20 janvier 2010
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19:07
Qui a dit "Internet est devenu un outil essentiel au même titre que l'électricité, y accéder à un tarif abordable et à haut débit est un impératif de justice sociale" ?
François Fillon. Et ce n'est pas une rumeur ou une connerie trouvée sur un site du style jetéléchargecommeunouf.com, vous pouvez lire l'article ici, sur le site du Monde.
Bizarrement, personne ne semble relever le fait que ce même François Fillon est, paraît-il, chef du gouvernement, et d'un gouvernement qui a proposé, soutenu, et fait voter la loi Hadopi, loi qui prévoit de couper l'Internet à ceux qui téléchargent illégalement. Schizophrénique, non ? Comment peut-on d'un côté affirmer que de couper l'accès à Internet est une sanction "juste", et d'un autre considérer que le net est aussi "essentiel que l'électricité" ? Imagine-t-on supprimer l'accès à l'électricité a un individu ayant commis un délit quelconque ? Si l'on suit la "logique" (à supposer qu'il y en ait une) de Fillon, Hadopi, ce serait un peu comme si dans les années 80 on coupait pendant 3 ou 6 mois l'électricité de foyers où un gamin a copié des albums sur K7. Alors réaliser "enfin", en 2010, que l'Internet est un outil indispensable pour tous, c'est très bien, encore faut-il agir en conséquence et enterrer définitivement cette loi débile.
Autre info, qui ne semble pas être trop relayée... le dernier trimestre 2009 a été très bon pour l'industrie du disque :
"Le marché de gros de la musique enregistrée entrevoit peut-être le bout du tunnel : les ventes physiques se sont redressées au 2e semestre 2009, indique le syndicat des maisons de disques, avec un 4e trimestre qualifié de « très bon » par son directeur général David El Sayegh. Sur l’ensemble de l’année, le recul du marché physique ne serait que très légèrement négatif" (cf. Numerama). Sûr que ça n'arrange pas les pro-hadopi, qui justifient cette loi en assurant qu'elle va permettre de redresser l'industrie. Elle n'est pas encore mise en place, l'année 2009 a été une année de crise... mais l'industrie du disque a un "très bon" 4° semestre 2009. Et le cinéma se porte à merveille (enfin, la fréquentation des salles, la qualité des films, c'est autre chose...)
Evacuons tout de suite l'argument imbécile que brandiront quelques pro-hadopi peu soucieux d'honnêteté intellectuelle "si l'industrie s'est redressée fin 2009, c'est l'effet Hadopi, parce qu'on en a parlé, parce que les gens ont peur de se faire prendre..." Ben voyons... l'illégalité des téléchargements de musique sur le net, on en entend parler dans tous les médias depuis de nombreuses années, bien avant que ne naisse l'idée d'Hadopi... et la précédente loi, DADVSI, a tout autant été discutée, relayée, critiquée... bref, avec Hadopi, rien de nouveau, et rien qui ne puisse expliquer un quelconque changement d'attitude de ceux qui téléchargent, alors même que la loi n'est pas applicable et qu'aucun courrier ou mail n'a été envoyé.
Que faut-il en déduire ? Toujours la même chose, que se refusent à voir les partisans d'Hadopi : le problème est bien plus compliqué qu'ils ne le pensent. Il n'est pas question de "méchants pirates" qui causent la perte de "gentils artistes", mais bien d'une situation complexe, où les gros téléchargeurs sont aussi les plus gros acheteurs, et où l'industrie a payé cher son manque de renouvellement et la très forte concurrence des autres produits culturels et nouvelles technologies, dans une décennie de baisse du pouvoir d'achat...
Alors il serait bon que Fillon cesse de vouloir défendre à tout prix une industrie qui ne mérite pas qu'on paie pour ses propres erreurs (parce qu'Hadopi coûtera cher, sans promesse de rapporter quoi que ce soit à l'industrie du disque), et, surtout, ne cautionne pas que le gouvernement dont il est le chef organise la coupure de cet outil "aussi essentiel que l'électricité" selon ses propres dires, à des foyers où un gamin aura eu le malheur de télécharger des copies d'albums...
François Fillon. Et ce n'est pas une rumeur ou une connerie trouvée sur un site du style jetéléchargecommeunouf.com, vous pouvez lire l'article ici, sur le site du Monde.
Bizarrement, personne ne semble relever le fait que ce même François Fillon est, paraît-il, chef du gouvernement, et d'un gouvernement qui a proposé, soutenu, et fait voter la loi Hadopi, loi qui prévoit de couper l'Internet à ceux qui téléchargent illégalement. Schizophrénique, non ? Comment peut-on d'un côté affirmer que de couper l'accès à Internet est une sanction "juste", et d'un autre considérer que le net est aussi "essentiel que l'électricité" ? Imagine-t-on supprimer l'accès à l'électricité a un individu ayant commis un délit quelconque ? Si l'on suit la "logique" (à supposer qu'il y en ait une) de Fillon, Hadopi, ce serait un peu comme si dans les années 80 on coupait pendant 3 ou 6 mois l'électricité de foyers où un gamin a copié des albums sur K7. Alors réaliser "enfin", en 2010, que l'Internet est un outil indispensable pour tous, c'est très bien, encore faut-il agir en conséquence et enterrer définitivement cette loi débile.
Autre info, qui ne semble pas être trop relayée... le dernier trimestre 2009 a été très bon pour l'industrie du disque :
"Le marché de gros de la musique enregistrée entrevoit peut-être le bout du tunnel : les ventes physiques se sont redressées au 2e semestre 2009, indique le syndicat des maisons de disques, avec un 4e trimestre qualifié de « très bon » par son directeur général David El Sayegh. Sur l’ensemble de l’année, le recul du marché physique ne serait que très légèrement négatif" (cf. Numerama). Sûr que ça n'arrange pas les pro-hadopi, qui justifient cette loi en assurant qu'elle va permettre de redresser l'industrie. Elle n'est pas encore mise en place, l'année 2009 a été une année de crise... mais l'industrie du disque a un "très bon" 4° semestre 2009. Et le cinéma se porte à merveille (enfin, la fréquentation des salles, la qualité des films, c'est autre chose...)
Evacuons tout de suite l'argument imbécile que brandiront quelques pro-hadopi peu soucieux d'honnêteté intellectuelle "si l'industrie s'est redressée fin 2009, c'est l'effet Hadopi, parce qu'on en a parlé, parce que les gens ont peur de se faire prendre..." Ben voyons... l'illégalité des téléchargements de musique sur le net, on en entend parler dans tous les médias depuis de nombreuses années, bien avant que ne naisse l'idée d'Hadopi... et la précédente loi, DADVSI, a tout autant été discutée, relayée, critiquée... bref, avec Hadopi, rien de nouveau, et rien qui ne puisse expliquer un quelconque changement d'attitude de ceux qui téléchargent, alors même que la loi n'est pas applicable et qu'aucun courrier ou mail n'a été envoyé.
Que faut-il en déduire ? Toujours la même chose, que se refusent à voir les partisans d'Hadopi : le problème est bien plus compliqué qu'ils ne le pensent. Il n'est pas question de "méchants pirates" qui causent la perte de "gentils artistes", mais bien d'une situation complexe, où les gros téléchargeurs sont aussi les plus gros acheteurs, et où l'industrie a payé cher son manque de renouvellement et la très forte concurrence des autres produits culturels et nouvelles technologies, dans une décennie de baisse du pouvoir d'achat...
Alors il serait bon que Fillon cesse de vouloir défendre à tout prix une industrie qui ne mérite pas qu'on paie pour ses propres erreurs (parce qu'Hadopi coûtera cher, sans promesse de rapporter quoi que ce soit à l'industrie du disque), et, surtout, ne cautionne pas que le gouvernement dont il est le chef organise la coupure de cet outil "aussi essentiel que l'électricité" selon ses propres dires, à des foyers où un gamin aura eu le malheur de télécharger des copies d'albums...