Pour bien commencer l’année… une des chansons les plus tristes, désespérées, sombres et dures de l’histoire. Il ne s’agit pas de rap, de rock ni de protest-song, mais bien d’une chanson datant de plus d’un siècle, écrite par Jules Jouy et mise en musique par Gustave Goublier. Chanson de révolte sur la condition féminine et la condition ouvrière, Filles d’Ouvriers est aussi radicale dans le constat que dans le moyen de s’en sortir : prendre les armes et fusiller les patrons.
A côté, les textes des morceaux de rap actuels qui font polémique ont, pour la plupart, l’air bien sages. L’occasion de rappeler que la subversion, la révolte ou l’engagement dans les chansons remontent loin, très loin, contrairement à ce que pensent certains pour lesquels Dylan, le rock et la contre-culture 60’s ont « inventé » les chansons rebelles et engagées. Il est toujours bon de se replonger dans l’histoire de la musique pour relativiser la subversion du rock et du rap…
Filles d’Ouvriers n’est pas qu’une chanson forte, c’est aussi une très belle chanson. L’alliance du texte et de la musique en fait une des chansons les plus poignantes qui soient. Et l’interprétation de Michelle Bernard, dans la version ci-dessous, est parfaite :