui lui aurait valu les foudres d'un camp ou de l'autre... Alors il multiplie les gags, tel le type qui, dans une discussion, vient de toucher un point sensible et balance ensuite une flopée de vannes plus ou moins foireuses pour détourner l'attention, histoire de dire "tout ça n'a pas d'importance, je ne pense vraiment pas ce que j'ai dit". Il n'assume pas son sujet, rend les terroristes tellement cons (à part le chef de la bande) que tout semble irréaliste. Au fond, le film est à l'image de ses "héros"... trop con pour frapper fort.  

 

Dommage, vraiment, car l'idée de départ est excellente, les acteurs très bons, et plusieurs scènes, situations et réparties sont capables de déclencher de vrais fous rires... ce pourquoi, malgré tout, je le conseille - mais du bout des lèvres - il reste tout de même plus drôle que la majorité des comédies... c'est toujours ça de pris.     

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