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4 novembre 2008 2 04 /11 /novembre /2008 17:37
Je n'ai pas eu à chercher longtemps pour trouver comment illustrer ce jour symbolique où un noir est sur le point de diriger la plus grande puissance occidentale. Obama est un métis qui est toujours (comme tous les métis), plus noir que blanc (au propre et au figuré). Et s'il y a bien eu un génie métis dans l'histoire de la musique, c'est Charles Mingus. Difficile, même, d'être plus métissé que Mingus, qui a des origines afro-américaines, suédoises, mexicaines et chinoises... Le caractériel et impulsif Mingus a une personnalité loin de celle de l'élégant et modéré Obama... mais peu importe, ce qui nous intéresse ici, c'est la musique, pas leur personnalité. Et la musique de Mingus a beaucoup de choses à nous dire sur le métissage, en ce jour pas comme les autres. 

Un métis est sur le point d'occuper la place de président de ce pays où Mingus n'a pu devenir le violoncelliste classique qu'il souhaitait être dans sa jeunesse (années 30)... à cause de la couleur de sa peau. Mais sa musique aura toujours cette "double origine", jazz et classique, avec, bien sûr, le côté noir beaucoup plus prononcé... les métis n'ont pas les droits des blancs, et leur situation n'est pas forcément plus enviable que celle des noirs : rejetés par les blancs, et pas toujours acceptés par les noirs (ce qu'explique Mingus dans sa passionnante et truculente autobiographie, Moins qu'un Chien, à lire même si on ne connaît rien à Mingus ou au jazz).
L'inspiration classique, on la trouve aussi chez le grand modèle de Mingus : Duke Ellington. Ils sont deux des rares illustres jazzmen de l'histoire qui aient autant tenu à écrire leurs propres compositions, et le soin qu'ils portent au travail orchestral vient de leur goût pour le classique. On pourrait alors penser que leur musique est une musique noire "blanchie", voire "aseptisée", critique récurrente au sujet du "cool jazz"... au contraire. Leur génie, c'est d'avoir su intégrer la subtilité orchestrale du classique sans avoir à gommer la dimension noire de leur musique, mais plutôt en l'exacerbant. Ellington avec ses orchestrations "jungle", Mingus par une musique excessivement "terrienne", physique, comme l'illustre à merveille son jeu de contrebasse particulièrement puissant.    

Pourquoi Moanin' ?


Le choix d'un titre de Mingus signifiant "gémissement", "plainte", ça peut sembler curieux pour l'occasion... mais :
1. Si l'élection (croisons les doigts) d'Obama est une formidable revanche symbolique pour la communauté noire américaine, elle ne nous fera pas oublier que l'histoire de ce peuple est une histoire douloureuse... et c'est bien parce que l'Amérique est en souffrance, en crise, qu'elle a besoin d'un Obama pour changer les choses. De plus, si Obama perdait, ce titre restera de circonstance... 
2. Oubliez le 1, la vraie raison, c'est que Moanin' est tout simplement mon morceau de jazz favori.

Moanin' n'est pas le titre de Mingus le plus "métissé"... les influences latines, espagnoles, sont fréquentes chez Mingus... mais assez peu ici, on reste dans un cadre très jazz. Pourtant, on y sent bien les apports classiques, et, surtout, c'est toute l'histoire du jazz que porte Mingus dans ce titre (il a les épaules larges et solides)... donc toute l'histoire des noirs américains au XX° siècle... 

Bien entendu, il n'est pas nécessaire de décortiquer le morceau comme je vais le faire pour le comprendre et le l'aimer... ce que je développe ici, ça ne m'est venu qu'après de très nombreuses écoutes où je ne me laissais emporter que par l'exceptionnelle énergie, beauté, et le groove irrésistible de Moanin' ... l'idéal, si vous ne le connaissez pas, c'est de l'écouter une fois en entier, bien fort, avant de lire la suite... pour le ressentir avant de chercher à le détailler :

Charles Mingus - Moanin' 





A : Exposition

0'00 à 0'18 : Un thème génial, joué par Pepper Adams au sax baryton. On pense aux riffs typiques du blues, avec la répétition immédiate de ce motif assez bref... mais une coloration qui n'est pas "propre" au blues. Une des particularités de ce "riff", ce sont ses notes graves mises en évidence et bien appuyées... on ne cherche pas à faire joli, à charmer l'auditeur, mais plutôt ces sons graves "impurs" caractéristiques des musiques africaines, du blues, du jazz, des voix noires profondes et viriles...
Ce riff répété deux fois se conclut par une partie qui sonne plus "improvisée", avec un groove impeccable d'Adams. Entrée "en douceur" de Dannie Richmond (batterie).
 
0'18 à 0'36 : Sur le thème joué par Adams viennent se greffer les trombones, en contrepoint. Leur thème est particulièrement intéressant, d'une couleur originale, légèrement exotique et mystérieuse...

0'36 à 1'30 : Entrée de Mingus en Walking Bass, du piano, l'orchestre s'étoffe, motifs puis chorus de sax sur le riff d'Adams et la partie de trombones... un génial contrepoint à 4-5 voix, donc. Qui peut nous ramener au classique... mais aussi au Jazz des débuts, le New-Orleans, avec ce "collectif improvisé" où se superposaient des mélodies de clarinettes, trompettes et trombones. Sauf qu'ici, on a tout de même quelque chose de plus élaboré, de vraies superpositions de couleurs... qui fait inévitablement penser à ce génial "coloriste de l'orchestration" qu'était Ellington.
On continue la montée progressive en intensité, l'espace se remplit par l'ajout d'instruments, et tous jouent de plus en plus tendus... Mingus harangue ses musiciens en déclamant "Yeah i know !"... habituel chez Mingus, dans la plus pure tradition noire américaine du "preacher" (les musiciens noirs américains doivent beaucoup aux negro spirituals, au gospel, à ces chants qu'ils entendaient généralement très jeunes dans les églises)... le "preacher" qui pousse les fidèles par sa voix puissante à sortir d'eux-mêmes, à exulter, renter en transe, à se libérer... ce que font ici les musiciens.

1'30 à 1'46 : Le signal de "libération" donné par Mingus nous mène justement... au free. C'est l'impression que donne ce passage paroxystique, où les musiciens expriment au maximum les tensions pour s'en libérer, peu importent les dissonances. Mais ce n'est pas du free-jazz hermétique où l'on est déboussolé du début à la fin du morceau, tout a été remarquablement préparé et amené, la plupart des éléments précédents sont toujours la base de ce moment de transe chaotique...
On a donc jusqu'à ce paroxysme un génial crescendo orchestral, les instruments agrandissent l'espace au fur et à mesure (sax baryton seul... auquel s'ajoutent les trombones et la batterie... puis la contrebasse, le piano, les sax). Qui dit crescendo orchestral pense "musique classique", et particulièrement à Ravel et son Boléro. Ravel est un des musiciens préférés des jazzmen qui s'intéressent au classique, non pas tant pour avoir intégré des éléments jazz dans sa musique (pas ce qu'il y a de mieux chez lui, il ne connaissait sans doute pas le "vrai" jazz, mais le jazz un peu lissé et blanchi qu'on pouvait entendre son époque en Europe), mais pour ses qualités d'orchestrateur et de coloriste.
Crescendo orchestral avec une montée en intensité de chaque musicien, un irrésistible tourbillon musical comme on en entend que trop rarement. Ecoutez bien fort, ces deux premières minutes, c'est jubilatoire.


1'46 à 2'22 : Une rupture brusque... pour souffler un peu. On passe du free... aux big-bands des années 30, avec un riff typiquement swing, comme les affectionnait Count Basie. Deux styles de jazz opposés se succèdent : le fureur et la liberté du free-jazz et le swing très construit et carré. Chronologie inversée. Le thème principal revient assez rapidement, puis on passe aux solos... 
Jusqu'ici, ce n'était pas du jazz avec pour base une même grille d'accords sur laquelle les solistes improvisent, il y a un vrai sens de l'architecture, un travail sur les structures... hérités du classique. 

B : Solos

2'22 à 5'50 : Une grande place est laissée maintenant aux solistes... dans un cadre très be-bop. Le be-bop, c'est le jazz des années 40-50 (Charlie Parker, Dizzy Gillespie...) ce mouvement de révolte où l'expression individuelle domine et se manifeste par la place primordiale accordée au soliste. Les musiciens noirs ne veulent plus servir simplement à faire danser ni charmer les blancs par de jolies mélodies, mais donner à entendre leurs frustrations, leur colère, s'exprimer... exister. Utilisation dans le be-bop de tempos trop rapides pour que les blancs puissent danser... ici, après un break (de 4'41 à 5'15) où le sax est quasiment seul (quelques ponctuations rythmiques seulement), le tempo est justement doublé à 5'16.
Des solos magnifiques, des modèles de groove et de sens du phrasé durant tout ce passage... Jackie McLean au sax alto de 2'22 à 3'32, Booker Ervin au tenor de 3'32 à 4'41, puis John Handy à l'alto de 4'41 à 5'50. Faut dire qu'ils sont aussi servis par une section rythmique d'exception. Il m'arrive souvent de fixer toute mon attention sur la basse impériale de Mingus lorsque j'écoute Moanin'... un régal.   

C : reprise (variée)

5'50 à 8'01 : J'ai encore fait suffisamment long (désolé...) pour ne pas m'attarder sur la reprise, puisqu'on y retrouve, avec quelques variations, les éléments de la partie A.

Si Moanin' est un morceau hard-bop... il ne s'arrête pas là, mais brasse toute l'histoire du jazz, du New-Orleans au free en passant par le swing et le be-bop. Avec des références blues, gospel... et un métissage jazz/classique très réussi. Une expressivité typiquement jazz, mais un jazz qui a su s'inspirer avec intelligence et pertinence du sens de l'orchestration et de l'architecture classique. Rien à voir avec les kitcheries des groupes de metal symphonique ou de prog à la Emerson, Lake & Palmer... qui, eux, balancent quelques plans "à la Bach" et clichés classiques pour que de jeunes ados ignorants se disent "waow, c'est de la grande musique, ils maîtrisent le classique"... non, il a su, comme Ellington, enrichir le jazz de ses connaissances classiques sans jamais trahir l'essence de sa musique, sans chercher à policer, sans le kitsch de musiciens metal/prog qui confondent technique et musicalité, mélange fourre-tout et véritable métissage. C'est le monde qui sépare les vrais génies des tâcherons...

Le métissage n'est pas la seule raison pour laquelle j'ai voulu écrire sur Mingus aujourd'hui... il est aussi un des jazzmen qui a été le plus engagé, virulent, contre l'injustice de la condition des noirs américains. On aurait aimé qu'il puisse vivre ce jour (il aurait eu 86 ans) et voir un fils de kenyan devenir (re-croisons les doigts) président des Etats-Unis...

L'article sur l'album :

Charles Mingus - Blues and Roots 
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16 juillet 2008 3 16 /07 /juillet /2008 10:11
Public Image Ltd. - This Is Not A Love Song (1983)

















C'est tout de même assez honteux d'avoir un article sur
Daho en tête de son blog, même si c'est pour le descendre... donc il me fallait trouver autre chose rapidement. Pas besoin d'aller chercher loin... puisqu'il était question dans l'article précédent de pop synthétique du début des années 80, voilà un groupe autrement plus passionnant et important que l'ennuyeux Daho (ce qui n'est pas difficile, ceci-dit) : Public Image Limited. Que le chef-d'oeuvre Valse avec Bachir a rappelé à mon bon souvenir en utilisant judicieusement cette excellente chanson qu'est This Is not a Love Song. Un des meilleurs tubes des 80's à mon sens.

Après ses différents avec McLaren, "Johnny Rotten" redevient John Lydon et fonde Public Image Ltd. Ils sont rares, dans le rock, à avoir été leader de deux groupes qui ont, chacun à leur manière, apporté quelque chose de vraiment nouveau au rock. C'est le cas de Lydon, avec les Sex Pistols et Public Image Ltd. Bien entendu, on retient surtout les Sex Pistols, une des plus grosses déflagrations que le rock ait connu, mais PIL a aussi de solides arguments. Lydon revient à ses "premières amours", Can, Captain Beefheart, Van der Graaf Generator (ce qui ne plaisait pas à Mc Laren lorsqu'il en a fait le chanteur des Sex Pistols), qu'il modernise avec un son qui aura une grande influence et propose (surtout dans les premiers albums de PiL) une musique hallucinée, expérimentale, morbide, hypnotique, dissonante... avec quelques tubes "pop" plus abordables, comme ce jouissif This Is Not A Love Song
Lydon est à l'origine du punk avec les Sex Pistols, il l'est aussi du post-punk, du trip-hop (l'influence de PiL est indéniable chez Massive Attack, surtout sur Mezzanine) et de l'électro-rock avec P.i.L... rien que ça... mais pas seulement. Lydon est aussi au coeur du premier crossover rap-rock de l'histoire. On pense souvent que c'est Walk This Way d'Aerosmith-Run DMC, mais deux ans avant, en 1984, Timezone (
Afrika Bambaataa + Bill Laswell + John Lydon) a sorti le fondateur World Destruction :

Timezone - World destruction



Les clips n'ont en général pas grand intérêt... ce n'est pas le cas de This Is Not A Love Song, à voir absolument. Parce qu'il en dit beaucoup sur Lydon, un des personnages les plus fascinants de l'histoire du rock (je disais dans l'article précédent que Daho était l'anti-Bowie et l'anti-Morrison, il est tout autant l'anti-Lydon... bref, l'anti-tout ce qui peut être rock'n'roll). Car si le rock est un genre de "sales gosses", Lydon n'a pas grand chose à envier à
Morrison de ce point de vue. Dans ce clip, Lydon nargue tout le monde. Autant les "puristes" du punk que la "bonne société". Puristes punks qui ont dû être horrifiés de voir leur ex-idole, celui qui a si bien (avec son pote Sid Vicious) incarné le rock sauvage, furieux, crade, violent, révolté... ici en costard, dans sa belle voiture de collection avec chauffeur ; s'amuser, sourire, danser en chantant un tube pop. Le tout dans un cadre à l'opposé de l'esprit punk : pas de ruelles sordides, pas de salle de concert grouillant de jeunes débraillés et défoncés... non, un beau ciel bleu, une journée ensoleillée, une ville propre et calme avec ses grands buildings. 

Mais de l'autre côté, l'ex-ennemi public n°1, celui qui représentait la décadence, la rébellion, celui qui faisait trembler l'Angleterre... invente, avant les rappeurs le clip "maintenant, je suis parmi vous et je vous emmerde". Le genre de clip devenu classique dans le rap, où des mecs venant de banlieues étalent leurs richesses (le fameux bling-bling) avec arrogance, pour signifier "vous me craigniez... je fais dorénavant partie de votre monde, je compte bien en profiter et je ne vais pas faire profil bas".  
Mais Lydon les a devancé... il se fout de nous et de tout, cabotine (imite d'ailleurs le petit salut salut de la reine quand elle est dans sa voiture) ; toujours aussi sale gosse, mais un sale gosse qui n'a plus besoin de se cacher derrière un accoutrement cradingue pour emmerder le monde. Il y a quelque chose du Alex d'Orange Mécanique ouvrant grand la bouche, à la fin du film, avec ironie, provocation et malice pour qu'on le nourrisse... c'est Alex qui en fin de compte profite de ceux qui pensent le récupérer. 
Dans ce clip, Lydon nous dit clairement "je suis toujours là, le monde est à moi, je fais ce que je veux, allez vous faire foutre". Bref, la vraie rock'n'roll attitude. Terme on ne peut plus vidé de son sens dans notre pays grotesque où on l'applique à Johnny Hallyday... mais le VRP d'Optic 2000 peut bien se balader avec son kit pseudo rock'n'roll "Harley + voix virile + cuir + jeans + guitares", il sera toujours 1000 fois moins rock que Lydon en costard chantant un excellent tube pop avec sa voix haut perchée. 

Public Image Limited - This Is Not A Love Song :

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15 octobre 2007 1 15 /10 /octobre /2007 22:41

De l'avis (presque) général sur les blogs rock, le dernier Queens of the Stone Age est une déception. Tout le monde (ou presque) en attendait beaucoup, mais l'album n'a pas été à la hauteur des espérances, selon l'expression consacrée. Et je partage totalement ce point de vue. Certes, l'album n'est pas honteux, un mauvais QOTSA vaut toujours mieux qu'un bon Green Day, mais Era Vulgaris n'a pas le souffle, la puissance et les mélodies imparables de ses prédécesseurs. 
Pourtant, il y a un titre que je sauve du lot. Et, mieux que ça, un titre que je considère comme un des morceaux rock les plus réussis de ces dernières années.

La "magie" de River in the Road, c'est d'arriver à allier trois éléments totalement opposés dans un tout parfaitement cohérent. C'est par l'instrumentation que se crée cette opposition très originale :

1. Le rythme : la batterie martèle un rythme particulièrement martial, carré, répétitif, voire technoïde.
 

2. L'accompagnement : les guitares à l'inverse, sont chaotiques, dissonantes, malades, malsaines... dignes du meilleur Sonic Youth.

3. La mélodie : le chant est mélancolique, émouvant, lyrique... il flotte nonchalamment au-dessus du magma sonore créé par les guitares et la batterie. 

S'ils étaient des personnages... la batterie de River in the Road serait le plus obtus des militaires, les guitares un rockeur anarchiste défoncé au dernier degré et le chant un rêveur délicat et sensible. Les 3 ont des buts inconciliables, le premier veut instaurer l'ordre, le 2° le désordre, et le 3° souhaite un monde meilleur.

Mettez ces trois personnages dans une même pièce, vous n'en tirerez rien de bon. Au mieux, ils ressortent au bout de 5 minutes pensant qu'ils n'ont absolument rien à se dire, au pire, il n'y en a qu'un seul qui sort après avoir massacré les deux autres. Mais voilà, ce qui est impossible dans la vie l'est dans la musique. Dans River in the Road,  les 3 fusionnent à merveille et créent un tout qui transcende la somme des parties.

De nombreux moyens permettent aux groupes de rock de marier les contraires. Le plus simple, c'est de faire succéder dans un album des morceaux aux ambiances différentes. Des chansons rock et des ballades, par exemple. Rien d'extraordinaire, tout le monde fait ça, ne serait-ce que pour des raisons commerciales. Encore faut-il être à l'aise dans les ballades comme dans les titres plus nerveux. Ensuite... il y a la possibilité de faire coexister dans un même titre plusieurs ambiances. Alterner des passages lents et mélancoliques et d'autres plus dynamiques. Les groupes de rock progressif et de metal-prog usent et abusent de ce procédé, très courant dans la musique classique... mais il faut un vrai sens de l'architecture musicale pour en faire quelque chose de bien, et n'est pas Beethoven qui veut. C'est ainsi qu'on se retrouve avec des floppées de groupes dits "progressifs" qui ne comprennent pas que de coller des plans, des riffs et des passages divers les uns derrière les autres demande un grand sens de la forme - qu'ils n'ont pas -  pour composer des morceaux esthétiquement valables et cohérents.

Et, enfin, reste le fait de superposer des éléments opposés. Plus rare, plus compliqué, mais passionnant quand ça fonctionne. Et si River In The Road est aussi réussi... c'est parce que QOTSA parvient à faire de cette alliance des contraires une évidence. De l'alchimie, et de la bonne, comme vous pourrez vous en rendre compte par vous-même :

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