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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 18:00

Mais comment font les autres blogueurs ?

 

Comment font-ils entre tous ces mails de petits groupes et d’attachés de presse qui leur demandent de parler de leur dernier CD, EP, single, clip, concert ? Est-ce qu’ils passent leurs soirées à répondre à tous ? Ou est-ce que, comme moi, ils estiment qu’ils n’ont pas que ça à foutre, n’en lisent pas la moitié, et ne répondent quasiment jamais ?

 

Qu’on m’envoie des CD, des DVD, je veux bien… ou du pognon (mon indépendance s’achète, pour la modique somme de 50 euros l’article, avis aux amateurs…)

 

J’ai beau avoir bien précisé dans « contact » : Si vous avez l'intention de surcharger ma boîte mail de news de concerts sur Paris (je n'habite pas à Paris, et j'en ai marre de recevoir quotidiennement des mails de petits concerts qui se passent à des centaines de kilomètres de chez moi), merci de vous abstenir.

Rien à faire, je continue à recevoir encore et encore des news de concerts et soirées promo sur Paris. Marre de ces attachés de presse qui viennent vers vous comme s’ils adoraient votre blog, et vous inondent d’infos sur des groupes qui sont à l’opposé de ce dont vous parlez. Le pire mail que j’ai pu recevoir, c’est tout de même Universal Mobile qui me proposait de relayer sur mon blog leur campagne de pub « Jeunes et limités ». J’ai dû me pincer. Et me repincer puisqu’ils sont allés jusqu’à me relancer (il a été difficile de ne pas leur renvoyer un mail d’insultes, mais j’y suis parvenu).

Bien sûr, on sait que tous ces gens ne lisent pas les blogs vers lesquels ils se tournent, qu’ils se contentent de balancer votre adresse mail dans une putain de mailing-list… mais je crois que je ne me ferais jamais à ce système (si un attaché de presse vient, dans les 24 h, poster un message sous cet article, me prouvant ainsi qu’il peut lui arriver de lire mes articles, promis, je lirais les news qu’il m’envoie). Pour eux, on est juste un petit encart de pub gratos. Le dernier maillon de la chaîne, ceux qui ne gagnent rien, mais participent à leur petit niveau à ce business. C’est pourquoi j’avais tenté de trouver un système (Musiconnexions), qui soit un peu plus profitable aux blogueurs, à la fois mieux ciblé et mieux récompensé… mais bon, c’était un peu bancal, le projet n’a jamais vu le jour.

 

Je me sens un peu plus « coupable » de ne pas répondre aux petits groupes, de ne pas écouter les albums dont ils me filent les liens… mais j’écoute déjà de la musique en permanence, il y a tant de choses à écouter (et réécouter) dans tant de styles… et mon blog n’est pas du tout un blog de « news musicales », je parle de ce qui m’interroge, m’inspire, me donne matière à réflexion, pas de la moindre sortie (quoique pour la modique somme de 50 euros l’article…)

 

Bref, quel rapport avec Keep me there de Nicolas Jaar ?

 

Cela vient d’un mail, que je vous copie (avec bien sûr l’autorisation de l’auteur) :

 

Cher Music Lodge,

 

 Je suis un grand fan de la musique de Nicolas Jaar, donc l’idée d’aller visuellement à sa rencontre me bottait vachement. Bref, moi et un pote, on s’est mis à écouter son album en boucle. Alors qu’on se laissait porter par le morceau « Keep me There », on a  imaginé ce bon vieux Gregorino, un flic de la crim’ bouffé par une existence blafarde. On avait notre idée de clip, il ne restait plus qu’à se lancer. Une semaine de tournage et trois semaines de montage plus tard, voici le résultat de notre travail que vous pouvez découvrir via ce lien Viméo :  http://vimeo.com/22334678. Il faut bien avoir en mémoire que cette tentative collective a été portée par une équipe très jeune (pour ma part j’ai 20 ans), et…. 220 €.

 

N'hésitez pas à nous contacter si la vidéo vous plait. Nous nous apprêtons à en faire un lancement public ce dimanche à 16h.

 

Music Lodge pourrait constituer une rampe de lancement formidable pour le clip.

 

Bien à vous.

 

 

PS : nous avons contacté le label Circus Company, qui, suite à sa visualisation, nous autorise à utiliser le clip de façon unofficial.

 

 

J’ai trouvé ce mail plus sympathique que ceux que je reçois d’habitude, j’ai regardé la vidéo, l’ai trouvée pas mal du tout, donc, pour une fois, je me suis dit que je pouvais bien faire un peu de pub. Un chouette morceau, une vidéo bien foutue malgré le peu de moyens… je vous la recommande vivement :

 

 

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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 13:37

twin-peaks-loge.jpgNon, je n'ai pas l'intention d'ouvrir sur Music Lodge une catégorie "le programme télé de votre soirée", mais je ne pouvais ne pas glisser un mot sur la diffusion de Twin Peaks à partir de ce soir, 22h30 sur Arte. Glisser un mot pour vous dire... de ne pas la regarder. Pourquoi ? Parce qu'Arte a la très mauvaise idée de la diffuser en VF, comme elle le fait d'ailleurs pour toutes ses excellentes séries : Breaking Bad, les Tudors, The Killing (à la limite, pour la série danoise The Killing, ça peut se comprendre). 

 

Les films de Lynch sont faits pour être vus sur grand écran, ce sont des expériences cinématogrpahiques qui perdent beaucoup sur une petite télé. Twin Peaks est une série télé, mais ça reste du Lynch, le visuel et le sonore y ont une place... j'allais dire "à part", mais ce n'est pas le terme qui convient, puisqu'ils sont partie intégrante de l'oeuvre. Les mots prononcés, la façon de les prononcer ont bien plus d'importance que dans une série policière lambda. Je n'irais pas jusqu'à dire que Twin Peaks en français, c'est comme du Bob Dylan chanté par Hugues Auffray, mais c'est tout de même une grosse perte. Difficile de s'immerger totalement dans cettte Amérique profonde idéalisée / fantasmée / cauchemardesque bloquée dans les 50's sans la VO.

 

Si Arte passait Twin Peaks en prime time, on pourrait accepter qu'elle veuille toucher le "grand public" mais comme ses autres séries, elle passe qu'en deuxième partie de soirée... pourquoi alors se priver de la VO ?

 

Je ne suis pas un ayatollah de la VO. Il y a des films et séries pour lesquels VF ou VO ne changent pas grand chose. Mais pas Twin Peaks. Tout comme bon nombre de films d'auteurs américains où la langue a son importance, films que diffuse maintenant Arte en VF, alors qu'elle les passait en VO auparavant. Une véritable régression pour la chaîne qui se targue d'exigence. 

 

Bref, si vous n'avez encore jamais vu cette série géniale (mais qu'avez-vous donc fait de plus important ces 20 dernières années ?), je ne saurais que trop vous conseiller de vous procurer les DVD pour la VO. Une dérogation, tout de même, pour ceux qui ne sont pas de grands amateurs des oeuvres lynchiennes, qui n'iront jamais jusqu'à acheter les DVD de la série, mieux vaut encore la suivre en VF sur Arte que de ne jamais la voir...  

 

A lire (si vous avez déjà vu la série, sinon, vous serez vite largués), mon article sur une explication de l'univers et des personnages de la série à partir d'une de ses musiques : Audrey's Dance

 

L'article de Thom

 

 

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 19:36

L’éclectisme des goûts musicaux assez fréquent actuellement doit sans doute beaucoup au net. Pour la simple et bonne raison qu’il permet de découvrir gratuitement, chez soi, en quelques secondes, des genres musicaux vers lesquels on ne se serait pas tourné autrement. Mais le net n’est que ce qu’on en fait, il favorise tout autant les communautarismes, le regroupement d’amateurs de tel ou tel genre musical en petites chapelles. Ce n’est donc pas véritablement le net qui rend les individus « éclectiques », ce besoin d’ouverture, de découverte était déjà présent chez beaucoup, le net ne fait que le faciliter, le rendre plus accessible à tous.

 

Lorsqu’on parle d’éclectisme des goûts musicaux, on pense avant tout en terme de « genres musicaux ». Mais l’éclectisme, ce n’est pas que cela. J’en vois au moins deux autres :

 

- Une forme d’éclectisme postmoderne, on estime que tout se vaut, et on mélange allégrement références pointues et références « bas de gamme ». Ou références élitistes et populaires. Par exemple, le Velvet Underground et Phil Collins pour rester dans le genre pop et rock. Dälek et Kanye West pour le hip-hop. Aphex Twin et David Guetta en électro (mais j’avoue qu’un si grand écart, j’ai du mal à y croire… pourquoi pas Stockhausen et Justin Bieber...)      

 

- Un éclectisme lié aux « émotions » associées à telles ou telles musiques. Si je vous dis

que j’aime Nick Drake comme James Brown, ce qui peut étonner, c’est moins qu’ils appartiennent à deux genres différents que « l’opposition de styles » entre le funk brut, énergique et festif de James Brown d’un côté, et les chansons si mélancoliques, délicates et fragiles de Nick Drake de l’autre.

 

On dit toujours quelque chose de soi par le biais de ses goûts musicaux, notamment – et ce, en particulier à l’adolescence - une image que l’on désire véhiculer. L’adolescence est souvent considérée comme une période où l’on se cherche, je pense que c’est surtout une période où l’on se trouve. Une période où l’on n’arrête pas de se trouver. Les goûts musicaux en sont une bonne illustration. Les ados sont très souvent convaincus que leur genre musical de prédilection est le seul valable, le seul véritablement digne d’intérêt, et leur artiste favori le musicien le plus génial de l’histoire… en vieillissant, ils apprendront la nuance et s’ouvriront plus facilement à d’autres styles et d’autres conceptions de la musique. Enfin, dans le meilleur des cas, celui où l’on s’intéresse vraiment à la musique, sinon, cela donne des individus qui écoutent mollement ce qui passe sur la bande FM ou se recroquevillent sur leurs premières amours. Un « vieillissement musical prématuré », sans passer par la case « adulte », sans ressentir un besoin d’ouverture, d’exploration.

  

L’exemple typique de cette forme de sectarisme adolescent, ou d'exclusivité musicale, c’est le jeune garçon qui a besoin d’affirmer sa virilité, et trouve dans le rock ou le rap des musiques musclées, puissantes, mais ne pourrait rien écouter – si ce n'est en cachette – de plus doux, sensible, de peur de passer pour une « tapette » ou une « gonzesse ». Ou le jeune révolté qui ne peut supporter que des musiques très violentes et sombres… comme si écouter les Beatles ou Mozart allait fissurer cette image de révolte à laquelle il s’accroche, et par laquelle il se définit.

 

Pour devenir véritablement éclectique, il faut pouvoir renoncer à ces images très marquées qui exprimeraient un trait dominant de notre personnalité. Je pourrais difficilement me faire passer pour un rockeur rebelle pur et dur, moi qui suis fana de Chopin, Schubert, Chet Baker, Marissa Nadler ou Matt Elliott. Ni pour un mélomane intransigeant et pointu, puisque j’aime certains trucs pop assez légers. Ni pour un doux rêveur sensible et raffiné, puisque j’adore le Wu-Tang Clan, Public Enemy et les Sex Pistols. Et l’inconditionnel de Beethoven, Chostakovitch, Wagner, Joy Division, Autechre, Portishead et Scott Walker que je suis aura beaucoup de mal à se présenter comme un type « funky »…     

 

Plus on devient éclectique, plus il est difficile d'associer nos goûts à une image, un trait de personnalité bien défini. Mais en, contrepartie, il y a le plaisir de se « surprendre », remettre en cause certains de ses préjugés, et apprécier de se plonger dans des univers musicaux que l’on n’aurait jamais imaginé aimer quelques années auparavant.   

 

Les habitués de ces lieux étant, pour la plupart, assez éclectiques, j’aimerais vraiment savoir en quoi ils ont pu « se surprendre ». Ou, plus simplement : quels sont vos grands écarts musicaux. Vous pouvez ne m’en donner qu’un, celui qui vous semble plus extrême, ou les plus significatifs (oui, Christophe, je sais, c’est une invitation au flood…)

 

Par exemple, certains des miens :

 

-         J’aime Aphex Twin et John Lee Hooker

-         Reign in Blood de Slayer et les Préludes de Debussy (un grand écart musical difficile à battre)

-         Psoriatic de Scott Walker et It don’t mean a Thing de Duke Ellington

-         I like it Like That de Pete C. Rodriguez et la Messe en si mineur de Bach

-         Espers et le Wu-Tang Clan

-         Webern et Queens of the Stone Age

 

L’occasion de vous en faire une petite playlist, complètement schizo, à l’inverse des playlists « d’atmosphère » que j’aime élaborer… ici, le grand écart entre chaque morceau est chaque fois énorme :

  

 

 

 

 

Maintenant, à vous de jouer et de me donner vos "grands écarts musicaux" !

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