Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

Playlist 2020

Classements d'albums

21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 12:37

Suite de la première partie, qui est à lire ici.


19-21 ans


Après le hard, je me mets au prog 70’s… on pourrait dire que je passe finalement par tous les sous-genres les plus nuls du rock… sauf que là, on ne m’y reprendra plus, pas question d’écouter tout et n’importe quoi, ni de revendiquer une vision esthétique de la musique aussi primaire que "plus c’est violent et brutal, mieux c’est". Pas de prog à la Yes, Emerson, Lake & Palmer (que j’avais déjà écouté dans ma période hard), mais du Floyd, King Crimson, Peter Hammill,Van der Graaf Generator, Magma, Gong, Art-Zoyd, Can, Soft Machine… bref, ceux que je défendais à la fin de mon article sur le rock-prog.

Il y a des gens qui changent leurs goûts en fonction de leurs amis et influences, mais le grand malade de musique que je suis fait plutôt l’inverse, je change mes amis en fonction de mes goûts (et ce sera pareil, après, quand je passerai au rock indé… enfin, à nuancer tout de même, plusieurs de cette période restent aujourd'hui parmi mes meilleurs amis, c’est surtout que je me mets à fréquenter d’autres milieux). Avec cette nouvelle bande… ce sera comme la précédente : traîner, refaire le monde par d’interminables discussions, jouer de la musique, faire des conneries… cette fois puissance 10.

Pink Floyd sera donc mon groupe favori, et j’oublie un peu The Wall pour lui préférer surtout Animals, Ummagumma, Meddle et Atom Heart Mother. De King Crimson, ce sera In The Wake of Poseidon, devant Red et In The Court of the Crimson King.

En parallèle se développe très rapidement ma passion pour le classique. J’en suis un vrai « boulimique », j’emprunte à la médiathèque autant de rock que de classique. La sonate Appassionnata de Beethoven, puis tout Beethoven, Chopin, Wagner, Stravinsky, Schubert, Bach, L’île des Morts de Rachmaninov, le Stabat Mater et le Requiem de Dvorak… mes goûts me portant particulièrement vers le XIX° et le XX°, le romantisme allemand, la musique russe, l’impressionnisme de Debussy, et les compositeurs slaves de la fin du XX°. Plus tard, je m’intéresserai aussi à Mozart (il m’a fallu du temps pour y arriver), et aux musiques baroques, de la renaissance et du Moyen Age. Depuis 1991, ma passion pour le classique ne s’est jamais éteinte, elle a toujours été parralèle à celle pour le rock. Je trouvais dans le classique une chose que j’ai toujours aimée dans le rock, et ici en bien plus fascinante : les œuvres à rallonge, des musiques qui me font voyager, des « œuvres-monde » qui s’étendent et se déploient, et me transportent plus que des chansons avec couplet/refrain sur 3 accords.

Avec un ami, je vais même m’inscrire au conservatoire (ce qui, finalement, revenait moins cher que des cours de guitare)… trop « vieux » pour être accepté dans les classes de guitare, j’y fais du solfège et de l’orgue (seul instrument qu’on pouvait commencer sur le tard), et je vais y rester 6-7 ans. Vers 97-98, ma passion pour la musique et le classique en particulier étaient tels que je me lance dans des études de musicologie… mais revenons-en à cette période, vers 92-93.

Je me mets au rock 60’s… Led Zeppelin reste un de mes groupes favoris, le seul que j’écoute toujours autant que dans ma période hard. Puis les Doors (que j'avais tout de même commencé à écouter plus tôt, vers 90-91), les Who, le Velvet, les Pretty Things… et les Beatles. Un moment important… j’accepte de lâcher du lest dans mon obsession pour la noirceur, et je redécouvre le plaisir simple de mélodies agréables dans un cadre « chanson pop ». C’est grâce à Pink Floyd que j’ai pu en venir aux Beatles, par des chansons comme Julia Dream, If, Echoes, Paintbox…  Je comprends que la musique pop peut aussi être légère, directe, agréable, et de grande qualité… Deux ans auparavant, le con que j’étais aurait pu dire « bah, les Beatles, c’est de la musique de gonzesses, ça vaut pas Metallica ».

Autre découverte importante à cette période : Bowie. Je ne connaissais avant que Tin Machine, dont j’aimais beaucoup le single Under The God. Je commence par le premier, une belle claque, puis Diamond Dogs… et les autres…

Le prog va aussi me mener au jazz, par Coltrane, qui deviendra très vite une de mes « idoles ». Beaucoup de jazz des années 50, 60, 70, et ce n’est que bien plus tard que je m’intéresserai au jazz des décennies précédentes. Comme pour le classique, ma passion du jazz se développera en parralèle à celle du rock, et ne s’éteindra pas… Après Coltrane, il y aura surtout Mingus - les deux restent d’ailleurs toujours mes jazzmen favoris, avec Ellington – puis Steve Coleman. Mais le jazz, je vais m’y mettre autant par les concerts que les albums. Plus facile, dans une ville où il n’y a pas beaucoup de lieux pour faire jouer les groupes, de tomber sur des bœufs de jazz intéressants que des groupes de rock pas trop pourris… de 20 à 28 ans, je vais très fréquemment sortir pour aller écouter de la musique, chaque fois qu’il était possible d’en entendre… jouée très souvent par des amis (qui faisaient du jazz, parfois du rock). Lorsqu’on ne vit pas dans une grande ville comme Paris, Marseille, Lyon, les musiciens se croisent et sympathisent assez facilement (et se brouillent aussi souvent, à cause de leurs caractères de merde…) A partir de cette époque, je joue un peu plus « sérieusement » en groupe… sérieusement étant un bien grand mot, puisque l’essentiel de nos répèts consistaient en des impros foutraques (qui n’avaient rien de jazz, on n’avait pas le niveau, c’était plutôt sous influence rock psychédélique)... on était un groupe d'amis plus qu'un groupe de rock. Je me souviens de notre première fête de la musique… des commerçants acceptent de nous filer du courant, tout contents de voir un groupe, qui, pensaient-ils, aller ramener du monde avec des chansons rock vers leur stand de merguez et boissons… ils ont vite déchanté quand ils nous ont entendu… pas une seule reprise, pas le moindre petit début de morceau travaillé, pas la moindre grille sur laquelle se baser, on a improvisé des heures et des heures, jusqu’à la fin de la nuit et que les flics nous virent. Notre truc, c’était Pink Floyd, Syd Barrett, les Doors… on imaginait qu’il suffisait juste d’un grain de folie et d’inspiration pour faire quelque chose d’intéressant. On a tout de même pu ramener un peu de monde, sans doute plus par curiosité que pour la qualité musicale de notre « prestation ».

Les titres rock qui m'ont le plus marqué pendant cette période :




21-24 ans

Alors que ma bande de potes de l’époque reste très attachée au rock 60’s – 70’s (et certains au jazz et classique), je finis par avoir envie de nouveautés, marre du « le rock, ça se limite aux 60’s et 70’s, maintenant, il n’y a plus que de la merde »…  il devait forcément y avoir quelques groupes actuels intéressants…  Il y a eu Sonic Youth (j'ai traîné deux de mes amis fans de rock 60's et 70's à un de leurs concerts, ils ont détesté...), dont j’avais entendu quelques titres de Goo vers 91… puis ce sera Dirty et Sister, mais le moment où Sonic Youth va réellement devenir mon groupe favori et m’amener à me plonger dans le rock indépendant, ce sera, paradoxalement, avec Experimental, Jet, Set, trash and no star. Je dis « paradoxalement », car ce n’est généralement pas un des albums favori des fans du groupe. Sonic Youth, nouvelle révélation… si j’ai pu tant aimer le groupe, c’est peut-être parce que j’y retrouvais ce que j’avais pu aimer : sombre comme la new-wave, violent comme le metal, un côté direct, urgent, comme le rock 60s, mais aussi expérimental et original comme le rock 70s. Jusqu’à OK Computer et Mezzanine, Sonic Youth restera mon groupe favori toute cette période de « découverte » du rock indé.

Sonic Youth est la première claque, le 4-track demo de PJ Harvey sera la 2°. Autre révélation importante : on peut donc faire du rock, et du très bon, avec un 4 pistes, quelques guitares rêches et une voix (mais quelle voix !).

Je découvre l’émission de Bernard Lenoir, à laquelle je deviens accro, ce qui me mènera, vers 95-96, à lire les inrockuptibles… le premier magazine de rock que je vais lire régulièrement. 

Sonic Youth, PJ Harvey… et le choc qu’a été Grace de Jeff Buckley. Si le rock peut-être brut, direct et simple comme celui de PJ Harvey, il peut aussi être lyrique sans être boursouflé, ce que m’apprendra Buckley (quoique chez Pink Floyd et King Crimson, j'en avais déjà eu l'intuition). Les autres disques de 94 à 96 qui m’ont vraiment marqué, en vrac :


PJ Harvey – To Bring you my love
Radiohead – The Bends
Soundgarden – Superunknown
Mazzy Star – So tonight that I might see
Björk – Post
Morphine – Good
Nick Cave – Murder Ballads
Elysian Fields – Bleed your cedar
Portishead - Dummy
Nine Inch nails – The Downward Spiral
Tricky – Maxinquaye
Divine Comedy – Promenade
Pulp – Different Class
Supergrass – I should coco
Lisa Germano - Geek the Girl
Suede – Dog man star
Blur – The great escape
Faith No More – King For a Day, fool for a lifetime
Smashing Pumpkins – Melon Collie
Mojave 3 – Ask me tomorrow
Sonic Youth – Washing Machine
Spain – the Blue Moods of spain
dEUS – Worst Case scenario
dEUS – In a bar under the Sea
Scott Walker – Tilt
Chemical Brothers – Exit Planet dust
Chemical Brothers – Dig your own hole
Pavement - Wowee Zowee
Cat Power - What would the community think
Prodigy – The fat of the land
Young Gods – Only Heaven
Jay-Jay Johanson - Whiskey
Bowie – Outside
Orbital – In sides
16 Horsepower – Sackcloth’n’ashes
Thurston Moore - Psychic hearts
Olivia Tremor Control - Dusk at Cubist Castle


Une bonne époque… des disques et artistes qui, pour la grande majorité sont devenus des "classiques", mais à l'époque, pas d'internet, pas si évident que cela d'en entendre parler (à part Prodigy et 2-3 autres) et de trouver des gens qui les écoutent (lorsqu'on n'est pas sur Paris)... 
Un de mes groupes préférés de 94 à 97 est maintenant totalement oublié (et ils ont splitté) : Delicatessen (à ne pas confondre avec un autre groupe du même nom). Leur album Skin Touching Water de 95 est un de ceux que j’ai le plus aimé et écouté.  Rien sur deezer ni jiwa, bien sûr… j’aimais aussi beaucoup leur suivant, Hustle into Bed. Injuste qu’ils n’aient pas eu plus de reconnaissance… Skin Touching Water était pour moi l’album idéal de rock indépendant… et lorsque je l’écoute, je revois toutes les images de cette période de ma vie, mon immersion comme un poisson dans l’eau vaseuse du milieu rock indé.
Je vous upload quelques titres de Skin Touching Water que j'écoutais sans cesse à l'époque, en commençant par I'm Just Alive, leur plus-grand-tube-que-personne-ne-connaît :



Sonic Youth, PJ Harvey, Jeff Buckley, Radiohead, Mazzy Star, Morphine, Delicatessen, Elysian Fields, dEUS… j’ai l’impression de trouver enfin le genre musical qui me ressemble et réunit tout ce que je cherche dans le rock… le metal comblait un besoin de violence, évasion, défoulement mais, j’ai fini par le comprendre : ce n’était "pas vraiment moi"… je ne me vois pas plus en chevalier tueur de dragons et sauveur de princesses qu’en démon de l’enfer… le rock-prog de Pink Floyd, Crimson, Magma, j’aimais (et j’aime toujours), mais ça manquait d’une certaine forme de « spontanéité », du plaisir immédiat des chansons pop-rock… le rock 60’s… c’était tout de même la musique d’une autre époque, d’une autre génération, il ne pouvait m’appartenir totalement… je prends vraiment conscience de tout ça le jour où j’entends My iron Lung  de Radiohead chez Lenoir… exactement ce que je cherchais : un morceau rock, direct, mais pas bourrin… des émotions, du lyrisme, mais pas d’héroïsme pompeux… de l’originalité, du style, mais sans oublier le plaisir, la mélodie… des mélodies agréables, mais dignes, pas de racolage variétoche.

Retour, aussi, à des chansons pop-rock agréables, non pas du rock mainstream à la U2, Dire Straits & co, mais de quelques groupes indés sans grandes prétentions capables de pondre des chansons à la fois jolies, légères, mais pas racoleuses... notamment Drink The Elixir de Salad. Ou les chansons raffinées de Divine Comedy (Promenade sera un de mes albums favoris) et Suede (Dog man star). Bien que je sois toujours beaucoup plus sensible aux chansons mélancoliques et sombres, je peux apprécier (grâce à ma période Beatles) quelques chansons pop plus "positives", telle, justement, la très beatlesienne Wake up Boo des Boo Radleys.    

Sinon, toujour un certain besoin de violence, que je retrouve chez Sonic Youth, Soungarden, Tool, Faith No More, Prodigy, les Young Gods et Nine Inch Nails… je commence aussi à écouter de plus en plus d’électro, via Portishead (la première fois que j’ai entendu Sour Times, ça a été le coup de foudre), Björk, Prodigy, Chemical Brothers, Orbital, les Young Gods, Underworld … et l’énorme claque qu’a été pour moi (mais je ne suis pas le seul…) Outside de Bowie (en plus, I’m deranged avait une place de choix dans Lost Highway de Lynch).

Un peu de français (vraiment nouveau pour moi), à petites doses : Gainsbourg, surtout, puis Dominique A, Miossec (j’aimais juste le premier, Boire), Tue-Loup….

Je fréquente les fans de rock indé de la ville… mais aussi - c’est le grand écart - les boîtes de nuit (un peu la même schizophrénie que j’avais à l’époque dans mes goûs musicaux, entre le rock indé et l’électro). Non pas que j’aime particulièrement les boîtes, mais mon meilleur ami était DJ, et j’allais souvent le voir (pour boire à l’œil, raconter des conneries, découvrir un « nouveau monde » et des gens très loins des fans de rock)… j’ai même été DJ un moment (vers 97-98, pas dans une boîte, mais dans deux pubs ; être payé pour boire en passant des disques, ça me semblait plutôt un bon plan)… ça n’a pas duré (en gros, une à deux fois par semaine sur 7-8 mois), je comptais en profiter pour - autant que faire se peut - passer des trucs plus intéressants que les gros tubes habituels… pourtant, j’ai fini par en avoir marre, pas assez de liberté, trop de daubes imposées, et pas vraiment mon univers. Mon titre fétiche, celui que je passais tous les soirs en début de soirée : Right de Bowie.


Les 5 artistes/groupes de rock qui m’ont le plus marqué pendant cette période :

      1.      Sonic Youth
2.      PJ Harvey
3.      Delicatessen
4.      Bowie
5.      Radiohead

Les chansons de mes 21-24 ans :





Quelques autres...




De 24 ans à maintenant
 :


En 97-98, deux albums vont compter parmi les plus importants de ma vie musicale : OK Computer de Radiohead et Mezzanine de Massive Attack. Maintenant, je comprends mieux pourquoi ces deux albums m’ont autant fasciné : ils contenaient un peu tout ce que j’aimais et cherchais dans le rock, en mieux.

OK Computer : j’aimais déjà beaucoup The Bends, mais OK Computer sera une toute autre révélation. Dans la lignée de Grace : du lyrisme fin et sensible, loin des boursouflures metal. Des atmosphères, des harmonies et structures originales et intelligentes. Un album très raffiné, mais avec aussi un côté « écorché vif ».

Mezzanine : Je me souviens encore du jour où je suis allé l’écouter au casque, chez le disquaire… ça n’a pas duré longtemps, les 35 premières secondes de Angel, je repose le casque, achète l'album et fonce l’écouter chez moi. Cette basse sourde, hyper-sombre, lente, hypnotique… un choc rare, comme celui de Shake the Disease ou One. Et le reste de l’album était à la hauteur de ce premier contact. Mezzanine, c'est l'album qui arrivera à me toucher au plus profond, à me donner l'impression d'être "chez moi" avec ses ambiances sombres et froides comme celles qui ont tant marqué ma jeunesse via les Cure et Depeche Mode, et ses passages planants qui me ramenaient à Pink Floyd...  je ne crois pas avoir jamais eu autant l'impression de trouver "l'album parfait", l'album que je recherchais depuis toujours...
J’avais déjà entendu vaguement leur premier album (Portishead m’avait donné envie d’en savoir plus sur le trip-hop), mais je n’avais pas accroché, trop « soul » pour moi. Il me fallait un Mezzanine pour me faire passer vers les musiques noires-américaines (blues et jazz exceptés, puisque je les aimais déjà avant). Jusqu’à mes 25 ans, j’étais allergique au funk, à la soul, au rap, ces musiques n’avaient pas… la « noirceur » que je recherchais, elles étaient trop festives, terriennes, j’avais besoin d’évasion, de trip, pas de groove (même si j’ai pu l’aimer dans le jazz, chez Led Zep et quelques autres). Mezzanine sera un « pont », qui saura me faire apprécier particulièrement le groove. D’abord par le rap… Public Enemy et le Wu-Tang Clan, surtout… je retrouve dans le rap finalement l’énergie, la violence et la révolte que j’aimais dans le hard, mais avec du groove au lieu de rythmiques lourdingues et de mélodies bêtas. Un peu plus tard viendront aussi la soul, et un peu de funk…

Autre courant plutôt nouveau pour moi : le folk (c’est à ça qu’on doit réaliser qu’on vieillit, on se met à aimer le folk). Via un album rock, que j’écoute en boucle depuis, Highway 61 de Dylan… ce n’est qu’à cette période que je me mets à Dylan. Je commence à m’intéresser pas mal, vers 96-98, aux « musiques du monde » : tzigane, surtout, mais aussi flamenco, bossa, chanson napolitaine etc… et à Tom Waits…

Grande passion pour l’électro : Aphex Twin, Amon Tobin, Squarepusher, Autechre, Plaid, Boards of canada bref, surtout le label Warp… pas étonnant que je sois sensible à l’électro, les sons électroniques sombres et froids de Depeche Mode, ça reste, au final, là d’où je viens…

Il y aurait trop à dire sur cette période, je ne vais pas m’étendre, car il n’y a pas d’énormes « bouleversements » dans mes goûts, juste des genres musicaux qui « s’ajoutent » au rock indépendant, au rock 60’s et 70’s, au classique, au jazz… le hip-hop, donc, l’électronica, le folk et le rock 50’s (grâce au Reverend Frost... qui m'a d'ailleurs donné l'idée de me mettre moi aussi au blog)… de plus, d’un point de vue totalement égoïste, ça m’intéresse moins de revenir sur cette période, trop proche, il n’y pas la « nostalgie » et, surtout, parce que la majeure partie de mes goûts plus récents, vous les connaissez si vous me lisez…

Si je me suis moins attardé dans cet article sur le jazz et le classique (pas de playlists, il manque trop de choses sur deezer et jiwa), c'est parce que ces musiques, contrairement au rock, n'ont pas pour moi la même temporalité, ne sont pas liées à une période particulière. Lorsque j'écoute les vieux albums de Depeche Mode, Pink Floyd, Sonic Youth, Radiohead... ce sont des souvenirs d'une époque qui reviennent... mais lorsque j'écoute Beethoven ou Coltrane, ils restent intemporels (d'autant plus que je n'ai pas cessé de les écouter depuis...), pas de nostalgie de mes premiers pas dans le classique ou le jazz.  

Voilà… je me doute que certains penseront que cette suite d’articles hyper-longs pour parler de l’évolution de mes goûts à quelque chose de terriblement mégalo… ils n’auront pas forcément tort, mais ça me semble tout de même intéressant, j’aimerais beaucoup, de la même manière, savoir quels sont les « parcours musicaux » des blogueurs que je lis régulièrement. Que ce soit brièvement, dans les commentaires, ou plus en détail, sur vos blogs…

(si vous désirez commenter de manière générale ces deux articles, privilégiez cette page... si c'est pour parler essentiellement des années 80, c'est sous la première partie)  
  
    

Partager cet article
Repost0
19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 14:18

La meilleure idée d'un blog musical... c'est celle de Kfigaro, qui a tenu - il y a un moment déjà - à expliquer son parcours pour montrer d'où lui viennent ses goûts. Cela a déjà été fait sur des forums (comme ici, suite à l'article de Kfigaro, ça commence par Christian, et il y en a d'autres sur les 5 pages) ... mais, à ma connaissance, pas vraiment d'exemples sur les blogs (si ce n'est sur le bien nommé soundtrack of my life). Bientôt 2 ans que Kfigaro l'a publié, et depuis ce temps, je pense sans cesse à m'y mettre... pour m'y coller seulement maintenant. 
Pourquoi est-ce une si bonne idée ? Car nos goûts sont en grande partie le fruit d'une construction, et le meilleur moyen de comprendre pourquoi on a tel ou tel goût, c'est de comprendre cette "construction". Afin de mieux "se" comprendre, mais aussi de mieux se faire comprendre quand on écrit sur la musique. Que ceux qui me lisent puissent saisir pourquoi j'ai telle préférence ou telle conception de la musique plutôt que telle autre. C'est bien là un avantage des blogs musicaux sur la presse : aucun magazine ne laisserait ses critiques-rock raconter leur parcours musical. Ce qui aurait d'ailleurs l'air assez vaniteux et mégalo... pourtant, il est au final plus "mégalo" de prétendre distribuer de bons et mauvais points à des albums sans expliquer d'où l'on vient, musicalement parlant, et pourquoi on a telle ou telle inclination.
Comme d'habitude, j'ai fait long... tellement long que je ne peux tout caser dans un article, il y a un nombre limite de caractères par articles sur over-blog (ce qui m'avait valu l'amputation d'une partie de mon article sur Jim Morrison), j'ai donc dû diviser en deux parties (la 2° arrivera dans très peu de temps). 
A la fin des différentes périodes, je mets une playlist des titres qui ont vraiment été décisifs pour moi, qui m'ont tous profondément marqué... et, parfois, une playlist alternative avec des morceaux qui me séduisaient à l'époque, même s'ils m'ont moins "frappé". Il manque quelques morceaux importants, que je n'ai pas trouvé sur deezer, mais l'essentiel y est... 

Ces deux articles sont longs... mais pas exhaustifs. Il y aurait trop de choses à dire, j'ai essayé, autant que j'ai pu, de ne me focaliser que sur ce qui m'a le plus marqué.   

 

Mon premier souvenir musical… c’est Breakfast in America de Supertramp. Mes parents écoutaient très peu de musique à la maison, je n’avais pas de radio, ne m’intéressais pas particulièrement à la musique… mais un jour, j’ai écouté quelques-uns de leurs disques. Je me souviens de deux : Sgt Pepper, et Breakfast in America. Quand on est enfant, on est con et on a des goûts de chiotte : je me rappelle de la pochette de Sgt Pepper, pas de la musique, par contre, j’ai beaucoup aimé le Supertramp. Particulièrement Gone Hollywood : un dramatisme, du lyrisme, de l’intensité, quelque chose d’un peu « fantastique »… une musique qui me transportait…


10-15 ans


J’ai déjà raconté dans les commentaires de cet article, chez Arbobo, le choc étrange qu’a été la découverte de Cambodia de Kim Wilde. La kermesse de l’école, et cette chanson qui d’un coup, me tétanise, me plonge dans un profond état de mélancolie, par ses nappes envoûtantes de synthé. Ensuite, il y aura Billie Jean de Michael Jackson dont je découvre le clip pendant des vacances chez ma grand-mère… car mon père n’acceptait pas qu’on regarde des clips ou qu’on écoute les « conneries qui passent à la radio » (c’est pourquoi la musique, même la pop commerciale, a toujours eu un petit côté transgressif pour moi, puisque je l’écoutais « en cachette » jusqu’à 13-14 ans... ce qui est finalement une bonne chose, la musique n'aurait peut-être pas eu le même attrait si elle n'avait pas représentée dès le départ un "interdit"). Billie Jean va me marquer par son côté mystérieux, étrange…  Jusque-là, je n’écoutais quasiment pas de musique… mais les choses vont radicalement changer. Je passe des nuits, la radio sous l’oreiller, en quête de chansons… puis j'utilise le magnétophone de mes parents… je me vois encore demander régulièrement à ma mère, ma sœur et mon frère de ne pas faire de bruit dans l’appartement quand il était annoncé à la radio que telle chanson que j’aimais allait passer, afin que je l’enregistre (un « radio-k7 », je n’en aurai un que plus tard, après de longues négociations avec mes parents…) Dans cette période où je commence à écouter régulièrement la radio, Such a Shame de Talk talk sera ma chanson favorite… j’enregistre un maximum de choses, effaçant les k7 de mes parents que je pensais qu’ils n’écouteraient jamais…

A 12 ans viendra LA révélation, la chanson la plus importante pour moi : Shake the disease de Depeche Mode. Je n’avais jamais entendu un truc pareil : un son aussi dur, froid, la voix d’outre-tombe de Dave Gahan et celle, fantômatique, de Martin Gore. Pour la première fois, j’ai eu l’impression d’entendre une chanson « à moi et rien qu’à moi », qui me parlait au plus profond, qui exprimait ce que j’avais de plus personnel… et ce clip sombre, inquiétant, si loin des productions débiles de l’époque…  

Une chanson qui change à jamais mon rapport à la musique : je comprends que les chansons ne sont pas seulement des mélodies, atmosphères, mais aussi une manière de me « définir » … tout comme elle marque le début de mon rapport « esthétique » à la musique. Ce n’était pas juste « une chanson que j’aime », mais une chanson que j’aime « contre » les autres, une chanson dans laquelle je voyais des qualités qui faisaient défaut aux autres, qui me semblait beaucoup plus profonde que le "tout-venant de l'industrie musicale". Depeche Mode deviendra, bien entendu, mon groupe favori de 12 à 15 ans. Et donc le premier groupe dont j’ai été « fan ». Pourtant, je n’ai pas eu le moindre de leurs albums avant d’acheter à 15 ans une K7 d’occase de Music for the masses. Tout ce que j’avais de Depeche Mode, c’étaient des compils de chansons enregistrées à la radio. Idem pour tous les autres groupes. De la préhistoire pour les ados qui me liraient : une époque où l’on pouvait passer des jours et des jours (voire des semaines, des mois) à espérer entendre à nouveau (et pouvoir enregistrer) une chanson qui nous a plu. Mais je n’ai pas le moindre regret pour cette époque, j’ai dû perdre un temps fou à m’enfiler des tonnes de daubes pour tomber sur quelques chansons qui me plaisaient… chansons qui, avec le recul, étaient bien souvent de la daube, d’ailleurs… Duran Duran, A-Ha, Kim Wilde et pire encore (cf. playlist 10-15 n°2)…

Pas de grand-frère, de grande-sœur (je suis l'aîné)… pas de magazines… bref, personne pour m’influencer et m’aiguiller. Je ne parlais quasiment jamais de musique avec mes amis à l’école… d’ailleurs, cette passion nouvelle pour la musique marque aussi un certain renfermement sur moi-même… comme des millions d’ados, sans doute, je deviens limite asocial et préfère passer des heures dans ma chambre à écouter de la musique plutôt que de fréquenter les autres. La musique était quelque chose de totalement personnel, un univers parallèle plus intéressant et captivant que la réalité…

De Depeche Mode, je vais adorer Blasphemous Rumors, People are people, Masters and servant… et, surtout, Question of Time. Qui détronnera ce Shake The Disease qui m’obsédait tant. La 2° chanson la plus importante de mes 10-15 ans (et j'adore toujours autant cette chanson). Puis ce sera l'album Music for The Masses, avec particulièrement Behind The Wheel (peut-être ma chanson favorite de Depeche Mode, en tout cas, c'est une de mes chansons favorites tout court...) et Never Let Me Down (mais, à part une ou deux, j'ai adoré toutes les chansons de l’album).

A l’aide d’un 2° magnétophone, je ferai des tas de collages, enchaînant le refrain de telle chanson avec le couplet de telle autre, répétant 6 fois un couplet qui m’obsédait, et virant un refrain que je n’aimais pas…  

 

Le deuxième groupe qui me fascinera sera les Cure… en vacances chez ma grand-mère, je squatte la chambre de mon oncle et ses cassettes… rien qui ne m’intéresse… jusqu’à ce que je tombe sur la compil Staring At The Sea des Cure. Jumping Someone Else’s Train, A forest, The Love Cats, Charlotte Sometimes, 10-15 Saturday Night… des morceaux qui vont me marquer profondément.

Je détestais les guitares, le rock, la soul, le disco, les musiques « terriennes », chaleureuses, les musiques de fêtes (et les chansons françaises)… pour moi, la musique devait être un univers envoûtant, des sons, des atmosphères… un "trip"... même si je pouvais me laisser prendre par quelques tubes pop accrocheurs. Les guitares, je ne les supportais que chez les Cure, car elles n’avaient rien de guitares hendrixiennes incandescentes (de toute façon, je n’avais jamais entendu Hendrix à la radio), et je retrouvais chez les Cure des ambiances proches de celles de Depeche Mode… De la même manière, les seuls titres « soul » que j’ai pu supporter – et aimer – étaient Billie Jean et Beat It de Michael Jackson. Des chansons assez sombres, loin de la soul festive et lumineuse. Mon truc, vous l’avez compris, c’étaient les sons de synthés froids et les ambiances mystérieuses…  comme dans P-Machinery de Propaganda, un des titres favoris de ma jeunesse, ou le synthé de Sweet Dreams et l’ambiance de Here Comes The Rain d’Eurythmics … je finis par aller vers une certaine « épure », vers Vangelis et JM Jarre, chez lesquels il n’y a plus de chant, juste des ambiances et synthés planants… avant de revenir à des choses plus « pop-rock »… New Order (là, je reste en terrain connu, celui des synthés), Genesis, Rebel Yell de Billy Idol, 2-3 chansons de U2 et Dire Straits, Why Can’t I be You des Cure… je commence donc à m’intéresser à des morceaux plus « rock », à accepter les guitares… ce qui tombe bien, je pars habiter au Canada, où j’aurai l’occasion d’entendre plus de rock qu’en France… sauf que je reste tout de même attaché à la pop planante (On the Turning Away de Pink Floyd) et que mes goûts n’étaient pas terribles (Summer of 69 de Bryan Adams est la principale chanson qui va me marquer, c’est dire… faut avouer qu’elle reste associée dans ma mémoire à cette fille, Ishtar, une hollandaise… bref…)

Ce séjour au Canada (8 mois environ), ne m’aura donc pas permis de faire évoluer mes goûts dans le bon sens (Bryan Adams, c’est tout de même une sacrée régression après Depeche Mode et les Cure), mais de m’intéresser un peu plus au rock, et d’avoir envie d’autre chose que ce qui passe à la radio en France. Je découvre ainsi des émissions de rock, tard le soir, une nouvelle ère musicale qui s’ouvre pour moi, qui commence plutôt pas mal avec Dancing In The Dark de Springsteen, mais va vite se dégrader…

De 10 à 15 ans (quelques titres, à la fin, débordent sur la période suivante, mais ne pouvaient s’intégrer dans la playlist de mes 15-20 ans)…

 

Désolé pour la mise en page, c'est du copier-coller e ce que j'ai pu récupérer sur feu-grooveshark...

 

Such a Shame - Talk Talk

Shake the Disease - Depeche Mode

Blasphemous Rumors - Depeche Mode

People are people - Depeche Mode

10:15 Saturday Night - The Cure

The Great Commandment - Camouflage

Touched By The Hand Of God - New Order

Pump Up The Volume - M/A/R/R/S

The Lovecats - The Cure

Blade Runner (End Titles) - Vangelis

Jumping Someone Else’s Train - The Cure

A Forest - The Cure

Equinoxe, Pt. 4  - Jean Michel Jarre

Fade to Grey - Visage

Steppin' out - Joe Jackson

"Charlotte Sometimes","The Cure","Faith"

"P-machinery","Propaganda","A Secret Wish"

"Billie Jean","Mickael Jackson","Thriller"

"Why Can’t I Be You?","The Cure","Kiss Me Kiss Me Kiss Me"

"A Question Of Time","Depeche Mode"

"Behind the Wheel" - "Depeche Mode"

"Never let me down again" - "Depeche Mode"

"Here Comes The Rain Again","Eurythmics"

 

 

Une 2° playlist, qui fait parfaitement l’affaire pour le Rock’n’Roll Hall of Shame de Guic’. Car si Depeche Mode et les Cure ont été mes groupes favoris dans ces années, si la plupart des autres titres de la première playlist – à part quelques-uns, tout de même – ne sont pas vraiment « honteux », j’ai quelques cadavres dans mon placard, des chansons pop à la con qui me plaisaient vraiment (mais pour certaines, j’avais déjà honte…). Une 2° playlist, donc, avec des chansons « mineures » (il y en a quelques-unes pas trop mauvaises dans le lot), que j’aimais comme des « sucreries pop », mais qui ne m’ont pas bouleversé et touché autant que celles de la 1° playlist : 

 

Cambodia -Kim Wilde

A View to a Kill - Duran Duran

Always the Sun - The Stranglers

Gambler - Madonna

Les écorchés - Noir Désir

"Tainted Love","Soft Cell"

"Running Up That Hill (A Deal With God)","Kate Bush","Hounds of Love"

In the Heat of the Night - Sandra

"Boys Don't Cry","The Cure"

"Faith","George Michael"

"The Sun Always Shines on T.V.","a-ha"

"Somebody's Watching Me","Rockwell"

"Number One","Chaz Jankel"

"New Year’s Day","U2","War"

"West End Girls","Pet Shop Boys"

"Sweet Dreams (Are Made of This)","Eurythmics"

"Living in Another World","Talk Talk","The Colour of Spring"

"Sweetest Smile","Black","Wonderful Life"

"Les écorchés","Noir Désir","Veuillez rendre l'âme (à qui elle appartient)"

 



15-19 ans 


Très rapidement, je passe du rock à guitare au hard. Notamment par une émission de radio : l’animateur annonce une playlist hard, que j’enregistre et vais écouter en boucle toutes les vacances. Sur cette playlist :
AC/DC – Let there be rock
Iron Maiden - The Evil That men Do
Queensryche – Speak
Bon Jovi – Lay your hands on me (je crois… mais j’ai un doute, pas sûr que ce soit ce morceau)
Led Zeppelin – Rock’n’roll
Slayer – Evil has no boundaries

Les jeunes d’aujourd’hui ne savent pas la chance qu’ils ont… rien d’autre pour découvrir le hard que cette playlist à l’époque, il a fallu que je me tape à chaque fois Bon Jovi (et le pire, c’est que j’ai fini par aimer ça… pour le rejetter assez rapidement) Et cette playlist marque le début de ma période « hard-metal ». Dans cette période d'adolescence tourmentée, c'était la musique qu'il me fallait pour me défouler. 

L’autre événement décisif dans mon évolution musicale à cette période, c’est l’accès à la médiathèque, bien fournie en disques… on dit que les médiathèques servent à élever les gens vers la culture… ça n'a pas toujours été le cas pour moi. J’allais à la médiathèque essentiellement pour trouver des albums hard… Scorpions, Mötley Crue, Led Zeppelin, Deep Purple, Caught Somewhere In Time de Maiden, du Def Leppard, Judas Priest, Venom, Mötörhead… voilà parmi les premiers disques que je me souviens avoir emprunté. Du punk aussi, j’ai eu une « période punk » à 17 ans (enfin, sans la crête et les épingles à nourrice, passées de mode depuis longtemps), période où je découvre les « incontournables » : Sex Pistols, Clash, Béruriers Noirs (le premier groupe français que j’ai vraiment aimé… il y en aura très peu d’autres). C’est aussi à cette époque que je vais commencer à acheter régulièrement des albums (Appetite for destruction de Guns n’roses) et tout le peu d’argent de poche dont je disposais y passera…    

Chemin tout à fait banal : plus je vais écouter du hard, plus je vais chercher des trucs toujours plus… « hard ». L’escalade dans la violence…

Au début, plutôt du hard FM, glam-rock, hard 70’s, un peu de heavy… puis beaucoup plus de heavy, du thrash… avec le clip One de Metallica, dans l’émission « hard’n’heavy » de M6, je crois… une grande claque, je découvre un nouveau son, radical, qui me fascine (ah, ce final…)… le même processus et la même attraction que lorsque j’ai entendu Shake the disease pour la première fois. Un son dur, froid, excessivement sombre, comme je n’en avais jamais entendu auparavant… et Metallica devient mon groupe favori (Thom, je te vois jubiler...). C’est aussi à peu près à ce moment que je me mets sérieusement à la guitare. Au moins un point positif dans ma période « hard-metal », l’envie de jouer de la musique… sauf que sur la vieille guitare acoustique pourrie et inaccordable que j’avais dénichée, je ne risquais pas de retrouver le son de One… De plus, jouer de la guitare n’aura pas une très bonne influence sur mes goûts, je vais être quelques temps bêtement épaté par les branleurs de manches que sont les Malmsteen, Vai, Satriani, Marty Friedman & co…
L’album qui m’aura le plus frappé dans ces années hard-metal sera le premier que je découvre de Metallica, K7 achetée après avoir vu One : …And Justice for All. Et le premier CD que je me paye sera un album de thrash : Practice What You Preach de Testament. Practice est l'autre album, qui, avec ..And Justice, marque mes "débuts" dans le thrash... et que j'écoute en boucle en 89. Je pourrais mettre tous les morceaux de ces deux albums dans ma playlist, tant je les ai usés. Un de mes favoris de Practice :  Nightmare (je mets des liens youtube quand le morceau n'est pas sur deezer, et donc pas sur ma playlist). Mais, parmi les albums de thrash que j’écoutais jusqu’à l’overdose, il y en a deux, seulement, que je peux toujours réécouter maintenant avec plaisir : Reign In Blood de Slayer, et Rust In Peace de Megadeth.

Metallica, Testament, Megadeth, Slayer seront mes principales références dans cette période… même si je continue à écouter encore du heavy et du hard moins… « hard ». Comme Sonic Temple de The Cult, un de mes albums de chevet en cette année 89. Dans cette frénésie de brutalité, une chanson pop mélancolique me touchera beaucoup I Need You Like a Drug de Fiona Apple (j'aimais pas trop le refrain, mais j'adorais le reste)… un peu de douceur dans ce monde de brutes. Les ballades que j'aimais étaient généralement beaucoup plus... lourdes : Testament - The Legacy

Nouveau séjour au Canada, plus court (3 mois, pendant l’été), mais beaucoup plus de découvertes que la première fois… contrairement à la France, le hard est assez bien diffusé, même en journée, à la télé… je découvre un groupe qui comptera beaucoup pour moi, Faith No More. J’achète la K7 de The Real Thing, qui sera ma bande-son de l’été 89… avec pour la première fois, un chant "rap" qui me plaît (Epic). Un autre des très rares albums de cette période qu’il m’arrive de réécouter.  

Au lycée, je ne parlais que très peu de mes goûts hard/metal… je sentais bien que ça passerait mal… de toute façon, je m’en foutais, la musique n’était pas pour moi quelque chose que l’on « partage », mais un univers totalement personnel… jusqu’à ce que je croise dans mon quartier, à 17 ans, des « metalleux »… Mes amis, au Lycée, étaient les types les plus barrés de la classe. Quand on n’avait personne à emmerder, on s’en prenait… à nous-même. On se marrait bien, mais l'ambiance n'était pas très saine. C’est pourquoi, en fréquentant des métalleux, je me trouve enfin une « vraie » bande d’amis… avec lesquels traîner, faire des conneries, discuter de tout, jouer de la musique, etc…

Un de mes titres de hard favori, qui représentait une sorte « d’idéal »… Hounds de Savatage (sur Gutter ballett). Tout ce qui me plaisait dans le metal,  : noirceur, mystère, violence, speed (le final...), lyrisme, puissance, breaks et changements d’atmosphères. Autre titre heavy comme je les aimais : The Heretic de W.A.S.P. 

Human de Death, l'album qui me fera aimer le Death (pour les incultes qui ne connaissent pas ce genre d'une beauté, d'une finesse et d'une intelligence sans pareille qu'est le Death-metal ; il y a le groupe, Death, et le genre, le Death)... avec un titre en particulier :  Flattening of emotion (1991 - Human)
 

Une période où mes goûts se durcissent, très peu de hard "standard" et de heavy (Painkiller de Judas Priest, tout de même... si tout le heavy était aussi intense, violent et tranchant que le morceau-titre, le genre ne serait pas aussi ridicule), mais essentiellement du thrash, du death et un peu de doom... Slayer, Metallica, Coroner, Sepultura, Kreator, Death, Annihilator, Prong, Atheist, Morbid Angel, Pantera, Obituary, Paradise Lost, Entombed etc... seront la bande-son bourrin de cette période de ma vie,  mais mon intérêt nouveau pour le Death ne durera pas très longtemps, je m'en lasse vite, il marque surtout la fin de ma fascination pour le hard. Cette escalade dans la violence musicale me lasse… en plus, je découvre Nevermind de Nirvana avant que l’album ne devienne le « phénomène » que l’on connaît, et il me fait dire que l’on peut écrire des chansons accrocheuses sans être mièvres ; et rebelles sans avoir besoin de batteurs bourrinant sa double-pédale sur des distos de guitares « énormes ».

L’autre cause de mon abandon du metal sera la découverte de The Wall de Pink Floyd (le film et l’album) et de la musique classique (je retire ce que j’ai dit sur les médiathèques), vers 90-91, dans ma période metal, The Wall et le classique vont éroder mon goût pour le hard, je réalise qu’on peut trouver autant de noirceur, de révolte, de lyrisme, dans des musiques beaucoup moins lourdingues (tout est relatif… certains trouvent The Wall pompeux, mais quand on a passé 2 ans à écouter exclusivement du hard, The Wall, c’est du Nick Drake). De plus, en 91-92, le hard me fait aller de déception en déception…  le mollasson Black Album de Metallica (à part Sad but True et un ou deux autres titres que j’aimais bien), le pitoyable Countdown to extinction de Megadeth… les grands noms du thrash cherchent à élargir leur public et perdent leur âme (à supposer qu’ils en avaient une). Déception aussi, à l’écoute du double Use your Illusions de Guns’n’Roses qui, malgré quelques morceaux pas mauvais, est loin de l’urgence d’Appetite for destruction. Le coeur n'y est plus (à supposer que j'en avais un...) En 92, alors que je me suis pas mal éloigné du hard/metal et ne jure plus que par Pink Floyd, deux derniers albums hard vont m’accrocher : The Ritual de Testament, pas exceptionnel, mais moins mauvais que les derniers Metallica et Megadeth, et, surtout, Angel Dust de Faith No More. Formidable album, qui, au lieu de me réconcilier avec le hard, va me faire dire qu’à côté, les autres groupes font pâle figure, et que je fais bien de laisser tomber ce genre... en ne gardant une oreille que pour Slayer et Faith No More.

Une première playlist, avec tous les titres hard/metal qui m'ont vraiment marqué (il aurait dû y avoir une dizaine de titres de Led Zep - entre cette période et la suivante - mais deezer ne les a pas...) :

 

"You're Crazy","Guns N' Roses","Appetite for Destruction"

"We Let It Rock...You Let It Roll","Scorpions","Savage Amusement"

"I Need You Like A Drug","Fiona Apple","Unknown Album"

"The Call of Ktulu","Metallica","Ride the Lightning"

"Babe I’m Gonna Leave You","Led Zeppelin","Led Zeppelin"

"This Love","Pantera","Vulgar Display of Power"

"Seasons in the Abyss","Slayer","Seasons in the Abyss"

"Nightmare (Coming Back To You)","Testament","Practice What You Preach"

"Postmortem","Slayer","Reign in Blood"

"Raining Blood","Slayer","Reign in Blood"

"Slowly We Rot","Obituary",""

"The Ritual","Testament","The Ritual"

"Peace Sells","Megadeth"

"Blessed in Contempt","Testament","Practice What You Preach"

"The Heretic (The Lost Child)","Wasp","The Headless Children"

"Wasted","Def Leppard","On Through the Night"

"Hounds","Savatage","Gutter Ballet"

Flattening Of Emotions - Death

Beg to Differ - Prong

New York City - The Cult

TV II - Ministry

"The Evil That Men Do","Iron Maiden","Seventh Son of a Seventh Son"

"Seventh Son Of A Seventh Son","Iron Maiden"

"The Loneliness of the Long Distance Runner","Iron Maiden","Somewhere in Time"

"Dead Skin Mask","Slayer","Seasons in the Abyss"

"Evil Has No Boundaries","Slayer","Show No Mercy"

"Speak","Queensrÿche","Operation: Mindcrime"

Suite Sister Mary - Queensrÿche

"The Hellion/Electric Eye","Judas Priest","Living After Midnight - The Be"

"Scorched Earth","Van der Graaf Generator","Godbluff"

"The Sleepwalkers","Van der Graaf Generator","Godbluff"

"Hook In Mouth","Megadeth","So Far, So Good... So What! (Remastered)"

"Soul Asylum","The Cult","Sonic Temple"

"The Guns Of Brixton","Clash","London Calling"

"Lonely as Me","Mucky Pup","Act of Faith"

"Soleil Noir","Bérurier Noir","Souvent Fauché Toujours Marteau"

"Arise","Sepultura","Arise"

"Epic","Faith No More","The Real Thing"

"Smells Like Teens Spirit","Nirvana","Nevermind"

"The Real Thing","Faith No More","The Real Thing"

 

J'imagine bien que personne n'écoutera mes aussi longues playlist en entier (ni même la moitié, ni même le quart, et vous avez bien raison, surtout pour ces playlist hard... elles aussi à leur place dans le Rock’n’Roll Hall of Shame de Guic') Une 2° (si l'un d'entre vous, après avoir écouté la 1°, se met en plus à écouter la 2°, pas de doutes, je tiens mon premier fan psychopathe) avec d'autres morceaux qui m'ont emballé, même s'ils ont été moins importants dans l'évolution de mes goûts...
 

[Edit : playlist sur deezer supprimée]




...évolution qui tardait à me porter vers des musiques vraiment intéressantes. C'est tout le problème quand on ne connaît pas de "prescripteurs" pour vous influencer dans le bon sens, on trébuche et on se vautre pas mal, il faut plus de temps pour arriver à séparer le bon grain de l'ivraie... Les musiques le plus intéressantes, ce sera pour le prochain épisode...

La suite, ici.


 

 

Partager cet article
Repost0
17 septembre 2008 3 17 /09 /septembre /2008 13:42

          Le double heureux-événement que vient de connaître Thierry m'a incité à lui concocter une playlist "classique pour enfants" [edit : de 0 à 7 ans, surtout]... playlist qui s'adresse aussi à FabAlf... et, bien sûr, tous les nouveaux parents.

Pourquoi faut-il faire écouter du classique le plus tôt possible aux enfants ?

Pour qu'ils puissent, adultes, faire les malins dans les dîners mondains en étalant leur culture ? Non, bien sûr... C'est tout simplement parce que le classique est la musique idéale pour aider les petits (et les grands) à se développer de la meilleure manière possible. Pas de batterie binaire qui martèle le temps, mais une musique qui permet d'accroître l'intelligence, la subtilité et l'attention (richesse dans les détails, superpositions de lignes, travail sur les nuances).
Evidemment, il ne suffit pas de lui faire écouter, très jeune, du classique, pour qu'il devienne nécessairement intelligent... ce serait trop facile... et ce n'est pas parce qu'il n'en écoutera pas qu'il deviendra forcément stupide. Mozart ne fera pas le travail d'éducation à votre place.

Quels musiciens classiques ?

Tous les compositeurs et toutes les oeuvres classiques ne sont pas systématiquement bons pour les enfants en bas âge. Evitez de manière générale Beethoven (trop de tension), Wagner (trop sombre), Chopin (trop triste), Stravinsky, Bartok, Schoenberg (et la majeure partie des oeuvres du XX°)...
Le compositeur idéal, c'est Mozart. Pour des raisons acoustiques et esthétiques.
Acoustiques, car il représente la perfection en matière de musique tonale (musique fondée sur les lois physiques de l'acoustique).
Esthétique, car il est représente là encore la perfection dans "l'esthétique classique". L'esthétique classique (en gros, de 1750 à 1800), c'est l'esthétique de la clarté, de l'équilibre, de l'harmonie, de l'élégance et de la délicatesse. 
La musique de Mozart est particulièrement joyeuse (sans être bêta), légère (sans être superficielle), carrée et équilibrée (mais avec de la fantaisie)... rien de mieux pour les enfants. 
Après, il ne s'agit pas de faire n'importe quoi avec n'importe quelle oeuvre... si vous enfermez votre bébé dans le noir avec le Requiem de Mozart à fond, je décline toute responsabilité pour ce qu'il adviendra de lui...

Quelles conditions ?

Certains parents imaginent, parce qu'ils connaissent mal le classique et trouvent les chansons pop "fun, légères et amusantes", qu'un enfant en bas âge prendra beaucoup plus de plaisir à écouter des chansons pop que du classique. Ce n'est pas forcément le cas... un enfant peut prendre autant de plaisir avec du classique, tout est question de "conditionnement"... mais, bien entendu, pas question de l'attacher à une chaise en face des haut-parleurs, ni de le giffler parce qu'à 5 ans, il n'arrive pas à chanter la partie de soliste du 3° mouvement du Concerto pour Violon de Brahms, ce con (le gamin, pas Brahms), et n'a pas composé autant d'oeuvres que Mozart au même âge. 
Le but n'est pas de le forcer, mais de l'accompagner (avec du classique en musique de fond, par exemple). L'enfant est très curieux, mais aussi obsessionnel. Il ne s'agira pas d'enchaîner les 100 CD de l'intégrale Mozart, mais, tout en variant de temps en temps, revenir aux mêmes oeuvres, qu'il puisse se familiariser, s'habituer, trouver des repères, approfondir.


N'allez pas penser non plus, si vous êtes un indécrottable rockeur, que d'écouter du classique jeune rendra votre gamin accro à cette musique, et qu'il ne deviendra donc pas le fan de rock que vous attendiez pour lui transmettre vos disques fétiches. Le classique est bon pour lui, pour son équilibre, sa vivacité d'esprit, son attention, mais rien ne dit qu'il aimera cette musique en grandissant. De plus, on peut parfaitement aimer le rock et le classique, j'en suis la preuve. Et quoiqu'il en soit, même s'il a aimé cette musique dans son enfance, il y a très peu de chances qu'à 15 ans sa chambre soit couverte de posters de Bach et Haydn...


Deux playlist adaptées pour les enfants de 0 à... 150 ans, car, contrairement à ce que font Henri Dès et Chantal Goya, ce sont des musiques qui peuvent s'écouter à tous les âges, et qui n'ont rien d'infantilisant.

Le classique pour enfants :


 

 

Mozart - Concerto pour piano n°23 (1. Allegro)

Bach - Suite n°2 en Si mineur (badinerie)

Debussy - Préuldes, La Fille aux Cheveux de Lin

Schubert - Moment Musical n°3 en Fa mineur

Mozart - Sonate pour Piano n° 11 "Alla turca"

Mozart - Concerto pour Clarinette en La, (1. Allegro)

Mozart - Sérénade en Sol, "Eine Kleine Nachtemusik" 

Bach - Suite française n°3 en si mineur (Allemande et Menuet) 

Vivaldi - Concerto Grosso en Ré mineur, Op. 3 n°11 (3. Allegro)

Prokofiev - Symphonie n°1 "Classique", en Ré

Mozart - Les Noces de Figaro, Acte II, "Voi che Sapete"

Haydn - Concerto pour piano en Do (Divertimento - Finale) 

Tchaikovsky - Casse-Noisette, Danse de la Fée Dragée

Saint-Saëns - Le Carnaval des Animaux, Fossiles

Schumann - Album pour la Jeunesse (10)

Schumann - Scènes d'enfants (1) 





Une deuxième playlist, idéale, celle-là, pour calmer et reposer un enfant :

 

Mozart - Piano concerto n°21 (2. Andante)

Mozart - Sonate pour Piano en Do (2. Andante) 

Bach - Air from Orchestral Suite n°3 in D

Debussy - Suite Bergamasque (Clair de Lune)

Saint-Saëns - Le Carnaval des Animaux (Aquarium)

Mozart - Concerto pour Clarinette en A (2. Andante)

Satie - Gymnopédie n°3

Fauré - Pavane Op. 50

Fauré - Berçeuse Op. 16

Chopin - Berçeuse in D flat Op. 57

Mozart - Quintette pour Clarinette en La (2. Larghetto)

Schumann - Scènes d'enfants (Rêverie) 

 

 

 

Pour des enfants un peu plus âgés (7 à 10 ans), Kfigaro a concocté une excellente playlist, le lecteur est dans les commentaires...

Partager cet article
Repost0