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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 19:19

Sibelius.jpgJean Sibelius - Symphonie n°7 en Do majeur (op. 105)

Je vous ai parlé des 100 ans de la pièce Vers la Flamme de Scriabine, c’est l’occasion de continuer sur la lancée et de vous présenter des œuvres importantes des années en « 4 ». Après 1914 : 1924… et une œuvre qui relie même ces deux dates, puisqu’elle a été commencée en 1914, et terminée et présentée au public en 1924 (le 24 mars 1924 à Stockholm pour être précis).

Sibelius (1865 – 1957) est le grand compositeur finlandais, et cette symphonie est sa dernière. Il faut dire que 10 ans pour écrire une symphonie, c’est particulièrement long, ce qui explique qu’il ait eu du mal à en achever une nouvelle (il a écrit une 8° symphonie, qui ne lui convenait pas et dont il a détruit la partition).

Une symphonie, en général, est une œuvre pour orchestre en 4 mouvements. Mais cette symphonie de Sibelius est en un seul mouvement, caractéristique des « Poèmes Symphoniques »… sauf que cette 7° de Sibelius ne peut être considérée comme Poème Symphonique puisqu’elle ne s’appuie pas sur un thème extra-musical (une légende, un tableau, un roman etc.) Sibelius, lui, a présenté sa 7° symphonie comme une « Fantaisie symphonique ». La forme en un mouvement est originale (même pour une symphonie de 1924), mais n’est pas totalement en rupture avec la structure traditionnelle de la symphonie, les oreilles attentives y décèleront des passages qui évoquent un mouvement lent puis un scherzo.  

La symphonie est bien en Do Majeur comme indiqué en début d’article, ce n’est pas une faute de frappe, car il est vrai que sur ce blog qui fête (déjà) son 8° anniversaire, les œuvres classiques en majeur sont extrêmement rares (c’est peut-être la première, je ne suis pas allé vérifier).

Le majeur est joyeux, le mineur est triste, voilà comment on explique rapidement la différence entre les deux. C’est une bonne manière de faire la distinction quand on s’initie à la musique… mais les choses ne sont, comme toujours, pas si simples. On peut faire du « majeur triste » et du « mineur joyeux ». Dans une tonalité majeure, il y a des accords mineurs (sur lesquels on peut insister), et lorsque vous lisez que telle œuvre classique est en Do mineur ou en Do majeur, cela ne signifie pas qu’elle reste dans cette même tonalité du début à la fin (ça, c’est plutôt le cas de la musique pop), il y a de nombreuses modulations dans d’autres tonalités (des tonalités qui peuvent être mineures quand la tonalité de base est majeure, et inversement). Si les œuvres en majeur sont en général plus « joyeuses » que les œuvres en mineur, cette symphonie est un des meilleurs exemples que je connaisse pour prouver qu’une pièce classique dont la tonalité de base est majeure peut aussi être très mélancolique, et plutôt sombre. Mais au-delà de ces considérations théoriques, elle est surtout une magnifique pièce de musique postromantique (l’influence de Wagner / Bruckner / Mahler est très prégnante), et une œuvre particulièrement envoûtante…

Je vous conseille comme première version celle de Leif Segerstam (la qualité sonore est excellente, choisir 1080pi dans les paramètres).

 

Si vous désirez la voir interprétée à l’orchestre, la version de Simon Rattle :

 

Par Karajan : Sibelius – 7° Symphonie.

Sur grooveshark, les symphonies n° 5 et 7 de Sibelius par Leonard Bernstein

La page wikipedia de la Symphonie n°7 de Sibelius

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 18:25

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only god forgives 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les meilleurs films de 2013 (et les autres)

  

1.  Mud - Jeff Nichols (9) 

  

2. Snowpiercer - Bong Joon Ho (8,5)

  

3. Django Unchained - Quentin Tarantino (8,5)

  

4. Zero Dark Thirty - Kathryn Bigelow (8,5)

  

5. Omar - Hany Abu-Assad  (8,5)  

 

6. Prisoners - Denis Villeneuve (8,5)

  

7. Le Loup de Wall Street - Martin Scorsese (8,5)

  

8. Le Congrès - Ari Folman  (8,5)

  

9. Searching for Sugar Man - Malik Bendjelloul  (8,5)

10. Only God Forgives - Nicolas Winding Refn (8,5) 

  

11. The Place Beyond the Pines - Derek Cianfrance  (8,5)

  

12.  Metro Manila - Sean Ellis  (8)  

 

13. No Pain no Gain - Michael Bay  (8)

  

14. Cloud Atlas - Lana & Andy Wachowski, Tom Twyker (8) 

  

15. Ill Manors - Ben Drew  (8)

  

16. Man of Steel - Zack Snyder  (8) 

  

17. Blue Jasmine - Woody Allen  (8)

18. Gravity - Alfonso Cuaron  (7,5)

 
19. Shadow Dancer - James Marsh (7,5)

20. Dans la Brume - Sergei Loznitsa (7,5)

21. Oblivion - Joseph Kosinski  (7,5)

22. L'Attentat - Ziad Doueiri  (7,5)  

 

23. Passion - Brian De Palma  (7,5)

24. Le Monde Fantastique d'Oz - Sam Raimi  (7,5)

  

25. World War Z - Marc Forster  (7,5)

  

26. The Conjuring (Les Dossiers Warren) - James Wan (7,5)
 

27. Lincoln - Steven Spielberg (7)

 

28. American Nightmare - James DeMonaco (7)

 

29. Happiness Therapy - David O. Russell (7)


30. The Master - Paul Thomas Anderson (7)

31.
  Iron Man 3 - Shane Black  (7)


32.  The Grandmaster - Wong Kar-Wai (7)

33.  The Lone Ranger - Gore Verbinski  (7)

34.  The Bay - Barry Levinson  (7)

35.  Elysium - Neil Blomkamp  (7)

36.  The East - Zal Batmanglij  (6,5)  

37. Trance - Danny Boyle  (6,5)

38.  Effets Secondaires - Steven Soderbergh (6,5)

39.  Star Trek Into Darkness - J.J. Abrams  (6,5)


40. Dark Skies - Scott Charles Stewart   

41. Le Hobbit : la désolation de Smaug - Peter Jackson (6)

 

42.  Die Hard V - John Moore  (5)


43. White House Down - Roland Emmerich  (5)

44. Pacific Rim - Guillermo del Toro  (2)

  

 

(Manque Inside Llewyn Davis, pourtant, je ne manque quasiment jamais un film des frères Coen, celui-là m'avait l'air particulièrement bon... mais il est resté moins longtemps à l'affiche que je ne le pensais) 

 

 

A la dérive...

L’année 2012 était celle de la nostalgie et de l’attraction du cocon (voir mon bilan 2012), le thème le plus marquant de 2013 aura été à mon sens celui de la dérive. Que ce soit celle des héros ou de la société dans son ensemble.

A la dérive au sens propre, sur un bateau (All is Lost), ou dans l’espace (Gravity). Mais aussi beaucoup de personnages à la dérive moralement ou socialement. Dérive totale que celle de Ryan Gosling dans Only God Forgives, qui jamais ne semble en mesure d’exercer sa volonté, et se laisse manipuler par quasiment tous les personnages auxquels il est confronté. Dérive esthétisante, aussi, diraient ceux qui n’ont pas aimé le film (ce qui n’est pas mon cas, voir mon article : Only God Forgives). Dérive, encore, pour Ryan Gosling dans The Place Beyond the Pines… mais il n’y est pas le seul, le film est en 3 volets, et, dans chacun, le personnage principal se laisse entraîner dans une situation nocive. Double dérive, sociale et psychologique, pour Cate Blanchett dans Blue Jasmine de Woody Allen, dérive dans le monde des dealers et de la délinquance dans le très bon Ill Manors

Même les super-héros « solaires » dérivent. Iron Man, qui à force de se laisser aller en vient à tout perdre, voire Superman, mal à l’aise sur cette terre qui n’est pas la sienne, et en quête d’identité, dans la bonne surprise de l’été qu’a été Man of Steel.

Dérives métaphysiques : Le Congrès et Cloud Atlas. Dans le premier, la dérive est à tous les niveaux. Dérive entre le réel et la fiction, celle d’une actrice, Robin Wright, dont la carrière a « dérivée » alors qu’elle était promise à un avenir radieux. Un film qui est surtout une saisissante mise en abîme, la dérive est aussi celle du cinéma vers le virtuel (au propre et au figuré), du peuple perdu dans de pseudo « paradis artificiels », le tout nous interrogeant sur nos propres perceptions du réel dans une étrange balade poétique et contemplative. Au cœur de Cloud Atlas, ce sont tout d’abord les corps et les identités qui dérivent ; chacun des acteurs principaux pouvant changer de couleur de peau ou de sexe selon les époques. Film labyrinthique et ambitieux s’il en est, qui signe le retour en grande forme des Wachowski…

Dérive aussi dans mon film de l’année, Mud, celle d’un homme exclu et reclus, et de gamins qui décident de l’aider et se laissent entraîner dans une histoire qui les dépasse… ainsi que dans le déroutant The Master qui, malgré certaines qualités (c’est tout de même Paul Thomas Anderson), se perd un peu au fur et à mesure de l’histoire, et dérive on ne sait trop où avec ses personnages et… ses spectateurs.  

L’histoire du très attachant Sixto Rodriguez, contée dans le très touchant documentaire Searching for Sugar Man, aurait pu être une histoire de dérive, celle d’un artiste incompris (ou du moins qui pensait l’être)… mais c’est un homme suffisamment bien structuré pour ne pas avoir sombré, la dérive est plutôt celle du monde qui l’entoure.

En résonnance avec le thème de la dérive, une des questions récurrentes de l’année aura été « Jusqu’où peut-on aller pour s’en sortir ? » (Des personnages qui dérivent et se marginalisent, font des choix radicaux – pour ce qu’ils pensent être de bonnes raisons - et sombrent en partie dans l’illégalité voire l’immoralité).

Le héros traditionnel, et en particulier le héros de cinéma, a pour habitude de se retrouver dans des situations exceptionnelles et de franchir lui-même les limites. Mais, le plus souvent, cela ne suscite guère d’interrogations morales, les actes du héros emportent l’adhésion du spectateur car sa cause est présentée comme juste, et ses actes nécessaires. C’est par exemple le cas dans Django Unchained. Car s’il y en a un, cette année, qui n’a pas semblé trop se poser la question des limites morales du « Jusqu’où peut-on aller », c’est, sans surprise, ce grand cinéaste du défoulement et de l’excès qu’est Tarantino. Faut dire qu’avec ses deux derniers films, il a trouvé un bon moyen de rendre acceptables les vengeances les plus violentes, prendre pour cibles les repoussoirs ultimes que sont les nazis et les esclavagistes. Mais, parce que les choses ne sont jamais si simples avec Tarantino, il aura aussi réussi à faire de deux horribles personnages, le nazi joué par Waltz dans Inglorious Basterds et l’esclavagiste joué par DiCaprio dans Django Unchained, deux personnages aussi cyniques que charismatiques, qui volent la vedette aux vrais héros. Mention spéciale à DiCaprio : le mignon petit blondinet de Titanic faisait craquer toutes les filles il y a quelques années, et après avoir incarné le sinistre J. Edgar Hoover l’an dernier, cette année, le voilà dans le rôle de deux des pires crapules qui soient, l’une moderne (le financier-business man sans morale dans le Loup de Wall Street), l’autre ancienne (l’esclavagiste). On l’attend de pied ferme l’an prochain pour les rôles de Hitler ET Staline…

L’exception Tarantino mise de côté, les films de 2013 auront beaucoup tourné autour de la question des limites et dérives morales :

Le film le plus éloquent de ce point de vue est le très sombre Prisoners. Dérive morale d’un père prêt à devenir un monstre pour tenter de sauver sa petite fille. Jusqu’où peut-on faire souffrir un homme si la vie d’une petite fille est en jeu… C’est un peu la même histoire, à l’échelon international, qui se joue dans Zero Dark Thirty : face au traumatisme du 11 Septembre et à la crainte de revivre de tels drames, jusqu’où un Etat et ses agents peuvent-ils aller ? Car, contrairement à ce que pouvait laisser penser la polémique stupide du début 2013 sur la prétendue « apologie de la torture » du film de Kathryn Bigelow, le film ne propose pas de morale prémâchée sur la question, il s’adresse à des adultes et nous interroge sans surligner où est le bien et où est le mal (voir mon article sur Zero Dark Thirty).

Jusqu’où peut-on aller pour éviter à ses proches de retomber dans la misère la plus sordide, celle de Metro Manila ? Des Philippines à la Palestine, autre endroit du monde particulièrement dangereux et tourmenté, comment choisir entre sa cause et sa vie, son peuple et celle qu’on aime, des choix moraux complexes et douloureux ; questions à l’œuvre dans l’excellent Omar de Hany Abu-Assad (des problématiques similaires se retrouvent dans Shadow Dancer et The East, voire dans le très contemplatif film russe Dans la Brume…)

 

Le choc du 11 septembre est toujours présent, mais il s’est atténué… car si la question du terrorisme est toujours très fréquente au cinéma, la frontière entre les « bons » et les « méchants » est de plus en plus ténue. Dans les films du Moyen Orient, bien sûr, avec L’Attentat ou Omar, mais aussi dans le cinéma américain : Elysium, The East, Oblivion, Cloud Atlas, (ou le britannique Shadow Dancer, et l’américano-coréen Snowpiercer). Même dans Iron Man 3, le terroriste n’est… (je n’en dis pas plus, j’avais promis « pas de spoil »). Et lorsqu’on a vraiment de « méchants terroristes » (White House Down), ils viennent évidemment de l’intérieur et des classes dirigeantes (ce qui n’est d’ailleurs pas nouveau, on l’a vu maintes fois, notamment, dans la série 24).

Dérives de sociétés où les inégalités sociales s’accroissent toujours plus, un thème archi-rebattu dans la SF, et encore très utilisé en 2013, mais avec 3 films qui s’en sortent plutôt bien : Elysium (celui pour lequel j’ai le plus de réserves, déception après un District 9 autrement plus corrosif), Oblivion et The Snowpiercer. Jusqu’où peut-on aller pour s’en sortir dans un monde fondamentalement injuste ? Le terrorisme pour Elysium (voire Oblivion), la révolution brutale et sanglante pour The Snowpiercer. Avec ce dernier, c’est enfin le retour de la SF dans ce qu’elle a de meilleur : radicale, violente et vertigineuse, loin des consensuels blockbusters SF du type Star Trek. Et si la métaphore gentils pauvres / méchants riches n’est pas très originale, le final est moins manichéen que prévu.

 Les dérives du système ont aussi donné lieu à deux grands films cette année : Le Loup de Wall Street (dérive financière) et le très sarcastique No pain no Gain (dérive matérialiste). Deux films dont les personnages principaux, contrairement à la plupart des autres films de l’année, ne sont pas tourmentés par une ambiguïté morale, ils savent exactement où ils veulent aller, et, sans se remettre une seule fois en question, font tout ce qu’il faut pour y arriver… mais ils sont tellement creux et déshumanisés qu’évidemment, dérivant en roue libre, la chute n’en sera que plus dure…

Le dernier Scorsese mérite qu’on s’y attarde un peu plus, car c’est un « cas esthétique » assez intéressant. A priori, rien de nouveau sous le soleil. La forme date, on ne peut s’empêcher de penser à Casino et aux Affranchis, qui ont déjà plus de 20 ans (sans parler des scènes trash de sexe et défonce  qui n’ont plus grand-chose de très provocateur en 2013); le sujet et le message n’ont rien d’original non plus : depuis le début de la crise financière, on nous rabâche sans cesse (dans les œuvres et les médias), que le système a « dérivé », que le monde de la finance est complètement coupé de la réalité, que les traders sont inconscients etc. Bref, dans la forme comme dans le fond, ça sent le réchauffé, voire le périmé. Et pourtant, malgré cela, Scorsese parvient à nous livrer un grand film. Qui vient confirmer le fait que nous avons beau chercher à nous raccrocher à des idées, préjugés, morales ou conceptions esthétiques pour juger de la qualité d’une œuvre, au final – c’est la magie de l’art – les grilles d’appréciations que nous utilisons pour juger des œuvres n’ont jamais valeur d’absolu et peuvent toujours être remises en question…

Et puisqu'il est question de "grilles d'appréciations des films", c'est le moment de vous informer que vous n'avez plus que quelques jours pour noter vos films de l'année dans le Classement des Blogueurs !

 

Les meilleures musiques de films de 2013

1. Alexandre Desplat - Zero Dark Thirty (8)  

2. Cliff Martinez - Only God Forgives (8)

3. Hans Zimmer - Man of Steel (8)

4. Johann Johannsson - Prisoners (8)

5. Thierry Newman - Side Effects (BO) (8)

6. Marco Beltrami - World War Z (8)

7. Tom Tykwer - Cloud Atlas (7,5)

8. Mike Patton - The Place beyond the Pines (7)

9. Hans Zimmer - The Lone Ranger (7)

10. Cliff Martinez & Skrillex - Spring Breakers (6,5)

 

Marco Beltrami - Die Hard V (6,5)

Ryan Amon - Elysium (6,5)

Danny Elfmann - Oz : the Great and Powerful (6)

James Newton Howard - After Earth (5)

Brian Tyler - Iron Man 3 (4,5)

 

 

Playlist "Bandes originales 2013" :  

 

 

 

 

 

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13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 20:38

John_Zorn_Dreamachines.jpgAvant de vous proposer le bilan de l’année passée, il me fallait dire un mot de Dreamachines, un des tous meilleurs albums de 2013 par un des plus illustres musiciens de ces dernières décennies : John Zorn, saxophoniste, clarinettiste et compositeur new yorkais.

 

 

 

 

 

 

Zorn ou l’art de la rupture…

 

Chez Zorn, la rupture est à tous les niveaux. Dans le mélange des genres, souvent déroutant : jazz, punk, musique classique contemporaine, musiques du monde (klezmer en particulier), musique expérimentale, death metal (par exemple dans sa formation « Naked City », avec un autre grand iconoclaste : Mike Patton), ou encore musiques de films. Des genres qui peuvent coexister au sein de mêmes albums ou donner lieu à des projets très différents les uns des autres. Ruptures, aussi, dans son jeu et son travail compositionnel, par de multiples breaks et changements brusques. Un « art du collage », en quelque sorte… On ne s’étonnera pas de ce que son dernier album ait été influencé par le travail de William Burroughs. Et pourtant, il est particulièrement fluide et homogène pour du Zorn (mis à part, peut-être, le premier morceau et le dernier).

 

D’un point de vue très personnel : ruptures, aussi, dans mes appréciations de ses œuvres. Zorn me fascine autant qu’il peut, de temps en temps, m’irriter ou m’ennuyer, parfois au sein d’un même morceau… La grande homogénéité de ce nouvel album n’est sans doute pas étrangère au fait que je le trouve particulièrement réussi ; l’homogénéité d’une œuvre musicale m’importe bien plus que sa diversité.  

 

Zorn a composé et produit l’album, mais il n’y joue pas, laissant l’interprétation à un quatuor d’une musicalité et d’une maîtrise exceptionnelles :

 

John Medeski - piano

Kenny Wollesen - vibraphone

Trevor Dunn - basse

Joey Baron - batterie


 

De la composition à l’interprétation en passant par la prise de son, tout est réuni pour faire de Dreamachines un grand album, et un des meilleurs albums jazz de ces dernières années.

 

Si ce n’est déjà fait, je vous conseille évidemment de vous plonger au plus vite dans ce dernier John Zorn, mais si vous n’êtes pas un amateur de jazz (ou de Zorn), écoutez au moins The Conqueror Worm, qui n’est autre, pour moi, que le meilleur morceau de l’an dernier :


 

Vibraphone onirique et mystérieux, riff entêtant, thème orientalisant et très belle montée en puissance : un morceau véritablement extatique…


L’album en écoute sur grooveshark : John Zorn - Dreamachines

 

A lire sur wikipedia :

John Zorn

Dreamachines


Dreamachines dans le Classement des albums 2013

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