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Classements d'albums

7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 11:32
Je comptais vous livrer ce week-end le classement des blogueurs 2009 définitif... mais voilà, comme chaque année, le même problème revient, des albums peu notés s'incrustent dans les premières places. C'est tout le problème des albums proposés en dernier, car, notamment grâce aux sites de streaming tels deezer, muscime, jiwa, ceux qui sont pendant l'année aux premières places sont écoutés au fur et à mesure et recueillent un nombre conséquent de notes... mais là, deux nouveaux venus rentrent directement dans les 4 premiers avec seulement 5 et 6 notes : le Black Joe Lewis, 3°, et Tue-Loup, 4°. Ce qui éjecte du podium Q-Tip et ses 11 notes pour 0,06 points... Donc, tant que ces albums n'auront pas recueilli un nombre de votes suffisant (que ce soit pour confirmer ou non leurs places), je garde le classement définitif en otage...

Puisqu'un système de moyennes pondérées par le nombre de notes est trop compliqué à mettre en place, la meilleure solution, il me semble, est de vous inciter en toute fin de CDB de noter les albums bien placés mais ayant peu de notes, ou de réparer certaines injustices... 
Que PJ Harvey, avec 18 notes et une moyenne de 6,42 soit derrière Shannon Wright, qui n'a que 7 notes et une moyenne de 6,43, ce n'est pas très juste non plus... mais ça n'a pas beaucoup d'importance, qu'elle soit 120°, 121° ou 122° ne change pas grand chose, ce qui compte, là, c'est la moyenne, c'est de voir que ce dernier PJ Harvey n'a pas emballé les participants.

De plus, ces deux albums sont en écoute sur musicme et deezer :

Black Joe Lewis & the Honeybears - Tell'em what your name is 
Tue-Loup - Le Goût du Bonbon 

Petite parenthèse : Non, Dr. F, un 0 ou 1 à Tue-Loup pour être sûr que ton album de l'année, le Q-Tip, repasse devant ne sera pas recevable... et là, tu me diras : est-ce que le 10 "chef-d'oeuvre absolu" de Thom pour Tue-Loup est plus recevable ? Je te dirais : peut-être pas, mais si je devais virer tous les 10 un peu trop généreux, on n'en finirait plus... et Thom n'est pas le plus excessif dans ses choix de notes.
C'est l'occasion de revenir sur ce que disait très justement Systool : 10, dans le barème, c'est bien pour "chef-d'oeuvre absolu", un disque que l'on met à la hauteur des plus grands albums de l'histoire... Ce ne sont pas des notes comme on peut en mettre à l'école, avec un 10 pour une très bonne copie... en 3 ans de CDB, je n'en ai mis qu'un, pour Third de Portishead... et 0, ce n'est pas non plus pour un album "qu'on n'aime pas", mais vraiment une daube intersidérale...  

Les Black Joe Lewis et Tue-Loup ne sont pas les seuls albums qui "posent problème"... je vous invite à écouter aussi :

Accident Book de Savoy Grand (en écoute sur spotify) est 6° avec seulement 2 notes, ce qui est encore moins significatif que les deux précédents... là, on me dira "pourquoi ne pas refaire deux classements, un avec les albums peu notés, un autre avec ceux qui ont reçu un nombre suffisant de notes ?" Mais où placer le curseur ? Je ferai peut-être un classement avec ceux qui ont eu 3 notes ou moins, mais ça ne règle pas le problème, si un album se retrouve dans le peloton de tête du premier classement avec seulement 4, 5 ou 6 notes.

A Sunny Day in Glasgow - Ashes Grammar (sur spotify
) est 7° avec 5 notes. Qu'il passe devant Converge et ses 14 notes n'est pas très juste non plus...

Zenzile -
Pawn Shop est 9° avec 2 notes... alors que Nyko et moi (les seuls à l'avoir noté), qui trouvons qu'il est plutôt bon, ne l'aurions pas mis dans notre propre top 20 (mais on vous conseille de l'écouter, il vaut qu'on y jette une oreille...)

Kieran Kane - Somewhere Beyond the Roses est 13° avec 7 notes. 
Carl - Où poser des yeux ? est 14° avec 4 notes (et devant Biolay est ses 17 notes pour 0,01 point...)
Bike For Three -
More Heart than Brains est 16° avec 5 notes
A Wake A Week - Little Black Cloud est 17° avec 5 notes
Brother Ali - Us est 19° avec 5 notes

Ensuite, les albums qui ont plus de 7,3 de moyenne, mais moins de 6 notes :

Wampas - Les Wampas sont la Preuve que Dieu Existe
Malcom Middleton -
Waxing Gibbous
Medeski Martin & Wood -
Radiolarians II
Nathan Fake - Hard Islands
Brimstone Howl -
Big deal. what's he done lately
David Sylvian - Manafon
Richard Hawley - Truelove's Gutter

Bien entendu, ne vous forcez pas à écouter tout ça pour balancer des notes, écoutez ce qui peut vous intéresser... et je vous fais confiance, ne vous amusez pas à plomber des albums que vous n'avez même pas écouté (ou pas en entier) juste pour voir vos favoris remonter...

Enfin, c'est l'occasion de aussi de noter quelques oublis malencontreux...

BEAK > - BEAK > (j'ai incité à le noter dans les commentaires du dernier CDB, tout le monde ne l'a pas forcément vu, il n'a que 5 notes pour l'instant)
Faust -
C'est com.. com... compliqué
Dominique A - La Musique / La Matière
Air -
Love 2 (pas sûr que ça ait une grande importance d'intégrer cet album médiocre, mais c'est tout de même Air...)
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4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 18:21
EMI    08/02/2010

massive-attack-heligoland.jpgLe nouveau Massive Attack n'est même pas encore sorti... qu'il est déjà en
écoute sur deezer, en "avant-première". C'est bien la preuve que les maisons de disques savent que d'écouter un album ne "l'use" pas, et qu'il est même souvent préférable de permettre de l'écouter gratuitement... sinon, jamais elles n'accepteraient que leurs albums puissent être en streaming légal avant d'être disponibles à la vente. Après ça, elles ne pourront plus dire à un type qui téléchargerait illégalement pour découvrir (et qui achète toujours des albums), qu'il fait du tort à l'industrie du disque... Peut-être que ce nouveau Massive Attack, plus accessible que le précédent, se prête aussi particulièrement à ce type de pratique... et peut-être, surtout, qu'elles craignent en général les écoutes "illégales" avant la sortie de peur que l'auditeur réalise que ce qu'il entend ne mérite sûrement pas de claquer 15 ou 20 euros...

Bref... venons-en plutôt au coeur du sujet : que penser de ce nouveau Massive Attack ? Que c'est une daube, comme l'ont dit par ici (dans de précédents commentaires), KMS ou Thierry ? Une bonne surprise, comme le pense Benjamin F. (
lire sa chronique) ? Ni l'un ni l'autre, à mon sens... Heligoland est plutôt un bon album, plaisant, varié... mais on peut vraiment regretter que Massive Attack ait mis de côté ce qui faisait son identité (groove et atmosphères sombres et hypnotiques) pour privilégier les mélodies, la joliesse (qui se retrouvaient dans leurs précédents albums avec les quelques voix féminines). Une orientation plus chaleureuse, plus pop, qui a de quoi laisser dubitatif... mais, au fond, tout n'est que question de point de vue. D'un côté, Massive Attack se renouvelle, Heligoland propose tout de même une pop-électro très moderne, plutôt originale (sans être révolutionnaire), ce qui n'est pas rien face à toute cette déferlante pop-électro (notamment ce qu'on appelle la "wonky pop") qui, depuis quelques années, prétend apporter quelque chose de nouveau alors qu'elle ne fait que recycler la pop 80's. Et si Massive Attack livre sur Heligoland son versant le plus "pop", le groupe reste bien sûr très loin de la pop fun et décomplexée, sa musique ne sombre pas dans la guimauve flashy mais garde, ne serait-ce qu'un minimum, son goût pour les atmosphères, les plages envoûtantes, une certaine finesse et pas mal de bonnes idées (mention spéciale à la partie de cuivres quasi-atonale sur la fin de Girl I love You). Face à ce qui est martelé quotidiennement sur les ondes, Heligoland est donc une excellente "proposition de musique pop"... si c'est ça, la pop du futur, je signe tout de suite. Mais, d'un autre côté, face à ce à quoi nous a habitué Massive Attack, il y a quelques bonnes raisons d'être déçu. Loin du révolutionnaire Blue Lines, de leur chef-d'oeuvre Mezzanine, du glacial, livide et fascinant 100th Window, Massive Attack a préféré tenter de séduire plutôt que de continuer à creuser son sillon... dans un sens, Heligoland se rapproche plus de Protection (leur album le moins intéressant), qui montrait déjà un visage plus doux, apaisé, moins tourmenté que les 3 autres. Mais quand on sait qu'après Protection, ils ont sorti le génial Mezzanine, on est en droit d'espérer que cet Heligoland est le calme avant la tempête, le "repos du guerrier" avant la bataille... sauf que ce repos du guerrier dure tout de même depuis 7 ans... espérons juste qu'il ne les a pas définitivement engourdis...

La chronique de Benjamin F :
Playlist Society
Celle de Drgbs sur Les Insectes sont nos Amis
Arbobo et Christophe chez Arbobo
Forsaken

Précédent article sur Massive Attack :
Collected.
  
L'album en écoute intégrale sur
deezer


Petite playlist avec mes 5 titres favoris de l'album :



Massive Attack - Heligoland

1. Pray For Rain
2. Babel
3. Splitting The Atom
4. Girl I Love You
5. Psyche
6. Flat Of The Blade
7. Paradise Circus
8. Rush Minute
9. Saturday Come Slow
10. Atlas Air
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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 18:04
Patrick Zelnik, président du label Naïve, a remis il y a peu un rapport (commandé par le ministère de la culture) sur "l’offre légale de contenus culturels sur Internet et sur la rémunération des créateurs et le financement des industries culturelles". Je ne reviendrai pas dessus, il a été suffisamment critiqué par les internautes et la presse étrangère (notamment parce que Zelnik est un ami de Carla Bruni - elle est signée chez Naïve) mais aussi par le directeur général du SNEP (Syndicat national de l'Edition Phonographique), qui remet en cause son impartialité et son objectivité. 
Mais il y a au moins une chose de bien qui ressort de tout ça, Zelnik a en effet déclaré :  "Si le téléchargement ou l'écoute légale sur Internet représentaient 30% du marché de la musique, ce serait très bien. Mais ce n'est pas le cas, nous sommes à la traîne de nombreux pays. Ce n'est pas dû qu'au piratage mais aussi à la forte concentration du marché avec quatre majors (Warner Music, Emi, Universal Music, Sony) et peut-être bientôt trois. Cette concentration créée une popérisation de l'offre." (Puisque la législation sur les droits d'auteur m'oblige à citer l'auteur de l'article et de l'interview, je dois donc vous livrer le nom du journaliste de la rubrique économie de l'Express pas foutu d'écrire "paupérisation" correctement, Emmanuel Paquette... l'article est à lire
ici)  
Et, plus loin, Zelnik dit "La concentration dans l'industrie musicale a tué le disque. On ne va pas faire la même chose dans l'univers numérique."

D'un côté, on se réjouit de voir un patron de gros label accuser frontalement les majors de la crise de l'industrie... de l'autre, ça laisse tout de même un goût amer, parce que les labels indépendants auraient dû le faire beaucoup plus tôt, profiter des nombreux débats publics qui ont eu lieu depuis maintenant une dizaine d'années sur le téléchargement pour fustiger les politiques lamentables des majors, au lieu de leur emboîter servilement le pas et s'attaquer à leurs propres clients.

Je ne vais pas m'attarder, sur le sujet, j'en ai déjà longuement parlé dans l'article : De la responsabilité des Majors dans la crise du disque. Non, le but premier de ce billet est de vous conseiller (que dis-je, vous ordonner !) de lire ce bouquin indispensable, disponible gratuitement en ligne, Confession d'un Pédophile, l'Impossible Filtrage du Web. Ne fuyez pas, il ne s'agit pas du livre glauque d'un pédophile qui vous détaillerait ses pratiques, mais plutôt de commentaires, par un collectif d'auteurs, sur ce livre qui explique comment les acteurs du marché de la pédopornographie se jouent des filtrages et de la censure. Un livre qui se lit assez rapidement, mais qui vous apportera des éléments nécessaires pour comprendre le web ainsi que la nuisance et l'imbécilité des lois (tel Loppsi) qui ont pour but de mieux le "contrôler"...

Sous prétexte de lutter contre ce qui ne peut que tous nous révolter, le gouvernement est sur le point de faire passer une loi aussi stupide que dangereuse... Non pas "dangereuse" seulement parce qu'elle est liberticide, mais parce qu'au fond, comme cela est remarquablement démontré dans le livre, loin d'inquiéter les acteurs du marché de la pédopornographie, elle ne fera que les renforcer... et les aider à mieux faire fructifier leur monstrueux business. Et cela d'autant plus couplé avec Hadopi, car des jeunes qui voudront télécharger le dernier film, jeu vidéo ou album à la mode se retrouveront sur les réseaux cryptés, au beau milieu de pédophiles. On prétend protéger le peuple et les jeunes en particulier de la pédopornographie, et on les envoie dans la gueule du loup... où les pédophiles seront encore plus indétectables, car plus on sera tenté "d'avancer masqué" sur le net et de passer par les réseaux cryptés, plus les pédophiles, terroristes et criminels en tous genres qui les utilisent seront "noyés dans la masse"...
Dans ce livre, vous trouverez les témoignages passionnants (et effrayants) de gens qui, eux, luttent vraiment contre la pédophilie (l'expert Tom Morton, le gendarme Hervé Recoupe) et, pas occasionnellement pour de basses raisons électoralistes. Pour eux, ces lois sont plus une entrave au bon déroulement de leur travail et de leurs enquêtes que de vrais outils pour lutter contre la pédophilie. 

Les auteurs de l'ouvrage sont : 

Fabrice Epelboin, ReadWriteWeb
Tom Morton, expert auprès des tribunaux anglais
Guillaume Champeau, Numerama
Hervé Recoupe, adjudant enquêteur de la Gendarmerie Nationale
Mathieu Pasquini, InLibroVeritas
Jérémie Zimmermann, La quadrature du net

Préface de Robert Ménard, fondateur de Reporter sans frontières

Hadopi, Loppsi... ce qui est désespérant dans l'histoire, c'est qu'on y retrouve toujours le même processus. On part d'une"bonne intention" (bien sûr qu'il faut lutter de la manière la plus efficace, sévère, intransigeante possible contre cette ignominie qu'est la pédophilie, et bien sûr qu'il faut protéger les artistes), on joue sur la peur, en faisant croire que le net est une zone de non-droit où se trouvent à chaque coin de page web des hordes de pédophiles, hackers, "pirates" qui agissent en toute impunité... on use de démagogie et de clientélisme, on nous fait croire qu'il est possible de "contrôler" tout cela intelligemment, et on nous pond des lois qui, au bout du compte, ont toutes les chances de faire bien plus de mal que de bien. L'enfer est pavé de bonnes intentions...   

Enfin, un peu de musique pour conclure sur une note plus légère... avec un titre de circonstance : 

Point 7 - Hacker IP  Extrait de leur album électro très recommandable, What (Toytronic, 2009)  





Le livre en PDF
L'article de Numerama

      
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