Après avoir évoqué l'exceptionnelle année 67, quelques mots sur le 5 mars 2007, lui aussi d'une rare densité en sorties de qualité. Certes, c'est pas 67, mais autant de grands albums sortis le même jour, c'est pas banal.
Pas encore de chroniques individuelles, je pense qu'il faut laisser un peu de temps et pas mal d'écoutes avant de pouvoir réellement juger de la qualité d'un album. Le titre de ce blog est "musiques actuelles, musiques intemporelles", et seuls les albums capables de résister à l'épreuve du temps y sont à l'honneur. J'ai trop souvent lu des critiques dithyrambiques d'albums oubliés un mois plus tard (par l'auteur de la critique le premier), ou moi-même cédé à des disques "hype" marrant deux jours mais qui lassent très rapidement. Donc, un minimum de temps est nécessaire pour séparer le bon grain de l'ivraie. A ce titre, la démarche de Fab de l'an Mil, qui consiste à livrer sur son blog ses premières impressions après écoute puis revenir un mois plus tard les confirmer, infirmer ou nuancer, est particulièrement pertinente.
Bref...
Tout d'abord... Foley Room d'Amon Tobin. J'ai déjà dit tout le bien que je pensais d'Amon Tobin. Il est à mon sens un des musiciens les plus passionnants de l'époque (voire le plus passionnant). Foley Room est sans doute son album le plus exigeant, il remplace les samples par des sons travaillés lors d'expériences acoustiques. L'album est un peu moins accessible que ses prédécésseurs, mais ce n'est pas pour autant du "tout expérimental", loin de là, sa musique reste toujours aussi envoûtante. Un grand album.
Ensuite, Grinderman, le nouveau groupe de Nick Cave (très proche d'Amon Tobin dans les musiciens qui me fascinent, mais très éloigné par le style). Nick Cave retrouve le "blues-punk" intense de ses débuts, ça cogne, c'est sec comme un coup de trique, mais c'est sacrément bon...
Neon Bible d'Arcade Fire. Les stars actuels du rock indé. Je les trouve depuis le début quelque peu surestimés, parfois trop naïfs ou grandiloquents, j'aimerais bien détester... mais rien à faire, je me laisse prendre car c'est diablement efficace et assez irrésistible.
Air - Pocket Symphony. Emballé à la première écoute, mais un peu linéaire au bout d'un moment. Il me faut plus de temps pour vraiment me faire un avis.
Marissa Nadler - Songs III Bird on the Water. Un petit bijou. Comme ses précédents albums, dont j'ai parlé ici. Elle est toujours dans le même registre, mais c'est toujours aussi beau et poignant.
The Stooges - The Weirdness : Le peu que j'en ai entendu... pas mal, mais forcément décevant. Fin des années 60, c'était incendiaire, mais refaire pareil en 2007, pas de quoi faire la révolution.
Brian Ferry - Dylannesque : Pas encore écouté... et peu de chances que je m'y risque, après avoir lu cette brillante chronique assassine de Thom sur le Golb (merci encore Chtif pour le lien...)