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4 janvier 2015 7 04 /01 /janvier /2015 15:11

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Wu-Tang Clan                                                Ghostface Killah

 A Better Tomorrow                                        36 Seasons

 

7 ans que le Wu-Tang Clan n’avait pas sorti d’album « officiel », leur nouvel album ne pouvait être que très attendu, et susciter de grandes espérances… mais il a de quoi décevoir. L’album n’est pas mauvais, loin de là, on y retrouve quelques prods inspirées de RZA et le flow toujours au-dessus de la mêlée des membres du Wu-Tang (même si on les a connus meilleurs), mais il a aussi ses lourdeurs. Un album assez inégal, et parfois déroutant. A l’image du surprenant Miracle… le morceau idéal pour piéger les participants d’un blind-test, impossible d’imaginer, à l’écoute des 45 premières secondes, qu’on est chez le Wu-Tang. New-York toujours, certes, mais à Broadway, pas à Staten Island ni dans le Bronx.  

 

 

 

Le pire morceau du dernier Wu-Tang n’est, à mon sens, pas ce If a Miracle, mais le single A Better Tomorrow. Dénicher et retravailler des pépites soul 70’s, RZA sait faire, mais là, mauvaise pioche, un titre qui aurait plus eu sa place dans un épisode d’Arnold & Willy que sur un album du Wu-Tang Clan…

 

 

Ce dernier album divise, et si je peux comprendre – voire partager sur quelques points - la déception relative de certains, il n’y a pas lieu non plus de s’inquiéter ou se lamenter du fait qu’il ait fallu attendre 7 ans pour un album inégal, loin s’en faut. D’une certaine manière, ce serait appliquer une grille de lecture héritée du rock et de son histoire à un collectif rap qui fonctionne complètement différent. Il ne s’agit pas ici d’un grand groupe rock, où chaque musicien joue sa partie, et qui a réussi à atteindre une parfaite alchimie, groupe dont les membres, de temps en temps – ou une fois partis du groupe - sortiraient des side-projects ou albums solos anecdotiques. La jurisprudence Beatles : géniaux ensembles, beaucoup moins inspirés en solo. Split, mort d’un des membres du groupe ou désir simplement de s’exprimer seul, les musiciens des plus grands groupes rock, à quelques rares exceptions près, n’ont jamais retrouvé le niveau et la qualité de leur groupe au grand complet. Beatles, donc, mais aussi Led Zep, Pink Floyd, Doors, Who, Clash, Pixies & co. Et si, dans le rock, les membres d’un grand groupe peuvent se permettre quelques petites escapades en solitaire, les albums du groupe restent bien plus attendus, quand bien même un des leurs ferait une honorable carrière solo. Le Wu-Tang Clan, c’est une toute autre histoire. Et une histoire singulière, il n’y a pas d’autres exemples, dans le rock comme dans le rap, d’une telle réunion de personnalités (9 au départ, avant la mort d’ODB il y a quelques années). Ils ont aussi contribué à changer les règles, imposant dès leur début un contrat inédit à leur label, contrat qui permet à chaque membre de sortir en solo des albums quand il le souhaite, sur le label de son choix. Et ils ont su en profiter. Le Wu-Tang Clan ne nous a pas laissé 7 ans à attendre fébrilement un nouvel album, il n’a cessé d’être actif par l’intermédiaire de ses différents membres, et cela fait maintenant plus de 15 ans que l’on sait qu’ils sont tous capables de sortir des albums solos meilleurs que ceux du collectif.

 

Le Wu-Tang, ce n’est pas deux chefs-d’œuvre (leurs deux premiers albums), puis des albums un peu décevants, mais une production constante d’albums depuis 20 ans, avec quelques chefs-d’œuvre, beaucoup d’excellents albums, et, inévitablement, quelques albums plus dispensables et quelques ratés. On n’est jamais en manque de Wu-Tang Clan, chaque année, un ou plusieurs albums estampillés « Wu-Tang » sortent. Deux des meilleurs albums de l’an dernier étaient l’œuvre de MC’s du Wu-Tang : Inspectah Deck, et Ghostface Killah. Ce dernier qui, la semaine de la sortie du dernier album du collectif, livre un nouvel album solo : 36 Seasons. Même pas le temps de se demander si ce nouveau Wu-Tang est une déception ou pas, et encore moins de craindre le manque de Wu-Tang, Ghostface Killah est là pour nous injecter notre dose et nous faire oublier les quelques lourdeurs et fautes de goût de A Better Tomorrow. Moins musclé et clinquant que ce dernier, 36 Seasons est beaucoup plus nerveux, saignant et cohérent (musicalement, mais aussi par les textes qui, comme le précédent, 12 reasons to die, sont centrés autour d’une même histoire). Après avoir sorti un des meilleurs albums de l’an dernier, Ghostface Killah nous offre cette fois le meilleur album rap de 2014. C’est lui qui porte le flambeau du Wu-Tang actuellement, et nul doute que s’il faiblit, un autre saura le récupérer (tel Inspectah Deck, qui n’avait jamais brillé en solo jusqu’en 2013 et son redoutable Czarface). Bref, le Wu-Tang, c’est une hydre, il y a toujours une tête prête à mordre, si l’une fatigue, le temps qu’elle se refasse une santé, une autre aura pris le relais…

 

Wu-Tang Clan - A Better Tomorrow

 

 

Wu-Tang Clan - A Better Tomorrow (8), en écoute sur Grooveshark et sur Youtube

 

 

Ghostface-Killah---36_seasons.jpg

 

Ghostface Killah – 36 seasons (9), en écoute sur Grooveshark et Youtube

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11 novembre 2014 2 11 /11 /novembre /2014 19:37

Sinueuse et subtile, deux mots qui définissent aussi bien Bates Motel, la série, que sa musique. Sinueuse et subtile, parce qu’avec un tel personnage central – Norman Bates, le serial-killer du Psycho d’Hitchcock, tiré du roman de Robert Bloch – on aurait pu s’attendre à une série choc et saignante, dans la lignée de Dexter ou du récent Hannibal. Mais plutôt que de jouer la surenchère, les créateurs de Bates Motel ont eu la bonne idée de travailler la cohérence, Norman Bates (plus encore celui incarné par Anthony Perkins chez Hitchcock que le personnage de Bloch) est après tout un individu assez fin et affable, voire… « sinueux et subtil », pas un monstre froid et machiavélique, ni une brute assoiffée de sang. Une série sur son adolescence (transposée de nos jours), permettait alors d’aller plus loin dans la nuance et de mettre en valeur sa fragilité et ses rapports ambigus avec sa mère.

 

Ce qui vaut pour le jeune Norman Bates vaut aussi pour l’écriture de la série, tout (ou presque) est plus nuancé que ce que l’on imaginerait pour une série sur un serial-killer. Quelques exemples (pas de vrai spoil dans ce qui suit, d’autant plus que je n’ai vu que la première saison, mais si vous ne l’avez pas vue et que vous souhaitez vous y mettre, évitez ce passage en italique qui dévoile certains éléments qu’il vaut mieux découvrir au fur et à mesure) :

 

Norman Bates est un des plus mythiques psychopathes de fiction, mais ne vous attendez pas, contrairement à Dexter ou Hannibal, à le voir tuer un personnage par épisodes, on est ici loin du compte…

L’irruption du frère, assez tôt dans la série, semble nous mener tout droit à des relations conflictuelles et intenses qui déboucheront vite sur un drame cathartique, histoire de se débarrasser de cet électron libre qui vient perturber la relation étouffante et fusionnelle de Norma et Norman. Fausse alerte, il reste assez présent et permet à Norman de se donner l’illusion de couper - l’espace de quelques instants - le cordon. Et le jeune rebelle caricatural qu’il semble être au début est finalement plus raisonnable, doux et mature qu’on l’aurait imaginé…

Norma Bates, une mère castratrice, incestueuse et monstrueuse qui fera de son fils un psychopathe ? Cela aurait été une solution de facilité, heureusement pas celle de la série. Elle est plus ambiguë que cela, elle ne materne pas Norman sans raison et se retrouve souvent elle-même dans une position de victime. Une mère un peu plus possessive et obstinée que la moyenne, et c’est cet « un peu plus » qui fait ici la différence…

Norman Bates perpétuellement dans les jupes de sa mère, étouffé par cette relation fusionnelle, incapable, donc, de séduire une fille et d’aimer une autre femme que sa mère… ignoré, incompris ou rejeté par les autres filles de son âge, il en nourrira une haine des femmes qui le poussera à les tuer pour les posséder et dominer symboliquement…  autre solution de facilité qu’évite la série. Il est plutôt bien accepté par les filles de son âge… un peu trop, même…

 

Subtile et sinueuse, la série l’est par de nombreux aspects. Mais elle n’est pas exempt de quelques grosses ficelles et passages un peu caricaturaux. Rien qui ne gâche vraiment le plaisir, plaisir constant grâce à sa qualité première, son ambiance. Quelque part entre Hitchcock et Twin Peaks… la référence à Twin Peaks n’est pas due ici à mon obsession pour la série de Lynch, elle est clairement assumée par les créateurs de Bates Motel qui déclaraient :

 

 "J'adorais cette série. Il n'y a eu que 30 épisodes. Kerry et moi avons pensé que c'était à nous de faire les 70 épisodes supplémentaires que cette fiction aurait dû avoir"

 

(Mais nul besoin finalement pour Bates Motel de reprendre le flambeau de Twin Peaks, Lynch va le faire lui-même l’an prochain, il l’a annoncé, conformément à ce que Laura Palmer disait à Dale Cooper dans la loge « rendez-vous dans 25 ans ! »)

 

Une ambiance qui, comme dans Twin Peaks, et comme dans la majorité des films et séries qui mettent en valeur l’atmosphère, doit beaucoup à la musique. Inévitablement, quelques accents de Bernard Herrmann se font entendre, mais là aussi, c’est plutôt subtil, on n’est pas dans le copié-collé ou le gros clin d’œil. Mélancolique, cotonneuse, mystérieuse, contemplative et délicate, la partition de Chris Bacon est une grande réussite, ce qui n’est pas si fréquent dans le monde des séries. Elle peut être écoutée en dehors de la série, et même sans en avoir jamais vu un épisode… mais, bien entendu (et comme pour Twin Peaks), elle est d’autant plus prenante lorsqu’on a vu la série, vecteur idéal pour retrouver cette ambiance captivante.   

 

Pour vous plonger dans la musique de Bates Motel sans de rédhibitoires interruptions publicitaires qui casseraient l’ambiance, voir la vidéo youtube au-début de l’article, ou l’album sur grooveshark :

 

Chris Bacon –  Bates Motel OST

 

Sur la musique de séries :

 

Twin Peaks - Audrey's Dance

Les musiques de Breaking Bad .

 

A lire aussi :

 

Bernard Herrmann - Vertigo (Hitchcock)

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1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 22:11

Cybernetika.jpeg

 

Nom : Lars Goossens    

Origine : Allemagne (Cologne)

Genre : Trance, techno, drum'n'bass, psytrance, darkstep

 

Après le français Mondkopf et le grec Mobthrow ; l'allemand Cybernetika. Comme quoi, la "vieille Europe" bouge encore, avec 3 artistes tournés vers le futur et 3 des meilleurs albums électro (et meilleurs albums tout court) de cette année. Trois albums très différents, aussi, le Mondkopf est aussi froid et planant que le Cybernetika est intense et puissant. D'une certaine manière, entre Mondkopf et Cybernetika se retrouve une part de cette vieille opposition entre musique française et musique allemande (en particulier chez les compositeurs de la 2° moitié du XIX° et de la première partie du XX°) : un style français plus élégant, sec, onirique et retenu ; un style allemand qui privilégie la puissance dramatique, les émotions fortes et la quête d'absolu.

L'évolution de Cybernetika est particulièrement intéressante, il a commencé par des albums très "Trance", plutôt bons, mais qui manquent parfois un peu d'originalité, puis il s'est peu à peu détaché des gimmicks de la Trance pour créer des oeuvres électro à la fois plus universelles et personnelles. En témoignent ses deux formidables derniers albums, Colossus en 2011 et Solar Nexus cette année, Une constante néanmoins depuis ses débuts : sa musique est toujours particulièrement sombre, speed et intense...  

 

Discographie

 

2005 : Paralysis (7,5)

 

2005 : Brainwash (7,5)

 

Cybernetika---Promo.jpg

 

2006 : Promo#1 (7)

 

Cybernetika-Neural-network-expansion.jpg

 

2007 : Neural Network Expansion (7,5)

 

Cybernetika---Nanospheric.jpg

 

2008 : Nanospheric (7,5)

 

Cybernetika---Atropos.jpg

 

2009 : Atropos (8)

 

Cybernetika_The-Scythe-of-Orion.jpeg

 

2010 : The Scythe of Orion (8)

 

Cybernetika---Colossus.jpg

 

2011 : Colossus (9)

 

Cybernetika_Solar-Nexus.jpeg

 

2014 : Solar Nexus (9)

 

Les albums de Cybernetika en écoute sur Grooveshark


Sa page Soundcloud


Ses albums sont aussi disponibles en téléchargement gratuit et légal sur le site du label : Ektoplazm

 

 

Si vous ne deviez écouter qu'un titre, je vous conseille Bio-Mechanic Tunnel Transport (je ne compte plus le nombre de fois cette année où je l'ai écouté sur le chemin du boulot : idéal le matin pour se réveiller, et le soir pour évacuer l'adrénaline). A savourer au casque et à fond, cela va sans dire...


Bio-Mechanic Tunnel (2014 - Solar Nexus)


 

 

 

Pour saisir l'évolution de Cybernetika, et parcourir rapidement (façon de parler, ses titres font rarement moins de 8 minutes) ses différents albums, une playlist chronologique avec ses meilleurs titres :

 

Playlist Cybernetika

 

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