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30 avril 2007 1 30 /04 /avril /2007 16:41

Guy Birenbaum, sur son excellent blog, a mis en ligne une partie du discours d'hier de Sarkozy à Bercy. C'est tellement énorme que je ne peux m'empêcher d'en commenter certains extraits :

ce fut la communion, ce fut la gravité presque religieuse, ce fut l'espérance, ce fut non les applaudissements mais cette sorte de prière silencieuse que cent mille personnes m'adressèrent. Ce qui sortit de cette réunion ce ne fut pas pour la campagne à venir qu'un supplément de force, de détermination et d'ardeur. Ce fut un supplément d'âme.

La dimension christique de son discours au soir du premier tour m'avait déjà choqué, et voilà qu'il en remet une couche. Ce n'était pas anecdotique, il mélange la politique et le religieux, comme son "modèle" Bush.   

 

Tous ces sans grade, tous ces anonymes, tous ces gens ordinaires auxquels on ne fait pas attention, que l'on ne veut pas écouter, que l'on ne veut pas entendre.
C'est pour eux que je veux parler.
Je veux être leur porte-parole.
Je veux être celui qui leur redonnera la parole et qui leur redonnera le pouvoir.
Je veux être leur candidat. Je veux être le candidat du peuple et non celui des médias, celui des appareils, celui de tel ou tel intérêt particulier.

 

Là aussi, il continue sur ce qu'il disait le 22 avril, dans un effarant (et effrayant) exercice de démagogie. Le maire de Neuilly, l'ami des patrons, d'Elkabbach, Bouygues, Lagardère et autres magnats de la presse serait le... candidat du peuple et non celui des médias ? Comme disait l'autre, plus le mensonge est gros...

 

Le mot « morale » ne me fait pas peur. La morale, après mai 68, on ne pouvait plus en parler. C'était un mot qui avait disparu du vocabulaire politique. Pour la première fois depuis des décennies, la morale a été au coeur d'une campagne présidentielle. Mai 68 nous avait imposé le relativisme intellectuel et moral. Les héritiers de mai 68 avaient imposé l'idée que tout se valait, qu'il n'y avait aucune différence entre le bien et le mal, entre le vrai et le faux, entre le beau et le laid.

Voyez comment l'héritage de mai 68 a liquidé l'école de Jules Ferry qui était une école de l'excellence, une école du mérite, une école du respect, une école du civisme, une école qui voulait aider les enfants à devenir des adultes et non à rester de grands enfants, une école qui voulait instruire et non infantiliser, parce qu'elle avait été construite par de grands républicains qui avaient la conviction que l'ignorant n'est pas libre.
Voyez comment l'héritage de mai 68 a liquidé une école qui transmettait une culture commune et une morale partagée grâce auxquelles tous les Français pouvaient se parler, se comprendre, vivre ensemble.


Mai 68 a détruit l'école qui voulait instruire et non infantiliser ? Il se trompe de cible. Ou il en oublie une de taille. Les principaux responsables de l'infantilisation, du mépris pour la culture étaient tout près de lui, bien mis en évidence, dans les tribunes, et il leur a même laissé la parole... ce sont ses amis et soutiens "people". Avec, notamment, tout TF1. Les "héros" des séries TF1 : Véronique Genest, Roger Hanin, Mimie Mathy, Bernard Tapie et son animateur "vedette", Arthur. Sans parler de son grand ami Martin Bouygues, qui était là lui aussi ! Et pour ceux qui n'ont jamais vu, ne serait-ce que dans le zapping, les piques déplacées de Jean-Pierre Pernaut, dans son JT de 13h, contre Royal, jetez un oeil à votre programme télé. Quel sujet "Le Droit de savoir" de Charles Villeneuve va-t-il traiter demain, dans son numéro précédant l'élection : Faux chômeurs, Rmistes fraudeurs et malades imaginaires : enquête sur la France qui triche. Difficile de faire plus sarkozyste. Ils auraient pu intituler leur numéro "Votez Sarkozy", ça aurait été du pareil au même. Bref... pour en revenir aux "valeurs", au "beau" et à "l'instruction" qu'il prétend défendre contre Mai 68, c'est cocasse de le dire en mettant en valeur le "pire" de ce que la France compte comme artistes de pacotilles et débilitants. Ceux cités ci-dessus pour la télé, avec aussi Doc Gyneco, Carlos, Johnny, Barbelivien, Gilbert Montagné, Sardou, Chimène Badi, Sevran pour la chanson, Clavier et Reno pour le cinéma, Bigard et Michel Leeb comme humoristes (enfin, humoriste, faut le dire vite). Et Paul-Loup Sulitzer, Steevy, Bouvard, Collaro, Thierry Roland... Certes, il y en a bien 2-3 que je n'ai pas cité qui sont un peu moins ridicules que cette bande de bras-cassés. Mais dans l'ensemble, on a tous les apôtres du divertissement infantilisant et les plus racolleurs des vendeurs de soupe. Contrairement à ce que dit Birenbaum, je ne pense pas que ces soutiens soient "secondaires" (même s'il a raison quand il dit qu'à lui seul le discours de Sarkozy est suffisamment éloquent), ils en disent beaucoup sur qui est vraiment Sarkozy, sur ce qu'il défend réellement. Et nul doute que ce n'est ni l'exigence artistique, ni la culture. 

 

Voyez comment l'héritage de mai 68 a introduit le cynisme dans la société et dans la politique.
Voyez comment le culte de l'argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portés par les valeurs de mai 68. Voyez comment la contestation de tous les repères éthiques, de toutes les valeurs morales a contribué à affaiblir la morale du capitalisme, comment elle a préparé le terrain au capitalisme sans scrupule et sans éthique des parachutes en or, des retraites chapeaux et des patrons voyous, comment elle a préparé le triomphe du prédateur sur l’entrepreneur, du spéculateur sur le travailleur.

 

De pire en pire. Comment peut-on laisser un candidat à la présidentielle balancer des mensonges pareils ? Le culte de l'argent roi, du profit à court terme, les dérives du capitalisme sont la cause de mai 68 ? Le capitalisme, c'était mieux avant, c'était plus moral ?

Les ouvriers exploités et traités comme du bétail dans l'Europe du XIXème siècle, c'est la faute de mai 68 ?

Les industriels américains qui ont investi dans l'allemagne nazie des années 30-40, c'est la faute de mai 68 ?

L'importation américaine d'esclaves africains aux XVIIIème et XIXème siècles, c'est la faute de mai 68 ?  

Germinal, Zola l'a écrit après mai 68 ?

Quel incroyable exercice de révisionnisme historique. Le culte de l'argent roi, les dérives capitalistes, les industriels n'ont pas attendu mai 68 pour s'y vautrer. L'homme est ce qu'il est, il n'a nul besoin de tel ou tel socle idéologique pour exploiter d'autres hommes, abuser de son pouvoir et faire preuve de cynisme.     

 

Voyez-la, écoutez-la cette gauche héritière de mai 68 qui est dans la politique, dans les médias, dans l'administration, dans l'économie, cette gauche qui a pris goût au pouvoir, aux privilèges, cette gauche qui n'aime pas la nation parce qu'elle ne veut plus rien partager.

 

Cette gauche dans les médias ? Dans le plus puissant des médias français, TF1, j'ai du mal à cerner où est la gauche. Par contre, la droite, c'est facile, suffit de regarder les "people" présents à son meeting. Et s'il y avait une véritable gauche dans les médias, elle ne laisserait pas passer un discours aussi scandaleux et populiste. Elle trainerait Sarkozy plus bas que terre. Je ne me sens pas particulièrement de gauche, je ne crois pas aux beaux discours socialistes et à ceux de l'extrême-gauche, je n'ai aucune sympathie pour Royal... mais là, je ne peux qu'être effaré de lire de tels propos de la part d'un candidat à la présidence. Donc, si même moi, je trouve ça inadmissible, j'imagine que tous ces "médias de gauche" ne le laisseront pas passer. Tous ces médias soit disant de gauche, qui en ont fait des tonnes sur la "bravitude" de Royal, qui ont jugé de son incompétence à la suite de ce terme anecdotique et d'une bête histoire de sous-marins (question à laquelle Sarkozy n'a pas su donner la bonne réponse non plus...), tous ces médias de gauche, s'ils le sont vraiment, vont se ruer sur ce texte, autrement plus consternant que les "bourdes" de Royal, pour démolir Sarkozy. A moins qu'ils soient aux ordres, ce qui est impensable dans une démocratie moderne, non ?

Si vous voulez en lire plus (faut être un peu maso...), rendez-vous sur le blog de Guy Birenbaum. 

Désolé pour ce nouvel article où je ne parle pas de musique... mais quand je tombe sur un truc pareil, ça me fout en l'air et j'ai un peu de mal à écrire sur tel ou tel album, aussi bon soit-il... Mais cet article a aussi sa place ici. Car, en France, l'ennemi - le vrai - de l'art, de la musique, de la culture, c'est bien TF1... donc, Sarkozy... sans même parler de la Star Academy, symbole de la nullité culturelle moderne, que l'on doit à TF1 et Pascal Nègre (qui est bien entendu lui aussi dans le comité de soutien de Sarkozy).  

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commentaires

G
Malgré tout ce qu'ils auront lu ou entendu... n'oublions pas que TF1 est la chaîne - de très loin - la plus regardée de France, le média le plus influent, et que le journal "orienté" (c'est peu de le dire) de Pernaut est particulièrement populaire. Cette France abrutie par TF1 est en force. c'est pour cela que je ne crois pas trop à l'utilité de manifs entre les 2 tours dont parle Ska. Car pour beaucoup de français, ce ne sont que les sempiternelles manifs de gauchistes fainéants qui ne se lèvent que pour aller gueuler dans les rues. Sarkozy aurait pu continuer à se poser en "victime", du côté de la France silencieuse qui bosse et souffre, pas des excités de gauche qui le diabolisent avant de retourner chez eux toucher leurs allocs...<br /> Un sondage sur les intentions de vote au 2nd tour, par tranche d'âge, montre que Royal arive en tête pour toutes les tranches (avec environ 55%)... sauf... pour les plus de 60 ans, ou Sarkozy fait la différence, avec 75%. <br /> Jdm : Oui, ce blog n'est pas un blog politique... mais bon, la musique n'est pas "indépendante" du contexte politique (ce dont je vais parler dans mon prochain sujet...) 
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A
finalement avec un "personnage" pareil, dont on parle, qu'on brocarde qui obnubile les médias, les intellectuels, les journalistes, notre bon sens, on finit par oublier que ce qui doit nous faire peur ce sont les 50  % (et plus?) qui voteront pour lui dimanche, malgré tout ce qu'ils auront lu, entendu, vu de lui... J'ai du mal à les comprendre
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J
Ska, je suis passé chez toi. Ton site et tes commentaires, pour moi, c'est bien. Il y aurait des nuances à apporter dans les goûts et les couleurs. En tout cas, c'est franc !<br /> Le site de G.T. n'a pas pour vocation d'être un forum politique. Je ne veux pas entretenir ce risque de glissade. Aussi, je parlerai musique. Ecoute Henri Salvador dans son île et laisse son conseiller en com délirer.<br /> Oui, ça me va bien de déclarer "pas de forum politique". Pourtant je ne parle que de musique. Je ne sais pourquoi "le facteur de Neuilly", ainsi qu'il est parfois dit, me rappelle le "barbier de Belleville" de Serge Reggiani. Et ça ne doit choquer ni les visiteurs d'en ce moment ni le facteur.<br /> A bientôt à tous, et si ça n'est pas clair, n'hésitez pas à demander.
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S
Le pire, s'il est élu, c'est qu'on aura raté une belle occasion de manifestation unitaire et citoyenne entre les deux tours... La France accepte Sarkozy parce qu'il est présentable, alors que si la plupart de ses propos étaient tenus par Le Pen, les gens descendraient dans la rue... Non, le FN ne baisse pas, ses idées prolifèrent...On ne compte plus les propos scandaleux de NS, les aberrations qu'il profère, les amalgames honteux (hier soir : "les truqueurs" opposés à "ceux qui travaillent"). Il faut dire et répéter que la France défend désormais, dans sa majorité, des idées d'extrême droite, que tout ce qui dans le discours de NS paraît les tempérer n'est qu'hypocrisie et démagogie... Quel est l'horizon de la France sarkozyenne ? Le fric, le travail et l'accession à la propriété... Les études devront être "utiles", la culture, ce sera celle de ses soutiens de merde (et j'inclue ce réac de Salvador dedans !).Notre peur de cette France de vieux, basée sur les clivages, sur la division et sur l'ignorance, aurait pu être exprimée encore plus fortement entre les deux tours. L'occasion est passée. C'est malheureux et on n'a pas fini de morfler... A moins que...
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G
Christian : c'est comme pour la musique... on s'est habitué à ce que le "monopole" soit détenu par des infamies style Obispo, Star academy et autres Pagny... alors que ce n'est pas obligatoire ! <br /> Jdm : toute la France va finir par émigrer en Belgique ! Les uns à cause des impôts, les autres à cause des restrictions de libertés...<br /> Guic : tirade très "théâtrale"... et expression que beaucoup emploient sans connaître son origine. "Moi et la politique" dis-tu... c'était ma position il fût un temps, j'ai tendance à faire preuve de pas mal de cynisme vis-à-vis de ces démagogues eux-mêmes tout aussi cyniques... mais là, je pense qu'il y a un vrai danger. le problème n'est pas que Royal tienne ou non ses promesses, il est que Sarkozy risque de tenir les siennes... 
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G
Moi ce qui me marque le plus sur ce coup c'est que la premiere citation que tu fais ressemble à s'y méprendre à la "celebre" tirade de L'Aiglon dEdmond Rostand..."Nous les sans-grades..." je la connais pas entiere, hein, mais bon. Et là ca me fait bizarre. Apres, moi et la politique....
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J
@ G.T. et Titi"Titi : si les chats et les oiseaux arrivent à s'entendre, c'est déjà pas mal !"C'est possible, c'est une question d'éducation. J'ai mis quelques mots sur sur ton site, Titi. Ainsi se créent les liens.<br /> @ G.T."Tu as raison et ce que tu dis rejoint le propos de Birenbaum : les paroles de Sarkozy, il faut les faire connaître, que personne ne puisse se dire après "mais on ne pouvait pas savoir"..."Oui, vieille et désolante phrase et si on pouvait ne pas refaire les mêmes histoires...<br /> @ Christian"Je suis prêt à reconnaitre que Mai 68 a entrainé pas mal de conneries derrière, mais je suis assez d'accord avec JDM : ça n'a pas changé grand chose à l'école... Je suis un produit de cette école post 68, et franchement je l'ai pas trouvé si mauvaise."C'est vrai que la dégringolade d'après 1974 n'est devenue manifeste que dans les années '80. Heureux que tu n'aies pas trouvé l'école post 68 mauvaise, je ne suis devenu professeur qu'après. Et puis ce qui compte, c'est ce que tu as produit de ce qui t'a produit (je paraphrase Sartre)."La morale (je préfère le mot éthique)"Oui, j'ai écrit quelque chose comme cela, plus haut.<br /> @ G.T."La Chine... trop tard, j'ai déjà pris mon billet :-)"Avec le décalage horaire ! Parce que moi, j'ai demandé l'asile politique à la Belgique.
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C
Et merde ! Je m'y serais donc habitué à ces manipulations...<br /> Faut dire que je la regarde pas trop cette chaîne, et plus trop la télé non plus... En tous cas pas pour m'informer...<br /> Mais tu as surement raison, G.T., hélas... On s'habitue trop à cette merde...
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G
Je ne pense pas que "c'était pareil il y a 5 ans". Je ne me souviens pas que toutes les personnalités de TF1 étaient dans les tribunes VIP des meetings de Chirac, et qu'elles haranguaient les foules.<br /> Certes, il y avait tous ces reportages sur l'insécurité, qui favorisaient le tandem (et frères ennemis) Chirac-Sarkozy, ainsi que Le Pen. Maintenant, ils vont à mon sens plus loin en affichant massivement et publiquement leur soutien à Sarkozy. Si l'on considère à chaque fois que "c'est normal, c'est TF1, ils n'ont pas la moindre éthique", on ne se formalisera pas dans la prochaine campagne si on a durant tout le temps de l'élection présidentielle un logo "votez Sarkozy" à côté du sigle TF1. Ce n'est pas parce qu'on a l'habitude de leur manipulation des "cervaux disponibles" qu'il ne faut pas la dénoncer ou s'en indigner.<br /> La Chine... trop tard, j'ai déjà pris mon billet :-) 
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C
Mais c'était pareil il y a 5 ans ! Qu'attends tu donc de TF1 ? L'objectivité ? La décence ? Le bon goût ? De l'éthique ? Il y a longtemps que ces mots n'appartiennent plus au vocabulaire de cette télévision... Ont-ils d'ailleurs eu une signification pour TF1 ne serait-ce qu'un jour ?<br /> Quand au choix du pays d'exil, je te ferais une liste si tu veux... Parce que bon la Chine...
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G
J'ai modifié une petite chose dans mon article : j'écrivais que Bouygues n'était sans doute pas là, ne pouvant imaginer que le patron de TF1 viendrait avec les autres lui preter publiquement allégeance... et je me trompais ! Il était bien là, avec en plus Lagardère ! <br /> Et Villeneuve, dont je parlais du particulièrement sarkozyste numéro de ce soir du droit de savoir... était bien là lui aussi, dans la tribune VIP...<br /> Bref, je me demande si je ne vais pas choisir de m'exiler en Chine... Sarkozy n'est même pas encore président et le média le plus important de France est entièrement dévoué à sa cause, et l'affiche très clairmeent sans que cela soulève l'indignation... qu'est-ce que ce sera quand il aura vraiment le pouvoir !  
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G
Christian : sur le religieux... bien sûr, Sarkozy n'est pas Bush. Mais la différence est que Bush est le président d'un pays très religieux, alors que Sarkozy espère devenir celui d'un pays où la laïcité est un principe fondateur... <br /> Sur le côté "défenseur du peuple", tu as raison, il n'est pas le premier ni le dernier démagogue à en revêtir le costume. Mais, là aussi, je trouve cela particulièrement indécent dans la bouche de Sarkozy. L'ami des patrons, des magnats de la presse, de Bouygues, Lagardère & co, le maire de Neuilly.... qui déclare qu'il est le candidat du "petit peuplequi souffre" et pas des médias... il me ferait presque croire que Chirac était vraiment, lui, le candidat du peuple (c'est dire !) 
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C
Il y a plusieurs façons de lire les propos de Sarkozy. <br /> Le coté christique, il est évident dans la forme, mais il est quand même trés loin de Bush ! Je ne te suivrais pas trop sur ce terrain là...<br /> Le coté défenseur du peuple, il est risible, mais n'oublie pas que Chirac a été elu sur le même thème !<br /> Mais dès qu'il parle de morale et de mai 68, là il devient franchement inquiétant. Faut pas oublier qu'il y a participé à cet évenement (il était mignon en jeune faf chevelu non ?). Et il confond tout ! Je suis prêt à reconnaitre que Mai 68 a entrainé pas mal de conneries derrière, mais je suis assez d'accord avec JDM : ça n'a pas changé grand chose à l'école... Je suis un produit de cette école post 68, et franchement je l'ai pas trouvé si mauvaise.<br /> Par contre, je suis persuadé que l'Education Nationale, et notamment l'Université a à un moment perdu le fil par conservatisme et c'est trop coupé du monde réel du travail et de l'entreprise... Mais cela il n'en parle pas Sarkozy, il parle de valeurs, de morale... <br /> Il n'y a pas de morale en économie, c'est pour cela qu'il ne faut pas tout laisser aux économistes... La morale (je préfère le mot éthique) c'est aux politiques, aux législateurs de la prendre en main.<br /> Quand à la culture, à l'art, soyons clairs : Sarkozy s'en fout !
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G
Titi : si les chats et les oiseaux arrivent à s'entendre, c'est déjà pas mal !<br /> Tu as raison et ce que tu dis rejoint le propos de Birenbaum : les paroles de Sarkozy, il faut les faire connaître, que personne ne puisse se dire après "mais on ne pouvait pas savoir"...
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T
Je vois qu entre-temps, l heure des chats s est métamorphosée en heure des oiseaux... En tout cas, je fais passer cet article et ses commentaires, si cela peut guérir certaines amnésies ou même éveiller quelques consciences, sait-on jamais ! Au pire, cela peut conforter les autres dans leur choix. En tout cas, les arguments se bousculent, même si beaucoup ne sont pas en capacité de les comprendre, et même si c est regrettable...<br /> Merci et à +
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J
Oui !
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G
L'heure des chats... est aussi la mienne !<br /> Comme d'habitude, j'applaudis à ton commentaire, et partage ce que tu dis. <br /> Quelques petits compléments :<br /> Sur la différence entre le bien et le mal, le vrai et le faux, le beau et le laid... certes, mais 68 a bouleversé pas mal de valeurs, mais tout ça n'est pas apparu comme par magie, ce n'est qu'une évolution logique, beaucoup de choses ont été bousculées auparavant. <br /> Le bien et le mal... Nietzsche, les artistes, Freud et la psychanlayse, entre autres, n'ont pas attendu mai 68 pour les relativiser. <br /> Le vrai et le faux... on pourrait remonter jusqu'aux philosophes grecs, à la fameuse caverne de Platon (voire à Héraclite), et un type qui se présente à l'élection présidentielle en prétendant en savoir plus que tout le monde sur le vrai et le faux est forcément dangereux.<br /> Le beau et le laid... on peut remonter là à l'esthétique de Kant... et moi qui comptais écrire sur Schönberg d'ici-peu, me voilà servi. le beau et le laid, je connais surtout deux exemples d'états qui ont profondément interféré sur le sujet : les dictatures nazies et communistes. Si, pour Sarkozy, le "beau" c'est Chimène Badi ou Barbelivien, les nazis et la russie communiste, au moins (!), mettaient en avant Beethoven et Wagner pour l'un, Prokofiev et Chostakovitch pour l'autre...
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J
Bonjour G., il est 00h55, je ne sais pas si tu l'as remarqué, je me couche de plus en plus tard, ce n'est pas l'heure d'été, c'est l'heure des chats.Je ne veux pas me contenter de quelques mots tels que :) :) :)'Le mot « morale » ne me fait pas peur. La morale, après mai 68, on ne pouvait plus en parler.'On a justement commencé à parler d'éthique à cette époque (éthique n'est pas un substitut de morale ; cette époque : mai 68 date au moins de 196...'Mai 68 nous avait imposé le relativisme intellectuel'Non. La rigueur intellectuelle contre le relativisme émotionnel.'Les héritiers de mai 68 avaient imposé l'idée que tout se valait, qu'il n'y avait aucune différence entre le bien et le mal, entre le vrai et le faux, entre le beau et le laid.'C'est un peu vrai pour les situationnistes, c'est aussi un peu vite dit. Guy Debord et, auparavant, Raoul Vaneigem redéfinissaient le vrai et le faux, ils aimaient le beau et faisaient bien la différence entre le bon et le mauvais, eux qui étaient bons.'Voyez comment l'héritage de mai 68 a liquidé l'école'Il y a eu des ruptures depuis l'école de Gargantua ; il n'y a pas eu pendant un million d'années une école parfaitement fidèle à la 'philosophia perennis'. Tout de même, la méga-rupture de notre ère s'est faite sous la présidence de Giscard et les ministères Haby et Beullac. En 1968, il ne s'est rien passé. Je prends le risque de choquer.'Voyez comment le culte de l'argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portés par les valeurs de mai 68.'A ce niveau, on ne peut même plus contester... "Goering était un grand humaniste." - Commentez.'Voyez-la, écoutez-la cette gauche héritière de mai 68 qui est dans la politique, dans les médias, dans l'administration, dans l'économie, cette gauche qui a pris goût au pouvoir, aux privilèges, cette gauche qui n'aime pas la nation parce qu'elle ne veut plus rien partager.'Là, ça devient intéressant. On remplace "gauche" par "juifs" et on revient au bon vieux temps que j'évoquais !C'est quand même bien de refaire l'histoire, seulement ce serait bien de ne pas refaire la même histoire.Il est plus tard que je (nous) ne pensais (pensions).
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J
L'effet "Commune", disait Cavanna, c'est : on fait la fête et pendant ce temps, les autres (à l'époque, les Prussiens) travaillent et on se retrouve sous les pavés ou les bombes, en tout cas c'est pas la plage. C'est vrai qu'un smiley vaut mieux qu'un copié-collé bayroulesque (ou est-ce qu'on dit bayruvien ?), on est une bande jeunes, on se fend la gueule (c'était de Coluche), mais il y a des lendemains qui déchantent. C'est dommage pour ceux qui aiment la musique. "Ils ne connaissent pas la musique..."
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G
Salut Jdm,<br /> Tu fais bien de rappeler à mon bon souvenir le site de David Le Marrec (cela faisait longtemps que je n'y étais pas passé, et c'est un tort...).<br /> Pour ce qui est de l'explication de "commune"... je la demande !<br />  
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G
Sys : médiocrité, c'est bien le mot qui convient à merveille aux "people" présents derrière Sarkozy.<br /> Titi : Je suis aussi très pessimiste...<br /> Frosty : Farrugia... oui, c'est un des plus étonnants et décevants (parce que bon, Gilbert Montagné ou Chimène Badi, on s'en fout). Le plus décevant et absurde étant Henri Salvador. Lui qui s'est vanté toute sa carrière d'être le plus grand fainéant, de ne pas aimer le travail... soutient le "candidat du travail".   
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J
Toujours en phase et en train d'écouter Letters from Iwo Jima de Kyle Eastwood, à mille lieues (lieux ?) de tout ça.Je signale ton article chez David Le Marrec sur http://operacritiques.free.fr/css/, et j'y poste un mot renvoyant à ton texte.On vit une triste époque et on s'amuse. Attention à l'effet "Commune" ! Explications sur demande (c'est une référence à Cavanna, son analyse de mai 68).Bien à toi, G.
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F
Salut mon pépère, pour le détail, j'ai vraiment eu mal en voyant Farrugia à Bercy....AU SECOUUUUUUUUUUUUURS, ILS SONT TOUS DEVENUS FOUS !!!!!!!
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T
Nous sommes bien trop peu, et à décortiquer ses propos, et à se battre pour l'art et la culture (les vrais). Je suis pessimiste mais j'ai de bonnes raisons de l'être... Et pourtant nous ne devons pas capituler...
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S
Excellent analyse pour un excellent article... la médiocrité doit être combattue!!SysT
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